La France nue.

Entretien avec M. Bock-Côté : à propos de la France et de sa confrontation tragique au multiculturalisme :


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C'est pas compliqué, tous les 'u', je les prononce désormais 'ou', ça fait plous moulticoultourel.

- L'oummanité plutôt que l'humanité.

- 'je, tout, il ou el', plutôt que 'je, tu, il ou elle'

- 'La France, noue' (inclusif), plutôt que La France, nue.

- Le hibou houloule.
 
(A l'étude aussi, la suppression du féminin. Soyons le féminisme)

Je définis ainsi le conservatisme: une philosophie politique interne à la modernité qui cherche à la garder contre sa tentation démiurgique, contre la tentation de la table-rase, contre sa prétention aussi à abolir l'histoire comme si l'homme devait s'en extraire pour se livrer à un fantasme de toute puissance sociale, où il n'entend plus seulement conserver, améliorer, transformer et transmettre la société, mais la créer par sa pure volonté. Le conservatisme rappelle à l'homme qu'il est un héritier et que la gratitude, comprise comme une bienveillance envers le monde qui nous accueille, est une vertu honorable. C'est une philosophie politique de la finitude.

Bien, vraiment très bien ce M. Bock-Côté. Belle synthèse que cet entretien. Beau programme que celui de déconstruire les déconstructeurs. Bock-Côté met en exergue ce paradoxe tourné en fine stratégie par l'islam qui n'est en rien multiculturaliste "chez lui" mais qui tient à s'introduire dans les sociétés occidentales au nom du multiculturalisme prôné par ces dernières. En tant que civilisation et société, il est sujet monoculturaliste mais il revêt la peau de mouton et affecte le bêlement de l'objet divers qu'entendent choyer les sociétés multiculturalistes. Cette duplicité nous paralyse : qu'on la dénonce est l'on s'exclut de la civilisation multiculturaliste en se faisant cueillir sans ménagement par les tribunaux (cas des Renaud Camus et Pierre Cassen subissant des aléas judiciaires quasi-permanents et une mise au ban de la société des hommes telle que la font les médias) ; qu'on ne la dénonce pas, qu'on l'accepte et l'on voit peu à peu la société multiculturaliste devenir monoculturaliste islamique et périr de ce cancer qu'elle s'est auto-inoculé.

Il faudrait noter en clair que cette nasse dans laquelle la société multiculturaliste se piège ainsi par l'islam tient au fait, puise sa source, dans son défaut de reconnaissance de l'islam en tant que sujet souverain concurrent, et conquérant.

Il n'est tenu par elle que comme objet dans la diversité des objets ; il est sous-estimé en tant que sujet organisateur et générateur d'une société exclusive dans son identité et ses manifestations.

Cela pourrait nous renvoyer à la question de la sous-estimation de l'adversaire et concurrent, celle de notre échec à l'identifier comme notre égal dans l'id en lui réservant, sur nos terres, le statut d'un ça égal aux autres. Il faut en effet avoir une très haute idée de soi-même et, des civilisations, une vision résolument inégalitaire pour se représenter l'islam comme fait de société qui ne saurait compter pour nous que comme objet d'intégration ou d'aggrégation à notre être, ou objet toléré, fait et présence sociaux qui n'auraient d'autre finalité que celle de témoigner de notre tolérance et de servir de fleuron et de preuve de notre grandeur multiculturelle, jamais comme sujet créateur et engendreur d'une société exclusivement formée à son image et à ses normes et prêt à balayer tout ce qui lui préexiste afin de donner tout son comble dans l'espace qu'il se sera aménagé. Voyez l'être admirable que je suis : je vis très bien avec le cancer et la mort sur le visage. Tel est le discours sous-jacent, follement orgueilleux, de nos sociétés multiculturelles dans l'acceptation de ce paradoxe

Citation
Francis Marche
Il faudrait noter en clair que cette nasse dans laquelle la société multiculturaliste se piège ainsi par l'islam tient au fait, puise sa source, dans son défaut de reconnaissance de l'islam en tant que sujet souverain concurrent, et conquérant.

