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Américanisation des prénoms

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
Ce fléau moderne semble avoir des précédents anciens.

Perdu dans mes lectures sur la Guerre de 1870, je tombe sur le mystérieux Tony Moilin, que je prends pour une sorte de Kevin faubourien.


Enquête faite, il s'agit du professeur de médecine Jules-Antoine Moilin, dit "Tony Moilin", ancien assistant de Claude Bernard, maire-désigné du VIème arrondissement par la Commune, médaille du dévouement obtenue pour sa lutte contre les épidémies, fusillé au Palais du Luxembourg.

On lui dit, comme réquisitoire :

« Vous êtes l'un des chefs du socialisme et un des hommes les plus dangereux : ces gens-là, on s'en débarrasse. Avez-vous quelque chose à ajouter pour votre défense ? »


Il demanda simplement la possibilité d'épouser sa compagne enceinte, ce qui lui fut accordé.
04 novembre 2008, 00:38   Re : Américanisation des prénoms
Fair play le Tony.
04 novembre 2008, 12:05   Re : Américanisation des prénoms
Le phénomène le plus marquant n'est pas seulement une américanisation des prénoms notamment dans les classes françaises les plus populaires, ce n'était qu'un cache-sexe; la tendance de fond n'ést pas pro-américaine (bien au contraire), elle est à la déculturation et surtout à la dé-francisation. Ceci l'illustre bien:
[www.leparisien.fr]

On en arrive à la situation ubuesque où selon les termes de l'article, cette dé-francisation permet une "meilleure intégration" à la société dite "française". C'est du même accabit que ces hommes publics (la ministre Fadela Amara récemment à la télévision, émission de Ruquier) déclamer que la France "s'enrichit par l'immigration", puis dans la phrase d'après enchaîner par un "d'ailleurs la France se REDUIT à cela". Une telle négation de tout un peuple, à l'époque moderne et de façon physiquement pacifique, c'est du jamais vu.

C'est la phase ultime du nihilisme post-moderne où la Raison est balayée par ceux-là même qui l'avaient érigée en déesse; comme lorsque la presse de tout ce pays est capable de nous dire dans une même phrase que Barack Obama est noir ET métis, que les Américains sont d'odieux racistes ET en même temps tellement en avance sur nous, que son élection n'a rien à voir avec sa couleur de peau parce que nous sommes tous citoyens du monde ET que c'est génial qu'un noir soit élu et que ce serait le paradis sur terre si ces salauds de Français pouvaient faire preuve d'autant de progrès (progrès raciste, en l'occurrence). Cela s'appelle de la folie pure, une névrose.

Politique et débat rationnel ont perdu et sont vidés de tout sens; le personnage français le plus médiatiquement symptomatique de cette débâcle est Mr Alain Finkelkraut qui fait pitié à chaque fois que je le vois, tellement il vit cet effondrement comme un drame, lui cet homme brillant, passioné et tellement français par sa culture. Il le vit comme un drame parce que cet homme remarquable ne parvient pas à réaliser qu'il a adoré un mythe, celui de l'humanisme progressiste. Ce ne serait pas si triste s'il n'y avait pas des millions de gens dans ce pays, qui sont en train de sombrer dans le même genre de tristesse parce qu'ivres du même mythe.
Soit. Peut-être. Et tout cela, vous, cela ne vous attriste pas ? Peut-être vous réjouissez-vous de ce qu'une illusion se dissipe enfin ?
04 novembre 2008, 12:27   Re : Américanisation des prénoms
Non je ne suis pas triste. Je comprends qu'on le fut en 1780 pour les plus prophétiques, en 1910 pour une grande partie des intellectuels - il est frappant de constater à cette époque à quoi ressemblent nos élites bien plus lucides qu'on ne le dit, et à cette vague de brusques "conversions spirituelles" dont Péguy est la plus magnifique qui furent autant d'antidotes à cette tristesse. Triste à ces époques pour le tour inévitable que prenait notre civilisation, alors que petit à petit elle achevait de saper la base spirituelle sur laquelle elle était assise, alors qu'elle abandonnait ce qui lui avait jusqu'alors permis d'éviter de sombrer dans le chaos le plus total tout en portant la liberté de la Raison humaine sur des sommets jamais atteints.

