Le site du parti de l'In-nocence

Rendez-vous !

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
19 novembre 2008, 20:05   Rendez-vous !
Demain soir, à sept heure et quart, sur France-Culture, Renaud Camus est l'invité de l'émision Le Rendez-vous.



Entendu à l'instant, à cette même émission :

Un "cinéaste" film en Louisiane les gens qu'il rencontre, sans préparation.

Question d'un journaliste présent : « Mais pourquoi ne prenez-vous pas partie ? Vous êtes face à un raciste, et vous ne dites rien ! »

On apprend qu'il s'agit d'un Américain qui tient en substance les propos suivants :

« La France, ce pays où tout le monde parle arabe, où il y a des mosquées partout, et où on fout le feu aux voitures… »

Le "cinéaste" pris en flagrant délit de non-citoyennisme, se défend ainsi : « Si si ! j'ai pris partie, je lui ai dit : "Changez de chaîne !" »
Merci Boris.

"Que nous arrive-t-il ? Sur l'effondrement du sens des savoirs"

Conférence de Marcel Gauchet

JEUDI 4 DECEMBRE 18H45 au Conseil Général (métro Saint Just)

“La société de la connaissance” pourrait bien
se révéler, en fait, celle où les savoirs perdent
tout sens autre qu'utilitaire. Ils cessent de se
présenter comme les vecteurs d'une
émancipation promettant à l'humanité la
maîtrise consciente de son destin.
Ce phénomène donne la mesure de l'ébranlement
que nous connaissons. Il permet d'aller au
plus profond de la réorientation d'ensemble
où nos sociétés sont engagées.
C'est dans cet esprit qu'on l'interrogera.
On s'efforcera de mettre en lumière, à partir
de ce phénomène, les ressorts du changement
de monde qui nous emporte et la racine des
périls auxquels il nous expose
Utilisateur anonyme
19 novembre 2008, 21:30   Re : Rendez-vous !
Merci Boris.
19 novembre 2008, 22:11   Re : Rendez-vous !
Merci, cher Boris !
Merci également, chère ostinato ; las, Marseille ne fait pas partie de mon rayon d'action.
Utilisateur anonyme
20 novembre 2008, 19:48   Re : Rendez-vous !
Aaaaaaaaoooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh………………………………………
20 novembre 2008, 20:15   Re : Rendez-vous !
Bravo Renaud !
Utilisateur anonyme
20 novembre 2008, 20:18   Re : Rendez-vous !
Allons bon…
20 novembre 2008, 20:26   Re : Rendez-vous !
J'ai trouvé Renaud Camus très intéressant et imposant la bonne distance face aux critiques de l'inteviewer, désamorçant ainsi ce qui aurait pu devenir des attaques ulcérantes. On sentait que ça pouvait basculer. Don't you find it ?

Je complète : l'interprétation de Bethoven par le Quatuor Arpeggione était magnifique.
Utilisateur anonyme
20 novembre 2008, 20:52   Re : Rendez-vous !
Moi j'ai surtout entendu un quatuor à cordes massacré par un preneur de son fou ou (et) incompétent. Pour le reste, de quoi a-t-on parlé, déjà ?
Utilisateur anonyme
20 novembre 2008, 22:36   Re : Rendez-vous !
En tout cas pas des sujets qui fâchent, Puisque Renaud Camus les a éludés...Avec brio certes. Mais bon...
Utilisateur anonyme
20 novembre 2008, 22:51   Re : Rendez-vous !
Comment peut-on écouter cette émission si on n'a pu le faire en temps voulu ?
20 novembre 2008, 22:57   Re : Rendez-vous !
On tape France Culture dans un moteur de recherche (google ou autres), on clique sur l'adresse obtenue, puis, dans la page d'accueil de France Culture, on clique, à gauche, sur "programmes", on descend jusqu'à 19H15, on clique sur "Le Rendez-vous" et l'on arrive ici, où il suffit de cliquer sur "écouter".
21 novembre 2008, 08:36   Re : Rendez-vous !
C'était très bien car Renaud Camus a pu s'exprimer comme écrivain en parvenant à contenir l'interviewer, ce qui n'était pas très facile, je pense. Il me semble important que Renaud Camus puisse sortir de la marginalité médiatique, ceci lui donnerait la possibilité d'exprimer (enfin peut-être...) ses idées dans toute leur complexité.
21 novembre 2008, 09:34   Re : Rendez-vous !
Oui, vous avez raison, chère ostinato. Malheureusement, les roquets continuent de japper, tel celui que Renaud Camus a heureusement envoyé paître d'un "La critique littéraire est une sorte de Halde généralisée".
La joue du petit inquisiteur en rougit encore...
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 10:17   Re : Rendez-vous !
Vous avez bien de la chance, tous, d'avoir réussi à trouver quelque chose d'intéressant dans cette émission. Pour ma part, je n'y ai strictement rien entendu*, ni sur le plan littéraire ni sur le plan politique. Un "non rendez-vous", plutôt.
"S'exprimer comme écrivain", dites-vous, Ostinato ? Ah bon, à quel moment, par exemple ? Je me demande parfois si ma radio marche bien…

Cela dit, il est évident que ce genre d'interlocuteurs ne sont pas propices à une conversation intéressante sur quelque sujet que ce soit.

(*) Ah si, j'ai appris que le quatuor Arpeggione pouvait mettre Miles Davis à son programme… Trop bien…
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 10:30   Re : Rendez-vous !
Moi, je suis d'accord avec vous Boris. Mais chut....
21 novembre 2008, 12:06   Re : Rendez-vous !
Le genre a ses limites : ce n'était pas une émission de débats, même si ça a failli tourner au réquisitoire. Renaud Camus, je pense est parvenu à intriguer l'auditeur en parlant "mezzo voce" des idées que l'on pouvait cependant pressentir et en refusant l'affrontement. La littérature comme dirait Pierre Carle (à propos de Bourdieu et de la sociologie) "est un sport de combat". Nous saurons peut-être ce qu'en pense Renaud Camus lui-même.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 12:40   Re : Rendez-vous !
Merci, cher Marcel, mais je ne suis pas arrivé à installer "real players". Dommage.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 12:42   Re : Rendez-vous !
Orimont, si vous voulez écouter l'émission, je l'ai en mp3.

Voulez-vous ?
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 12:56   Re : Rendez-vous !
Euh... Je suis un peu embarrassé... mp3 ? Je ne sais pas trop... Comment dire... ça se présente comment ?
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 12:59   Re : Rendez-vous !
Bon, Orimont, arrêtez un peu de faire votre numéro ! Vous voulez écouter l'émission, oui ou non ?
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 14:06   Peggio per me
Lascia perdere, Boris. Je n'ai pas de mp3, c'est là tout mon numéro et même si, en réalité, il n'en faut pas, qu'il suffit d'installer quelque chose ou quoi que ce soit et pour cela aller de "suivant" en "suivant" et finir par tomber sur une question à laquelle je ne sais pas répondre comme, par exemple, pour "real player", choisir entre six ou sept "vitesses de connection" dont je n'ai pas la moindre idée, alors, tant pis, je n'aurai pas écouté cette émission.

Mais si votre mp3 n'implique pour se faire entendre qu'un "clic" comme pour voir une vidéo de "you tube", je l'accepterais avec grand plaisir.
21 novembre 2008, 14:18   Re : Peggio per me
Ouf... Je me sens moins bête, tout d'un coup. Merci, orimont.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 14:32   Re : Peggio per me
Orimont, je n'aurais pas dû parler de "mp3". Le "mp3", TLMSB, si vous me permettez de citer ici la meilleure blogueuse du Net, KiM pour les intimes.

Ma question, légitimement amputée du mot qui vous donne la fièvre, était donc :

« Orimont, si vous voulez[-vous] écouter l'émission ? »


J'ajoute seulement : alors cliquez ici.


PS. Quand je disais regretter que vous fassiez votre numéro de technophobe assermenté (rôle que je partage volontiers avec vous), je voulais dire qu'il vous suffisait de répondre "oui" à ma question.
21 novembre 2008, 14:32   Re : Peggio per me
C'est dommage de vous priver de la possibilité d'écouter des émissions après leur diffusion, en n'installant pas (une bonne fois pour toutes) Real Player sur votre ordinateur. Pour "vitesse de connexion", si vous ne savez pas de quoi vous disposez, je crois qu'en choisissant la plus lente, vous ne risquez rien d'autre qu'une opération un peu moins rapide (pourquoi d'ailleurs "vitesse de connexion" ? C'est plutôt de vitesse de transmission ou du débit de la connexion qu'il faudrait, me semble-t-il parler).
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 14:39   Question à Bernard Lombart
Mais n'y a-t-il pas sur tous les PC un lecteur (installé par le système) capable de lire le mp3 ? Ça me paraît invraisemblable…
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 14:55   Re : Peggio per me
Cher Boris, faisons le test. Envoyez-moi cette émission en mp3 et je vous dirai si je peux l'écouter sans m'engager dans le maquis des installations, des licences etc.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 14:57   Aïe j'ai mal à la tête !
Hum hum… (il se moque de moi ou bien ?)
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 15:16   Re : Aïe j'ai mal à la tête !
Soyez certain que je ne me moque pas de vous ! Pas plus, en tout cas, que Renaud Camus de ses lecteurs (en osant le parallèle) quand il égrène au fil de ses journaux quantité et quantité d'anecdotes calamiteuses qui illustrent ses rapports à l'informatique.

