Le site du parti de l'In-nocence

"la réalité saigne davantage que l’hyper-réalité de la société du spectacle"

Envoyé par Francis Marche 
Marseille, où dans un de ses quartiers du centre, se trouve sur un mur une plaque où l'on peut lire que ce fut là que, pour la première fois, la Marseillaise fut chantée en coeur par des hommes et des femmes qui n'étaient pas des musiciens de salon, aurait pu être, même en notre siècle, l'Alexandrie de l'Europe occidentale ; la cité phocéenne aurait pu revendiquer ce titre davantage que n'aurait pu y prétendre Barcelone ou Naples, celui de capitale culturelle du monde méditerranéen au ponant de la Sicile.

L'histoire des quatre à cinq décennies écoulées en a décidé autrement.

Ce témoignage, de l'excellent Jean-Paul Brighelli, qui montre, photos à l'appui l'avarie dont souffre le navire Marseille, dont le coeur de ville est mangé par la banalité mahométane :

[www.causeur.fr]

L'islam oeuvre à la banalisation d'un milieu urbain très singulier qui était Marseille, à l'équilibre social et culturel qui fut toujours si fragile et si extraordinaire. Désormais, Marseille n'est plus extraordinaire, elle n'est plus Marseille, elle n'est plus qu'une version méditerranéenne et enseillée d'Evry ou de Saint-Denis-en-9-3. Et cette perte de singularité est irréparable, et l'affliction que cause cette perte est insondable à qui sait, même confusément, que la perte par la France d'un morceau de son âme aussi vital que Marseille et sa région, fera de la France une sorte d'Etat croupion comme a pu le devenir, par exemple, et pour rester en Europe, l'Autriche amputée de la Hongrie et de ses duchés périphériques.

La France croupion, ou trognon de pomme rongée, est l'avenir qui attend ce pays s'il continue de supporter de se laisser ainsi manger ; en Europe continentale, d'autres pays, empires mêmes, bien aussi importants que la France, ont fini croupions et le sont restés, composés d'une belle capitale impériale comme Vienne entourée d'un petit pays plus étroit que ne l'est la Bretagne. C'est la France de demain, vaincue sans combattre, son espace diminué par son consentement à ce que d'autres peuples, plus déterminés à s'imposer qu'elle ne l'est sur son propre territoire ancestral, lui dictent ses frontières de demain, celles du pays que les idéologues de sa cléricature au pouvoir appellent "la France d'après".
(Ah les rues au nom facétieux de Belsunce (François-Xavier de, qui fut évêque de Marseille), quartier du centre-ville désormais africanisé et islamisé à 500% : rue longue des Capucins; rue des petites Maries, rue des Dominicaines, etc. J'ai vu il y a quelques jours qu'une église, entourée de kebabs, de marchands de valoches et de cafés internet où appeler le standard de Daesh incognito, y avait été entièrement rénovée !)
L'article de Brighelli contient cette image très éloquente d'une prière de rue dans ces quartiers de Marseille:



On le sait, la ligne officielle (appelons-la la pensée-Boubakeur) des musulmans de France (qui sont "de France" et non "Français" comme vous et moi, soulignons-le) est que ces prières ont lieu de la sorte en pleine rue faute de lieux de culte digne de ce nom, qu'il faudrait donc construire à tour de bras et voir se multiplier sur tout le territoire national afin de fournir un toit à ces cérémonies.

A l'automne dernier, je me trouvais à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie. Les jours heureux de l'opulence appartenant au passé, je suis descendu dans un petit hôtel d'un quartier "populaire" de la ville, ce que je n'avais jamais fait depuis vingt ans que je reviens épisodiquement à KL. La Malaisie est le seul pays (avec Bruneï Darussalam ) d'Asie orientale où l'islam est religion d'Etat, religion non point dominante comme en Indonésie mais véritablement officielle. Les mosquées s'y comptent par dizaines ; ce sont des bâtisses imposantes dans la cité, bien entretenues, elles sont dotées de vastes salles de prière fort bien agencées.

Je me trouvais dans ce petit hôtel d'un quartier qui serait un peu la Goutte d'Or de Kuala Lumpur : s'y entassent des immigrés du sous-continent indien. Dans la nuit du jeudi au vendredi, grand remue-ménage dans les rues et ruelles entourant l'hôtel. Eclats de voix, murmures, conversations, hèlements, mais curieusement, aucun bruit de moteurs... Au matin, l'explication est là, sous ma fenêtre : des centaines, peut-être des millliers d'hommes avaient étalé des tapis de prière et, après quelques secondes d'un garde-à-vous tout militaire, se jetèrent au sol dans la prosternation caractéristique de cette prière. Tout le petit quartier qui m'entourait était occupé par cette manifestation quasi silencieuse, très impressionnante. Ce n'était pas une prière qui avait lieu ce matin-là dans ce quartier, où ne se trouve aucune des grandes mosquées de la ville, mais une démonstration de force politique et accessoirement, ethnique.

Donc, on le voit, on le comprend : les voyages, qui cumulent aujourd'hui tant de désagréments, recèlent encore ce précieux avantage d'éclairer les choses que nous vivons at home : ce n'est évidemment pas la pénurie des lieux de culte qui pousse ces gens à occuper les rues, mais la volonté de manifester une force collective où la piété religieuse n'est qu'un instrument, à Kuala Lumpur comme à Paris ou Marseille. Et la pensée-Boubakeur n'est qu'un enfumage de plus.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter