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Génération poubelle

Envoyé par Francis Marche 
20 mai 2016, 13:44   Génération poubelle
Manifestation contre la loi travail, une pancarte, deux jeunes femmes, radieuses :



Elles appartiennent à "la génération Bataclan". Ils se font descendre en grappes, par poignées de dix, à la kalachnikov, en une soirée 130 d'entre eux tombent sous les balles d'islamistes assassins. Leur réaction est alors "vous n'aurez pas ma haine", "tous unis contre la haine", et de se faire photographier en train de faire du baise-main aux musulmans :




Six mois plus tard, les voilà qui descendent dans la rue pour ... appeler à pendre les patrons, appeler au meurtre de concitoyens.

Si ces jeunes sont représentatifs de la jeunesse d'aujourd'hui, alors oui, on peut dire que nous avons affaire à une génération désespérante, parfaitement méprisable, une génération poubelle.
20 mai 2016, 14:16   Re : Génération poubelle
Voire en situation de poubellisme.
Utilisateur anonyme
20 mai 2016, 15:09   Re : Génération poubelle
Mmmh, je crois qu'il y a une légère nuance d'ordre sociologique à apporter. Un rapide tri sélectif des ordures montre en effet que :

- Au Bataclan, c'étaient des plutôt-riches, des Parisiens et assimilés, qui écoutent du rock (The Eagles of Death Metal) et travaillent ou travailleront dans l'enseignement, la publicité, le marketing ou alors l'événementiel. Bref, des Bac+4 ou 5 propres sur eux, avec un CV bourré de superbes stages. Leurs tatouages restent discrets et Papa-Maman les aident pour l'achat du premier appartement dans le 11ème ou le 20ème arrondissement. Ils auront des enfants qu'ils appelleront Gaspard ou Lilou et pour lesquels ils essaieront de trouver un “bon” collège. Ils furent tous de grands jesuischarlistes.

- A Nuit Debout, ce sont des plutôt-pauvres, amoureux de galère, genre artistes de rue crasseux à souhait, qui ont des dreadlocks, font du jonglage, fument trop de joints, écoutent du reggae et rêvent de vivre dans des espèces de communautés auto-gérées. En attendant, ils cassent une vitrine de banque, ce qui leur donne l'impression de faire un peu la révolution. Leurs tatouages sont visibles et voilà dix ans qu'ils ne parlent plus à leurs parents (depuis que ceux-ci ont voté Sarkozy, ce fasciste à la solde du Capital). Dans leur version civilisée, ils sont animateurs de centre social ou CPE dans un collège de banlieue. Mais de plus en plus souvent, ce sont d'authentiques punks à chiens. Ceux-là auront des enfants non désirés qui, de toute façon, n'iront pas beaucoup à l'école. Il existe une version guerrière de ces individus : les fameux Antifas, qui ont renoncé à être intermittents du spectacle et qu'on voit, ces jours-ci, s'en prendre aux policiers avec une rare violence.

Il y a certes parfois des transfuges du groupe A vers le groupe B : on pense au petit Clément Méric. Il faut dire que le point commun entre tous ces gens, évidemment, c'est le dogme antiraciste qui, depuis toujours, a pénétré tout leur être.
Utilisateur anonyme
20 mai 2016, 19:31   Re : Génération poubelle
Merci pour ce savant "tri selectif" cher Afchine. Maintenant j'y vois plus clair, et j'ai bien rigolé. Peut-être aussi quelques transfuges du groupe B (nuideboutistes) vers le groupe A (bataclanistes) ?, plus rares j'imagine.
Utilisateur anonyme
20 mai 2016, 20:18   Re : Génération poubelle
C'est en effet plus rare, la barrière de l'argent étant plus infranchissable que la barrière idéologique. Tandis que dans l'autre sens, c'est le sempiternel motif du jeune bourgeois qui s'encanaille. Et comme les CRS ont pour instruction de ne rien faire ou presque...

Tenez, encore une petite sotte de ce genre...
Afchine Davoudi, impressionnant comme souvent, et si juste...
La distinction afchinienne tatouages discrets (bataclanistes) vs tatouages visibles (nuitdeboutistes) est probablement pertinente et généralement convaincante --- elle présente un charme barthésien auquel on ne saurait être insensible. Les deux jeunes filles par leur "look" se rangent dans la première catégorie, celle de "fleurs des champs" cultivées à Neuilly-sur-Seine ou peu s'en faut, cependant que la proposition politique qu'elles arborent en toutes lettres est résolument nuitdeboutiste. La conjonction, sinon des luttes, du moins de ces deux catégories maîtresses paraît ainsi accomplie, d'où ma proposition qui porte sur une génération. J'aimerais tant avoir tort dans la caractérisation que j'en fais. Mais hélas ...
Enfin tout de même, l'essentiel est sinon le paradoxe --- avec cette génération, le paradoxe n'existe plus, est un concept inopérant --- du moins le contraste entre les John Lennon-Imagine, les peluches et les coeurs roses découpés dans le feutre, les pisseandlove brandis partout quand ils se font descendre dans des actes de violence qu'on n'avait jamais vu dans la Capitale en temps de paix depuis la Saint-Barthélémy, et leur programme de pendaisons, de meurtres des "patrons" à froid, de démolition de flics à coups de barres de fer et de cocktails incendiaires pour la satisfaction d'une belle rationalité économique dont ils se proclament les boute en train et boute-feu. La violence qui les frappe leur ouvre le coeur, cependant qu'ils se comportent comme des fauves contre une société qui n'a d'autre programme que de les choyer, de leur tendre le biberon des minima sociaux à vie (RSA dès 18 ans, ou 20 ans, revenu universel, etc.).

Comment ne pas concevoir du mépris pour ces petits chiots aussi adorables à voir qu'insupportables à vivre qui aboient systématiquement dans la mauvaise direction ? Comment ne pas rêver de les triquer, pardon de les frapper à coups de trique, pour sinon les dresser du moins les redresser ou dissiper l'encombrement, le boucan perturbateur qu'ils causent de leurs jappements néoténiques insanes ?
Utilisateur anonyme
21 mai 2016, 02:34   Re : Génération poubelle
Ils se comportent comme des fauves contre une société qui n'a d'autre programme que de les choyer, de leur tendre le biberon des minima sociaux à vie (RSA dès 18 ans, ou 20 ans, revenu universel, etc.).

Des vilains petits caniches qui emboîtent le pas de ces vrais fauves furieux que sont les jeunes diversitaires...
Il n'y a pas de paradoxe. Ces jeunes gens ont été élevés dans l'ignorance et dans un bain idéologique, aussi omniprésent et pénétrant que la musique de variétés dans laquelle ils vivent, fait de haine de soi, de leurs racines, de leur civilisation et d'amour de l'“Autre”.
Ils s'affirment partout, tous les trois jours ou presque dans des manifestations massives et massivement violentes, prêts à "faire la révolution" parce qu'un gouvernement a timidement élaboré un projet de loi çoncu pour assouplir leurs conditions d'embauche et donner des marges de manoeuvre ou une modularité aux partenaires sociaux du salariat en élaguant le code du travail le plus volumineux du monde dans un pays qui compte 11 à 12 pour cent (ou plus, allez savoir) d'actifs privés d'emplois et pour beaucoup de toute perspective d'obtenir un emploi rémunéré en France. Ils montrent les dents et cassent tout sur leur passage en suivant les drapeaux rouges parce que ce gouvernement, qui fait tout mal, a eu cette fois l'idée relativement heureuse de redonner à certains une ouverture sur le marché du travail et du salariat.

Cette jeunesse poubelle ne vit plus dans le réel. C'est trop peu de dire d'elle qu'elle "ne connaît pas la vie". Elle vit et gesticule, s'agite et montre les dents hors le réel. On me rétorquera encore que "ce n'est pas nouveau". Je pense au contraire que c'est nouveau. Leur comportement, dans un contexte d'agression étrangère (le djihadisme qui nous vise, qui les vise) n'est pas "en dessous de tout", et il est bien pis que "décalé", il est généralement hors sujet, hors réel, comme un petit théâtre schizoïde, celui-là même que les enfants plus qu'à demi autistes mettent en place dans le grenier de la maison parentale où ils font jouer des marionnettes ou des petites figurines de leur fabrication quand le couple de leurs parents s'entre-déchire et que les huissiers et les créanciers cognent à leur porte en menaçant de la fracasser.
21 mai 2016, 15:49   Re : Génération poubelle
Nuit debout fait furieusement penser au Printemps arabe : même pagaille, même violence anarchique et stérile, mêmes vieilles rengaines, ici ''révolutionnaires'', là-bas islamiques. Et ici comme là-bas, pas l'ombre du début de commencement d'une idée nouvelle, d'un projet construit digne d'intérêt. Une partie de notre jeunesse s'est mise à ressembler de plus en plus aux envahisseurs dans ce qu'ils ont de pire.
22 mai 2016, 10:13   Re : Fil poubelle
C'est le disque rayé qui se fout du bug informatique.
Allez, pour faire plaisir à Thomas et parce qu'il faut soigner ses amis, et la jeunesse, fût elle est la plus vioque et la plus radodante du monde :

