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Envoyé par Henri Rebeyrol 
18 octobre 2008, 09:47   Relire
De Simon Leys, Essais sur la Chine (dont le célèbre "Habits neufs du président Mao"), Bouquins, R Laffont.
Simon Leys a effectué un long séjour (six mois) en Chine populaire en 1972 (il y avait résidé assez longuement en 1955), pour saisir le nouveau visage de ce pays, une fois la "Révolution culturelle" achevée. Il a réuni ses impressions dans "Ombres chinoises" (1974), dont voici, dans la chapitre "Universités", un extrait (p 359) :
"En résumé, dans le domaine de l'enseignement secondaire, bien que la "Révolution culturelle" ait formulé de nouvelles consignes pédagogiques fort louables ("l'enseignement doit éveiller l'esprit et non injecter des connaissances"), celles-ci ne dépassent guère les déclarations d'intention; dans les rapports enseignants-enseignés, en pratique rien ne semble avoir fondamentalement changé : ces rapports demeurent d'un type dogmatique et autoritaire, du moins pour ce que j'ai pu en juger en assistant ici et là à diverses classes. Finalement, le principal effet de la "Révolution culturelle" aura été d'appauvrir le contenu de l'enseignement en achevant d'éliminer du programme le plus clair de ces connaissances littéraires et historiques qui forment la base de la culture générale".
Il semble que les didacticiens, pédagogues et autres consciencieux du social et de l'éducation qui ont fait main basse sur l'éduc-nat depuis 1981 ou 82 n'aient pas lu Simon Leys, et qu'ils lui aient préféré les opuscules de propagande des gardes rouges.

Autre livre, oublié celui-ci : "Ecrit dans la nuit" de Jean Texcier, La nouvelle édition, 1945 : recueil de "samizdats" (écrits en 1940 et 41) et d'articles écrits dans "Libération" que l'auteur dédie "aux morts et martyrs et aux survivants de Libération-Nord". Texcier est un des rares membres de l'ancienne SFIO qui ait refusé la défaite. En juillet 1940, il rédige des "conseils (33) à l'occupé" (11 pages) qu'il a dactylographiés et distribués clandestinement; et en novembre 1940 des "Propos de l'occupé" (26 + 11, 22 pages), qu'il a édités en brochure et distribués "sous le manteau", avant même que Jean Bruller et P. de Lescure n'impriment clandestinement "Le silence de la mer".
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 10:26   Re : Autorité
dans les rapports enseignants-enseignés, en pratique rien ne semble avoir fondamentalement changé : ces rapports demeurent d'un type dogmatique et autoritaire

Si l'on en juge par le tableau de la situation actuelle que nous a récemment offert le film Entre les murs, il semble bien que l'influence des gardes rouges ait été dans ce domaine moins prégnante.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 11:09   Re : Relire
"Finalement, le principal effet de la "Révolution culturelle" aura été d'appauvrir le contenu de l'enseignement en achevant d'éliminer du programme le plus clair de ces connaissances littéraires et historiques qui forment la base de la culture générale".

Nous avons donc vécu ici aussi une sacrée "Révolution culturelle" !, et ça n'est pas fini, d'autant qu'elle s'accompagne chez nous de cette sorte d'impératif de "libération totale de l'individu" qui n'a d'autre résultat que de le livrer à ses instincts, en l'espèce à la violence "soi-mêmiste", c.a.d. à l'arbitraire, et à l'absence de tout contrôle personnel. Il s'agit là d'un signe déterminant du déclin d'une civilisation.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 12:53   Re : Who can ask for anything more ?
Aline, Alexis.... enfin !
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 13:12   Re : Simon Leys
C'est la lecture des ouvrages de Simon Leys, dans les années soixante-dix, qui m'ont ouvert les yeux sur le régime chinois. J'avais vingt ans et c'est dans la lecture de Montesquieu, Tocqueville et Aron que j'ai trouvé les bases de ma vision politique du souhaitable : un pouvoir étatique limité et contrôlé dans le cadre d'un régime constitutionnel démocratique et libéral. Rien de bien exaltant, mais des gouvernants modestes et vertueux dans la gestion de la chose publique. Le modèle suisse, en quelques sorte, car il n'a jamais failli et il est incroyablement prospère.
18 octobre 2008, 13:20   Re : Relire
Suis-je influencée par des calomnies, mais je pense que la Suisse doit une grande partie de sa richesse à ses pratique bancaires par lesquelles on peut l'assimiler à un paradis fiscal ?
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 13:50   Re : Relire
Oui, oui, chère Ostinato, mais tous les paradis fiscaux ne réussissent pas si bien. Ainsi, en Europe, sont aussi recensés comme paradis fiscaux la Grande-Bretagne, la Belgique, le Luxembourg, le Liechtenstein, les Iles de Mans, Gilbratar.
18 octobre 2008, 15:03   Re : Relire
ça n'en est pas moins critiquable à mon sens et ne devrait pas constituer un exemple pour un prétendûment innocent ! (faut il un accent circonflexe sur le "u" ?)
18 octobre 2008, 16:31   Re : Relire
"La Suisse doit une grande partie de sa richesse à ses pratique bancaires"

Mais non ! La Suisse doit d'abord et avant tout sa prospérité à son industrie, une des plus modernes et des plus rentables du monde (mécanique de précision - et pas seulement horlogère - électronique, chimie, industrie pharmaceutique, industrie alimentaire, etc.) et ensuite seulement à son secteur tertiaire qui ne comprend pas que les banques mais aussi de très grandes compagnies d'assurance et autres. D'autre part, si les banques suisses attirent des capitaux, ce n'est pas parce que la Confédération est un paradis fiscal : elle l'est beaucoup moins que le Luxembourg ou l'Irlande, et ne se compare aucunement aux Iles Caïman ou autres. Et les intérêts que servent les banques suisses sont faibles. Non, ce qui attire les capitaux, c'est la stabilité du pays, stabilité qui repose d'abord sur un système politique unique au monde, sur l'absence de guerres et aussi sur la prospérité économique.

Et puis qu'est-ce que c'est que cette obsession malsaine à propos des paradis fiscaux qu'il faudrait dénoncer, "interdire" ou même "supprimer" comme l'a réclamé Ségolène Royal (elle veut que nous annexions le Luxemboutg ou quoi ?) ? Ces pays sont souverains, ils appliquent la fiscalité qu'ils veulent et si cela leur réussit, il n'y a qu'à faire comme eux !
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 16:35   Dodécabanque
« Ces pays sont souverains, ils appliquent la fiscalité qu'ils veulent et si cela leur réussit, il n'y a qu'à faire comme eux ! »


Ouh là là ! Marcel, que se passe-t-il, vous êtes en train de déchiffrer un quatuor de Ferneyhough ou quoi ?
18 octobre 2008, 16:37   Re : Relire
Citation
Non, ce qui attire les capitaux, c'est la stabilité du pays, stabilité qui repose d'abord sur un système politique unique au monde, sur l'absence de guerres et aussi sur la prospérité économique

Merci Marcel pour cette rectification qui met à mal les préjugés tenaces sur ce petit pays que je considére comme le plus démocratique du monde....
18 octobre 2008, 17:02   Re : Relire
» la Belgique

M'en étais jamais rendu compte...
18 octobre 2008, 17:23   Re : Relire
Merci de vous être inscrits en faux contre mes affirmations
J'avais une fausse idée des banques suisses si j'en crois ceci :

La Suisse dispose d'un dispositif les plus stricts d'Europe en matière de lutte contre le blanchiment d'argent sale.
Le droit pénal suisse punit toutes les infractions commises dans le cadre du crime organisé (blanchiment d'argent sale, corruption, fraude, trafic de drogue, trafic illégal d'armes, etc.). Au cours d'une procédure judiciaire, un juge suisse peut ordonner la levée du secret bancaire et obtenir des banques des renseignements sur certains comptes. Le secret bancaire n'est donc pas un obstacle à la lutte contre le crime organisé...

Toutes les normes que doivent respecter les banques suisses sur le site:

[switzerland.isyours.com]
De mon côté, je fais une très grande différence entre la Suisse, qui a un secret bancaire, et des pays qui sont des "plateformes off-shore" pour stocker des capitaux d'origine trouble.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 21:50   Re : Relire
Parce que vous croyez, cher Bernard Lombart que la Suisse est un paradis fiscal pour les Suisses ? Voyez en quoi la Belgique est un paradis fiscal :
Citation

Que les choses soient claires : la Belgique n'est pas la terre d'accueil des salariés, même à hauts revenus, car l'IR atteint un taux maximal de 50 %. En revanche, si vous possédez un patrimoine de quelques millions d'euros, laminé chaque année par l'ISF, Bruxelles, bon marché, conviviale et bourgeoise vous tend les bras. Il n'existe ni ISF, ni taxation sur les plus-values, ni droits de succession si l'on fait des dons manuels à ses enfants, sous réserve qu'ils résident en Belgique. « Lorsque je suis allé au théâtre de la Monnaie, j'y ai croisé d'anciens clients et de nombreuses connaissances », raconte Bernard Monassier.
A une heure trente de Paris par le Thalys, la capitale belge sert - notamment depuis le déplafonnement de l'ISF en 1996 et en dépit de l’institution du bouclier fiscal français - de refuge à de nombreuses fortunes françaises. Elles forment aujourd'hui une communauté de plusieurs centaines d'individus et ont plébiscité le quartier huppé d'Ixelles. De nombreuses dynasties du Nord ont sauté le pas. Mais aussi des icônes de la nouvelle économie, comme Denis Payre, qui a vendu tous ses biens en France - excepté une villa à Arcachon - et a redémarré une affaire à Bruxelles. Evidemment, Bercy n'a pas apprécié. Mais, après avoir voulu taxer les plus-values latentes, pragmatisme oblige, Bercy s’est résigné et a mis en place en 2006 un mécanisme d’exonération des plus-values de cession pour les dirigeants de PME partant en retraite.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 21:53   Re : Relire
Oui, cher Marcel Meyer, vous avez absolument raison et une parfaite connaissance des véritables atouts de la Suisse.
19 octobre 2008, 10:35   Re : Relire
Ah, d'accord !
Merci, cher Corto d’avoir précisé votre pensée au sujet du paradis fiscal que serait la Belgique. Le président de l’union wallonne des entreprises rappelait encore ce matin à la radio que la Belgique est le troisième pays au monde le plus taxé sur le travail !

