"Qu'est-ce que j'attends ? La fin d'une longue maladie qui n'est ni gauchère, ni droitière et qui tient le corps tout entier ; la maladie de la capitulation. Il y a trop longtemps que les Français se "mettent à la place" de l'ennemi. La France sous l'Occupation a pris l'habitude de se diviser entre ceux qui comprenaient que les Allemands nous pillent et ceux qui comprenaient que les Anglais nous bombardent. Chaque blessure nouvelle, chaque défaite nouvelle nous rendent de plus en plus malins. Nous nous mettons à la place des autres. Les autres s'installeront à la nôtre. Notre mal est dans les nerfs. Il se trouve que nous n'en avons plus. Il nous manque ce qui était pour Stendhal la première qualité de l'âme et du corps : le naturel."
Jacques Laurent in
La Parisienne (Décembre 1956)