video: [www.youtube.com]


Quand tu applaudiras sur la cendre du stade
Les garçons de l'été au torse de couleurs
Lorsque tu les verras vibrer devant l'estrade
Où Vilar et Planchon se firent bateleurs
Lorsque tu les verras sur les neiges en pente
Ecrire en noir et blanc et le risque et l'effort
Quand les filles riront avec leur peau brûlante
Et la mer qui ruisselle attachée à leur corps

Alors tu comprendras alors tu aimeras
La jeunesse la jeunesse la jeunesse

Quand ils t'agaceront ces sourires futiles
Ces vacarmes du soir ces indécents chahuts
Quand tu t'affligeras du juke-box imbécile
Et des danses nouvelles que tu ne danses plus
Quand le monôme idiot te barrera la route
Reviens donc sur tes pas ils mènent au printemps
Et tu murmureras pour celle qui t'écoute
Lorsque je faisais ça moi j'avais dix-sept ans

Alors tu comprendras alors tu aimeras
La jeunesse la jeunesse la jeunesse

Quand tu seras ému devant leur joie de vivre
Devant leur soif d'amour quand tu auras pleuré
Pour un Alain-Fournier vivant le temps d'un livre
Ou bien pour Guy Moquet mourant au temps d'aimer
Le temps d'aimer se perd le temps est ce qui passe
Le temps est ce qui meurt l'espoir est ce qui naît
Regarde ces garçons ces filles qui s'embrassent
Il va naître pour eux le temps que tu voulais

Alors tu aimeras alors tu salueras
La jeunesse la jeunesse la jeunesse
(Le temps d'aimer se perd le temps est ce qui passe
Le temps est ce qui meurt l'espoir est ce qui naît


Pour des vers pareils, Jean Ferrat aurait mérité d'être pendu haut et court sous le Pont d'Avignon et sur l'air des lampions)
Cette jeunesse a ceci de commun avec la sénilité qu'elle répète inlassablement, cycliquement, ce qu'elle a vu qu'on faisait autrefois, et refuse de vivre avec son temps; elle tient à subsister, comme le vieillard, en marge et en état de rejet du réel social et politique. Ce qu'on pourrait prendre pour de la "contestation" (terme des années 60/70) de la part de cette jeunesse, n'est que rejet violent, doigt d'honneur, comme chez les vieillards qui crachent au visage du monde des vivants, -- le monde des adultes encore responsables de leur vie et de la société où ils évoluent --, doigt d'honneur dressé au monde tel qu'il est.

Dans un monde où la spiritualité native (ou disons "historique") a disparu, tous les vieillards sont nihilistes. La jeunesse les a rejoint dans ce nihilisme, elle s'y vautre et y radote à qui mieux mieux. Le nihilisme de la sénilité emporte quelque trait de respectabilité de par sa proximité avec la Mort ou avec la subjective fin du réel chez qui en est affecté ; mais chez les jeunes, elles ne m'inspire que mépris. J'ai bien conscience que disant cela je brise un tabou moderne : celui du devoir sacré d'aimer et de s'engouer jeunistiquement pour la jeunesse. Le monde matérialiste a donné ce sous-produit : des jeunes nihilistes et sots, et détestables comme des vieillards à demi-déments.
Citation
Francis Marche
Ils s'affirment partout, tous les trois jours ou presque dans des manifestations massives et massivement violentes, prêts à "faire la révolution" parce qu'un gouvernement a timidement élaboré un projet de loi çoncu pour assouplir leurs conditions d'embauche et donner des marges de manoeuvre ou une modularité aux partenaires sociaux du salariat en élaguant le code du travail le plus volumineux du monde dans un pays qui compte 11 à 12 pour cent (ou plus, allez savoir) d'actifs privés d'emplois et pour beaucoup de toute perspective d'obtenir un emploi rémunéré en France. Ils montrent les dents et cassent tout sur leur passage en suivant les drapeaux rouges parce que ce gouvernement, qui fait tout mal, a eu cette fois l'idée relativement heureuse de redonner à certains une ouverture sur le marché du travail et du salariat.

