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La crise financière est due aux parachutes dorés

Envoyé par Gérard Rogemi 
Pour nous sortir des orniéres de l'information partiale que nous devons, jour après jour, ingurgiter et que cela nous plaise ou pas ...


Et le moteur de mon Solex a serré parce que mes freins étaient pourris.

Quand Nicolas Sarkozy déclare qu'il veut la fin du capitalisme financier et qu'il se penchera de près sur la question des parachutes dorés, on n'est guère étonné. Quand on ne comprend rien à ce qui se passe (comme beaucoup de gens, je le rappelle) et qu'on doit quand même faire du bruit, le terrain de la morale est le plus efficace (pour être tout à fait exact, lui, comme d'autres présidents français, voire étrangers, ne comprend rien de rien à l'économie). En 2008, je ne saurais le lui reprocher, c'est son job. Ce qui n'est pas la meilleure nouvelle pour notre président, mais me permet de le délester d'un poids que l'époque ne saurait lui faire porter.

Quand notre décidément inspiré journal de 20h de France 2 (après 5 minutes) enchaîne bruyamment sur la question des parachutes dorés, on se dit que les faux problèmes sont la matière première de l'info grand public et de ce JT qui semble "galvanisé" par l'arrivée d'une cylindrée d'origine italienne à la carburation encore incertaine sur TF1.

Il faut être conscient du fait que les parachutes dorés n'expliquent en rien la crise financière actuelle. Au contraire, pourrait-on presque dire. Primo, quel est le rapport entre la faillite de Lehman Brothers et les indemnités de départ du PDG de Carrefour (grande distribution, pour l'essentiel) en 2005 ou même de Patricia Russo en 2008 chez Alcatel Lucent (Télécoms et réseaux)? Secundo, quelle est l'incitation d'un PDG de banque à prendre des risques inconsidérés ? Toucher plus vite son parachute et ne plus retrouver de travail ensuite ? Tertio, que représente les quelques dizaines de millions d'euros palpées par des patrons aussi incompétents que ce que l'on attend d'eux, par rapport aux 700 milliards de dollars en voie d'être engagés par les autorités américaines pour maintenir le système financier US et mondial ? Supprimons-les demain et laissons tout le reste inchangé. Dans 15 ans, ce seront peut-être de nouveau des centaines de milliards qu'il faudra remettre sur la table.

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Utilisateur anonyme
27 septembre 2008, 08:24   Fi !
"Quand on ne comprend rien à ce qui se passe (comme beaucoup de gens, je le rappelle) "

Pour avoir l'air de toucher sa bille en économie, il faut commencer par dire que personne (ou la plupart) ne comprend rien, exactement comme les médecins de Molière. A l'animateur de ce blog, on ne la fait pas ! Cela exsude du moindre rataillon de ses phrases. Je me demande quel est son ton à l'oral.

Les parachutes dorés être la cause de la crise financière ! Fi ! Quand on dispose de la problématique de la "fair value", de l'actif sous-jacent qui ne vaut pas rien mais n'est pas sans valeur, des documents de consultation de l'IASB reprenant la norme américaine FAS 157, des véhicules supposés « déconsolidants », des ratios prudentiels et autres "junks bonds" il y a vraiment de quoi se gausser, s'esclaffer, hurler de rire d'une hypothèse si indigente, os à ronger moral lancé au bon peuple !

Non, en effet, les parachutes dorés ne sont pas la cause de la crise financière. Simplement, tout le système financier a été patiemment construit pour permettre leur existence.
Cher Orimont,
J'aimerais bien engager un débat pour savoir si ou non "tout le système financier a été patiemment construit pour permettre leur existence." mais je n'ai pas le temps de m'étendre sur le sujet. Une autre fois peut-être. En attendant je vous propose l'article ci-dessous.

La fin du capitalisme ? Non, bien au contraire…

Les événements des derniers jours confirment que la crise actuelle est, de loin, la plus grave de toute l’histoire bancaire. Wall Street est décimée, et ce n’est pas terminé. D’autres fleurons de la finance internationale vont sans doute disparaître dans les jours ou les semaines qui viennent. Ce n’est ni surprenant, ni désolant, ni même particulièrement inquiétant.

Entre 2003 et 2007, les banques ont commis des erreurs aussi grossières que massives. Sous des formes et des noms compliqués, elles ont acheté des masses énormes de prêts hypothécaires américains alors que le prix de l’immobilier explosait. Des multitudes d’études et d’analyse n’ont cessé d’avertir que le prix des maisons allait retomber mais, aveuglées par l’appât du gain, les banques ont continué. Le retournement annoncé a eu lieu, avec les conséquences prévisibles. Dérèglement des marchés ? Oui, dans la mesure où les banques se sont si majestueusement trompé. Mais ce n’est pas nouveau. L’erreur est humaine, tout comme le comportement moutonnier. Le plus intéressant, c'est la suite de l'histoire
Il y a probablement du vrai dans cette explication !


