Le site du parti de l'In-nocence

Le droit d'être bête

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 08:39   Le droit d'être bête
L'Etat français vient "d'injecter" 10 milliards d'euros dans les banques afin que celles-ci, comme l'a expliqué Mme Lagarde à l'Assemblée nationale, puissent faire à nouveau leur travail, c'est-à-dire prêter de l'argent aux particuliers et aux entreprises, pour relancer la croissance.

Or, il me semble que ces 10 milliards proviennent des caisses de l'Etat, lesquelles sont alimentées par le paiement d'impôts directs et indirects et de toute sorte de taxes acquittés par les particuliers et les entreprises.

Ce que je comprend est trop idiot pour être vrai mais voici : en somme, les particuliers et les entreprises renflouent les banques afin que celles-ci puissent leur prêter de l'argent. Autrement dit, les particuliers et les entreprises vont pouvoir se faire prêter leur propre argent.

C'est ça ?
Oui, mais ça a toujours été un peu ça, vous savez...
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 09:56   Re : Le droit d'être bête
Toujours été comme ça ? Ah bon, bien, rendormons-nous…
22 octobre 2008, 09:58   Re : Le droit d'être bête
Ils vont se prêter de la confiance mutuelle, plutôt que de l'argent, qui n'existe pas vraiment, avec, entre ces deux pôles (banques et contribuable), l'Etat qui, stricto sensus, va créer du lien.
22 octobre 2008, 10:00   Re : Le droit d'être bête
Ah Orimont! En fait l'Etat n'a pas d'argent à injecter puisque son budget a un lourd déficit.

Que se passe-t-il vraiment car les banques ne sont pas insolvables et disposent encore de cash. Il s'agit ici de la capitalisation des banques qui doivent nettoyer leur bilans de leur créances pourries.

Si vous avez au bilan d'un institut bancaire des creánces d'une valeur de 100 milliard et que celles-ci ne sont plus réalisables qu'à un taux par exemple de moins 50 % de leur valeur nominale alors que faire.

Jusqu'à présent l'Etat et les banques ont pratiqué la politique de l'autruche cad qu'ils ont fait semblant pendant des années de considérer la valeur nominale de ces créances comme réelle. Avec la crise de subprimes le rideau est tombé et le roi est nu.

Seul moyen de sauver la baraque est de recapitaliser les banques contraintes de nettoyer leur comptes de ces créances pourries.

En Allemagne cela prendra la forme de garanties que l'Etat s'engage à donner aux institutions qui avanceront aux banques ce capital.

Conclusion: oui les contribuables parce qu'ils financent l'Etat garantissent eux-mêmes l'argent qu'ils empruntent. Mais si vous avez dejà emprunté de l'argent vous devez savoir que vous engagez vis à vis de la banque jusqu'à votre dernière chemise comme on dit en allemand.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 10:20   Re : Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Mais les enfers fiscaux ont trouvé leur bouc émissaire et vont s'attaquer aux paradis fiscaux. Dormez, brave gens, tout ira bien, puisque le vice du plus fort l'emportera sur la vertu du plus faible.
Citation
Dormez, brave gens, tout ira bien, puisque le vice du plus fort l'emportera sur la vertu du plus faible.

La Suisse flanche ces derniers temps ...la pression est trop forte et les partisans du Bien sont nombreux en Helvetie surtout dans la partie francophone.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 11:26   Re : Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Je suis en train de lustrer mon arquebuse, cher Rogémi et je ne crois pas que la Suisse flanchera : c'est quand on les attaquent que les Suisses se rassemblent le mieux (les Habsbourg s'en souviennent).
La droite est unie. Mais vous avez raison, les socialistes bêlent déjà devant les crocs des loups étrangers avides (rassurez-vous : les socialistes n'ont jamais été majoritaires en Suisse) :
Citation

Les partis bourgeois suisses rejettent vigoureusement les attaques
réactions | PDC, PRD et UDC rejettent vigoureusement les mesures demandées mardi à Paris contre le système fiscal suisse. Ils les jugent injustifiées. Pour le PS au contraire, cette décision doit constituer un avertissement pour les partis bourgeois.

