Je ne m'intéresse pas spécialement à la carrière musicale de cet homme, mais le fait est qu'il peut se permettre, lui, d'en croire ses yeux et ses oreilles : il continuera d'avoir des engagements partout aux Etats-Unis et ailleurs. On imagine volontiers que les Etats-Unis sont, en leur qualité de berceau du politiquement correct, le pays occidental où il faut le plus contrôler sa parole ; mais avec cet exemple l'on voit bien qu'en France, sous peine de mort sociale, la censure, ou plutôt l'obligation d'autocensure est cent fois plus forte ; et cent rafales de kalachnikov, loin de changer cette situation, ne font que l'aggraver.
De sorte qu'au pays des Droits de l'Autre, et comme dans toutes les bonnes vieilles dictatures, plus tu meurs, moins tu as le droit de l'ouvrir. (Mais tu peux quand même aller pleurnicher avec ton ours en peluche place de la République, mettre un drapeau bleu-blanc-rouge sur ton Facebook et passer sur BFM TV en tenant des propos raisonnables — on est en démocratie).