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La Gauche Divine n'est pas morte : Lettre à Eric Zemmour (et autres amis de la “race blanche”)

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Lettre à Eric Zemmour (et autres amis de la “race blanche”)





Cher Eric, cher Zemmour, cher compatriote,

Sur le plateau d’Arte, jeudi 13 novembre, dans l’émission présentée par Isabelle Giordano sur le thème « Demain, tous métis ? », vous regrettiez que les parents de Rokhaya Diallo, la présidente de l’association Les Indivisibles, n’aient pas, à sa naissance, francisé son prénom. Rokhaya, vous avez raison, ça fait moins gaulois qu’ Isabelle ou Martine. Pour bien assimiler les têtes brunes aux yeux noirs, la machine à laver républicaine devrait – si j’ai bien compris – blanchir les prénoms d’origine. Soit. Mais ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Et permettez-moi de vous appeler Eric Olive, puisque votre patronyme (zemmour, « l’olive », en kabyle) renvoie aux origines juives berbères algériennes de vos ascendants, assez lointains cousins – vous en conviendrez – de Vercingétorix. Mais laissons de côté les olives, même quand elles sont noires. Votre cas est fascinant, car il dépasse largement votre simple personne.

Dans la France sarkozyste, vous êtes devenu une sorte de baromètre de l’air du temps. De la « colonisation positive », à l’anti-esprit de Mai 68, en passant par la diabolisation du féminisme et de ses dérivés, les saillies de votre esprit vif sont autant de balises qui marquent la victoire idéologique, dans l’espace politique et médiatique, de la nouvelle pensée de droite. Celle de la droite dure.

Car la victoire de Nicolas Sarkozy – cause ou conséquence, on pourrait en disserter la nuit entière –, c’est aussi cela : la défaite intellectuelle de la gauche, qui, depuis la Libération et la victoire sur le nazisme, croyait son magister moral éternel.

Que vous revendiez sur les plateaux télé ces vieux fonds de casserole d’extrême-droite sous le vocable « politiquement incorrect » ne change rien à l’affaire. C’est toute une vieille pensée, qui prend racine au XIXe, que vous appelez en renfort. Car, quand vous affirmez, dans l’émission d’Arte, face à une Isabelle Giordano déstabilisée, que « les races existent, bien sûr » et aussi la « hiérarchie des cultures », vous savez parfaitement titiller, dans la mémoire subliminale nationale, le tapis brun d’une pensée raciste mise sous le boisseau depuis cinquante ans.
Bien plus qu’une condamnation morale, à la SOS Racisme, de vos propos – vous en souriez, elle fait partie de votre plan média –, c’est cette généalogie qui nous intéresse. Lisez ou relisez L’Essai sur l’inégalité des races humaines, du Comte Arthur de Gobineau (1853). Vous vous inscrivez dans cette matrice du racisme contemporain. Tout y est. Et, surtout, la primauté de la race blanche. La supériorité de la civilisation occidentale. On sait ce qu’il en est advenu.

Que tous les anthropologues démontrent, depuis un demi-siècle, que les races humaines n’existent pas, est un détail pour vous. C’est le débat, ici et maintenant, que vous voulez ethniciser. Racialiser. Plus de problèmes sociaux, plus de ségrégation urbaine, de discriminations, d’inégalités. Ce qui compte, ce sont les problèmes de Noirs et d’Arabes qui refusent de passer sous les Fourches caudines de votre République. Votre Marianne qui semble, entre nous, aussi gracile et joviale qu’une guillotine.

C’est aussi l’esprit de votre roman, Petit Frère, dans lequel vos personnages pensent que « les juifs de France doivent se préparer à partir, car la capacité des Français à tout accepter des jeunes beurs est infinie et qu’elle mènera le pays au désastre » (1). Juifs contre Noirs et Arabes. Vous attisez la haine. En déclarant sur Arte, toujours dans la même émission, que « les juifs de Seine-Saint-Denis ont dû se replier dans le XIXe arrondissement de Paris », vous entretenez cette « guerre civile », en feignant de la dénoncer.

De vos chroniques du Figaro aux plateaux télé de Ruquier, le communautarisme, cher Eric, c’est vous qui le nourrissez. On pourrait d’ailleurs donner un nom à cette nouvelle maladie française : le communautarisme blanc de M. Olive.