Il me semble quelquefois que l'informatique c'est comme le jardinage, quand on dit d'un tel qu'il a "la main verte" ou qu'il ne l'a pas. Il peut y avoir une certaine pose à prétendre qu'on ne l'a pas, cette main, et que c'est surtout affaire de mauvaise volonté. Mais que ce soit voulu ou entretenu par un rejet inconscient ou que, bel et bien, on soit maladroit, certains, comme moi, ont le mauvais génie de s'empêtrer dans des manœuvres qui semblent si simples qu'ils finissent par passer pour des imposteurs, des faiseurs de "numéro", quand ils s'en ouvrent à d'autres (ou tentent de le faire.) Je suis pour ma part totalement démuni quant au vocabulaire informatique. Je ne sais jamais avec certitude de quoi on parle quand on emploie des mots aussi simple que "serveur", "bande passante", "programme", "PC", "système" etc. Bien sûr que je ne mets aucune ardeur réelle à les comprendre.

En mathématiques, A2 + B2 étaient toujours égales pour moi à deux abbés, alors...
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 15:32   Re : Aïe j'ai mal à la tête !
Orimont, je vous en supplie, arrêtons ce malentendu !

Quand je dis : il se moque de moi !, c'est parce que vous me demandez "de vous envoyer" l'émission alors que je viens de la mettre ici… !!!

Évidemment, si vous me répondez que vous ne savez pas cliquer, je rends mon tablier…





Pour le reste de votre message, sur le fond, donc, croyez bien que je vous comprends parfaitement. Je déteste l'informatique, et j'ai bien du mal, moi aussi, avec certaines notions. Cependant, j'ai été obligé, très vite, de m'en servir, pour des raisons professionnelles (pas pour surfer, quoi, on va dire…). Quand on a vraiment besoin d'un outil, il me semble qu'on en apprend le maniement, pour pouvoir passer à autre chose, et c'est comme ça que j'envisageais la chose, il y a vingt ans. Mais la perversité intrinsèque à l'informatique est qu'elle ne vous permet pas de procéder ainsi, et qu'il faut constamment apprendre et s'adapter, ce qui est décourageant et néfaste, je vous l'accorde bien volontiers.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 15:51   Re : Peggio per me
Oui, oui, oui, Boris, toutes mes excuses, je n'avais pas vu votre message !!!!! Tout est rentré dans l'ordre et... j'écoute. Encore merci.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 15:56   Vincent Lemerre
Ah tant mieux !

Pour avoir l'image en plus du son…
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 16:04   Re : S'adapter ou mourir ?
Citation

Mais la perversité intrinsèque à l'informatique est qu'elle ne vous permet pas de procéder ainsi, et qu'il faut constamment apprendre et s'adapter
Oui, oui, oui.... N'est-ce pas aussi la perversité intrinsèque de la vie qui nous oblige à constamment apprendre et à s'adapter ?
21 novembre 2008, 16:08   Re : Rendez-vous !
Erreur de fil !
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 16:15   Re : S'adapter ou mourir ?
Ah bon, la vie vous oblige à apprendre à marcher cent fois dans votre vie, Corto ? La vie vous oblige à apprendre à parler votre langue mille fois ? La vie vous oblige à apprendre cent mille fois à faire une soupe poireaux-pommes de terre ?? La vie vous fait repasser 379 fois le permis de conduire ???
21 novembre 2008, 16:16   Re : Rendez-vous !
Orimont, je me retrouve entièrement dans ce que vous écrivez.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 16:28   Verbatim
"... mais finalement, vos amis, vous les connaissez déjà." (la chroniqueuse du twitter)



Emission délicate.
21 novembre 2008, 16:57   Re : Verbatim
Ah oui, la chroniqueuse du twitter, elle valait le coup, celle-là... Un superbe moment de virtuosité radiophonique.
21 novembre 2008, 17:26   Re : Verbatim
Ce qui m'a frappé dans sa chronique, au-delà de l'absurdité somme toute banale car elle est celle de l'époque, c'est l'impression que le triomphant discours de la modernité cybernétique laissait entrevoir des fissures, des fragilités, des hésitations trahissant peut-être la conscience du grotesque ou en tout cas l'interrogation. J'avais le sentiment que si on l'avait, après, un peu chambrée, elle aurait éclaté en sanglots. Mais je brode sans doute.
Ne jouerait-il pas à son petit Finky ?
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 19:42   Re : Aïe j'ai mal à la tête !
De qui parlez-vous, Bernard ?
21 novembre 2008, 23:43   Re : Rendez-vous !
Quoi Corto, vous aussi vous cédez à la tentation du sophisme progressiste !
Je suppose que c'est le même genre de raisonnement qui fait fureur au Techno-centre de Guyancourt : "Quoi ? vous en avez marre de devoir vous adapter ? Vous en avez marre de changer de bureau, de changer de poste ? - Mais c'est la VIE !"
21 novembre 2008, 23:55   Re : Verbatim
En effet, fascinante cette chronique sur le fabuleux "twitter" qui permet enfin de communiquer avec de nouveaux "amis", depuis sa baignoire ou un aéroport. A chaque fois que cette pauvre dame évoquait ce dernier lieu (ce qu'elle fit à plusieurs reprises), que je ne fréquente pas pour des raisons écologiques évidentes (ne jugeant pas un éventuel déplacement aérien de ma personne suffisamment important au regard de la pollution liée), je me disais que j'échangerais sans aucun état d'âme une masse d'êtres inutiles dans son genre (si je puis juger cette personne entendue quelques minutes à peine) contre la moindre des innombrables merveilles de la nature menacées par leur futilité criminelle...
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 00:10   Verbatim
« (ne jugeant pas un éventuel déplacement aérien de ma personne suffisamment important au regard de la pollution liée) »

