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Hymne national

Envoyé par Thomas Rhotomago 
31 mars 2016, 13:49   Hymne national
"Si, aujourd’hui, il est un mot à bannir du langage, c’est le mot « résister ». Résister, c’est donner l’avantage à l’ennemi, lui offrir l’honneur de porter le dernier coup, c’est capituler et mourir. Résister c’est quoi, quand l’ennemi est déjà dans la forteresse et dispose alentour de réserves fraîches qui ne demandent qu’à passer à l’action ? C’est quoi, quand on a si peur de lui qu’on l’appelle ami, qu’on lui trouve toutes les excuses, quand en vérité l’ennemi c’est nous-mêmes ? Il ne faut quand même pas oublier le début de l’histoire : cet ami qui égorge nos femmes et nos enfants et saccage nos demeures, nous l’avons accueilli, couvé, choyé et même, à tout dire, créé. Ben Laden était le fils de qui, le protégé de quelle compagnie ? Khomeiny habitait où, Bouteflika se soigne où et à l’œil, où Kadhafi a-t-il planté sa tente, etc., etc., etc., etc., etc. ? Ces hommes ne sont-ils pas, n’étaient-ils pas des ennemis de l’humanité, de peuples entiers à tout le moins ? Résister c’est quoi, quand on travaille à faire taire toute contestation dans le pays et empêcher les citoyens de se mobiliser et de monter au front ? Priver un peuple du combat pour sa vie et son honneur, c’est le tuer et le déshonorer, ses enfants ne le lui pardonneront jamais. C’est un génocide. Ce combat, on le mène soi-même, il ne se délègue pas, ne se reporte pas, le sang du peuple doit couler héroïquement pour que les chants de gloire à venir soient de vrais chants. Ce n’est pas tout. Contre qui et quoi veut-on résister ? Les Chinois, les Martiens, la fièvre jaune, la pollution ? Qui veut-on éliminer : des lampistes, des poseurs de bombes occasionnels, la finance internationale, une religion, une organisation secrète, une secte, des émirs ? Nommez l’ennemi, nommez le mal, parlez haut et clair, tout est là, le reste est détail, il relève de la technique. Si les autorités manquent de mots, je peux leur prêter les miens : l’islam radical, l’islam modéré comme son appoint, le salafisme, l’Arabie, le Qatar, les dictatures arabes malfaisantes. Au stade où en est l’affaire, le seul mot valable est « attaquer ». Et là se posent deux questions cruciales. La première : sommes-nous capables de nous battre et de verser notre sang si on ne croit pas à nos valeurs, si on les a déjà trahies mille fois ? La seconde : quel est ce brillant et courageux chef qui va nous conduire à la victoire ? Il faut y répondre avant tout ordre de marche, car s’apercevoir en chemin de l’inutilité de son combat et de l’incompétence de son commandant en chef, c’est offrir gratuitement son cou au couteau de l’ennemi. Quand on sait cela, on sait se battre et on sait aussi être magnanime. La victoire n’est pas tuer mais sauver, aider, accueillir, construire. « Aux arrrrmes citoyens, formeeeeez vos bataillons… » est-il toujours l’hymne de ce pays ?"

Boualem Sansal in Le Monde des idées 26 mars 2016
Utilisateur anonyme
31 mars 2016, 14:06   Re : Hymne national
Superbe ! Merci. Mais il y a vraiment de quoi se sentir seul au monde, et un peu paumé, quand on lit ça, car "je suis étreint par le sentiment du trop tard et je me demande si la force du nombre ne réduit pas à néant toutes nos belles résolutions." (A. Finkielkraut.)






Dans le même temps il serait utile de comprendre pourquoi tant de jeunes "français" sont-ils prêts à se faire exploser ?



Interrogé par "Causeur" en septembre 2015 sur la possible « relation entre le déclin de la lecture chez les jeunes et un certain ensauvagement de l’individu contemporain », le philosophe Peter Sloterdijk nous donne un indice : « Le djihad, c’est une sorte d’intrusion de la bande dessinée dans la biographie classique. Autrefois, la lecture rendait les individus capables de mener une vie qui ressemble à un livre. L’individu, c’est l’animal autobiographique. Aujourd’hui, la bande dessinée martiale est en train de saper l’ancienne culture autobiographique, avec, dans le cas du djihad, la promesse d’une mort précoce comme supplément d’âme. »

Autrement dit, l’avènement de la culture occidentale va de pair avec le désir individuel de faire quelque chose de sa vie. Des individus qui proviennent d’une culture où la communauté (Oumma) tend à prendre plus d’importance que l’individu, plongés dans une culture où la réussite individuelle est primordiale, peuvent opérer un court-circuit sinistre en essayant d’exister non par leur vie, mais par leur mort. Mohamed Merah, dont le seul accomplissement fut de se faire abattre après avoir assassiné huit enfants et adultes, est pourtant une star des banlieues.

L’objectif suprême de ces truands-djihadistes serait de se faire un nom. Comme leurs cursus ne leur permet pas de devenir artistes ou savants, et que la carrière de truand mène à une impasse existentielle (où l’on passe plus de temps en prison qu’en liberté), ils se jettent dans l’horreur, comme Erostrate qui incendia le temple d’Ephèse dans le seul but que l’on retienne son nom.