Amitiés et francité,

Thierry Leclère
"Lisez ou relisez L’Essai sur l’inégalité des races humaines, du Comte Arthur de Gobineau (1853). Vous vous inscrivez dans cette matrice du racisme contemporain. Tout y est. Et, surtout, la primauté de la race blanche. La supériorité de la civilisation occidentale. On sait ce qu’il en est advenu"


Bien sûr ce sinistre crétin n'a pas lu Gobineau, sinon il saurait que celui-ci ne priviligie pas (pas systématiquement) la race blanche - elle est un "hybride" - , il remarque surtout qu'historiquement elle s'est elle-même privilégiée, et, qu'à l'évidence, toute civilisation est "touchée" par la race blanche.

En bref, si pour Gobineau la civilisation occidentale est en voie de décadence, c'est parce qu'elle a dépassé le seuil de tolérabilité du mélange harmonieux (Gobineau n'est pas (pas systématiquement) contre les mélanges, car c'est grâce à un "amalgame ethnique" que la race blanche, selon lui, a pu produire son effort).


Et pour les liseurs qui désireraient d'en savoir davantage : "Correspondance d'Alexis de Tocqueville et d'Arthur de Gobineau", Paris, Gallimard, 1959, p. 259-260.
Citation
Juifs contre Noirs et Arabes. Vous attisez la haine. En déclarant sur Arte, toujours dans la même émission, que « les juifs de Seine-Saint-Denis ont dû se replier dans le XIXe arrondissement de Paris », vous entretenez cette « guerre civile », en feignant de la dénoncer.

On croit révér... Zemmour entretenant la guerre civile. Plus con tu meurs !

Vous aurez remarqué qu'Eric Zemmour est dans les médias absolument le seul à défendre des positions que je qualifierais de réalistes et de parler du drame des francais de souche vivant dans les quartiers.

Mais ils veulent par tous les moyens faire taire la seule voix soutenant des valeurs de "common decency".

Pouvons-nous dire que ce qui jusqu'à présent a protégé Zemmour c'est le fait qu'il soit juif ?

Vous me direz que cela n'a pas empéché Finkielkraut d'être très malmené par la presse aux ordres comme le dirait Dantec.
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 12:51   C'est QUE la faute au méchant Zemmour tout ça !
On croit révér... Zemmour entretenant la guerre civile. Plus con tu meurs ! "

Oh bah cher Rogemi ça n'a rien d'étonnant puisque pendant des lustres on nous a répété que la cause du racisme, des tensions communautaires, de la violence "cpf" et de la "désintégration à la française" c'était QUE la faute à Le Pen...
« Vous aurez remarqué qu'Eric Zemmour est dans les médias absolument le seul à défendre des positions que je qualifierais de réalistes et de parler du drame des francais de souche vivant dans les quartiers. »

C'est vrai, Cher Rogémi. Ce Zemmour est tout de même étonnant !
Même Marine Le Pen a préféré un abandon tactique de ce thème. C'est dire l'omerta qui s'applique, selon le principe qu'on ne parle jamais de corde dans la maison du pendu...
Il est embêtant, ce Zemmour, parce qu'il est difficile de ne pas le trouver sympathique (il incarne assez mal le Grand Méchant, avec son petit rire malicieux et sa courtoisie face à ses adversaires).
Oui Boris, étonnant, ce Zemmour... il ose dire ce que moi, bien souvent, je n'ose même plus dire en famille, sur mon lieu de travail, enfin presque partout (sauf ici)...
Citation
C'est dire l'omerta qui s'applique, selon le principe qu'on ne parle jamais de corde dans la maison du pendu...

J'aime cet adage. Merci chère Ostinato.
Eric Zemmour sait mieux que personne que les Juifs déportés, pendant la seconde guerre mondiale, finissaient par se croire coupables. Cette chose terrible est le fruit d'une propagande sophistiquée. La régression de notre société et la culpabilisation de ceux qui voudraient réagir traduisent les "progrès" de cette propagande. Les acteurs ne sont plus les mêmes mais les résultats sont spectaculaires.
"les Juifs déportés, pendant la seconde guerre mondiale, finissaient par se croire coupables"

Très bonne comparaison, c'est très juste.
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