Inquiétude primorielle

Fin mai, le gouvernement annonçait l'accueil de 9 127 réfugiés sur deux ans, 9127 étant, je l'avais fait observer, un nombre premier. Le Monde s'était d'ailleurs fait l'écho de cet accueil: ici
Trois mois plus tard, ce même Monde se fait l'écho de 24000 nouveaux réfugiés (toujours sur deux ans), ici. Mais alors, 24.000 réfugiés et non pas 24.001 !
Par extraordinaire, personne n'a été voir ce qu'il y avait autour de 24.000. Car, en effet, c'est 24001 qui est nombre premier !
Alors, pourquoi 24.000 et pas 24.001 ?
Je sais à quoi vous pensez.
Bon, ben, quoi qu'il en soit, c'est pas ça.

Liste des nombres premiers pour les mois à venir, de 2 à 1 000 000 000 000: ici
 

On a entendu au journal télévisé le chiffre d'une précision vraiment bizarre de 24 031 personnes à accueillir.

24 031. Toute la bureaucratie bruxelloise est dans ce nombre. Ils ont décidé d'une quantité globale et l'ont divisée entre les pays selon une péréquation combinant peut-être, selon des formules complexes, surface, population et PIB de chacun. Et ça donne, pour nous, 24 031. Vous remarquerez que nous avons échappé aux décimales : vous voyez bien qu'ils ne sont pas aussi bêtes qu'ils en ont l'air.

En plus, les chiffres sont toujours donnés pour deux ans, histoire de favoriser la digestion la dilution.


 

Oui, deux ans, justement. Avez-vous noté que 24000 signifie 1000 par mois pendant deux ans ? Contrairement à
M. Meyer, je penserai plutôt que la bureaucratie bruxelloise s'est prononcée à la louche pour un chiffre rond qui parût à la fois acceptable, modéré, facilement mémorisable. Des méthodes de marchand, quoi.

C'est un chiffre bizarre et précis, 24 031. Comme l'était celui de la conversion de l'euro en francs: 6,55957 FRF, lequel taux de conversion, comme ce chiffre des migrants dont l'accueil nous incombe aujourd'hui, émanait d'un ailleurs au pays que nous sommes, était indifférent à notre mesure propre. Ce taux correspondait à un chiffre rond par rapport au mark allemand : ce qui fait un chiffre rond, ce qui cadre avec les besoins et les volontés de votre voisin, donne une cote mal taillée, une chose biscornue chez vous, cette chose qu'il vous jette par-dessus la haie de clôture qui sépare votre jardin du sien, qu'il s'agisse d'une monnaie de singe ou de migrants qui le sont à peine moins que cette monnaie.

Le grand souk s'installe.

(mon premier haïku !)

Le grand souk s'installe.

Si c'est pas beau, comme la fleur qui fleurit sur le tas de fumier.
En arabe, le souk (سوق, marché) est un marché forain éphémère. C’est aussi un lieu de transactions commerciales. Il est presque toujours en plein air. Son équivalent en persan ou turc est bazar. En langue amazighe, la langue berbère, il est appelé ameznaz (lieu de vente) et en espagnol zoco.

L'avénement du zoco, créature destinée à errer dans le zocolande.

Répétez après-moi,
Repeat after me,
Sprich mir nach,
Dire dopo di me:

Y-e soui zo'co.
 

"Un plan obligatoire et contraignant. Cette fois, il n’y a plus d’échappatoire pour les pays de l’Union respectant « les principes d’un Etat de droit (…) C’est 160 000 personnes que les Européens doivent prendre dans leurs bras (…) Ceci doit être fait de façon obligatoire », a insisté Juncker. Même s’il n’a pas détaillé les quotas de migrants, la France devrait en accueillir 24.031. Plus que l’Espagne (19.219) mais moins que l’Allemagne (40.206)."

Les as de la calculette !

Ce ne sont pas les chiffres donnés par le Nouvelle Obs:


Bruxelles va demander à la France d'accueillir 24.031 nouveaux réfugiés, et 31.443 à l'Allemagne

Selon "Le Monde", qui a pu consulter un document de la Commission européenne, la France va être appelée à accueillir 24.031 nouveaux réfugiés, et l'Allemagne, 31.443.

Parti comme c'est, la France finira par accueillir plus de migrants que l'Allemagne.

Selon le président du Conseil européen, Donald Tusk, cet "exode" risque de durer. "La vague actuelle d'émigration n'est pas un incident ponctuel mais le commencement d'un véritable exode, ce qui signifie que nous devrons traiter de ce problème pendant bien des années à venir", a expliqué M. Tusk à Bruxelles. Il a ajouté qu'il était "très important d'apprendre comment vivre avec elle (la crise) sans s'accuser les uns les autres".

Encore 3.000 migrants étaient parvenus en milieu d'après-midi en Allemagne, à l'issue d'un week-end qui a vu l'arrivée dans ce pays de 20.000 personnes en provenance de Hongrie via l'Autriche.

Le reste ici