Le PDC considère l'exigence formulée comme incompréhensible et rejette avec véhémence le jugement porté ainsi sur le pays, a-t-il fait savoir. La Suisse n'est pas un paradis fiscal et elle respecte les règles internationales de transparence. «Grâce à la concurrence fiscale, nous disposons d'un système attractif, ce qui a aussi des effets sur la morale fiscale de nos citoyennes et citoyens», ajoute le PDC. «Nous ne devons rien nous laisser reprocher».

Pour l'UDC, «les déclarations du ministre allemand Peer Steinbrück sont typiquement celles d'un ministre des finances dépassé, qui ne contrôle pas son propre système», a dit le porte- parole Alain Hauert. «L'Allemagne devrait commencer par balayer devant sa porte et abaisser ses impôts de manière à ce que ses habitants ne placent plus leur argent à l'étranger».

Secret bancaire attaqué

Pour le PRD, c'est le secret bancaire que le ministre allemand veut supprimer. Or le secret bancaire a une base démocratique, il est voulu par le peuple suisse, souligne Christian Weber, porte- parole du parti. «On essaie de tirer sur la Suisse, d'affaiblir sa place économique», dénonce M. Weber.

Le secret bancaire doit être maintenu dans l'intérêt de la Suisse et du peuple. Les pays qui formulent des exigences devraient tirer eux-mêmes les conséquences, car c'est le signe qu'ils ont un problème avec leur place financière et économique, estime le PRD.

Avertissement aux partis bourgeois

Tout autre son de cloche au PS, qui s'est toujours opposé à l'évasion fiscale, comme l'a rappelé son porte-parole Andreas Käsermann. La Suisse se montre ainsi sous un mauvais jour. «La liste noire de l'OCDE devrait constituer un avertissement pour les partis bourgeois», ajoute M. Käsermann.

Il en va de la réputation de la place financière helvétique, souligne le PS. Or celle-ci est justement déjà entachée ces jours- ci avec les problèmes de l'UBS.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 12:20   Exclu
"Mais si vous avez déjà emprunté de l'argent (...)"

Non, cher Rogémi ça ne m'est jamais arrivé mais peut-être qu'un jour (on dit qu'il faut tenter toutes les expériences.) Et puis, quand je lis chez Francis "Ils vont se prêter de la confiance mutuelle, plutôt que de l'argent, qui n'existe pas vraiment, avec, entre ces deux pôles (banques et contribuable), l'Etat qui, stricto sensus, va créer du lien.", je me sens exclu des pratiques de cette fontaine close. Sans dette ni échéance, je me prive peut-être du commerce de mes semblables et risque de m'assécher dans une juvénilité de plus en plus inadéquate, en présence des "grandes personnes" qui ont des traites, des taux, des leasings, des capitaux que sais-je ? Et alors, j'ai bien envie d'emprunter, de monter un dossier. Mais pour quoi faire ? Vous avez une idée ?
22 octobre 2008, 12:31   Re : Exclu
Orimont, vous me bottez.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 12:33   Re : Exclu
Comme je vous comprends, Orimont ! Moi aussi, j'ai envie de monter un dossier. Tenez, par exemple, pourquoi ne pas monter un dossier pour vendre votre vie aux enchères, à Sotheby's. Parlez-en à Damien (Hirst) ou à Jeff (Koons), vous verrez, ils sont très sympas et très avisés.

Une autre idée : pourquoi ne pas vous faire filmer dans votre travail nocturne par ce photographe cinéaste, comment s'appelle-t-il, déjà, tellement sympa, copain avec ceux de Libé et c'estvraiquiste virtuose. J'imagine bien la chose : vous êtes dans votre guérite, immobile, en train de lire. Plan fixe de huit heures, lumière blafarde. Il ne se passe strictement rien. C'est parfait, facile à filmer, et vous allez trouvez des co-producteurs comme s'il en pleuvait…

Ne laissez pas passer le coche ! À mon avis, c'est le moment, car nous allons assister au grand retour de la Performance.
22 octobre 2008, 13:26   Re : Exclu
Citation
Non, cher Rogémi ça ne m'est jamais arrivé mais peut-être qu'un jour (on dit qu'il faut tenter toutes les expériences.)