Mais que les Français (et parmi eux un grand nombre d’industriels en effet) affluent dans la capitale belge est très juste. Et qu’Ixelles, très prisée en effet soit un paradis tout court pour ces Français fuyant ou l’ISF ou l’agressivité urbaine ou les deux, il vous suffit de venir vous promener le long de ses étangs un beau dimanche après-midi d’automne ainsi que je l’ai fait encore il n’y a pas longtemps pour vous en convaincre. Me rendant à une conférence avec mon époux au « Paquebot Flagey » (anciens studios de la radiotélévision de style « art déco »), j’ai marché le long des berges en admirant non seulement la splendeur de la lumière dorée qui filtrait à travers les saules pleureurs, les platanes et les marronniers mais aussi le reflet dans les eaux des élégants bâtiments « art nouveau » ou « art déco » (anciens hôtels de maîtres pout la plupart, ou premiers bâtiments à appartements) qui les bordent. Et ce, jusqu’au Val de la Cambre. Et pour vous en dire un mot parce que je chéris cet endroit, c'est un écrin de verdure en pleine ville, avec jardin à la française protégeant son église gothique du XIVe siècle et son abbaye dont les origines remontent au XIIIe. Mais que d'avanies : dévastée par les Autrichiens, incendiée par les Espagnols, et enfin, reconstruite en style Louis XIV et Louis XV, elle fut encore démantelée par les Français de la Révolution. Ses restes, classiques, sont magnifiques. Ouf.

Mais, du temps où Bruxelles brusselait, Huysmans brossait des étangs d’Ixelles un tableau bien plus idyllique que celui qu’on peut encore apprécier aujourd’hui :

« Il y avait, au bord des eaux, des guinguettes, où la bière brabançonne arrosait la gaufre dorée, et qui durant les belles après-midi de congé du printemps et de l’été, retentissaient des refrains et des cris d’enfants. Là, sur la côte, s’étageait, au centre des tonnelles, la Maison Rouge. Autour des étangs où se balançaient des verdures aquatiques, couraient des sentiers, au coin desquels des fermes et des métairies, demeures rustiques, égarées aux portes d’une Capitale ouvraient leurs volets verts… ».
En effet, c'est presque, maintenant, un endroit désert, ne servant que de paysage aux fenêtres des « beaux étages » de maisons anciennes restaurées, absolument hors de prix...
Vous faites bien de souligner « presque » cher Bernard car les beaux dimanches après-midi, ces berges délicieuses sont l’objet d’une animation que je qualifierai « de bon aloi », en tous cas de celles qu'on apprécie encore : des familles tranquilles, des amoureux d’architecture, des lecteurs paisibles sur les bancs et sur les courtes pelouses. En l’une des extrémités, celle du Paquebot, les terrasses du Belga sont pleines et résonnent des bavardages et des rires d’une foule en majorité estudiantine, tandis que la célébrissime baraque à frites compte sa queue habituelle de 30 personnes au minimum. Une ombre au tableau et de taille : rappelez-vous que la Place Flagey, enfin décrétée piétonnière il n’y a pas si longtemps, est à nouveau autorisée de parking depuis quelques jours ! Je l’ai noté à l’occasion de ma promenade.
Espérons que c’est temporaire.
Ah ! Bonne nouvelle ! J'ai été à un concert à Flagey, il y a quelques jours, et il m'a fallu plus d'une demi-heure pour garer la voiture ! (Presque impossible de venir et rentrer chez moi par un autre moyen.)
20 octobre 2008, 14:05   Re : le truc
Il est dommage plutôt que ne soit pas réalisé le plan prévu: un parking souterrain!
Sinon, pour aller en ville, lorsqu'il n'y a pas de parking couvert ou souterrain proche de l'endroit où vous souhaitez vous rendre, faites donc comme nous, cher Bernard : garez votre voiture près d'une bouche de métro et faites le reste du trajet en quelques minutes. Je vous assure qu'on épargne du temps et de l'énervement. Savez-vous qu'au Vivier d'Oie (vous savez, au bout de la Chaussée de Waterloo ...), on peut bénéficier d'un un "pré-RER"? En 10 minutes, vous êtes à Mérode. Quand vous êtes à Mérode, vous êtes à quelques minutes d'à peu près tout.
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