Cette jeunesse poubelle ne vit plus dans le réel. C'est trop peu de dire d'elle qu'elle "ne connaît pas la vie". Elle vit et gesticule, s'agite et montre les dents hors le réel. On me rétorquera encore que "ce n'est pas nouveau". Je pense au contraire que c'est nouveau. Leur comportement, dans un contexte d'agression étrangère (le djihadisme qui nous vise, qui les vise) n'est pas "en dessous de tout", et il est bien pis que "décalé", il est généralement hors sujet, hors réel, comme un petit théâtre schizoïde, celui-là même que les enfants plus qu'à demi autistes mettent en place dans le grenier de la maison parentale où ils font jouer des marionnettes ou des petites figurines de leur fabrication quand le couple de leurs parents s'entre-déchire et que les huissiers et les créanciers cognent à leur porte en menaçant de la fracasser.

C'est nouveau, assurément. Cette génération d'un type inconnu constitue une sorte de gigantesque rebus familial. Ces grands enfants ne sont même pas les rejetons de leurs parents, qui, en toute bonne foi et portés au moins par quelque force instinctive, ont fait mai-68: ils en sont les ersatz. En 2016 (!), ces pseudo-rebelles, il est vrai potentiellement hyper violents, vivent au milieu des citations, des signes et des légendes associés à des icônes libertaires dont tout le monde est revenu depuis longtemps. Il n'y a plus qu'en France que Malcom X, Alice Walker ou Che Guevara jouissent d'une telle aura. Le prêt-à-penser, les gourous de Nuit Debout, avec à leur tête le terrifiant Frédéric Lordon, se chargent de le leur fournir à coups d'AG ridicules et de spinozisme pour cégétiste. Tout cela ne serait pas bien grave si, virtuellement, ces cohortes dégénérés n'avaient aucune chance d'articuler leur nihilisme à celui des barbares djihadistes qu'ils aiment tant. Or cette collusion pourrait très bien voir le jour en cas de victoire, l'année prochaine, d'un FN guéri de son antisémitisme. Congénitalement antisémites et phallocrates, l'extrême gauche et les Frères musulmans, tous deux flanqués de leur bras armé respectif, les antifas et les terroristes, auraient plus d'une raison objective d'opérer un rapprochement.
Congénitalement antisémites et phallocrates, l'extrême gauche et les Frères musulmans, tous deux flanqués de leur bras armé respectif, les antifas et les terroristes, auraient plus d'une raison objective d'opérer un rapprochement.

L'utilma ratio, le point d'aboutissement ultime, la mère ou la fille unique de toute "conjonction des luttes" est à trouver dans ce rapprochement. Tout y conduit comme à l'estuaire le réseau des rivières convergeant dans un fleuve unique. Toute cette fausse jeunesse nihiliste s'agite dans un maëlstrom, un tourbillon de flux précipités vers le fond de cet entonoir qui aspire et doit engloutir et faire disparaître la totalité de l'existant dont elle ne veut pas. Le djihadisme (le "départ pour la Syrie"), on a déjà eu l'occasion de le souligner -- comme il y a un demi-siècle siècle environ les premiers grands voyages en vols charters par lesquels on entreprenait de "tout plaquer" -- est une machine à disparition subjective du réel. Il mime sottement le travail de la Mort (engloutissement subjectif du réel) par le biais sacrificiel (s'abolir soi en vue de magiquement abolir le monde).
Sur cette "convergence ultime", Rioufol s'exprimant dans le Figaro du 19 mai :