Vous êtes sérieux, là ???
22 novembre 2008, 07:48   Re : Verbatim
Bien sûr que je suis sérieux, même s'il y a une autre importante raison à mon refus d'utiliser l'avion, à savoir la volonté de rétablir le voyage dans sa longueur, d'éviter au maximum le sentiment de téléportation abolissant les distances. J'aimerais énormément aller au Japon ou dans les Andes ; mais je n'irai que quand j'aurai réussi à organiser ces voyages par le Transsibérien d'une part, par navire d'autre part. Ce jour-là, s'il arrive, j'aurai le sentiment je crois justifié d'avoir voyagé bien plus que ne font ces gens qui senvolent à chaque congé d'une semaine vers Madagascar ou le Yémen (j'en connais de proches, qui plus est piqués d'"éthique" et de "développement durable"...)
22 novembre 2008, 09:44   Re : Rendez-vous !
Ca fait quand même plaisir à lire ça, non ? Bravo Fabien !
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 10:24   "Téléportation"…
Olivier, vous aussi, vous êtes sérieux ?

« ce dernier lieu [l'aéroport], que je ne fréquente pas pour des raisons écologiques évidentes (ne jugeant pas un éventuel déplacement aérien de ma personne suffisamment important au regard de la pollution liée) »

Non, je ne peux pas le croire, vous êtes un pince-sans-rire, Olivier ! Je veux bien qu'on admire Thoreau ou Kasczinsky, mais alors il faut être cohérent et renoncer aussi à beaucoup d'autres gadgets, comme l'ordinateur… Pour revenir à l'avion (Francis, vous voyez, la bagnole, c'était rien, rien de rien…), il faudrait le réserver à qui, à votre avis, à Nicolas Hulot ?
Mais d'Orimont ! Je répondais à votre « Hum hum… (il se moque de moi ou bien ?) » (Finkielkraut trouve, par exemple, et à juste titre, que les ordinateurs ne doivent pas être à la place d'honneur en classe, je durcissais le trait...)
22 novembre 2008, 10:48   Re : "Téléportation"…
» Pour revenir à l'avion (...), il faudrait le réserver à qui, à votre avis, à Nicolas Hulot ?

Excellent !
22 novembre 2008, 10:52   Re : Verbatim
Twitter, c'est Star Academy à la portée du citoyen lambda...
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 11:02   Il n'y a plus d'ailleurs
Erreur de fil.
22 novembre 2008, 12:58   Re : Rendez-vous !
Cher Boris je ne plaisantais pas, mais ce ne sont pas les motifs écologiques qui m'enthousiasment en l'occurence, ce sont les motifs liés à la durée, et à la qualité du voyage.

Du reste, je ne suis pas un "admirateur" de Kasczynski, je trouve son cas intéressant. Quant à Thoreau... Ce n'est pas vous qui parliez du désaccord avec soi-même ?
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 13:52   Re : S'adapter ou mourir ?
Oui, la volonté de rétablir le voyage dans sa longueur... Vous avez parfaitement raison M. de Stenay et j'éprouve à lire ceci le même plaisir qu'Olivier.
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 14:04   Re : S'adapter ou mourir ?
Parce que l'informatique vous oblige à réapprendre des centaines de fois à mettre en marche votre portable, à utiliser tous vos doigts pour tapoter sur votre clavier, à naviguer sur internet, à télécharger un fichier ou un logiciel, à utiliser des programmes qui répondent tous à une même logique, cher Boris ?
Depuis 20 ans que j'emploie des traitements de textes, leur usage n'est pas devenu de plus en plus complexe, mais de plus en plus simple. Dans le même temps, survivre dans le monde moderne m'a semblé nécessiter des facultés d'apprentissage et d'adaptation accrues.

