Etant moi-même la totalité exclusive de l'existant, et sachant que rien n'existe hors ce que je suis, que mon ouverture à l'Autre, mon penchant, mes goûts ne souffrent aucun espace social ou mental où ils ne seraient point, où ils ne devraient point se trouver, il s'ensuit que ce qui me fait du bien,
définit le bien commun. L'hyper-subjectivité envahissante de cette petite bourgeoisie a fait de son bien-être humoral le bien moral universel par excellence. La candeur de cette classe n'est pas même méchante ; l'omnipotent ne connaissant pas la contradiction, il n'éprouve aucun besoin de se montrer méchant, de lutter. Il a l'évidence pour lui. Le cogito politique du petit ou de la petite bourge vibre dans l'authenticité :
ça me fait du bien, donc c'est Bien. Et ce qui me fait mal
compose le mal commun.
Les rares organes de presse, les quelques personnalités qui pensent et ressentent autrement, ou qui objectent à cela, qui objectivisent cela, dans le pays où il y a un an, 4 millions de citoyens descendaient dans la rue pour défendre la liberté d'expression, croulent sous les injonctions des tribunaux, les dettes ordonnées par l'appareil judiciaire et les chambres d'accusation, les procès intentés par les officines para-gouvernementales représentatives d'elles-mêmes et de l'Universel, ce qui est bien la même chose comme on vient de le dire.
Renseignez-vous sur les procès et le harcèlement judiciaire qu'ont à subir les organes de presse non gouvernementaux, un magazine comme
Valeurs actuelles, un site comme
Riposte Laïque, un homme d'opinion comme Zemmour, et vous réaliserez que la dictature de la petite bourgeoise, si elle ne fait pas couler le sang comme celle de Pinochet au siècle dernier, n'en applique pas moins les mêmes principes politiques totalitaires.