Requête en youtube

Hier soir, j'ai suivi le journal télévisé de TF1. Vers la fin, un reportage a été donné sur le thème des nouveaux pauvres, ou quelque chose comme ça, ceux qui sont contraints d'en passer par la charité publique pour remplir leur frigo ou se loger. Quelqu'un voudrait-il mettre ce reportage "en ligne"? J'aimerais savoir ce que pense la compagnie de la première partie de ce reportage et, plus généralement, du "seuil de pauvreté" ? Pour moi, c'est une énigme.

Voici, cher Orimont.

Ce qui me semble étonnant dans la première partie de ce reportage, c'est le décalage entre les images et le commentaire : on voit ce retraité dans une maison spacieuse et suréquipée en appareils électroménagers, en train d'arroser ses nombreuses plantes vertes sur sa lumineuse terrasse, et l'on entend simultanément qu'il ne touche qu'un peu plus de mille euros par mois et qu'il ne peut plus payer sa nourriture ni se soigner correctement. Il est évidemment toujours difficile de tirer des conclusions à partir d'un simple reportage, mais ce contraste est assez surprenant.

En effet. Et un peu plus de mille euros par mois, c'est-à-dire le SMIC, pour deux, c'est la pauvreté mais ne devrait pas être la misère. On fait allusion à un mystérieux "crédit à la consommation" sans dire de combien sont les remboursements. Cet homme est peut-être surendetté. De toute façon, c'est du très mauvais travail de journaliste, où la réalité paraît être tordue afin de faire pleurer Margot.

Merci et d'avoir accédé à ma requête et de me rassurer. En réalité, chaque fois qu'il m'arrive de tomber sur un reportage à base de ce fameux "seuil de pauvreté", je vois des gens déambuler dans des intérieurs tels que les voit lui aussi Alexis et je ne comprends pas de quoi il est question.
Par ailleurs, ce qui a tendance à devenir un morceau de bravoure obligé à la télévision, c'est la pleurnicherie. On voit de plus en plus d'interviouvés se détourner de la caméra pour pleurer.

Loin de moi l'idée d'accabler les "pauvres", bien entendu. Mais lorsque je suis condamné à pénétrer dans une "grande surface", pour combattre l'énervement que suscite immanquablement l'attente à la caisse, j'ai pour habitude de détailler le contenu du chariot de mes voisins immédiats. C'est très instructif. Combien ai-je vu de ces gens, que tout désignait comme "pauvres", acheter des frites surgelées plutôt qu'un kilo de pommes de terre ? Ou incapables de se passer de Coca ? Les mêmes que l'on retrouve, dix minutes plus tard, au tabac, où ils "claquent" pour dix ou vingt euros en jeux de loterie...

Tout à fait d'accord avec les remarques d'Orimont Bolacre sur la pleurnicherie (j'ajouterai que le mot d'obscénité me vient régulièrement à l'esprit et que, a priori prêt à compatir à la vision de telle ou telle situation de misère, mon empathie s'estompe à l'idée que la personne filmée n'a pas eu la pudeur d'exiger du journaliste d'éliminer ces scènes larmoyantes qui ne pouvaient que me mettre, avec d'autres, fort mal à l'aise) et avec celles de Didier Goux (mes heureusement désormais fort rares passages au supermarché étant souvent également à l'origine d'observations similaires, complétées souvent par un agacement écologique - carottes râpées et pré-saucées dans une barquette plastique, frites surgelées en effet...), je suis plus circonspect devant celles d'Alexis sur le reportage :
où voit-on le retraité (j'allais écrire le personnage...) "arroser ses nombreuses plantes vertes" et des plantes vertes (telles que celles visibles dans le reportage) doivent-elles être considérées comme des accessoires de luxe ?
La maison en question me semble être un appartement (on voit un vélo dans le couloir, ce qui est assez rare dans une maison, généralement équipée d'un garage pouvant l'accueillir), et son caractère spacieux ne paraît pas évident à la vision de ce reportage. Quant à l'équipement électroménager, il ne se limite certes pas à l'indispensable (le four à micro-ondes ou le congélateur ne font en effet à mes yeux pas partie de l'équipement vital d'un foyer), mais au moins ne voit-on pas (cadrage malicieux ?) trôner au milieu du mur du salon un écran plasma géant comme souvent.

