Le mot sumérien DU revêt une bonne vingtaine de valeurs différentes, chacune exprimée par un signe différent translittéré avec un numéro d'ordre. Ce phénomène d'homonymie conduit certains assyriologues à supposer que le sumérien était une langue tonale, comme le chinois. Après avoir pataugé en vain dans mon
Manuel d'épigraphie akkadienne pour trouver la référence au mot DU-KU que vous citez, j'ai fini par recourir au modeste
Petit lexique du sumérien à l'usage des débutants, de Lucien-Jean Bord (Geuthner, Manuels, Paris 2003) : on y trouve l'entrée DU-6, au sens de caverne, crevasse, monticule, butte, monceau, ruines, "tell" (sous la forme DUL-6), et parmi les mots composés sur DU-6, il y a DU-6-KU, partie d'un temple (terrasse consacrée ?). Ce serait peut-être un étage de ziggourat. Ces temples étaient des "maisons-montagne" (E2-KUR) qui, à la façon des temples d'Asie du sud, figuraient la Montagne primordiale, ce qui confirmerait votre remarque. Il me reste à chercher ce qui se cache derrière l'autre composant, KU, qui existe sous une dixaine de formes différentes (entre autres, parce que le sumérien perd systématiquement ses consonnes finales).