« Ce qui se dévoile progressivement est ce que j’annonce dans La guerre civile qui vient : la contestation violente du modèle de société occidentale, capitaliste et libérale. Le rejet est porté en commun par la gauche radicalisée et par l’islam politique, qui fait passer le musulman pour le nouveau damné de la terre. Cet islam révolutionnaire s’est déjà introduit dans de nombreux syndicats. Il apporte une force conquérante inédite et potentiellement brutale. Il s’est immiscé également dans les rangs de Nuit debout, à travers la défense de la cause palestinienne et le boycott d’Israël (mouvement BDS). Les convergences que cette mobilisation, fixée sur la place de la République à Paris, tente d’établir avec les cités entrent dans la perspective d’un front uni contre le pouvoir affaibli. C’est le gourou de Nuit debout, Frédéric Lordon, qui a assuré dernièrement : "Nous ne sommes pas là pour être amis avec tout le monde et nous n’apportons pas la paix. Nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique". Ce mercredi, la contre-manifestation organisée par le collectif "Urgence, notre police assassine" a été annulée par la préfecture. Amal Bentounsi, sa fondatrice, s’en insurge : "Les violences policières ne viennent pas d’être inventées. Les quartiers ont servi de laboratoire à ce qui est étendu aux manifestants aujourd’hui". La guerre civile est déjà dans les esprits des islamo-gauchistes et de leurs collaborateurs, qui se disent en légitime défense face à la police criminelle. Cette même police est applaudie par une majorité de Français, pour sa vaillance lors des derniers attentats islamistes. »
Utilisateur anonyme
26 mai 2016, 01:21   Re : Génération poubelle
« Congénitalement antisémites et phallocrates, l'extrême gauche et les Frères musulmans, tous deux flanqués de leur bras armé respectif, les antifas et les terroristes, auraient plus d'une raison objective d'opérer un rapprochement. »

Plus profondément encore, il s'agit dans un cas comme dans l'autre de gens n'ayant pas d'autre viatique dans l'existence que le ressentiment. Ecoutez-les donc, ces gens — ce qui certes nécessite de déchiffrer leur atroce sabir — : bien plus encore que dans la haine, ils ne savent vivre que dans la plainte.
L'Homme du ressentiment, le Dernier Homme : le voilà, sous nos yeux.

Sur un plan plus pragmatique, ce qu'il y a de profondément désespérant dans cette affaire, c'est l'absence totale de suspense. Comme en 1979 en Iran, gauchistes et islamistes vont provisoirement s'allier, ceux-ci promettant à ceux-là de ne jouer qu'un rôle purement spirituel dans le nouveau régime, et de ne s'intéresser aux affaires que d'assez loin. Et puis, portés par le nouveau peuple fanatisé, ils les passeront tous par les armes, non sans leur avoir rappelé au passage leur statut de kouffar — comme il se doit.
Nuit Debout, si j'en crois mes yeux de téléspectateur assidu ces derniers jours, jouit d'une promotion permanente de la part des médias d'Etat. Ce soir, un "sujet" de trente minutes sur FR3 Paris, et, changeant de chaîne, un autre sujet d'une petite heure diffusé simultanément sur Public Sénat. Le plus remarquable est le langage des journalistes commentateurs de l'événement qui ne prennent même plus la peine de vouloir paraître neutre : c'est "malheureusement, Nuit Debout est encore loin de ses objectifs" ou des "il est à craindre que le mouvement ne s'essouffle, etc." La caste journalistique entretenue par le Pouvoir est si naturellement en phase avec les options idéologiques de l'extrême-gauche que, fascinée par l'événement, elle ne se rend pas même compte qu'elle ne fait plus rien pour le cacher dans les commentaires qu'elle en produit.

Qu'on se souvienne de la manière dont les mêmes médias couvrirent le mouvement des "veilleurs" en 2013/14 : une moue de dégoût suffisamment explicite, et tempérée de condescendance, qu'ils réservent généralement à l'extrême-drouate. Je n'ai pas connu le Chili pré-Pinochet, celui d'Allende, mais je suis convaincu que le paysage médiatique qui précéda le coup d'Etat de septembre 1973 dans ce pays présentait des similitudes avec celui-là, qu'il lui était en tous points comparable : un pays entièrement aux mains d'une petite caste qui considère candidement qu'on ne peut pas ne pas penser comme elle.
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