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Aujourd'hui, Alain Finkielkraut

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
Utilisateur anonyme
16 février 2014, 18:36   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Il y a du Renaud Camus dedans.
C'est pour cela que c'est posté ici.

Dans le premier passage, fort brièvement au détour de la manifestation "Jour de colère".

Dans le second, plus au fond (c'est au début).

Les propos de Finkielkraut sur la radicalisation sont à écouter, et peut-être à entendre.
Utilisateur anonyme
16 février 2014, 20:11   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
FOG parle de Finkilekraut mais surtout il l'invite, souvent.

video: [www.youtube.com]
Très intéressant débat, effectivement. Un grand Rioufol, un Finkielkraut en grande forme et un intéressant Camel Bechikh.

Je me demande si le passage, dans l'émission de Canal+, sur la victoire dans la bataille des idées n'est pas prophétique.
16 février 2014, 23:13   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Passionnant en effet.
Entre autres, Marcel Gauchet confirme ce que j'ai écrit sur un autre fil, à savoir que la grande inégalité aujourd'hui est celle qui existe dans les études entre les filles et les garçons au détriment de ces derniers, inégalité à laquelle j'ai tenté de donner quelques explications tirées de mon expérience de l'enseignement au collège.
Utilisateur anonyme
18 février 2014, 11:35   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Pour continuer d'évoquer la réussite des filles, notamment dans la réussite aux différents concours, je cite quelques chiffres issus du ministère de la justice : les femmes représentent 75% des magistrats du second grade, premier niveau de la hiérarchie judiciaire, et elles constituent 80 % de la promotion des auditeurs de justice de l’Ecole Nationale de la Magistrature.

Une telle réussite n'est évidemment pas sans conséquence sur la nature même du métier de magistrat.

Des professions qui se féminisent de plus en plus (les écoles d'avocats sont également remplies de femmes) sont-elles les mêmes que lorsque les hommes régnaient en maître ? N'y a--t-il pas une justice des hommes et une justice des femmes ?
18 février 2014, 17:19   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
La plupart des femmes professeurs de jadis, tant qu'elles sont restées minoritaires dans le corps enseignant, se comportaient en "hommes". Elles en avaient la poigne et l'autorité sans se vouloir, ni se sentir "déconstruites " pour autant. Mais sous l'influence du" progressisme", l' autorité, le goût de l'effort, le respect de la règle, la légitimation de la sanction, associés aux valeurs viriles, furent considérés comme "fascistes". Dès lors le "progressisme" s'est confondu avec les valeurs dites féminines selon lesquelles le ludique devait remplacer l'effort, le dialogue, l'autorité ainsi que la sanction, l'égalité des opinion, la hiérarchie du savoir, et la médiocrité égalitaire, la hiérarchie de l'excellence, faisant du maternage prolongé jusqu'à l'entrée au lycée la pratique ordinaire de l'Education nationale et de la France, à son insu, un pays sans ressorts mutilé de son instinct de conservation. Comme j'ai tenté modestement de l'expliquer plus bas, les garçons surtout à l'époque de la puberté,et, à plus forte raison quand ils sont maghrèbins, se sentent mal à l'aise dans cet univers saturé de stéréotypes féminins. Ils y répondent par les leurs : la virilité surjouée dans la violence et le rejet d'une école qui en se féminisant a perdu à leurs yeux son prestige( et a sans doute découragé la vocation des mâles pour l'enseignement). Il est plaisant que ce lieu, l'école, où devrait être "déconstruit" les stéréotypes du genre , soit celui où on les cultive le plus au détriment, il est vrai, des garçons.
Utilisateur anonyme
19 février 2014, 16:10   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Vous parlez de "maternage" s'agissant des enseignantes actuelles, je pensais à la même chose s'agissant des magistrates. J'ai fréquenté des magistrates "à l'ancienne", qui, faisant 1m50, faisait baisser les yeux à n'importe quel loubard.

Aujourd'hui, celles qui sont arrivées il y a peu et celles qui arrivent encore ont changé de ton, de comportement. Nous sommes dans l'ère de la Justice qui doit, d'abord, apporter des réponses "éducatives". La sanction ne doit être perçue que dans sa dimension pédagogique.

Nous avons donc affaire à des magistrates-mamans (les hommes résistent, même si les plus politisés d'entre eux sont des petits taubira en puissance).