Il n'est tenu par elle que comme objet dans la diversité des objets ; il est sous-estimé en tant que sujet organisateur et générateur d'une société exclusive dans son identité et ses manifestations.

Cela pourrait nous renvoyer à la question de la sous-estimation de l'adversaire et concurrent, celle de notre échec à l'identifier comme notre égal dans l'id en lui réservant, sur nos terres, le statut d'un ça égal aux autres. Il faut en effet avoir une très haute idée de soi-même et, des civilisations, une vision absolument inégalitaire pour se représenter l'islam comme fait de société qui ne saurait compter pour nous que comme objet d'intégration ou d'aggrégation à notre être, ou objet toléré, fait et présence sociaux qui n'auraient d'autre finalité que celle de témoigner de notre tolérance et de servir de fleuron et de preuve de notre grandeur multiculturelle, jamais comme sujet créateur et générateur d'une société exclusivement formée à son image et à ses normes et prêt à balayer tout ce qui lui préexiste afin de donner tout son comble dans l'espace qu'il se sera aménagé. Voyez l'être admirable que je suis : je vis très bien avec le cancer et la mort sur le visage. Tel est le discours sous-jacent, follement orgueilleux, de nos sociétés multiculturelles dans l'acceptation de ce paradoxe

Et j'entends souvent : "Ouais mais c'est comme nous avant avec not' religion catholique... Avant, nous aussi on était comme eux... il leur faut du temps à eux aussi (sous entendu pour devenir comme nous), c'est pareil."

Je crois vraiment que ce qu'ils chérissent le plus, c'est l'illusion d'une paix non menacée. Le problème, c'est que la réalité de l'islam "en tant que sujet organisateur et générateur d'une société exclusive dans son identité et ses manifestations" deviendra de plus en plus difficilement contournable. D'un côté on se représente l'islam comme étant d'une faiblesse lamentable, d'un autre côté il serait monstrueusement dangereux... Bref, la solution c'est qu'ils (les musulmans) deviennent comme nous. Reste que les naïfs et les cyniques qui nous gouvernent sont en train de précipiter des peuples entiers dans l'inexistence politique, à moins que ceux-ci ne décident un beau matin de ne plus se laisser séduire par la négation de l'ennemi.

"Ce serait une stupidité de croire qu'un peuple sans défense n'aurait que des amis, et il serait bas et malhonnête de compter que l'ennemi se laisserait peut-être attendrir par la non-résistance. Personne n'ira croire que les hommes puissent, par exemple, changer le monde et y créer une situation de moralité pure en renonçant à toute productivité esthétique ou économique ; combien moins encore un peuple renonçant à toute décision politique saurait-il placer l'humanité dans une situation où règneraient la moralité pure ou l'économie pure. Qu'un peuple n'ait plus la force ou la volonté de se maintenir dans la sphère du politique, ce n'est pas la fin du politique dans le monde. C'est seulement la fin d'un peuple faible."

Carl Schmitt, La notion de politique, pp. 96-97.

« Et j'entends souvent : "Ouais mais c'est comme nous avant avec not' religion catholique... Avant, nous aussi on était comme eux... il leur faut du temps à eux aussi (sous entendu pour devenir comme nous), c'est pareil." »

Parce que, voyez-vous, le christianisme d'hier et l'islam d'aujourd'hui, c'est exactement la même chose ; et puis nous l'avons bien mérité.

Parce que, voyez-vous, le christianisme d'hier et l'islam d'aujourd'hui, c'est exactement la même chose ; et puis nous l'avons bien mérité.


Et curieusement, plus la foi religieuse baisse (la nôtre), plus il devient nécessaire d'avoir un contrôle des individus et une répression forte ("cas des Renaud Camus et Pierre Cassen subissant des aléas judiciaires quasi-permanents et une mise au ban de la société des hommes telle que la font les médias"). L'armée permanente, la police secrète, les lois Pleven, Gayssot, etc., on été inventées comme par analogie, parallèlement aux étapes de la chute de la foi (pour le dire vite).