Avez-vous eu la curiosité de comparer le prix de carottes râpées, du fromage râpé, des lardons pré-découpés, etc., avec les "mêmes" produits normalement présentés, "naturels" ? Visiblement pas.

M. de Stenay, je ne dis pas que ce retraité vit dans le luxe, mais plutôt dans un certain confort matériel qui me paraît difficilement cadrer avec cette image terrible d'un miséreux contraint de se bourrer d'analgésiques pour procéder lui-même à l'extraction de ses dents malades.

"On voit de plus en plus d'interviouvés se détourner de la caméra pour pleurer."
Exact. Contagion, mimétisme cinémondesque.

Boris Joyce écrivait:
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> Avez-vous eu la curiosité de comparer le prix de
> carottes râpées, du fromage râpé, des lardons
> pré-découpés, etc., avec les "mêmes" produits
> normalement présentés, "naturels" ? Visiblement
> pas.


A vrai dire, je compare très rarement les prix (comme Elisabeth Lévy), mais j'avais en effet remarqué cela en quelques occasions, devant acheter en urgence du lard un jour où ne se tenait pas le marché où je trouve habituellement mon boucher). D'ailleurs, en réalité et contrairement à ce que
j'ai maladroitement formulé plus haut, mon agacement est écologique avant d'être social.
Pour me chercher des excuses, j'ai peut-être tendance à prendre mes désirs pour des réalités et à imaginer que les produits préconditionnés, suremballés, congelés, etc. coûtent le prix qu'ils devraient coûter si on y intégrait les fameuses externalités (pollution induite, principalement).

"(...) je ne dis pas que ce retraité vit dans le luxe, mais plutôt dans un certain confort matériel qui me paraît difficilement cadrer avec cette image terrible d'un miséreux contraint de se bourrer d'analgésiques pour procéder lui-même à l'extraction de ses dents malades."

C'est aussi mon sentiment (il arrose des plantes vertes à la fin du reportage.) Si vous procédez à un "arrêt sur image" sur le bout de papier que cet homme produit devant la caméra et où il a dressé la liste de ses dépenses, vous verrez que les deux premières et les plus lourdes d'entre elles sont à l'intitulé de "Cofidis". C'est pour acheter des carottes râpées ou des patates ?

Mais dites-moi, vous êtes pires que la Halde, vous tous !

Depuis le temps qu'on nous ressasse qu'il faut "décrypter" l'actualité !

Bref, de la pure propagande. Faudrait alerter la Halde.

D'accord avec Fabien de Stenay : Alexis où avez-vous vu ce que vous nous décrivez :

Citation

on voit ce retraité dans une maison spacieuse et suréquipée en appareils électroménagers, en train d'arroser ses nombreuses plantes vertes sur sa lumineuse terrasse,

D'autre part, après une vie de travail, il n'est tout de même pas étonnant que ce retraité dispose de quelques commodités. En revanche, c'est l'histoire des dents qui me turlupine : les soins dentaires ne sont-ils pas remboursés par la Sécurité sociale, de même qu'un arrachage de dent ?
Voyez-vous, pour moi, ce n'est pas le décor de l'appartement qui ne cadre pas, mais le personnage et son discours qui ne sont pas crédibles.

« A vrai dire, je compare très rarement les prix (comme Elisabeth Lévy) »

Eh oui, mais voyez-vous, c'est précisément ce qui caractérise les vrais pauvres, d'être dans l'obligation de comparer les prix (pas comme Elisabeth Lévy)…