Et quand on sait que l'on veut qu'elles occupent au plus vite les plus hauts postes de la magistrature, il y a de quoi s'inquiéter. Notez dans cet article du Figaro ce chiffre stupéfiant : " Les femmes qui, entre 1980 et 2012, sont passées de 1572 magistrates à plus de 5000, soit une progression de 230%..."
Merci, cher ami, pour la mise en ligne de ce rapport.

Les statistiques sont ce qu'on a trouvé de mieux pour décrire une réalité générale grâce à des outils spécifiques, et éviter justement les pièges connus de la généralisation à partir de cas particuliers.

J'ai été, je le reconnais, sidéré par ces chiffres, et j'ai cherché un peu plus loin.

C'est en 1964, il y a juste cinquante ans, que le nombre de filles reçues au baccalauréat dépasse celui des garçons (43648 contre 43081). Les statistiques montrent que, pendant longtemps, les jeunes filles ont suivi des carrières traditionnelles, essentiellement l'enseignement (au 1er janvier 1959, il y a 105 792 institutrices pour 51 636 instituteurs).

Revenons à notre époque. Les femmes sont largement majoritaires à la faculté (57.2% en 2011 avec une pointe à plus de 70% en lettres ) mais restent très minoritaires en écoles d'ingénieurs (27.8%). En droit, la proportion de femmes est élevée, mais sans commune mesure avec ce qu'on voit pour les magistrates : de l'ordre de 64%.

On voit dès lors qu'il y a corrélation entre sexe féminin et choix de la carrière de magistrat parmi les juristes (si le choix n'était pas lié au sexe, on aurait la même proportion que pour les étudiantes).
Utilisateur anonyme
20 février 2014, 10:51   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
L'Insee publie des chiffres intéressants :

. Le nombre de femmes actives augmente en moyenne de 110 000 par an depuis 2005, contre seulement 60 000 pour les hommes
. Le niveau d’études des femmes progresse plus rapidement que celui des hommes. En 2010, 28 % des femmes de 25 à 34 ans sont diplômées du supérieur, contre 24 % des hommes du même âge

Le gros point noir reste évidemment les CDD, les temps partiels, etc.

Mais cela ne change pas le fait que les mondes professionnels se féminisent et que certains métiers sont en train de devenir des chasses gardées.
21 février 2014, 03:14   sexisme
Il est également une autre hypothèse, la plus simple trouvé-je, pour expliquer cette prévalence féminine dans certains domaines, qui est que les femmes en général sont meilleures et moins bêtes que les mâles petits coquelets dressés sur leurs ergots et leurs bourses gonflées que nous sommes si souvent et vainement, et cette relative supériorité s'"exprime" davantage quand les positions de départ semblent plus égalitairement distribuées.
Utilisateur anonyme
21 février 2014, 09:15   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Cher Alain,

ce n'est pas tant les causes qui m'intéressent, votre explication en vaut une autre, que les conséquences.

Un monde enseignant féminisé à outrance (nous n'en sommes pas encore là), un monde judiciaire féminisé à outrance (nous y sommes), cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences et sur l'enseignement et sur la justice.