Quoi ... comment ??
Même pas un petit découvert ? Ne me dites pas que vous n'avez pas de carte bleue ?
22 octobre 2008, 13:59   Re : Exclu
Rogemi, vous me bottez également, quoique pour d'autres raisons.
22 octobre 2008, 14:23   Re : Le droit d'être bête
Citation
(rassurez-vous : les socialistes n'ont jamais été majoritaires en Suisse) :

Ouf !
22 octobre 2008, 14:59   Re : Le droit d'être bête
Cher Orimont,
l'Etat finance ses déficits et ses fameuses "injections" en émettant des obligations sur les marchés financiers, qui sont achetées par des investisseurs (fonds souverains, fonds de pension, investisseurs institutionnels) moyennant un intérêt : le service de la dette. Coût pour le contribuable : 40 milliards d'euros (le deuxième poste budgétaire de la Nation).
22 octobre 2008, 15:17   Re : Le droit d'être bête
Citation
40 milliards d'euros (le deuxième poste budgétaire de la Nation).

Oui mais c'était avant le plan de sauvetage des banques cher Petit-Détour.

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi l'Euro perd de la valeur et cela en dépit de la crise américaine par rapport au dollar.

Il y a 8 semaines env. 1 Euro valait 1, 53 $ et maintenant il ne vaut plus que 1,28 $.

Etrange non ?
22 octobre 2008, 15:25   Re : Le droit d'être bête
Oui, cher Rogemi, vous avez raison. La dette publique représente environ 66 % du PIB de la France. Ce pourcentage va augmenter fortement. Au Japon, qui sort à peine de la fameuse décennie perdue consécutive à la crise bancaire des années 90, la dette publique représente environ 160 % du PIB. Nous avons donc encore de la marge.
22 octobre 2008, 15:25   Re : Le droit d'être bête
Ce qui est étrange, c'est le retour aux réalités, cher Rogemi. Un euro à 1,60 dollars, comme on l'a vu cet été, est une aberration. La bulle immobilière éclatant aux Etats-Unis, elle fait éclater la bulle monétaire qui a gonflé l'euro (dès lors que celui-ci exprimait des volumes en dollars qui n'existait pas, ou n'existaient que sous forme de dette) ces 18 derniers mois. Logique. Bulle pétrolière, bulle euro, participaient d'un même phénomène s'auto-alimentant et reposant sur la dépréciation du dollar par des montagnes de dollars fictifs.

L'euro devrait atteindre la parité au dollar à la fin de l'année, peut-être avant. C'est une excellente nouvelle pour tout le monde.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 15:42   Carmin chronique
Ah, Rogemi, mais si vous comptez le découvert comme un crédit, alors oui, bien sûr, j'en connais la musique, à hauteur des 300 euros mensuels qui me sont autorisés. C'est pas bezef, vous le m'accorderez.

(Quant à la performance, Boris, il m'est arrivé d'y goûter, c'est dire que je ne recule devant rien dans le gagne-pain. Inscrivez mon nom dans un moteur de recherche et vous verrez.)
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 16:04   Re : Le retour du déclin...
Une analyse intéressante d'un homme de gauche :

Citation

Michel Rocard: «Le déclin de l'empire romain a commencé comme ça»


CRISE. Considéré comme le sage de la gauche française en matière d'économie, l'ancien premier ministre replace la crise financière dans l'histoire des soubresauts du capitalisme. Il demande un rééquilibrage du système au profit des salariés.

Il n'est pas économiste, mais s'y connaît mieux que beaucoup. Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste, porte un regard acéré, parfois scandalisé, sur la crise qui touche au cœur le capitalisme.

Le Temps: Au-delà des crédits immobiliers subprime, on a le sentiment que la crise financière remonte à plus loin... Quelle est votre explication?

Michel Rocard: Il y a un consensus presque absolu sur les causes techniques de la crise actuelle. Les banques américaines ont caché les crédits immobiliers douteux dans des packages contenant 15 à 20% d'actifs douteux, camouflés dans des avoirs sains, qu'on a ensuite vendus comme des actifs financiers uniques. Aujourd'hui, aucune banque n'est en état de mesurer son degré d'incertitude, et encore moins celui du voisin.

Pourquoi ça s'est passé comme ça?

