Le site du parti de l'In-nocence

Programme du parti, 3. Chapitre “Écologie”

Envoyé par Renaud Camus 
Je vous soumets une dernière fois le chapitre “Écologie” du programme du parti, d’ailleurs peu modifié depuis la dernière édition. Vous pouvez bien sûr suggérer des modifications ou des ajouts.

3. Écologie.
Le Parti de l’In-nocence — l’origine de son nom l’indique assez — est un parti écologique. Son programme et son action tendent à réduire aussi radicalement qu’il est possible, lorsqu’elles sont à la fois illégitimes et évitables (ou réductibles), les nuisances, ou “nocences”, qui affectent la vie quotidienne, son attrait, sa tranquillité, sa dignité matérielle, culturelle et spirituelle, la bonne santé des personnes, le bon état de la planète, la diversité de sa faune et de sa flore.
Ces nuisances diverses ¬— une fois qu’elles ont été, clairement identifiées, une fois que sont objectivement évalués les dommages entraînés par chacune d’elles, et cela qu’elles soient le fait d’individus, de groupes, d’entreprises ou de sociétés, qu’elles aient pour responsables les pouvoirs publics, l’État, les États étrangers ou la communauté internationale elle-même ¬— doivent être combattues par la loi et par le règlement, par les décisions de justice, par une surveillance suivie de la stricte application de l’ensemble du corpus juridique, par les traités et, de la part des individus, par une participation active, responsable, cohérente et riche en initiatives, à l’ensemble des débats nationaux et internationaux. Mais il importe également de travailler à en soulager la société et l’environnement par la parole, par l’écrit et par l’exemple, par les efforts personnels d’abstention de toute participation à leur commission, par un travail individuel et collectif d’accroissement général du sens de la responsabilité et de la conscience des dangers encourus.
À l’échelle nationale et européenne, le parti de l’In-nocence souhaite le renforcement de la législation relative à la protection de l’environnement, et sa stricte application. À l’échelle planétaire, il appelle à la consolidation des traités internationaux qui concourent à une défense globale des ressources naturelles et qui tendent au maintien et au rétablissement de la qualité de l’air et de l’eau.
Au programme des divers partis écologistes traditionnels, qu’il reprend à son compte sous bénéfice d’inventaire et dans la mesure où le détail de ce programme tend bien à la conservation ou au rétablissement de la qualité de la vie, il ajoute une insistance particulière sur la protection esthétique des paysages et des sites, dont la jouissance est à ses yeux un droit des citoyens, une exigence pour la culture, une condition de la mémoire : il souhaite que soient considérées comme des délits les atteintes attestées qui leur seraient portées, à moins qu’elles ne soient strictement justifiées par une nécessité publique impérieuse.
Le parti de l’In-nocence, qui d’autre part, on le rappelle, est hostile à la poursuite de l’accroissement démographique continu qui a marqué le dernier siècle ¬— que cet accroissement soit dû au renouvellement augmenté des générations ou bien à l’immigration —, souhaite protéger par tous les moyens la présence et l’existence parmi nous de la campagne, de la nature, de l’espace non-bâti, du vide, des territoires mis en réserve pour la solitude, le silence, l’absence, la nuit, la pleine liberté in-nocente de mouvement et la relation directe avec les éléments. Avec alarme, il attire l’attention sur la dépense toujours croissante et souvent inutile d’espace, qui se traduit par une extension territoriale sans cesse plus marquée des villes et de leur banlieues, au constant détriment quantitatif et qualitatif des espaces vierges et des territoires ruraux, eux-mêmes soumis à une très rapide évolution vers le caractère de banlieue généralisée. Il estime qu’il est totalement erroné de parler de désertification des campagnes : il n’y a pas désertification de campagnes mais désertion, de la part des services publics et privés, industrialisation tardive mais très rapide et anarchique de l’agriculture, mise en lotissement globale, prolifération pavillonnaire, “banleugalisation ” générale accélérée.
