L'existence du FN (son existence, pas le FN lui-même par ses actes et ses propositions) est en train de sauver ce gouvernement. Valls a effectivement parlé de "menace de guerre civile" à propos du FN. Le sang a coulé, très abondamment à Paris le mois dernier quand Valls était aux affaires. Il a coulé sous les tirs d'armes automatiques actionnées par des hommes revendiquant des motifs politiques à leurs actes. Ces hommes, pour la plupart, étaient Français et tous étaient francophones. Il y a donc bien
eu acte de guerre civile, sous la primature de M. Valls. Son gouvernement avait été avisé (par les services turcs) à plusieurs reprises du danger que représentaient ces hommes, et de leurs intentions, des préparatifs de leurs attaques.
Cet acte de guerre civile, par conséquent, a été rendu possible non seulement alors que M. Valls exerçait son autorité de premier ministre mais encore grâce à la remarquable passivité de ses services et à l'absence de toute réaction de leur part qui eût pu empêcher cette agression sanglante.
Or c'est lui, M. Valls qui, moins d'un mois après cet acte de guerre civile d'une extrême gravité, est le premier à user du vocable "guerre civile" pour pointer du doigt un adversaire politique, le Front National, qui est exempt d'implication dans ces tragiques événements. Le doigt accusateur qui, normalement, devrait être pointé vers lui, M. Valls le dirige préemptivement vers un adversaire politique innocent et qui se montre respectueux de l'état d'urgence imposé par le gouvernement. M. Valls use de cet adversaire pour détourner sur lui l'accusation de fauteur de guerre civile qui, logiquement, devrait le viser lui, premier ministre failli, complice passif des assassins fauteurs de guerre.
On ne sait encore, ce samedi, si le grossier M. Valls et l'obscénité de ses méthodes seront démasqués dans et par les urnes dimanche. S'ils ne le sont point, c'est à désespérer du pays et nous serons tristement contraints de penser que les Français méritent l'inquiétant M. Valls pour premier ministre.