Pour continuer avec la justice et pour en revenir à votre explication : une justice rendue par trop de "mâles petits coquelets dressés sur leurs ergots et leurs bourses gonflées" n'est-elle pas préférable à une justice rendue par.... (il faut remplacer les trois points par une autre idée un peu faite sur ce qui fait, cette fois, la spécificité de la femme) ?
Utilisateur anonyme
21 février 2014, 09:50   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Une autre statistique qui n'est pas sans lien avec notre sujet : En 2012, la proportion de bacheliers dans une génération atteint 76,7%. Elle était de 25,9% en 1980 (voir chiffres de l'Insee).
21 février 2014, 16:24   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
"C'est parce que les petits mâles ont tendance à se dresser sur leurs ergots, entre autres, qu'ils ne supportent pas la féminisation de l'école." En effet, c'est ce que j'essayais d'expliquer. Il y a un moment dans la vie du petit mâle où il a besoin d'être maté. Pour cela il a besoin de pouvoir s'identifier au "mateur" qui ne pourra donc être une femme. Mais Que diraient les femmes aujourd'hui si l'enseignement était dispensé presque uniquement par des hommes avec leurs idées d'hommes ? Or, bizarrement, les féministes n'exigent pas la parité pour le corps enseignant. Serait-ce qu'elles savent que son absence joue contre les garçons ?
Il y aurait aussi à expliquer pourquoi les mathématiques et les études de sciences "dures" en général restent toujours largement dominées par les garçons même si le nombre d'étudiants a dramatiquemetn chuté.
Il me semble qu'il y a un effet d'optique en ce qui concerne les statistiques en question : en effet, ces chiffres effarants sont obtenus en nommant de façon politiquement correcte les bakaloreas technologique et professionnel, qui sont au baccalauréat ce que l'art moderne est à l'art.
Ce qui est valable pour les sciences dures l'est aussi pour les sciences appliquées ( écoles d'ingénieurs), et pour les études réellement supérieures, c'est à dire les doctorats.
27 février 2014, 14:32   Dans le genre
« Il y avait toujours à demeure à l’Isle-Adam un vieillard fort aimable, M. de Pont-de-Vesle. Tous les soirs, à la fin du souper, M. le prince de Conti lui demandait de chanter des impromptus sur toutes les jeunes dames qui étaient à table. Il faisait ces couplets en vers blancs. Il y avait de la galanterie sans fadeur, et de la grâce ; mais cela était embarrassant pour les jeunes dames ; il paraissait bien difficile alors d’avoir un bon maintien pendant ces espèces d’éloges publics, quoiqu’ils eussent une petite tournure épigrammatique *

Et la mémorialiste d'ajouter en note :

* Les femmes se sont aguerries depuis avec les louanges données publiquement, on les y avait accoutumées dans les pensions dès leur enfance.
L’usage établi dans les collèges de donner publiquement des prix aux écoliers, est utile et bon, puisque les hommes, destinés à jouer de grands rôles dans la société, sont faits pour aimer la gloire. Mais ce même usage est très déplacé dans les éducations de jeunes filles, dont les vertus caractéristiques doivent être la réserve et la modestie ; tout ce qui peut étendre, exalter leurs prétentions, est en opposition avec leur destination naturelle, et par conséquent pernicieux : aussi ne les couronne-t-on publiquement que dans les pensions formées depuis la révolution, c’est-à-dire depuis que toutes les idées morales ont été bouleversées, et depuis l’abolissement de toutes les règles du bon goût et des convenances. (N.d.A)

Madame de Genlis - Mémoires
Incroyable... (et passionnant).
De toute façon s'il est une chose que les femmes détestent, qui est en tout point étranger à leur nature, c'est bien l'égalité avec qui que ce soit -- les hommes comme les autres femmes.

[message modifié]
27 février 2014, 18:54   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
On aura beau crier à la misogynie et au machisme, dès qu'une profession se féminise elle perd de son prestige aux yeux des hommes et ... des femme, même si les femmes n'en sont pas tout à fait conscientes. On peut le regretter mais c'est comme ça.
D'autre part je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi on exige la parité quand, dans une profession, le nombre d'hommes est supérieur à celui des femmes, et qu'on ne l'exige pour ainsi dire jamais dans le cas contraire. ( Enfin ... si : j'ai ma petite idée sur le sujet.)
[pendimento]
28 février 2014, 18:55   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Les femmes aujourd'hui veulent le beurre et l'argent du beurre : plus que jamais elles souhaitent les hommages des hommes à leur féminité, leur en veulent à mort s'ils s'en abstiennent mais s'indignent d'être traitées en objet quand ils les leur adressent.
A ce sujet la mésaventure arrivée à ce brave type, foncièrement brave type, de Candeloro est symptomatique. Je l'avoue, j'ai, comme beaucoup de Français, de la sympathie pour cet encore jeune homme ingénument macho sans une once de malice ni de misogynie et qui ne se cache pas d'aimer les femmes. Il a cette gentille gouaille parigotte parfois un peu leste, un peu grivoise du brave prolo à la française, espèce en voie de disparition dont il est d'ailleurs le seul et sans doute le dernier représentant à la télévision. Rien que pour cela il mériterait d'être conservé précieusement au titre de notre patrimoine populaire. Pendant les épreuves de patinage artistique, il a émaillé ses commentaires de compliments sur le physique des patineuses en faisant parfois des allusions un peu coquines à double sens. Le malheureux ! que n'avait-il pas fait là ! Comment ! au lieu de se cantonner à commenter la performance technique de ces sportives, il osait des remarques, pourtant toujours aimables, sur leur physique ! Je ne sais quelle carabosse féministe a dénoncé dans ce comportement un sexisme insupportable. On a parlé de propos "graveleux" et voilà le CSA qui se mêle de la chose et entend condamner le coupable ! Et personne parmi les mâles du landernau médiatique pour faire remarquer que dans le patinage artistique ( que l'on aime ou pas cette discipline et qu'on ne lui trouve rien de particulièrement artisitique est une autre histoire) l'apparence compte beaucoup, sinon on se demanderait bien pourquoi les patineuses se croient obligées de se maquiller comme des stars d'Hollywwod et de porter ces tenues ultra légères et rutilantes dignes des Folies Bergère laissant tout deviner de leur silhouette. Dans ce cas il est tout à fait normal que l'on s'intéresse à la silouhette en question surtout quand le numéro de la patineuse se veut particulièrement "sexy" !
Par ailleurs je me souviens d'une émission où participait Candeloro. Parmi les invités se trouvait une ancienne présentatrice de la télévision, plus très jeune, qui disait la difficulté pour une femme de durer dans ce métier où l'on était considérée comme "vieille" à l'âge de quarante ans. Candeloro a eu alors à son égard, avec sa gentillesse habituelle, cette remarque : moi je vous trouve très belle et des "vieilles" comme vous, j'en ferais bien mon ordinaire ! La dame en a rougi de plaisir et ce n'est sûrement pas elle que se serait plainte que le propos fût "graveleux" !