Cette quête de notoriété est d’autant plus pathétique que dès qu’on cite les noms d’un groupe d’islamistes – avec leurs pseudonymes – tout le monde s’y perd et personne ne les retient. Ceci pour des raisons démographiques et phonétiques. Leur communauté est minoritaire et les sonorités de leur nom restent inhabituelles.

Le problème s’aggrave d’un facteur sociologique. La plupart portent des prénoms et des noms arabes, alors que d’autres immigrés se sont empressés de donner à leurs enfants des prénoms locaux. Le prénom peut-être une forme de compromis culturel. Finkielkraut porte « un nom à coucher dehors », comme il le dit lui-même, mais son prénom Alain a certainement contribué à son intégration. A l’opposé, les prénoms arabes sont à peu près aussi contributifs pour l’intégration qu’un voile sur la tête. Cet obstacle s’ajoute à tous ceux que rencontrent les enfants d’immigrés.

Le problème fondamental est sans doute de ne pouvoir être reconnus par leur culture d’origine, qui ne reconnaît pas pleinement la valeur de l’individu – qui se doit d’être d’abord soumis –, tout en ne pouvant se faire reconnaître par une culture qu’ils rejettent. Il n’est dès lors pas étonnant qu’au-delà du suicide égoïste ou du suicide altruiste, définis par Durkheim, nos djihadistes de banlieue aient découvert le suicide haineux.


Causeur.
31 mars 2016, 15:06   Re : Hymne national
Il parait aussi que lutter contre le terrorisme accroît le terrorisme:
(Washington Post)
(Slate)

la conclusion du chercheur, Thomas Jensen:
«Nous devons apprendre à vivre avec le terrorisme. Et il peut être bon de se rappeler qu’il n’y a qu’un très petit risque de devenir victime.»
31 mars 2016, 15:55   Re : Hymne national
Le chef qui conduira à la victoire? Contre l'EI? Ce sera -- encore et toujours -- l'Amérique, mais seulement si Daesh parvient à s'implanter sérieusement en Indonésie (Francis Marche évoquait cette hypothèse quelque part). Si jamais l'EI, qui ne rêve pas d'autre chose que de faire sortir de leurs gonds les Etats-Unis (ses attaques en Europe ne sont pour lui que des broutilles, sauf si un commando réussit à faire plus de morts, en Allemagne ou en Angleterre, pays déjà conquis et infestés d'islamistes, qu'al-Qaeda sur le sol américain en 2001), Washington pulvérisera les fiefs d'al-Baghdadi.
31 mars 2016, 16:00   Re : Hymne national
Il parait aussi que lutter contre le terrorisme accroît le terrorisme:
(Washington Post)
(Slate)

la conclusion du chercheur, Thomas Jensen:
«Nous devons apprendre à vivre avec le terrorisme. Et il peut être bon de se rappeler qu’il n’y a qu’un très petit risque de devenir victime.»



Ce qui, somme toute, découle du vivre-ensemble actuel avec les terroristes.
Utilisateur anonyme
31 mars 2016, 16:24   Re : Apprentissage pour les nuls.
Oui. Et nous devons apprendre à vivre avec le Grand Remplacement, la racaille diversitaire et les nocences qui vont avec. Et il peut être bon de se rappeler qu’il n’y a qu’un très petit risque de devenir victime...

La seule réponse à la menace c'est : nous devons apprendre !
31 mars 2016, 16:37   Re : Hymne national
Puis maintenant que les corps disloqués d'innocents et les flaques de sang inspirent de bonnes blagues aux joyeux drilles de Charlie Hebdo, nous pouvons, soulagés et sans honte, nous livrer de nouveau à cette activité qui cimente l'époque: se marrer. Non, vraiment, il n'y a plus aucune raison d'avoir la rage ou d'avoir peur.
Utilisateur anonyme
31 mars 2016, 17:43   Re : Hymne national
[www.lefigaro.fr]



nous pouvons, soulagés et sans honte, nous livrer de nouveau à cette activité qui cimente l'époque: se marrer. Non, vraiment, il n'y a plus aucune raison d'avoir la rage ou d'avoir peur

Oui, euh enfin à condition de ne pas aller s'aventurer sur certains terrains très très minés... La transgression a ses limites, tout de même ! Mais bon, les frères Kouachi ont été assez clairs me semble-t-il, non ?
02 avril 2016, 10:46   Re : Hymne national
C'est prodigieux, il y a désormais un hashtag "VivreAvec".

Le vivre-ensemble avec les terroristes donne logiquement lieu au vivre-avec le terrorisme.

Et le point de vue des Algériens de France sur ce qu'il se passe en ce moment: [mobile.lemonde.fr]
Utilisateur anonyme
02 avril 2016, 15:14   Re : Hymne national
Heureusement que notre courageuse classe politique prend les choses à bras le corps, et qu'elle résiste !, elle aussi :

Ainsi le-rempart-contre-le F-Haine Xavier Bertrand vient-il d'augmenter son salaire de 4000 euros !


[mobile.lemonde.fr]
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