Je suis convaincu qu'il faut remonter au décrochage du dollar et de l'or en 1971. Il a entraîné un manque de repères fixes qui a poussé le monde financier à inventer de plus en plus de mécanismes pour se prémunir contre les aléas de change. Ils sont regroupés sous le nom de produits dérivés. Petit à petit, le taux d'incertitude de ces produits est devenu trop grand et on a eu un effet de bulle...

- Pardon, vous suggérez de revenir à l'étalon or?

- On ne peut pas! Malheureusement, c'est le passé. On ne sortira pas des difficultés actuelles sans trouver quelque chose de nouveau. De 1945 à 1975, dans tous les Etats développés, le capitalisme avait une croissance de 5% par an, il ne connaissait jamais de crise financière et tout le monde était en plein emploi. Nous sommes maintenant dans un capitalisme qui s'essouffle pour atteindre la moitié de cette croissance, sans y parvenir, qui connaît une crise financière gravissime tous les quatre ou cinq ans, et où tous les pays ont un quart de leur population fragilisée devant le travail. Ma question est: peut-on rafistoler le système bancaire sans remédier à cette anémie générale de l'économie physique?

- Pourquoi le capitalisme s'est-il essoufflé?

- L'équilibre entre partenaires du jeu économique a changé. C'est le résultat de deux siècles d'histoire du capitalisme. Quand il est né - dans les années 1810-1840 - on s'est aperçu que le système était cruel et injuste. Assez vite naît une riposte du monde du travail, qui prend la forme des coopératives, des mutuelles, des syndicats, du mouvement socialiste. Leur souci est de se débarrasser du capitalisme. Mais le capitalisme a gagné. Sous la pression ouvrière, mais pas seulement, son efficacité prodigieuse a été mise au service de la lutte contre la cruauté sociale.

Le système est ainsi fait qu'il est instable. C'est même sa caractéristique principale. La crise des années 1929-1932, et la guerre qui a suivi, a rallié les cervelles à l'idée qu'il fallait le stabiliser. L'accord s'est fait dans le monde sur trois stabilisateurs. Le premier, c'est la sécurité sociale. L'Anglais Beveridge a théorisé qu'en faisant des retraites, de l'assurance chômage, de l'assurance maladie, des prestations familiales, on contribuait à stabiliser le système. Le deuxième régulateur, c'est celui de Keynes: au lieu de gérer les budgets et la monnaie sur la base de comptes nationaux, il faut les utiliser pour amortir les chocs extérieurs. Cette idée explique l'absence de crise pendant les trente années qui suivent. Le troisième régulateur, le plus ancien, c'est celui d'Henry Ford, et il tient en une phrase: «Je paie mes salariés pour qu'ils achètent mes voitures.» Mis ensemble, à la fin de la Second Guerre mondiale, ces trois stabilisateurs vont donner le compromis social-démocrate, qui a duré trente ans.

- Mais ce compromis a été abandonné depuis longtemps...

- Les actionnaires ont fini par considérer qu'ils étaient mal traités. Ils ne venaient pas aux assemblées générales - on en rigolait, d'ailleurs. Ça a changé quand se sont créés les fonds de pension qui regroupent des milliers, des millions d'actionnaires. Ils ont envahi toutes les assemblées, en se moquant des problèmes internes de l'entreprise, et en disant «je veux plus». Dans la foulée se créent les fonds d'investissement, plus petits mais beaucoup plus incisifs, et les fonds d'arbitrage, les hedge funds.

Ces fonds ont créé une vaste pression sur les managers. Ils disaient: «Si vous ne payez pas plus, on vous vire.» Puis il y a eu un mouvement plus puissant encore, celui des OPA. Celui qui ne distribue pas assez à ses actionnaires devient «opéable». Il en a résulté une externalisation formidable de la main-d'œuvre, qui a rendu précaire un quart de nos populations. Au final, cela donne une économie fatiguée, minée par la méfiance, où l'idée de fidélité à l'entreprise commence à disparaître et où la croissance ralentit.

- Y a-t-il des moyens d'en sortir?

- Tout commence par la prise de conscience et le diagnostic. Ce diagnostic doit être scientifique et internationalement partagé. Aussi longtemps que les chefs d'entreprises productives se laisseront intoxiquer par la propagande bancaire, alors que leurs intérêts sont souvent antagonistes, aussi longtemps que les médias nieront le diagnostic, il n'y aura pas de remède.