Le parti de l’In-nocence demande l’application d’une politique beaucoup plus stricte en matière de permis de construire. Il réclame la constitution de zones aussi étendues que possible, sortes d’extension ad libitum des parcs nationaux, où toute construction nouvelle serait rigoureusement interdite. Il s’agit de dresser la carte rigoureuse des zones encore préservées de l’urbanisation, de l’artificialisation, du maillage, du “devenir banlieue” ; et de les ériger en autant de sanctuaires, dont toute violation serait sévèrement punie. D’une façon générale le parti souhaite la mise en place rapide d’un ensemble de mesures législatives, et budgétaires favorisant de manière constante la restauration du patrimoine bâti existant, ou, à défaut, son remplacement sur les mêmes sites exactement, au détriment de son extension continuelle, laquelle devra être limitée par tous les moyens. Il préconise en particulier la mise en place d’un système fiscal rendant la remise en état et la modernisation pratique d’édifices existants toujours plus attrayantes, financièrement, que la construction d’édifices nouveaux sur des sols jusque alors non bâtis.
Dans le but de protéger les caractères acquis du patrimoine immobilier national, il demande que toute modification ou, a fortiori, démolition, d’un édifice antérieur à 1950 soit soumise à l’accord d’une commission particulière. Cette commission pourra lier certains avantages fiscaux au respect des recommandations qu’elle émettra au même titre que des autorisations ou des interdictions.
Autorisations, interdictions et recommandations assorties d’avantages fiscaux si elles sont suivies, serviront de même à lutter contre la diffusion et la visibilité toujours croissante de matériaux tels que le parpaing ou la tôle, et à soutenir au contraire l’usage du bois ou de la pierre.
La publicité le long des routes sera interdite, sauf dans les cas où elle revêtirait un caractère indispensable, et aussi discret que possible, de pure indication topographique. C’est une désignalisation générale qui sera érigée en objectif, facilitée qu’elle devrait être par les dits “moyens modernes de communication”, GPS, ordinateurs de bord, téléphones portables at autres Smartphones, connexion généralisée.
Le Parti de l’In-nocence souhaite que soient rendues aussi diverses que faire se pourra les sources d’énergie, et que la recherche en ce sens soit très largement encouragée, de façon que puisse être réduite la dépendance de la France et de l’Europe à l’égard de telle ou telle énergie particulière, qu’il s’agisse du pétrole, de l’atome ou des énergies non renouvelables. Les éoliennes, qui gâchent irrémédiablement la plupart des paysages où elles sont implantées, ne pourront l’être, parcimonieusement, qu’en des sites naturellement adaptés à leur ethétique particulière et à leur espit, ou qui le sont devenus par le malheur des temps et n’ont, en somme, plus rien à perdre. Des recherches en vue d’une exploitation très augmentée mais peu visibles de l’énergie sous-marine et des courants marins paraissent particulièrement dignes, en revanche, d’être inaugurées et soutenues.
Le parti est d’autre part favorable à tout ce qui, sans attenter gravement aux libertés individuelles, tendrait à l’économie d’énergie. Il juge par exemple absurde, autant pour des raisons de sécurité routière que pour des motifs écologiques, que les fabricants d’automobiles aient le droit produire des voitures pouvant atteindre des vitesses très supérieures à celles qui sont autorisées sur le territoire. Il estime que de tels véhicules ne devraient être mis en circulation qu’à titre tout à fait exceptionnel, quand ils sont destinés par exemple au rôle d’ambulances, de voitures de pompiers ou de police. De façon générale il considère que, mis à part les cas où la rapidité du transport des personnes physiques et des biens matériels peut servir à sauver des vies ou à apaiser de graves souffrances, elle n’est pas un objectif qu’il convienne de poursuivre plus avant. La rapidité est au contraire un des nombreux domaines où l’humanité doit se rendre compte que la possibilité d’une progression quelconque n’implique en aucune façon son opportunité, et où il lui faut désormais modérer ses propres pouvoirs, ne pas les utiliser tous. S’agissant des voyages et déplacements divers, et sauf exceptions à examiner au cas par cas, il n’y a pas lieu d’augmenter encore les vitesses déjà atteintes. A force de vouloir réduire par principe toutes les durées, c’est la vie elle-même qu’on abrège, c’est la pensée qu’on raccourcit, la réflexion qu’on fragilise, la sensation qu’on dépouille de sa résonance.
