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18 Brumaire ?

Envoyé par Francis Marche 
22 octobre 2008, 18:02   18 Brumaire ?
Pas si Napoléon-le-Petit que ça!

Nicolas Sarkozy veut diriger la zone euro jusqu'en 2010

il y a 6 heures 44 mins
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D'une pierre deux coups. Nicolas Sarkozy veut profiter de la crise financière pour imposer sa vision économique de l'Europe et continuer à présider l'Union européenne (UE) au niveau de la zone euro, au moins pour une année supplémentaire. Le président français a amorcé cette offensive au Parlement européen, mardi 21 octobre. Elle a été confirmée au Monde par plusieurs conseillers de l'Elysée.

L'ambition de M. Sarkozy part d'un diagnostic partagé : les crises géorgienne et financière ont montré que l'Europe avait besoin d'une présidence forte pour exister : faute de quoi, il aurait été impossible de négocier avec Moscou sur la crise géorgienne ou de concocter un plan européen de sauvetage des banques. Le traité de Lisbonne n'étant pas entré en vigueur à cause du "non" irlandais, l'Europe ne disposera pas, comme prévu, d'un président stable du conseil, élu pour deux ans et demi. L'Union va continuer d'être dirigée au hasard des présidences semestrielles. Le 1er janvier 2009, elle se retrouvera dans les mains des eurosceptiques tchèques Vaclav Klaus et Mirek Topolanek, dans un pays en pleine crise gouvernementale, puis des Suédois, hors de l'euro.

Pour aggraver le tout, la Commission sera en fin de mandat, avant les élections européennes de juin 2009. Les circonstances seront peu propices à l'action. Le chef de l'Etat ne veut pas l'envisager : "Je ne laisserai pas revenir sur une Europe volontariste", a-t-il insisté devant la presse.

M. Sarkozy a annoncé une feuille de route en décembre pour résoudre le problème de la présidence tournante. Faute de ratification irlandaise, il sera impossible d'agir au niveau des Vingt-Sept. Mais il est possible de contourner les Tchèques, puis les Suédois, en se réunissant au niveau des seize dirigeants de la zone euro, comme ce fut le cas dimanche 12 octobre, avant le Conseil européen.

M. Sarkozy a esquissé sa proposition devant le Parlement européen en expliquant que "la seule réunion des ministres des finances n'est pas à la hauteur de la gravité de la crise". Les chefs d'Etat et de gouvernement étaient les seuls, selon lui, à pouvoir décider du plan de sauvetage des banques de 1 800 milliards d'euros, qui a constitué "un tournant dans cette crise". La réunion périodique de cette instance constituerait un "gouvernement économique clairement identifié de la zone euro".

RÉTICENCES DE L'ALLEMAGNE

L'Eurogroupe n'a aucune existence juridique et peut donc se doter d'une présidence sans traité institutionnel. La solution la plus audacieuse pour diriger ce forum consisterait à procéder à une élection. La seconde, plus simple, serait de décider que la France continue d'exercer la présidence au niveau de la zone euro, jusqu'à ce que la présidence de l'Union revienne à un pays ayant la monnaie unique, ce qui sera le cas le 1er janvier 2010, avec l'Espagne. Cette deuxième thèse semble naturelle au secrétaire d'Etat aux affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, qui rappelle que les Belges ont dirigé un an l'Eurogroupe, en 2001, suppléant la présidence suédoise qui n'est pas dans l'euro. De même, les Grecs avaient remplacé en 2002 les Danois.

Le président ne serait autre que Nicolas Sarkozy, qui inviterait le premier ministre britannique, pour que la City, première place financière d'Europe, soit à bord. "Si l'on fait une élection, il faut un chef d'Etat leader et pas un chef d'Etat suiveur", assure un conseiller de M. Sarkozy. Interrogé sur la candidature de Jean-Claude Juncker, premier ministre et ministre des finances luxembourgeois, qui préside l'Eurogroupe au niveau des ministres des finances, M. Sarkozy a répondu : "Bien sûr, pourquoi pas? Il faudra qu'on l'élise."

Derrière des mots aimables, le président français ne veut pas de M. Juncker, dont il estime qu'il a fait preuve de peu d'initiative dans la crise financière, et dont il a critiqué le pays pour son opacité financière. Outre l'Eurogroupe, M. Sarkozy voudrait utiliser un argument analogue pour présider l'Union pour la Méditerranée jusqu'à ce que vienne le tour de l'Espagne : Suède et République tchèque ne sont pas riverains de la Méditerranée.

M. Sarkozy n'a pas prévenu Angela Merkel avant son discours. Il attend sa réaction. Il faudrait que la chancelière accepte des réunions au plus haut niveau de la zone euro, alors que l'Allemagne a toujours été réticente à un gouvernement économique. Et qu'elle dise oui à une présidence Sarkozy.


22 octobre 2008, 18:25   Re : 18 Brumaire ?
Dans cette crise, Sarkozy est évidemment au mieux : son activisme, son énergie, sa force de conviction font merveille. De plus, son désir profond, qui est selon moi d'obtenir une sorte de compromis historique avec la gauche, va comme un gant à la situation actuelle laquelle appelle, pense à peu près tout le monde, des mesures de régulation que la gauche peut difficilement renier. Et puis quand on parle de finances, tout le monde se fiche de la distinction.
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 20:42   Re : 18 Brumaire ?
Nous sommes tous (un peu) obligés de reconnaître que Sarkozy, pour le coup, "il est plutôt pas mauvais " (B. Tapie). Et pour s'en convaincre il n'est que d'imaginer un court instant S. Royal à la présidence de l'UE... : l'horreur absolue !!! - Non, vraiment, on a évité le pire.
22 octobre 2008, 20:52   Tristesse
Bien cher Pascal,


C'est avec une grande tristesse que je lis votre message...


Pour une fois, je ne vois pas comment vous donner tort...
22 octobre 2008, 20:56   Re : 18 Brumaire ?
Bien d'accord avec Marcel Meyer, mais la gauche n'est vraiment pas prête pour un compromis. Pour que ça marche vraiment il faudrait que le leadership puisse être disputé par la gauche, ce qui n'est pas le cas, et serait pourtant le moyen d'avancer mieux et plus vite.(si ma tante en avait.)
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 20:57   Re : 18 Brumaire ?
On craint une magnitude de 7.6, du côté de Waterloo…
Utilisateur anonyme
22 octobre 2008, 21:00   Re : 18 Brumaire ?
Oui mon cher Jmarc mais là, vraiment, je crois bien qu'on a (peut-être) évité la catastrophe ! Quand je pense que Royal était à deux doigts, oui, à deux doigts... , de diriger la France... Les Français sont vraiment des crétins !, et même des crétins dangereux !
22 octobre 2008, 21:42   Re : 18 Brumaire ?
Rocard lui trouve même du talent!Non monsieur, pas royal, impérial!
22 octobre 2008, 23:18   Re : 18 Brumaire ?
On ne dit rien, ici, Boris : le coup était prédit...
Utilisateur anonyme
23 octobre 2008, 10:55   Re : 18 Brumaire ?
Votre Sérénité est formidable ! (Comme disait l'autre Francis)
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