Le repli national, c'est l'assurance déclin, l'assurance récession, parce que nos économies sont interdépendantes. L'économie administrée, on sait bien que ça ne marche pas. Interdire les produits dérivés, à mon avis ce n'est pas possible, car ils font fonctionner le système. Donc il faut une longue réflexion, qui doit comprendre un aspect éthique. La confiance ne peut pas revenir quand le PDG ou le banquier, qui gagnait 40 fois plus que ses salariés pendant les deux premiers siècles de capitalisme, gagne 350 à 500 fois plus. Il faut reconnaître que le moteur de la croissance, c'est la consommation des ménages. Cela implique le retour de la masse salariale à un niveau plus élevé: en moyenne, sa part dans le PIB a perdu 10% en vingt-cinq ou trente ans.

Il faudra aussi fournir un élément scientifique pour condamner l'espoir d'une rentabilité à 15%, alors que le PIB croît de 2% par an. Cet objectif de 15% est un objectif de guerre civile. Or, il a été formulé par les professionnels de l'épargne et personne n'a rien dit. Aujourd'hui, si on ne trouve pas d'inflexion, on est dans le mur. Le déclin du Bas-Empire romain a commencé comme ça...

- Comment jugez-vous l'action de l'Europe dans cette crise?

- Elle a fait preuve d'une inventivité inhabituelle. Mais ce ne sont pas les institutions européennes qui ont fonctionné. La Commission se tait. Le Conseil des ministres n'a pas été sollicité. Un type talentueux, qui s'appelle Nicolas Sarkozy, a exploité la convergence des volontés de quelques grands Etats européens. La zone euro nous a protégés - sans l'euro, la crise serait infiniment plus grave. Elle a trouvé un bon conseiller en la personne de Gordon Brown, avec son invention géniale de garantie publique aux prêts interbancaires.

A ce propos, je viens d'apprendre une nouvelle délicieuse: le principal conseiller financier de Gordon Brown serait Alan Greenspan [ndlr: ancien président de la Réserve fédérale américaine]. Or, c'est le surcroît de liquidités qu'il a créé qui a permis aux banques de prendre tous ces risques. Il y a de quoi sourire.

- Vous êtes encore plus sévère envers l'économiste ultralibéral Milton Friedman...

- Friedman a créé cette crise! Il est mort, et vraiment, c'est dommage. Je le verrais bien être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Avec son idée que le fonctionnement des marchés est parfait, il a laissé toute l'avidité, la voracité humaine s'exprimer librement.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 16:19   Re : Le droit d'être bête
Oui, et comme Rocard l'a affirmé très récemment, "si la Turquie était dans l'Europe, nous serions mieux armés face à la crise" (je cite de mémoire).
22 octobre 2008, 16:23   Re : Carmin chronique
Citation
Ah, Rogemi, mais si vous comptez le découvert comme un crédit, alors oui, bien sûr, j'en connais la musique, à hauteur des 300 euros mensuels qui me sont autorisés. C'est pas bezef, vous le m'accorderez.

Non c'est pas bezef car, comme on dit, avec 300 euros vous n'allez pas pisser bien loin.

On ne peut que s'étonner que les banques qui sont d'une prudence maladive dans l'attribution du plus petit découvert se montrent d'une légéreté assez estomaquante quand il s'agit de placer l'argent de leur clientèle.
22 octobre 2008, 16:34   Re : Le droit d'être bête
Citation
L'euro devrait atteindre la parité au dollar à la fin de l'année, peut-être avant. C'est une excellente nouvelle pour tout le monde.

Oui la nouvelle est excellente surtout pour l'industrie du tourisme qui a vu les américains se faire rares ces derniers temps en Europe.

Mais votre explication me semble lacunaire.

N'y aurait-il pas de la part des détenteurs de cash [chinois, émirs arabes, russes, etc...] un réflexe de panique face au chaos potentiel causé par la crise et pour lesquels les USA resteraient, malgré tout, le refuge suprême ?
22 octobre 2008, 16:39   Re : Le droit d'être bête
Citation
Friedman a créé cette crise! Il est mort, et vraiment, c'est dommage. Je le verrais bien être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Avec son idée que le fonctionnement des marchés est parfait, il a laissé toute l'avidité, la voracité humaine s'exprimer librement.