Cela étant, cher Olivier, je ne cède évidemment pas à "la tentation du sophisme progressiste". Je constate des évolutions techniques et sociales, mais ne me réjouis nullement.
22 novembre 2008, 16:09   Re : S'adapter ou mourir ?
Cher Olivier, comme vous j'applaudis à la belle déclaration de Fabien sur le rabougrissement du monde dû, entre autres, à ces facilités de déplacement qui sont une véritable plaie. Je m'étonne d'ailleurs qu'on s'étonne qu'on puisse penser ainsi, cher Boris ! et merci pour le "Je veux bien qu'on admire Thoreau", j'ai eu peur un instant d'avoir eu tort de le faire.
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 19:38   Plaies ?
« Cher Boris je ne plaisantais pas, mais ce ne sont pas les motifs écologiques qui m'enthousiasment en l'occurence, ce sont les motifs liés à la durée, et à la qualité du voyage.  »

Je me suis très mal fait comprendre. Moi aussi, je me désole du "télé-voyage", Cher Olivier, moi aussi ! Et moi aussi j'aimerais que les voyages restent des voyages, c'est-à-dire que le déplacement géographique ne soit pas (tant) décollé du déplacement temporel. Il existe sans doute des limites au-delà desquelles il n'est pas bon d'aller, mais vous me concéderez sans doute que personne ne sera d'accord pour déterminer ces limites là.

Il me vient une analogie avec le sonore. Quand vous faites tourner un magnétophone deux fois plus rapidement, la hauteur du son est affectée, elle aussi, du même facteur, et vous obtenez ainsi une note qui se situe une octave plus haut. Dans les années 1950, Pierre Schaeffer avait imaginé une machine qui permettait de désolidariser ces deux catégories (la hauteur et la vitesse (ou la durée)). Ça ne marchait pas très bien, mais enfin, on pouvait entendre une note une octave plus haut sans que sa durée ait été divisée par deux, on pouvait faire d'une voix de femme une voix d'homme, sans que cette voix parle deux fois plus lentement. C'était artisanal mais le découplement des deux faces d'une même réalité était amorcé. Tous les musiciens se sont réjouis ! Un monde sonore nouveau s'ouvrait, seulement à partir de cette petite dissociation rendue enfin possible. Inutile de dire que le numérique (et les services secrets) s'est emparé de cette possibilité avec une gourmandise insatiable.

Nous n'en sommes pas du tout là avec le déplacement humain, mais on sent bien que c'est l'utopie ultime. Je ne suis pas capable de penser si loin, mais il me semble pourtant que ce jour-là sera fatal à l'homme, de la même manière que cette dissociation symbolique, dans le domaine sonore, a inauguré une nouvelle forme d'écoute, dont nous sommes encore très loin d'avoir envisagé toutes les conséquences.


     Pour revenir à ce qui m'a fait réagir, et très concrètement, j'aimerais bien voir comment MM. Fabien de Stenay ou Olivier réagiraient, si on leur disait que le prochain voyage qu'ils devront faire dans quelque temps, pour aller étudier dans une université américaine, ou pour travailler dans une bibliothèque prestigieuse, durera autant que le séjour de six mois qu'ils doivent faire aux USA. Une chose est de regretter le "rabougrissement du monde" dont parle Francmoineau à juste titre, une autre chose est de supporter les conséquences concrètes d'une brutal retour à un ordre ancien.
En outre, je suis soulagé, Cher Olivier, de voir que vous non plus vous ne vibrez pas au "ne jugeant pas un éventuel déplacement aérien de ma personne suffisamment important au regard de la pollution liée" de Fabien de Stenay. Je me méfie de la vertu poussée à ce point, je l'avoue, et j'ai même beaucoup de mal à la prendre au sérieux.


Corto, je ne vais pas vous répondre longuement, car nous ne parlons pas de la même chose. Il est vrai que lorsqu'on dit "informatique", on est à peu près certain de ne pas se faire comprendre.
Je peux en revanche vous assurer que les applications de type professionnelles (pour le son, pour l'image, entre autre) sont de plus en plus complexes, et que je suis très loin d'être le seul musicien lassé par le constant travail de mise à niveau qu'il faut fournir pour pouvoir seulement faire des choses assez simples. Mais le sujet est complexe et peut-être inintéressant.
Utilisateur anonyme
22 novembre 2008, 20:02   Re : Rendez-vous !
A partir du moment où la consommation de l'avion équivaut à celle d'une voiture emportant deux passagers ( +/- 3,5 litres par passager par 100 km) je ne suis pas sûr que l'avion ne soit pas moins polluant que la voiture (voyage plus court, à vol d'oiseau, of course). D'autant que le gain de temps a sa valeur également, difficilement estimable sans doute mais réelle selon chacun.
Ce qui ne va plus, c'est tout ces gens qui prennent l'avion pour un oui ou pour un non. Dans ce sens je comprends très bien Fabien, c'est comme une grossièreté faite à la vie des autres. Mais il faut bien prendre modestement sa part, qui me jettera la première pierre ?
22 novembre 2008, 21:50   Re : Rendez-vous !
Cher Boris vous me demandez ce que je penserais si je devais faire un voyage d'une durée inconcevable pour un homme d'aujourd'hui, et je vous réponds simplement que j'en serais horrifié, comme un homme d'aujourd'hui, mais que si j'étais un homme du XVIIIe siècle, je ne m'en formaliserais sans doute pas plus que ça. Ou bien je supporterais, car je n'aurais jamais connu mieux, ou bien je resterais chez moi.

