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Anciens et modernes

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
26 avril 2014, 11:52   Anciens et modernes
Reanud Camus, sur twitter, relève ceci :

La Revue du néo-français

Et toujours (Boucheron) « C’est de cela dont nous parlons » ( « moi qui suis professeur d’université»)



Je ne suis pas persuadé que ce soit du néo-français, mais plutôt la résurgence d'un français ancien, d'une forme critiquée par les grammairiens, mais d'usage largement répandu (un peu comme "où" dans un sens temporel). C'est en tout cas ce que nous dit Grevisse :

On continue à trouver, moins rarement que ne le disent les grammairiens, deux constructions anciennes... la seconde consiste dans la présence de la préposition à la fois dans le syntagme déplacé et dans les relatifs (dont, où) qui l’incluent.
Cela est surtout fréquent avec dont : C’est de lui dont il s’agit (Gautier, Mlle de Maupin, IV). — C’est de dynamomètres dont le graveur a besoin (Bachelard, Droit de rêver, p. 72). — C’est toujours des yeux de Nicolas dont je me souviens (Duras, Vie tranquille, F°, p. 137).


L'usage contre l'opinion des grammairiens tient à mon avis au son étrange que rendrait à l'oreille C’est toujours des yeux de Nicolas que je me souviens.

Notons la présence d'une autre tournure, logique mais là encore étrange :

Si c’est mon portefeuille dont il s’agit (Chat., Mém., III, II, vi, 11). — Ce n’est pas cela dont j’ai besoin (Bernanos, Sous le sol. de Satan, Pl., p. 181).

D'où ma question : une part des tournures nouvelles ne serait-elle pas la reprise de tournures anciennes ?
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