Les libéraux expliquent la crise des subprimes par l’antiracisme et la discrimination positive

Oui. Un petit rappel historique d’abord.

Les banques américaines ont accordé des crédits immobiliers à des emprunteurs de moins en moins solvables. Ces prêts ont été refinancés par l’émission d’obligations souscrites par des particuliers ou inscrites au bilan des banques. Quand l’insolvabilité de nombreux emprunteurs est apparue, la perte de confiance a enclenché la crise financière mondiale.

Pour éviter une aggravation de la catastrophe, le ministre du Trésor américain, Harry Paulson, un ancien banquier de Wall Street, vient de décider de nationaliser Fannie et Freddie.

De quoi s’agit-il ?

Ces surnoms ont été donnés à deux organismes de refinancement du crédit hypothécaire américain. Une affaire qui risque de coûter 300 milliards de dollars aux contribuables américains.

Ainsi la plus grande nationalisation du XXIe siècle ne vient pas de Chine, de Russie ou du Venezuela mais de la patrie de la dérégulation financière, les Etats-Unis. Qu’en pensent les libéraux ?

Pour « Les Echos », cette décision est aussi sidérante que… la chute des tours du World Trade Center.

Cela étant, les penseurs libéraux font valoir, à juste titre, que la distribution de crédits immobiliers, loin d’être libre, était sous la pression de l’Etat fédéral. Celui-ci n’a cessé de pousser les banques à accorder des crédits aux plus pauvres et aux minorités ethniques. Les banquiers le faisaient d’autant plus volontiers qu’ils repassaient à d’autres ces créances douteuses…

Vincent Bénard, président de l’Institut Hayek de Bruxelles, va même plus loin. Il rappelle, dans « Le Figaro », que dans les années 1990 les banques furent stigmatisées pour refuser plus souvent des crédits aux Noirs et aux Hispaniques qu’aux Blancs et aux Asiatiques.

Quelles furent les conséquences de cette campagne du lobby antiraciste ?

La loi antidiscriminatoire fut renforcée en 1995 pour rendre plus ardu le refus de crédit aux minorités par les banques, sous peine de sanctions renforcées. Celles-ci durent donc abandonner partiellement le rôle prudentiel qu'elles jouent habituellement lorsqu'elles refusent un prêt à une personne objectivement peu solvable.

Ainsi la crise financière a deux causes idéologiques : au sommet, la dérégulation mondiale des places financières ; à la base, la discrimination positive obligeant d’accorder des prêts à des personnes insolvables pour peu qu’elles appartiennent aux minorités ethniques.

Jean-Yves Ménébrez
© Polémia
11/09/08


La source i c i
Utilisateur anonyme
27 septembre 2008, 12:34   Re : La crise financière et John McCain
Il y a peu, un politologue averti nous indiquait sur ce site :
Citation

la victoire de Mc Cain est, à mon avis, quasiment assurée.
La crise financière pourrait bien lui donner tort (article paru dans le Temps, quotidien suisse, du 27 septembre 2008) :

Citation

Le naufrage de John McCain
Luis Lema
Samedi 27 septembre 2008

La dernière fois que les Américains ont fait confiance à leur président et à leur classe politique, cela leur a coûté une guerre absurde, un prix fou d'au moins 1000 milliards de dollars et des milliers de morts et de blessés. Qui s'étonnera qu'ils rechignent à récidiver?

Aujourd'hui, pourtant, les dirigeants de Washington exigent d'eux une confiance comparable. Pratiquement la même somme d'argent, voire davantage, pour sauver un système financier qui s'est lui-même autodétruit, avec la complaisance voire la complicité active de cette même classe politique. C'est cela ou l'apocalypse, leur dit-on maintenant. On leur avait chanté le même refrain en 2002, lorsqu'il s'agissait d'aller chercher en Irak les prétendues armes de destruction massive.

On peut tout reprocher à l'aile la plus conservatrice du Parti républicain. Tout, sauf de se montrer incroyablement au diapason de cette Amérique profonde à qui ses élus doivent d'être là où ils sont. Jeudi, au cours de l'une des journées politiques les plus folles que les Etats-Unis aient jamais vécues, cette frange s'est rebellée. Elle exigeait d'avoir son mot à dire sur un plan de sauvetage de Wall Street qui semble remettre en cause les fondements mêmes du modèle américain et sur lequel, de surcroît, de nombreux économistes émettent de sérieux doutes. Quoi de plus naturel?

