Le NON a le mérite d’exister pour porter le thème du refus du changement de peuple et de civilisation - notons que Marine Le Pen, paradoxalement, vient de donner un joli coup de pouce à la promotion de l’expression "Grand Remplacement" (qui n’est pas un concept, mais un constat.).
Cependant, le NON rencontre fatalement les limites de l’approche monothématique (je l’ai pratiqué moi-même, avec d’autres, il y a quelques années à propos de la Souveraineté.). En politique, compartimenter est une erreur. Le camp patriote est composé de courants portant différents sujets, mais demeure le seul sur l’échiquier politique à être incapable de mettre de coté ses divergences pour l’emporter lors de scrutins décisifs. Il pratique assidûment le dialogue de sourds :
L’un : « L’immigration de masse est le problème majeur de la France. ».
L’autre : « Mais sans restauration préalable de la souveraineté, nous sommes dans l’incapacité d’agir. ».
Celle-ci : « Vous oubliez qu’un pays qui ne défend pas la famille, socle majeur de la transmission, est condamné. ».
Celui-là : « Il est impossible d’ériger une nation puissante et prospère sans d’abord éradiquer le monstre fiscal. ».
Lui : « Sachez que la terre meure de ce développement démographique et économique effréné. ». Etc..
Si un bonheur n’arrive jamais seul, un malheur non plus.
Affronter tous les problèmes concomitamment est le labeur sans fin de l’État, et des hommes à sa tête. C’est aussi, aujourd’hui, un impératif stratégique : rapprocher les thèmes pour unir les forces.
Le brouillard politique se dissipe, on s’achemine vers une coalition assumée entre les caciques de l’UMP, du PS et leurs affidés pour espérer conserver le pouvoir. De l’autre coté, la mue du parti de Marine Le Pen s’achève, le plaçant à gauche, dans ce courant historique de la gauche populaire et nationale. Entre les deux, une formidable opportunité est offerte à un rassemblement novateur, dont la création en ferait potentiellement la première force du pays.
La réussite électorale viendra de la présentation devant les français, non pas d’un seul candidat, mais d’une équipe gouvernementale. Celle-ci serait constituée en trois étapes : une solide ossature composée d'hommes et femmes initiant et portant le projet, à laquelle s’amalgamerait, à n'en pas douter, des ralliements avant le premier tour de la présidentielle, puis, si le succès est au rendez-vous, complétée entre les deux tour par des personnalités (notamment après des accords de gouvernement). La formation de cette équipe génèrerait un rassemblement d’une vaste ampleur, bouleversant les pronostics.