Mais au milieu des ruines en 2008, triste? non. Déterminé à survivre, oui. En étant le plus lucide possible sur ce qui s'est passé. En comprenant par exemple que Bégaudeau est en filiation directe avec Jules Ferry.
Utilisateur anonyme
04 novembre 2008, 12:36   Re : Le premier homme
En étant le plus lucide possible sur ce qui s'est passé. En comprenant par exemple que Bégaudeau est en filiation directe avec Jules Ferry.

Mais Albert Camus aussi : vous devriez prendre aussi cela en compte dans votre inventaire lucide sur les mythes du passé.
04 novembre 2008, 13:03   Re : Américanisation des prénoms
Mais c'est précisément pour discuter de tout ceci que je me suis inscris ;-)

Albert Camus aussi est en filiation directe, effectivement. Et je n'écris d'ailleurs par que l'instruction de la troisième république était mauvaise - elle était au contraire excellente. Le seul petit problème c'est qu'à terme elle n'avait aucun moyen culturel de se maintenir par elle-même et de perpétuer la transmission du savoir de génération en génération; sa morale civique relevait du mythe dès qu'on retirait la révélation religieuse sous-jacente, son institutionalisation et son autorité n'ont tenu que tant qu'a tenu un autre mythe de substitution que fut l'Etat-Nation. C'est bien joli d'avoir réussi à générer Albert Camus et d'autres, pendant 30, 40 ou 70 ans. Et après? combien d'Albert Camus en vocation dans nos campagnes ou nos villes actuellement? Bégaudeau vous dirait: plein! plein de vie, de talent, de rénovation du langage et de ré-invention continue de la culture et du vivre-ensemble! Mais nous savons bien que ce n'est que foutaises, qu'il n'y a pas continuité et évolution mais interruption brutale, destruction inouï du savoir humain et bifurcation civilisationnelle totale. Tout ce blog l'analyse brillament.

Mais pourquoi? parce que dans ses fondements même, c'est-à-dire athée et égalitariste, l'éducation de Jules Ferry ne pouvait que devenir relativiste et débilitante.
Certes, l'éducation dispensée avant Jules Ferry par l'Eglise catholique était d'une toute autre tenue. Mon Dieu, comme je la regrette ! Comme le drapeau à fleurs de lys, d'ailleurs.
04 novembre 2008, 14:04   Re : Américanisation des prénoms
Ah ben ça c'est sûr que l'on peut regretter l'éducation catholique d'avant 1905 lorsque l'on voit l'éducation républicaine en 2008, je vous comprends. Je ne conteste pas l'excellence de l'instruction "julesferryste" et je l'ai même écrit (j'ai la plus haute estime pour les individus qui en ont été les hussards, partant au sacerdoce de l'instruction dans toutes les campagnes même les plus reculées), je tiens simplement à dire qu'entre elle et celle de Bégaudeau il y a une continuité idéologique et politique quasi-totale. Je pense que c'est cela que l'Histoire retiendra.

Au contraire 1905 est une rupture idéologique et politique des plus violentes, une rupture qui selon moi déjà annonçait Bégaudeau tôt ou tard.

En outre lorsque ce constat peut-être grosso modo et quoiqu'avec d'importantes nuances, étendu à l'ensemble de l'éducation publique occidentale - que vient faire la remarque sur le drapeau à fleur de lys?
Utilisateur anonyme
04 novembre 2008, 14:12   Re : Américanisation des prénoms
Au contraire 1905 est une rupture idéologique et politique des plus violentes, une rupture qui selon moi déjà annonçait Bégaudeau tôt ou tard.

Déjà Bégaudeau perçait sous Clémenceau, en quelque sorte ?
Utilisateur anonyme
04 novembre 2008, 14:17   Re : Drapeau à fleur de lys
Heuh ! rien, rien. C'est mon côté Comte de Chambord. Pardonnez-moi, je ne fais que passer...
Utilisateur anonyme
04 novembre 2008, 16:08   Re : Association pour la Défense du Comte de Chambord
J'adhère les yeux fermés !
04 novembre 2008, 17:50   Pour la béatification de Louis XVI
[auto-censuré]
Utilisateur anonyme
04 novembre 2008, 18:07   Re : Pour l'école de Jules Ferry
(censuré par elcano)
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