En fait, mon idée sur ce "scandale" fabriqué de toutes pièces, est que l'on veut absolument se débarrasser de tous ceux qui rappellent encore la France et le populo d' "avant", particulièrement quand on les sait appréciés du public. J'y vois à l'oeuvre la volonté de tristement anglosaxonniser notre culture.
01 mars 2014, 06:50   Teddy
Dans deux grandes banques israéliennes où je dus me rendre dernièrement, je fis l’expérience de certaine différence de genre dans la façon de procéder, le seul dénominateur commun restant l’appellation très sabra des employés, ne se contentant plus du seul prénom, mais compactant encore la désignation par l’utilisation systématique du diminutif d’icelui : l’équipe de la première banque était exclusivement composée d’hommes, des "religieux-sionistes" arborant tous une coquette petite kippa colorée et tricotée en guise de supplément d’âme.
Je fus là reçu comme un cheveu sur la soupe et eus affaire à certain Itzik (pour Yitzhak), petit homme incroyablement agressif et grand connard qui me demanda tout à trac ce que je faisais là, ce que je voulais et qui j’étais ; accusant le coup et expliquant que je venais en toute bonne foi prendre possession des biens de ma défunte mère, c’est tout juste s’il ne me renvoya à la figure les attestations d’unique et authentique héritier que je présentai, et alors que le ton commençait à monter, son voisin de clapier, Bentzi (Benyamin, Ben-Tzion ?), fit aigrement remarquer qu’ils n’étaient que des "banquiers", point des juristes, et qu’il leur fallait envoyer les documents au département juridique de la banque pour évaluer précisément mes droits. Après quelques minutes d'un tel traitement je fus vraiment à deux doigts de me saisir de l’écran d’ordinateur d’Itzik et de le lui fracasser sur sa ridicule petite kippa bleue et or.
Je sortis de ce repaire de p'tits mecs calottés le feu aux joues et ruminant des idées de pyromane.
De là, bellement échaudé et m’attendant encore au pire, j’allai à la Leumi, située deux cents mètres plus haut ; le département "premium" de l’agence était surchauffé et presque entièrement constitué de femmes, à l’exception d’un "conseiller en investissements". Je pris langue avec la directrice du département, Kookie (Kochava ?), dès la poignée de main le courant passa entre nous, et déjà nous nous régalions d'"Aline" (façon qu’ont les Israéliens de prononcer "Alain") par-ci, Kookie par-là : l’on me materna, m'adressa des sourires entendus et me coula de chaudes œillades, me proposa un verre d’eau et une tasse de café, et d’ouvrir immédiatement un compte pour y transférer mes nouveaux avoirs, en bénéficiant d’appréciables réductions de frais. J’acceptai de l’ouvrir, à défaut de plonger incontinent ma tête surchauffée dans le décolleté de l’adorable Kookie, qui de plus était assez gironde et fièrement tétonnière. Lily (Liliane ou Lilach), tout aussi affable et souriante, s’occupa des formalités administratives de l’ouverture du compte et m’assura que mes papiers étaient parfaitement en règle et suffisants pour procéder à l’appropriation, puis me conduisit à Doudou (David), seul homme de la place, qui présentait une ressemblance frappante avec Mr Bean (Rowie) et se chargea du méticuleux transfert du portefeuille.
Il ne restait plus qu’à me présenter à la directrice de l’agence, Shoshi (Shoshana), et l’affaire, rondement menée, était dans le sac.
Je ne repris forme et contenance qu'en faisant quelques pas, chancelant, sur le boulevard Herzl.
01 mars 2014, 10:48   Re : Teddy
Cher Eytan, faites gaffe ! Vous devez être, sans vous en douter peut-être, un horrible macho séducteur, de ceux qui attirent les foudres féministes.
01 mars 2014, 11:41   Re : Teddy
Joli récit, ma foi : on rêve du décolleté de "Kookie". Vous l’appeliez Sugar avec un petit sourire à la Humphrey Bogart?
En 1880, on aurait parlé de magnétisme d'Alain Eytan : ayant perdu sa mère, les femmes l'abordent avec des cajoleries et mille attentions, et font tout pour l'assister du téton cependant que les hommes se montrent brutaux, insensibles et repoussants; si à l'inverse le héros de cette édifiante historiette se fût la veille au soir disputé gravement avec sa maîtresse, au point d'aller dormir sur le palier, les hommes rencontrés le lendemain lui eussent souri spontanément et il se fût réjoui et soulagé l'âme de viriles et fraîches poignées de mains et injonctions camarades et sympathiques de ces hommes, il se fût à leur contact revigoré de fraîches et salubres gaillarderies qui n'eussent eu nulle autre fin que de le guérir de l'infernal, oppressant et brûlant encombrement féminin.

