Communiqué n° 1819, lundi 13 avril 2015
Sur la nouvelle réforme des programmes scolaires
Le parti de l’In-nocence n’a même plus de désespoir face à la centième réforme des programmes scolaires, qui, officialisant la suppression de fait des études gréco-latines — autant dire des humanités —, s’acharne sur l’école et sur le collège comme un chat paresseux et cruel sur une souris moribonde. La ridicule parlure qui sert à ces amusements nécrophiles suffit à les juger. Ils sont la millième preuve, s’il en fallait, qu’un enseignement unique ne peut être qu’un enseignement de l’ignorance, de l’oubli, de l’hébétude et de la sauvagerie, surtout lorsqu’au mélange déjà ravageur des aptitudes se superpose celui, plus destructeur encore, des cultures, des civilisations et même des langues. Enseigner, c’est enseigner l’inégalité, et d’abord à soi-même. De même qu’entre égalité et culture il faut choisir, entre égalité et enseignement s’ouvre la voie de Mme Valaud-Belkacem et du corps des pédagogistes.
Le parti de l’In-nocence voit dans la répétition rituelle de cette farce sinistre, qui devrait garantir la prospérité de l’hébétude pour un siècle, une occasion de plus de réitérer sa “théorie des sanctuaires”, quelques institutions protégées étant seules à même de sauver ce qui peut l’être encore, dans le désastre général, et d’offrir les instruments et les sites d’une reprise. C’est éminemment à l’éducation qu’il faut des sanctuaires, des écoles, des collèges et des lycées d’enseignement traditionnel ouverts à tous sur la base du triple volontariat — celui des élèves, celui des parents d’élèves et celui des maîtres —, avec l’appui d’un corps de professeurs assistants pour les élèves désavantagés mais de volonté bien arrêtée. À cette éducation sécessionniste interne (si l’on peut risquer l’oxymore), il devrait être donné des établissements et des crédits au prorata des demandes.