Cette expression me cause un certain trouble.
Il est exact que M. Pompidou avait utilisé ces termes mais je n'en avais pas du tout gardé le souvenir. Ma mémoire de la France d'il y a cinquante est celle-ci. Je ne sais si les participants de mon âge sont du même avis.
- la race blanche était un terme utilisé par tous dans un sens impropre d'ailleurs (les Français d'il y a cinquante ans distinguaient très bien une race arabo-musulmane qui ne faisait pas partie de la race blanche, dans leur esprit). Je ne voudrais pas causer de problème mais les Français de 1965 parlaient de race arabe et de race juive sans aucune arrière pensée ;
- on se servait en effet dans la conversation du mot race dès lors qu'il y avait une très forte identité. Par exemple les races ardéchoise, savoyarde, bretonne, alsacienne. Je n'ai par contre jamais entendu parler de races pour des populations aux contours plus flous du type "race du Loir-et-Cher", ou "race poitevine", ou "race gascone". Ici, à Lyon, le terme de "race lyonnaise" aurait été jugé une ineptie, bien des Lyonnais se sentant d'abord du Forez, du Velay, de l'Ardèche (je pense qu'il en était de même de bien des Parisiens) et les Lyonnais de Lyon étant de la Croix-rousse, de la Guillotière, avant d'être de Lyon ;
- quant à la "race française", je le redis, je ne l'ai pratiquement jamais entendu. Une possibilité est que le terme recouvrait des populations tellement diverses dans leurs coutumes et pour les campagnes leur langue qu'il ne voulait plus rien dire. On parlait plutôt et même beaucoup du peuple français.