Selon le parti de l’In-nocence, aucune autorisation ne doit être donnée pour la création de courses ou de rallyes automobiles ou motocyclistes. Dans le cas de manifestations déjà existantes, les autorisations pourront être retirées à la suite de nouveaux accidents ayant entraîné de sévères pertes humaines. Aucune subvention de l’État ou des collectivités publiques ne devra aller à la compétition automobile ni à la construction de modèles qui lui soient destinés.
S’agissant du tabac, le parti appelle à une stricte application de la loi Evin, voire à son renforcement si nécessaire. Il estime que les lieux publics où fumer est autorisé doivent être expressément signalés comme tels, désignés comme “fumoirs” ou “fumeries” et réservés aux fumeurs et aux personnes que leur compagnie et la fumée n’importunent pas. Dans tous les autres lieux l’interdiction de fumer sera de règle et devra être respectée.
Le parti de l’In-nocence, dans son combat contre la nocence inutile et injustifiée, qu’elle soit délibérée ou procède de la simple indifférence civique, est favorable à l’établissement et à la stricte application d’un système d’amendes et de peines d’intérêt général sanctionnant toutes les atteintes à la propreté et à l’intégrité des sites, des paysages, des meubles et des immeubles, du mobilier urbain, des rues, des routes, des autoroutes et des transports en commun. Il entend que soient sanctionnées de manière proportionnelle à la contravention les interdictions de se débarrasser dans l’espace public des papiers gras, journaux, magazines, prospectus, sacs en plastique, bouteilles ou canettes, appareils usagés, baignoires, carcasses de réfrigérateurs ou d’automobiles ; d’y cracher ou d’y jeter ses cigarettes ou leurs mégots ; de détériorer les moyens de transports ou les cabines téléphoniques ; de couvrir de graffiti ou de tags toute pièce de mobilier urbain ou tout bien immeuble qui ne soit pas la propriété personnelle de l’intervenant ; de mettre ses chaussures sur les banquettes des transports en commun, etc. — bref d’exercer sa nocence à l’égard de la propriété publique et privée, ou du simple confort et de la tranquillité des autres citoyens. Tout acte de vandalisme entraînera la responsabilité pénale et civile de ceux qui l’ont commis, ou de leurs parents s’il s’agit de mineurs.
Le parti de l’In-nocence appelle de ses vœux l’établissement d’un véritable “droit au silence”, doté d’une efficace législation protectrice. Il estime qu’il n’y a aucune égalité de droits entre les personnes qui, en dehors de toute situation contractuelle telle que le concert, la salle de conférence ou la salle de classe, imposent aux autres leur bruit quel qu’il soit, leur musique, leur voix, leur poste de radio ou de télévision, (non plus que leur fumée, dans un autre contexte, leurs odeurs de cuisine ou leurs objets de rebut) et celles qui n’imposent rien du tout ; et que ces dernières ont un droit à voir protégée leur in-nocence et juridiquement combattue la nocence qui leur est infligée. Il juge que les lieux tels que restaurants, cafés ou salles d’attente qui imposent à ceux qui les fréquentent de la musique ou des programmes de radio, par exemple, doivent le signaler quand il est encore temps, pour les personnes qui ne souhaitent pas être soumises à pareilles impositions, d’éviter ces établissements.
Dans le cadre d’une nécessaire restauration de l’éducation civique, le Parti de l’In-nocence est favorable à l’introduction dans les programmes scolaires de leçons d’in-nocence, où seraient enseignées aux enfants et adolescents les règles, les exigences et les interdits de la vie en commun, dans le respect de l’épanouissement légitime et de l’in-nocente liberté de chacun.
Bien évidemment, le mot clé est parcimonie. Une définition claire et précise du mot s'impose. Après tout, l'écologie ce n'est que ça: faire un usage parcimonieux du temps et de l'espace qu'on occupe.

La Nature elle-même est par essence, parcimonieuse. Le principe zéro de la thermodynamique précise qu'entre deux positions d'équilibre, elle retiendra celle de moindre dépense d'énergie, donc, celle qui conduit à une nuisance moindre du Tout.

On peut également rappeler que l'énergie est l'expression d'un changement d'état. Passer d'un état à un autre, conduit à consommer ou à produire de l'énergie. En ce sens, être parcimonieux revient à faire bon usage de son énergie.
 
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