Pauvre chihuahua du gauchisme décérébré ...
22 octobre 2008, 16:46   Re : Le droit d'être bête
Je ne suis pas cette actualité là très à fond ni d'heure en heure, et ne sais pas ce qui se passe chez les producteurs de pétrole qui vont désormais avoir besoin de vendre moins de brut pour investir (et dépenser) en zone euro mais c'est un autre aspect de la bonne nouvelle qui doit être constaté: le pétrole baisse conjointement à l'euro. Les taux d'intérêt vont remonter et une période de réajustement déflationniste s'amorce. La dépréciation des monnaies occidentales est générale: le yen monte en flèche ces jours-ci face aux trois monnaies (dollars, euros et Sterling) qui reviennent à des parités entre elles beaucoup plus gérables.

Un bon économiste (Petit-Détour ?) pourrait vous expliquer comment et pourquoi le pouvoir d'achat des ménages à tout à gagner (contrairement à une vue simpliste) d'une baisse de la valeur de l'euro. Dans toutes les économies que je connais, une monnaie surévaluée a pour corollaire un pouvoir d'achat plus faible pour les catégories sociales défavorisées.
22 octobre 2008, 17:10   Re : Le droit d'être bête
Cher Francis, vous êtes bien meilleur économiste que moi. Il existe un phénomène pendant les périodes de crise que les experts qualifient (en anglais c'est plus chic) de fly to quality. La hausse du dollar par rapport à l'euro s'explique par ce phénomène. Les liquidités mondiales, malgre des taux d'intérêt plus faibles aux Etats-Unis, se ruent vers les bons du Trésor américain libéllé en dollars. Ce placement ne rapporte pas grand chose aujourd'hui mais présente le mérité d'être sûr car malgré la dureté des temps, l'Etat, le plus froid des montres froids, n'est pas près de s'écrouler. On me dira que les Etats européens non plus. Certes. Mais le spectacle que donnent nos chefs de gouvernement, les zizanies internes entre Merkel et Sarkozy ne rassurent guère les investisseurs. Cela dit Francis a raison : la chute de l'euro est une bonne nouvelle même si elle intervient trop tard. La crise de surproduction et de suraccumulation est là. Je me demande même si l'euro survivra à l'épreuve. Il ne m'étonnerait guère que les Italiens dont l'industrie est sinistrée par la politique d'Herr Trichet ne sonnent l'hallali et quittent l'union monétaire. Le maillon faible, comme dirait l'excellente Laurence Brocolini, envolé, la France et l'Espagne seraient tentées peut-être de faire pareil laissant les Germains seuls avec leurs machines-outils.
22 octobre 2008, 17:41   Parité
Bien cher Francis,


Je partage totalement votre point de vue quant à l'extravagante surévaluation de l'Euro.

Cela étant, et quoique l'idée de la parité des deux monnaies me plaise bien, il me semblait que diverses lectures, certes anciennes, me laissaient penser qu'un cours "normal" (c'est à dire supportable par tous) était de 1.1 / 1.2 $ par Euro.

Pensez-vous à une réelle parité, ou à des cours assez proches ?
22 octobre 2008, 17:50   Re : Le droit d'être bête
Citation
Ce placement ne rapporte pas grand chose aujourd'hui mais présente le mérité d'être sûr car malgré la dureté des temps, l'Etat, le plus froid des montres froids, n'est pas près de s'écrouler.

Bravo, très belle analyse cher Petit-Détour et ne faites pas le modeste vos connaissances en économie sont excellentes.

C'est marrant mais si les élites germaniques ont voulu contre vents et marées la monnaie unique le peuple allemand lui la déteste et il est nostalgique de feu le Deutsche Mark. Il faut dire que l'euro a induit, par une inflation rampante, une baisse douloureuse du pouvoir d'achat pour les catégories sociales défavorisées.
22 octobre 2008, 17:55   Re : Le droit d'être bête
Pour une fois que le réel donne raison à la moraline, Michel Rocard n'allait pas bouder son plaisir. Les marchés sont aussi fous que les hommes, et puis c'est tout, aurait pu dire Shakespeare.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter