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Les émigrés de l'intérieur

Envoyé par Thomas Rhotomago 
29 novembre 2014, 22:09   Les émigrés de l'intérieur
"Je me demande pourquoi il y a tant, dans le bord nationaliste, d'approximations, de telles facilités prises avec l'exactitude, qui rendent suspects bien des discours...", s'interroge Jean-Marc Du Masnau

C'est peut-être la conséquence de mes lectures actuelles, mais il me semble retrouver dans beaucoup de prises de positions du "bord nationaliste" contemporain, cette ambiance qui régnait dans les cercles de l'émigration aristocratique française, en Angleterre ou ailleurs. Certains mémorialistes (eux-mêmes émigrés) y relatent les "outrances" de ces coteries légitimistes, leurs points d'honneur, leurs chimères, en un mot leur aveuglement (qui s'est achevé, comme on sait, dans une histoire de couleur de drapeau).

Je suis bien désolé, par exemple, de mettre dans ce sac de vues de l'esprit ce projet de "remigration" pacifique. Que l'on puisse le représenter sous la forme métaphorique d'un "divorce à l'amiable" et faire mine d'y croire (et, pourquoi pas, y croire pour de bon, mais alors, il faudrait ôter le trait d'union à In-nocence), m'esbaudit et, par la suite, découvrir les déclarations de Marine Le Pen qui, avant même d'être élue, menace déjà de démissionner si un référendum ne lui donne pas satisfaction, je me dis que si quoi que ce soit a lieu, ce ne sera pas dans le cadre de la politique mais dans celui de la violence. D'un autre côté, il peut aussi ne rien se passer.
29 novembre 2014, 22:33   Re : Les émigrés
Ne serait-ce point une sorte de goût pour l'impuissance ?

Une sorte de haine pour l'action concrète et immédiate au profit du pourchas d'idées nébuleuses ?

Une volonté, en fait, d'échouer, de se plaindre, de pouvoir dire "Je vous l'avions bien dit..."

M. Le Pen était un modèle du genre, sa devise aurait dû être "Surtout ne pas réussir".

Cela étant posé, je ne partage pas totalement votre analyse : la logique de Mme Le Pen est tout de même de type plébiscitaire, ce qui est une tradition française bien affirmée.
30 novembre 2014, 07:43   Re : Les émigrés
Renversons la perspective : s'il est établi que rien de bon ne peut être escompté du réel, alors la tentative éperdue peut avoir sa raison d'être : l'on aura au moins tout essayé.
L'effroi d'être resté les bras croisés devant l'inéluctable peut l’emporter très largement sur le sens du réalisme, même minimal, et c'est ce que d'aucuns considéreront aussi comme une sorte de devoir : la nécessité intérieure d'entreprendre envers et contre tout.
30 novembre 2014, 11:40   Re : Les émigrés
" la logique de Mme Le Pen est tout de même de type plébiscitaire, ce qui est une tradition française bien affirmée.

Admettons. Il me semble cependant que le plébiscite a été brandi (avec des fortunes très diverses) afin de renforcer un pouvoir déjà installé et je ne connais pas d'exemple de menace de plébiscite avant installation au pouvoir. Je trouve cette déclaration mal inspirée, un mélange de "j'me voyais déjà" et de fragilité.
30 novembre 2014, 12:40   Re : Les émigrés
"Je trouve cette déclaration mal inspirée, un mélange de "j'me voyais déjà" et de fragilité."

Cette formule a pour effet de transformer le premier tour de la présidentielle en un vote sur la sortie de l'Union européenne, accompagnée de la mise sous tutelle russe des États européens (cf. l'autre-fil), ce qui compromet un peu plus la possibilité de faire de cette élection un référendum contre le Grand Remplacement, le premier thème écrasant le second.
Notez que ce type de fonctionnement politique fut celui des Constituantes après la Libération (on rédige un texte et on le soumet au peuple souverain) et celui retenu par le Général en 1958 (référendum du 28 septembre 1958).

Il me semble d'autre part que cette façon de voir de Mme Le Pen fait l'unanimité dans son partie, sa nièce et son père, par exemple, tirent à boulets rouges sur l'Europe.

Cher Rémi Pellet, vous êtes un homme brillant, un professeur, cela ne garantit pas que vous proposiez des solutions efficaces et surtout réalistes.

Prenons le problème de façon simple. Vous placez très haut la question du GR, bien.

Parmi les partis majeurs, un seul est proche de votre vision, le FN. Parmi les candidats susceptibles de rassembler plus de cent mille votes, seule Mme Le Pen est proche de vos idées.

Le choix est donc simple : soit vous vous ralliez à elle et vous aurez une réponse partielle à la question du GR, partielle certes, mais c'est mieux que rien. Mme Le Pen, tout comme moi, ne croit pas à ce GR, mais est prête à prendre des mesures concrètes contre l'immigration débordante. Au delà des mots, il y a des actions.

Soit vous adoptez une logique groupusculaire, et alors vous pouvez réunir vos partisans dans une cabine téléphonique ou sur un toit de mosquée.

A vous de voir.
Cher Jean-Marc Du Masnau, vous vous méprenez : je ne propose rien en tant que "professeur" car je ne m'exprime pas ici à ce titre - pas plus que vous n'intervenez ici en défense du FN en tant que haut fonctionnaire (sous pseudonyme (de sorte que vos compliments à mon endroit n'ont guère de sens)). J'espère avoir le temps d'écrire et la possibilité de publier un jour prochain un ouvrage universitaire sur l'identité européenne mais ici je participe seulement à un débat critique sur le FN, comme je pourrais le faire de toute autre formation politique, en soulignant les contradictions de ce parti, sans proposer aucune alternative militante (je crains d'être politiquement agnostique).
Mais on peut très bien être agnostique et pratiquant, vous savez, ce fut très courant dans la noblesse et la bourgeoisie...
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