Lois mémorielles

L’assemblée nationale a mis en ligne les débats qu’elle a organisés à propos des lois mémorielles. C'est très intéressant.

Je recommande notamment les interventions de Mme Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’Université de Rennes 1 et dont plusieurs textes ont déjà été mis en ligne ici, ainsi que celle de notre ami Alain Finkielkraut.

L'intervention d' Alain Finkielkraut est vraiment passionnante. Grand merci, Marcel Meyer, de l'avoir rendue disponible.

"Dans les camps, il n'y a personne. Il n'y a quelqu'un que dans les livres."

"Les effets pervers doivent être pris en compte. Il faut fuir la rivalité intercommunautaire."

Très belle conférence de notre champion et merci à Marcel de nous l'avoir indiquée.

Il est évident que la pression des anti-racistes et la propagation incéssante et mensongère du prétendu racisme d' A. F. ont creusé des sillons sanglants dans son psychisme.

La bêtise crasse de ces gens est proprement insupportable ...

Quel plaisir ! Merci.

Allez allez, Cher Rogémi, laissez ces sillons-là tourner en boucle, votre sang n'est pas impur.

C'est un débat très intéressant, mais je me retrouve, au final, plus sur la position d'Anne-Marie Le Pourhiet que sur celle d'Alain Finkielkraut.

Je suis totalement opposé au devoir de Mémoire, qui est une forme d'émotion obligatoire, de passion sans raison. Comme Anne-Marie Le Pourhiet, je préfère l'Histoire à la Mémoire et je réprouve toute tentative du pouvoir politique de punir les délits d'opinions et de gouverner nos esprits.
Je préfèrerais que la Mémoire reste ce qu'elle est : la mémoire des survivants et se manifeste par des commémorations tant qu'il y a des survivants.
Seule l'Histoire permet de comprendre ce qui s'est passé. Et c'est cette compréhension qui me paraît la chose la plus importante.

Tout à fait d'accord. Une bonne étude de l'Histoire implique réflexion et méditation; à la mesure et discrétion de chacun. L'abus des commémorations banalise.

J'ai moi aussi trouvé Anne-Marie Le Pourhiet plus incisive et plus convaincante qu'Alain Finkielkraut sur ce sujet mais moins sensible, moins émouvante, moins impliquée.

J'ai trouvé l'intervention d'A.F. émouvante, sincère, mais confuse, décousue (rambling pour nos amis outre-atlantique qui nous lisent à cette heure de la nuit) et inutilement déclamatoire. Dommage. On en retire l'impression qu'il n'avait pas "préparé" suffisamment son sujet, le portant de toute façon en lui en permanence. Ce type d'échec relatif chez un orateur (un conteur, un diseur) de sa trempe ne fait que le rendre plus sympathique au sens le plus fort du terme.

(N'a-t-il pas pris des gestes et inflexions de voix malraussiens ? Par instant, on se prête à cette illusion: il est si préoccupé, envahi par son sujet que son discours en est légèrement désarticulé, poignant. Pourtant on sait qu'A.F. est un grand moduleur de discours, qu'il possède comme personne l'art d'en démultiplier les angles de présentation, de faire varier l'emphase suivant les lieux, les publics, les antennes de radio ou de télévision. Ici, une sorte de détresse a bouleversé cet art.)

Oui.

Citation
Ici, une sorte de détresse a bouleversé cet art.

Les coups qui lui ont été portés en permanence depuis la fameuse interview de Ha'aretz, comme je l'ai dit plus haut, l'ont profondément affecté et je dirais même déstabilisé.

Nous avons, ici même, très souvent déploré le fait que A. F. ne prenne pas un peu de distance avec la vie publique parce que nous ressentions intuitivement que c'était trop. Il était surexposé et était devenu au fil des années le bouc-émissaire [le repoussoir] de la gauche trotzko-progressiste.

Il m'étonne de lire ici cette expression : "au final", tellement laide ! Au moins si l'on tient absolument à l'utiliser, qu'on écrive finale avec un e, comme il se doit !

Oui. Mieux valent au bout du compte, tout compte fait, tout bien considéré, en fin de compte, après tout ou encore pour conclure.

Et… finalement, tout simplement, non ?

La langue manque de gouvernance moi je dis.

Oui, certes : finalement aussi est préférable.

Finalement, vous avez raison...

J'ai entendu ici et là, à la radio, quelques au global de bas aloi...

Il y a un film, je ne sais plus lequel, un film français, où l'un des protagonistes a cette formule constamment à la bouche : « À la finale (…) » (en lieu et place d'au final^e, bien sûr…)

J'ai trouvé ça assez bienvenu, mais je ne sais pas si l'effet était voulu, ou plutôt si l'effet recherché était bien celui que je prêtais au dialoguiste…

Il y a aussi cette expression, ressassée par une annonce publicitaire : (Untel, l'as de la collecte de données, ou je ne sais quoi) « à l'international »...

Ah oui, à l'international, qu'est-ce que c'est agaçant !

À la base, c'est vrai que j'ai envie de dire qu'on entend au global de plus en plus de terminaisons en "al", au final , et même Sophie Calle, à l'international, c'est de la balle !

Et si on lançait "au définitif" ?
Bon, on va solutionner tout ça en interne...

En définitive, c'est in fine, vocable international, qui devrait s'imposer aux points.

Voilà ! In fine, mea culpa, plus de soucis !