Pourtant, ce qui est venu surtout troubler le jeu, c'est l'irruption de John McCain. En tant que possible futur président, le candidat républicain a bien entendu son mot à dire. Mais, en réalité, personne ne savait, du moins jusqu'au débat télévisé de vendredi soir (auquel il a finalement accepté de participer), ce que le sénateur voulait vraiment. Il n'a pas délivré de solution alternative. Il n'a pas exprimé d'opinion claire. Il n'a à aucun moment recherché le consensus avec son adversaire. Il a semblé se contenter d'agir sur des coups de tête pour se draper ensuite dans des postures politiques creuses. Quoi de plus pathétique?

Cette crise aura démontré que le candidat McCain n'était pas l'homme de la situation. Il ne lui reste que très peu de temps pour prouver qu'il est malgré tout celui qui contrôlerait le mieux les manettes de la Maison-Blanche. Mais pour lui, devant des millions de spectateurs qui s'apprêtaient à suivre son duel télévisé avec Barack Obama, cette tâche semblait devenue presque impossible.

Citation
la victoire de Mc Cain est, à mon avis, quasiment assurée.

Sauf événement imprévu bien sûr....

L'avis d' un journaliste européen qu'il soit suisse ou pas est sans valeur car ils prennent leur désir pour des réalités. Pas besoin d'ailleurs de souligner que la presse européenne ne comprend strictement rien à ce qui se passe aux USA.
Utilisateur anonyme
27 septembre 2008, 15:23   L'appât du gain, vous dis-je ! (et inversement)
C'est toujours pareil, pour moi, avec les articles d'économie. Il me semble entendre la voix de leurs auteurs, qui ont toujours l'air d'en savoir plus long que leurs confrères en économie. On croit toujours être en train de lire l'analyse à déciller les yeux d'un public de béotien. Je me demande quelquefois si l'économie existe.

En voici un qui, dans le même paragraphe trouve moyen de heurter mon petit bon sens :

"Sous des formes et des noms compliqués, elles ont acheté des masses énormes de prêts hypothécaires américains alors que le prix de l’immobilier explosait. Des multitudes d’études et d’analyse n’ont cessé d’avertir que le prix des maisons allait retomber mais, aveuglées par l’appât du gain, les banques ont continué.."

Ce qui devient, moyennant une coupure qui ne trahit pas le suivi de la pensée de l'auteur : "Entre 2003 et 2007, les banques ont commis des erreurs aussi grossières que massives (...) mais, aveuglées par l’appât du gain, les banques ont continué." Depuis quand "l'appât du gain" n'est pas l'objectif même des banques et en quoi celles-ci auraient-elles commis des erreurs grossières en le recherchant ? Je ne comprends pas.

L'autre article me semble plus clair dans ses conclusions et laisse entrevoir un aspect rarement mis en avant de l'antiracisme : la pompe à phynance qu'il représente :

"Ainsi la crise financière a deux causes idéologiques : au sommet, la dérégulation mondiale des places financières ; à la base, la discrimination positive obligeant d’accorder des prêts à des personnes insolvables pour peu qu’elles appartiennent aux minorités ethniques."

Quoi qu'il en soit : "Les faillites de la semaine dernières ont sonné la fin de la récréation."
Utilisateur anonyme
27 septembre 2008, 15:26   Re : L'appât du gain, vous dis-je ! (et inversement)
« On croit toujours être en train de lire l'analyse à déciller les yeux d'un public de béotien. Je me demande quelquefois si l'économie existe. »

Ah tiens, je ne suis donc pas le seul…
Citation
Entre 2003 et 2007, les banques ont commis des erreurs aussi grossières que massives (...) mais, aveuglées par l’appât du gain, les banques ont continué.

Cher Orimont,

Il faut dire que comprendre ces problémes de haute-finance est particulièrement ardu et dans la blosphére on trouve un grand nombre de bouffons pérorant sur le sujet de la manière la plus outrecuidante.

Les banques sont moutonnières et si un grand nombre d'entre elles ont achetés des créances titrisées c'est bien évidemment pour faire des bénéfices ou si vous voulez parler en langage moralisateur: "par appât du gain".

En effet l'objectif premier d'une banque est de gagner de l'argent. Mais avec des taux d'intérêt trés bas depuis une dizaine d'années l'attribution de prêts bancaires ne génére plus de marges assez juteuses et les instituts bancaires se sont tournés comme un seul homme vers des champs d'activité à leur yeux plus prometteurs.
Utilisateur anonyme
29 septembre 2008, 16:06   Re : La crise financière est due aux parachutes dorés
"Sauf événement imprévu bien sûr..."

Ca fait peur, là.
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