Ce sont toutes les affres du moment que chacun, banquier, fleuriste, employée de la Poste, reçoit de qui leur rend visite, et chacun de réagir en se défendant ou en donnant de sa sollicitude face à la décharge magnétique des maux qu'on leur transporte.

(le style Léon Bloy est si contagieux que, l'adoptant, on en vient à penser comme lui).
J’avais remarqué cette femme qui venait à la plage dans l’après-midi et ne restait que le temps de nager un peu et de se rhabiller. Elle marchait en tendant mécaniquement les jambes à leur plus extrême tension, le tronc droit et la tête haute. Dévêtue elle paraissait repoussante, surtout par le singulier contraste qu’elle offrait avec les filles bronzées aux fesses pleines qui prenaient dévotement le soleil : blafarde sur de grêles pattes, son maillot de bain d’une pièce laissait déborder vers l’aine les poils du pubis, ce qui de loin salissait de rouille les creux prononcés de sa dépravation corporelle. Tant elle détonnait en ce lieu de culte du corps bien portant, que je me plus à penser que les regards qui la niaient se seraient portés vers elle avec une même insistance par l’effet de l’attrait du désirable, lui procurant ainsi un moyen de se protéger de la curiosité dont elle était l’objet en lui substituant, à l’insu de tous et pour elle-même, ce qui l’eût motivé par envie.
Je la suivais du regard ainsi marchant vers la mer d’un pas qui s’efforçait à l’aisance, la souplesse et la sûreté du mouvement ; j’eus une fois l’émouvante et christique impression, quand elle revint prendre ses affaires le maillot collé au corps, que les mamelons durcis très apparents sur la maigre poitrine clouaient la jeune femme à elle-même.
Imprenablement retranché dans ma place forte au soleil, oisif, profiteur et compatissant, aux aguets comme l’insecte qu’elle figurait, j’essayai d’imaginer ce que cette indigence pressurée par nos avidités eût pu encore soutirer au plaisir.
Utilisateur anonyme
13 mars 2014, 17:10   Re : Aujourd'hui, Alain Finkielkraut
Ça n'a peut-être que peu de chose à voir avec ce que l'on évoquait plus haut mais j'aime quand la différence homme/femme s'exprime dans ce genre de circonstances : Au tribunal, les femmes jugées moins sévèrement que les hommes
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