La question est : peut-on avoir la technique sans son mésusage ? la médaille sans son revers ? le progrès mécanique sans le régrès spirituel ? Je ne le crois pas, et c'est la raison pour laquelle je pense que, si l'on veut proscrire l'effet néfaste d'une technique, la perte irrémédiable qu'elle engendre, il faut l'éradiquer en totalité, la refuser, et ne pas croire naivement que l' on pourra "changer les mentalités", obtenir des hommes un "comportement citoyen" qu'il n'adopteront jamais (dépendants qu'ils sont désormais de leur cheval mécanique ou de leurs séjours éclairs sur les plages exotiques).
22 novembre 2008, 23:01   Re : Rendez-vous !
Il y a, dans les objections que nous nous adressons les uns aux autres, l'oubli de ce qu'est devenu le voyage moderne : une corvée nécessaire, malheureusement (mais provisoirement, espèrent les prosélytes du citius, altius, fortius appliqué au "déplacement") inévitable, et qu'il convient de raccourcir encore et toujours. C'est la raison pourquoi on s'horrifierait qu'une activité aussi dévalorisée pût durer plus de quelques heures d'affilée ! Et en effet, quel cauchemar ne serait-ce pas que d'être saucissonné sur un siège de 747 six semaines durant, ou de se voir infliger la compagnie d'un ramas d'individus braillant dans leur portable au delà d'une demi-journée ? Jean Clair dit, dans son Journal atrabilaire, "Les Français sont devenus assez indifférents à la beauté de leurs paysages et assez grossiers de leur palais pour qu'on les soupconne de n'avoir inventé le TGV que pour ne plus rien voir des premiers et pour mortifier le second. Voyager est devenu une purge, qu'il faut opérer au plus vite."
Voyager est devenu une purge, qu'il faut opérer au plus vite. Ah, oui ! Et, croyez-moi ou non, "si je devais faire un voyage d'une durée inconcevable pour un homme d'aujourd'hui", je vous répondrais simplement que j'en serais ravi, parce que cela signifierait qu'il s'effectuerait dans de tout autres conditions.
22 novembre 2008, 23:07   Re : Rendez-vous !
Remarquable intervention Cher Francmoineau.

(FranCmoineau !).
22 novembre 2008, 23:37   Re : Rendez-vous !
Merci. Pourquoi ce C ?
22 novembre 2008, 23:55   Re : Rendez-vous !
Je l'avais oublié dans mon premier message !
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 00:14   Re : Rendez-vous !
Nous avons je le crains un dialogue de sourds. Mais je n'ai pas le courage ni le temps ce soir d'essayer de démêler ces quelques fils embrouillés…
23 novembre 2008, 03:16   Re : Rendez-vous !
Cher Olivier,

Je pense que vous et Fabien de Stenay confondez progrès technique et progrès économique. Il y a seulement vingt-cinq ans, le coût d'un aller-retour Paris-Hong-Kong était tel qu'une personne à revenu modeste ne pouvait pas envisager, une fois rendue à Hong Kong de regagner la France dans les douze mois. Je connais une Japonaise qui rendue en France en 1964, époque où le vol Paris-Tokyo coûtait l'équivalent actuel de 10,000 euros, s'est faite Française par impossibilité économique d'un retour dans son pays d'origine. Les avions volaient pareil. La mécanique était la même. En 2005, ma femme de ménage prenait ses vacances en République dominicaine, avait vu Madagascar. Voilà ce qui a changé.

Les Chances pour la France sont des chances d'aller-retour-quand-je-veux entre le Maghreb et la France, choix qui rend leur intégration, enfin qui contribue à rendre leur intégration à la France impossible. Celui qui s'intègre, le pauvre d'autrefois, Italien, Portugais, était celui qui n'avait pas ce choix-là: le choix de se gaspiller à ne s'adapter à rien parce que libre de s'enfuir, de papillonner, de prendre le monde comme un libre-service.
23 novembre 2008, 03:30   Re : Rendez-vous !
Je me souviens d'un temps où le voyage en avion en Nouvelle-Calédonie était le voyage d'une vie. Il y avait la vie avant ce voyage, qui s'était déroulée en Métropole, et la vie après, qui se faisait là-bas. Aujourd'hui, on voit des familles françaises modestes s'embarquer sur des navettes tri-hebdomadaires pour la Nouvelle-Calédonie où elles possèdent une résidence qui secondaire, qui principale (souvent un appartement dans une tour), qu'elles occupent plusieurs semaines par an. Or depuis l'époque des Caravelles, la mécanique aéronautique n'a sensiblement pas bougé et la durée du vol n'a pu être écourtée que de deux ou trois heures à peine. Désolé pour le cliché mais ce débat sur les technologies ou je ne sais quel "retrécissement du monde" ou "disparition de l'ailleurs" cache un débat sur la démocratisation du voyage, la baisse des coûts et l'essor économique des couches populaires.
23 novembre 2008, 10:22   Re : Rendez-vous !
Vous avez incontestablement raison Francis, mais je pense que c'est le propre de la technique de se rendre accessible, utilisable par les masses ; et dans ce processus de massification, l'économie est un rouage de la machine.
23 novembre 2008, 10:53   Re : Rendez-vous !
Vous oubliez tout de même un facteur, cher Francis. S'il est vrai que la technique aéronautique est restée fondamentalement la même depuis l'appartion des jets, elle s'est beaucoup perfectionnée : les avions sont moins coûteux à l'achat et à l'entretien (à performances égales), durent plus longtemps et, surtout, la consommation de carburant par siège/km a été divisée par quatre ou cinq me semble-t-il (il faudrait vérifier précisément). L'augmentation du niveau de vie matériel joue aussi bien sûr.
23 novembre 2008, 11:00   Re : Rendez-vous !
Et les voyages serrés plus que des sardines en boîte, n'avaient peut-être pas encore été inventés...
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 11:31   Re : Rendez-vous !
Et les voyages en diligence, chère Ostinato, qui vous auraient vue coincée entre un gigantesque fumeur de cigare et un curé puant la naphtaline, quand les chaos ne vous auraient pas jetée dans les bras de quelque bûcheron aussi crasseux que lubrique ?
L'A380 annonce 2,5 litres/passager (mais il n'ira pas partout, dieu merci !)
23 novembre 2008, 12:14   Re : Rendez-vous !
Je ne parlais que des temps modernes ...
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 12:44   Re : Rendez-vous !
C'était juste pour rire un peu...
Pour avoir plus de place pour les jambes, s'assoir aux sièges donnant sur une sortie de secours, elles sont plus longues
(mais chut !).
23 novembre 2008, 13:40   Re : Rendez-vous !
La massification, dans sa lourde simplicité, est un phénomène complexe car aboutissement visible de processus économiques et techniques combinés. L'économie n'est rouage de rien. L'économie, de tout temps, n'est qu'elle-même, rouage économique d'elle-même. La massification, aboutissement de la baisse des coûts de revient, elle-même fruit des progrès de la technique économe d'elle-même, est un mal universel qui ratatine tous les mondes: sous-développés et développés, tropicaux et tempérés, ruraux et urbains. C'est elle qui annihile les valeurs, pas moins: la quantité, passé certains seuils, dévalorise la qualité des biens, des lieux, des possibilités d'aller d'un lieu à l'autre, le différentiel qualitatif entre les lieux. Tout le monde vierge (boréal, équatorial) est érodé par la pression des masses humaines qui les envahissent sans savoir. Le savoir, la connaissance du monde et de ses règles, celle de son entropie, de sa possibilité de perdition , du risque général de son anéantissement etc., n'a pas progressé avec le même effet de masse que la masse humaine dans son engraissement. La massification du savoir (par les réseaux) n'en est qu'à ses balbutiements, se situe vingt-cinq ans derrière la massification des désordres quantitatifs humains. D'où un certain décalage, une certaine solitude de la masse humaine qui ne rencontre, dans ses pérégrinations faciles, aucun savoir reconnaissable.
23 novembre 2008, 13:56   Re : Rendez-vous !
"La massification (...) est un mal universel qui ratatine tous les mondes."

Bon, eh bien nous sommes au moins d'accord sur le coeur battant du problème. Ce n'est pas rien.
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 16:20   Rendez-nous la java !
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23 novembre 2008, 17:09   Re : Rendez-vous !
Cher Francis,
le problème se situe en fait bien de mon point de vue du côté du "progrès économique" plutôt que de celui de la technique.
D'ailleurs, la "solution" que j'envisagerais le plus volontiers pour lutter contre cette forme de voyage serait non pas d'"effacer" la technologie aéronautique, mais d'intégrer dans le prix de son utilisation les "éternalités négatives" (logique de la "taxe carbone" ; et je n'ai pas attendu N. Hulot pour y être sensible), si tant est qu'on puisse les chiffrer, c'est-à-dire de rendre ce prix beaucoup moins accessible.
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 17:14   Re : Rendez-vous !
J'entendais en effet le troupeau errer comiquement comme s'il était ivre. Quel à propos cher Boris !
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 17:20   Re : Rendez-vous !
Alors on va vers une société totalitaire, obligatoirement rationnée comme dans les Cavernes d'aciers d'Asimov. Le nombre tue la liberté individuelle.
23 novembre 2008, 17:42   Re : Rendez-vous !
Je ne sais pas si la taxation apporterait une solution. D'abord, je doute que restaurer le filtre, le tri, le peigne du prix à payer pour écarter les plus démunis de la possibilité de voyager (même si voyager pour rien, pour ne pas refaire sa vie, pour seulement changer d'air) est moralement défendable. Et puis le riche ignare et dépensier, aussi hagard que le pauvre face au monde, n'est pas une moindre nuisance pour l'environnement; l'inconscience pleine aux as, sur toute la terre, et évidemment pas plus en Occident qu'ailleurs, est une calamité pour la qualité de vie peut-être plus grande encore que la masse des pauvres prêts à respecter la nature, la culture pour peu qu'on les y invite en y mettant la manière.

Non, la sensibilisation, l'éducation finalement, seraient plus rentables que la taxe carbone. Ceux qui n'ont pour tout bien duquel jouir que la chose donnée, la nature, la plage publique, la forêt domaniale, sont sensibilisables davantage que le riche idiot sur son scooter des mers, son petit yacht déféquant son mazout et le reste dans les anses bleues, son sot jardin aux haies rabotées en lisières des pinèdes sauvages.

Taxer, c'est punir. Personne n'aime ça. Les pauvres, les démunis, face à la menace de punition, contournent les lois, sabotent, se vengent, et estiment généralement qu'ils n'ont pas besoin d'être privés plus qu'ils ne sont déjà. La solution serait l'inverse de la taxe: l'intéressement économique qui les associerait intelligemment et dignement à une bonne intendance des richesses naturelles et culturelles.
23 novembre 2008, 19:10   Re : Rendez-vous !
Cher Francis, je ne supporte plus l'apitoiement, ni l'opposition entre les vilains riches et les dignes et méritants, "démunis" (le nouveau mot qui pour moi fleure le paternalisme pour désigner les pauvres). Ceci ne signifie pas que je suis satisfaite de la réalité. Je crois à des réformes systémiques, et non, pour faire court, "au partage du gâteau" . Quant à l'éducation, elle ne résoudra pas le problème des inégalités, ni celui de l'environnement sauf dans quelque utopie consolatrice. Du moins c'est ce qu'il me semble.
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 19:45   Out of Guizot
"C'est triste à dire, mais ce qui protège le mieux, ou le moins mal, le patrimoine bâti rural, en Gascogne ou ailleurs, c'est la pauvreté, la gêne, le manque de moyens. Les plus belles maisons sont celles des paysans âgés et impécunieux, qui n'ont pas de quoi faire de travaux. Dès qu'il y a trois sous, c'est pour enlaidir."

Le royaume de Sobrarbe (2 avril 2005)
S'agissant des problèmes lexicaux, chère Ostinato, il est toujours délicat de nommer les pauvres sans fleurer le paternalisme ("fleurer" - je ne connais guère de verbe de la langue française à valeur plus subjective).

L'un prône ici la taxe. Taxer les pauvres pour les écarter du gâteau, outre que cela est vilain, cela est aussi illusoire et contre-productif (vous ne devez pas beaucoup aimer ce terme-là non plus, je le sens) car le pauvre, aussi momentané que soit son état, n'aime pas en plus d'être brimé, et se venge de la brimade par la destruction (pour plus de détails, je vous invite à relire "Les Paysans" de Balzac) et surgit alors, dans toute son horreur, le "salaud de pauvre" souillant le bien commun à plaisir.

L'intéressement au gâteau: pour parler d'un problème que je connais un peu, celui la sauvegarde du patrimoine naturel dans les pays tropicaux où les pauvres sont nombreux, l'intéressement, l'association, l'implication des populations démunies, pour qui ledit patrimoine (forêts, pêcheries) est un moyen d'existence, constitue une démarche étrangère à ce que vous appelez "le partage du gâteau", lequel suppose un Grand Redistributeur étatique et administratif trônant au-dessus de la mêlée derrière son guichet arbitraire et atrabilaire.

Vaste débat, que je n'ai pas hélas le temps aujourd'hui de poursuivre avec vous mais qui devrait revenir en filigrane dans les prochains fils.
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