Valls et tout le ban et l'arrière-ban gouvernementaux, et sans oublier les exclus du gouvernement, comme Mme Duflot, tombent à bras raccourci sur le maire de Béziers qui vient d'annoncer des mesures de recensement des écoliers appartenant à des familles musulmanes. Dans la presse écrite et parlée on traite ce maire comme s'il venait de se rendre coupable d'un crime contre l'humanité, et le premier ministre déclare qu'il va tout faire pour le suspendre de ses fonctions. Il n'a pas encore fait savoir s'il avait l'intention de le faire traduire au Tribunal de la Haye.
Or ce même gouvernement a fait connaître tout récemment que la révision des programmes d'enseignement de l'Education nationale ferait entrer l'islam par la grande porte, et ce dès les petites classes. C'est à dire que cette mesure qui touche l'enseignement de l'Histoire et des civilisations dans les écoles de la République a été prise nullement en fonction de quelque réalité, attestée par des éléments statistiques qui nous auraient dit le nombre et les proportions des enfants de culture et de religion musulmanes et leurs besoins à cet égard, lesquelles eussent pu ainsi fonder cette mesure, mais bien en fonction d'une vision de la société et de l'avenir et d'un choix idéologique supérieur et souverain, dès lors que tout recensement, tel celui qu'a eu la velléité d'entreprendre cette municipalité, est proscrit et manifestement tenu pour criminel.
Il faut donc enseigner l'islam à l'école de la République française mais il ne faut surtout pas savoir pourquoi ni en vertu de quelle réalité sociologique quantifiable ni en réponse à quels besoins tangibles et véritables. Il le faut en vertu d'une vision particulière du futur, d'un parti pris privé, non sujet à discussion, que détiennent en propre l'équipe gouvernementale et que partagent et chérissent ses relais idéologiques dans la société civile (les associations diverses qu'il arrose de subventions publiques) et ceux qui opèrent à la tête des institutions, institutions nationales sur lesquelles il exerce sa tutelle et institutions européennes qui exercent leur tutelle sur lui.
La France de 2015 est de la sorte gouvernée hors toutes règles élémentaires de la rationalité sociologique et politique au nom desquelles il conviendrait d'observer les réalités nationales avant d'agir. La rationalité est le dernier des soucis du personnel politique qui dirige la France et l'Europe.
Descartes, et Durkheim et Comte doivent faire des sauts de carpe dans leur tombe.