Le site du parti de l'In-nocence

Professeur accusé d'avoir fait frapper un élève: 9 mois de prison avec sursis requis

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
Dépêche AFP



Neuf mois de prison avec sursis et trois ans d'interdiction d'enseigner ont été requis lundi par le procureur du tribunal correctionnel de Pontoise contre un enseignant qui a reconnu, à l'audience, avoir donné l'autorisation à certains de ses élèves d'en frapper un autre.

Le professeur de français est accusé d'avoir retenu, en le ceinturant, Romain, un élève turbulent de sa classe de 3ème, pendant que d'autres élèves le frappaient. La scène se serait reproduite "à plusieurs reprises" en l'espace de quelques semaines, entre septembre et novembre 2007, selon les témoins.

Le professeur âgé de 57 ans comparaissait pour "complicité de violences et non empêchement d'un délit d'atteinte à l'intégrité corporelle".

Le jugement a été mis en délibéré au 8 décembre.

L'enseignant a reconnu avoir donné l'autorisation de frapper la victime mais a nié l'avoir ceinturé pour l'empêcher de se défendre.

"C'est le gamin le plus difficile que j'ai eu dans ma carrière. Il est très insolent, il se levait en cours. Alors qu'il y avait du chahut, un élève m'a demandé s'il pouvait le frapper. J'ai dit oui mais je n'avais pas l'intention qu'il y ait un préjudice", a-t-il expliqué à l'audience.

"Les élèves sont allés le voir, c'était un jeu, c'était pas méchant, je me suis tout de suite interposé. Je l'ai tenu pour qu'il se rasseye", a-t-il ajouté. Il a affirmé que cette scène n'avait eu lieu qu'une fois.

"Une autre fois des élèves m'ont demandé s'ils pouvaient le frapper. J'ai dit non et il n'y a rien eu", a-t-il précisé.

L'élève âgé de 15 ans au moment des faits n'était pas présent à l'audience. La présidente du tribunal, Dominique Andreassier, a lu la déposition qu'il a livrée aux policiers pendant l'enquête.

"Un jour, quelqu'un a demandé au professeur s'il pouvait me donner un coup de tête. Il a dit oui. L'élève s'est levé et il m'a mis un coup de tête sur le haut du crâne. Une autre fois, j'ai rigolé pendant le cours et des élèves ont demandé s'ils pouvaient me frapper. J'ai couru et le prof m'a ceinturé. Une troisième fois, il a spontanément dit à la classe qu'ils pouvaient me frapper", a déclaré Romain aux enquêteurs.

"C'est faux, je suis effaré", a rétorqué le professeur. Face aux témoignages concordants des élèves de la classe, lus par la présidente du tribunal, le prévenu a dénoncé un complot. "Il y a une concertation pour m'enfoncer. Cette affaire a mis six mois à se déclencher. On a eu le temps de dicter (aux élèves) ce qu'ils devaient dire", a-t-il affirmé.

Le procureur Gérard Emmanuel a requis une peine de 9 mois de prison avec sursis et l'interdiction pendant 3 ans d'exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs. Il a regretté que le prévenu n'ait pas eu la "conscience de s'expliquer".

L'avocat de Romain, Cédric Buffo, a indiqué que l'adolescent "pardonnait" au professeur ce qu'il avait fait. "Il est marqué, il a changé de lycée. Le pardon ce n'est pas l'oubli. Romain se souviendra de vous toute sa vie", a-t-il dit.

L'avocat de la défense, Benoît Dumontet, a plaidé la relaxe de son client. "Il reconnaît qu'il a eu un comportement inapproprié mais il n'a jamais eu l'intention d'être auteur ou complice de violences dirigées à l'encontre de son élève", a-t-il affirmé. Il a demandé au tribunal de ne pas retenir l'interdiction d'exercer la profession d'enseignant "ce qui serait une mort sociale".
Où que soit la vérité dans cette affaire, elle fait une sale tête...
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter