Philippe de Villiers

Je viens de terminer la lecture de son dernier livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu. C'est très intéressant, pas seulement parce qu'il pense, en gros, la même chose que le parti de l'In-nocence (sauf sans doute sur l'avortement, mais bon...), mais aussi parce que c'est un homme du sérail, qui a vécu à l'intérieur du complexe médiatico-politique, et qu'il expose ces thèses qui nous sont communes comme des évidences découlant tout naturellement de ce qu'il a vu et entendu.

Il y a un point précis sur lequel il va plus loin que nous : la substitution démographique ou Grand Remplacement n'est pas pour lui un complot, mais pour une seule raison, c'est que le projet n'est nullement secret, il est, en tant que projet parfaitement explicite, sur la place publique.

On peut, dans ce long entretien réalisé par RéinfortmationTV, l'entendre exposer une partie non négligeable de ce qu'il écrit. Même s'il écrit mieux qu'il ne parle, c'est très bien.

Aller dans cette vidéo tout de suite à 36:45 où il est question de la dissidence et du parti pris en faveur de ce que De Villiers appelle "la loi naturelle", et où est relatée une discussion avec Soljenitsine : "les dissidents de l'Est passent à l'Ouest".

La Tchéquie et la Pologne élisent ces jours-ci (hier soir pour la Pologne) des "populistes" et osent une parole libérée. Or ces pays, à l'époque soviétique, abritaient des foyers de dissidence très soucieux d'Europe, très attachés à l'identité (et non "l'idée") européenne, à commencer par Jan Patocka, très grand penseur et philosophe européen bien autant que tchèque. L'esprit européen, fièrement attaché à l'identité nationale et spirituelle de ce continent, vit et vibre encore de cette dissidence.

De Villiers est un dissident français qui s'inscrit dans cette veine là. Cette qualité de dissidence est ouverte sur l'avenir et l'inconnu parce qu'elle demeure dans l'interrogation face aux pouvoirs et aux puissances. C'est là vieille tradition européenne : la résistance, la dissidence face aux certitudes, la ferveur inquiéte, lucide et questionnante, le coeur singulier qui bat sous les pierres.