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Polysémie dominicale

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 16:42   Polysémie dominicale
Si vous lisez : "Il avait un Pascal sur lui", quelle est la première image qui se présente à vous ?
Utilisateur anonyme
23 novembre 2008, 19:51   Re : Polysémie dominicale
C'est ainsi.

(Notons que l'Euro, à ma connaissance, n'a pas encore été fichu de mettre en circulation la moindre expression populaire ou argotique qui lui soit propre. Notons aussi que, pour moi, les sommes en francs ne disent absolument plus rien, effacement qui a été très rapide, ce qui reste un grand sujet d'étonnement personnel.)
23 novembre 2008, 21:09   Re : Polysémie dominicale
Si, j'ai remarqué deux ou trois fois un (mauvais) jeu de mots, ou plutôt une approximation verbale, assez pauvre en sens, qui consiste à remplacer euros par neurones... mais j'avoue que c'est tout.
(Orimont, pourquoi mettez-vous une majuscule à euro ? Je vous assure qu'il n'en vaut pas la peine)
23 novembre 2008, 21:14   Re : Polysémie dominicale
Etaient-ils laids, ces Pascal, d'ailleurs ! Je leur ai toujours préféré ces bons vieux Voltaire, Corneille, ou même Hugo, tiens, qui étaient peut-être mes préférés :
[www.numis-max.com]
23 novembre 2008, 22:35   Re : Polysémie dominicale
L'entrée d'une sorte de pseudo-art moderne dans le dessin des billets français n'a pas été une réussite en effet.

Concernant la rapidité de la disparition de la référence aux francs, qui m'a frappé moi aussi, je me demande si cela n'a pas quelque chose à voir, en tout cas pour les gens de ma génération, avec le fait que les salaires et les prix actuels exprimés en euros sont du même ordre de grandeur que ceux d'il y a quarante ans exprimés en francs de l'époque : gagner deux ou trois mille euros par mois aujourd'hui, c'est à peu près comme gagner deux ou trois mille francs à la fin des années soixante. La baguette de pain coûtait à peu près un franc, une voiture de sept ou huit mille à vingt ou trente mille francs. Mesurés ainsi, les prix laissent bien apparaître ce qui a baissé : un disque trente-trois tours par exemple coûtait de quinze à quatre-vingts francs.
24 novembre 2008, 08:16   Re : Polysémie dominicale
Il y a l'« euraille », la petite monnaie en euro, terme proposé par Alain Rey...
24 novembre 2008, 10:02   Re : Polysémie dominicale
L'euro sonne comme un préfixe, quelque chose d'inachevé. J'ai lu sur un forum:"entre 100 et 200 roros"; c'est aussi peu poétique que la féminisation des noms de métiers, fonctions, titres, etc.
Les politiques se fichent de la grammaire et, finalement, de la langue.
24 novembre 2008, 10:06   Re : Polysémie dominicale
Anecdote : tout comme M. Bolacre, j'ai "oublié" les francs à une vitesse qui m'a surpris. Ce qui crée, entre elle et moi, un "fossé monétaire" d'autant plus énorme, lorsque je vais rendre visite à ma grand-mère maternelle (99 ans en mars prochain), laquelle n'a jamais cessé de s'exprimer en anciens francs. Comme si le franc avait disparu dans un trou noir...
24 novembre 2008, 10:47   Allez Hue! Go! (II)
Jacques Audiberti a écrit que la preuve que Victor Hugo était Dieu était que, sur les billets de 5 francs, Victor Hugo avait bien (indiscutablement) la tête de Dieu. Cette valeur de preuve faciale de la nature divine de V.H. ne laisse de me fasciner. Elle va infiniment plus loin que la gaminerie, la fantaisie apparente. La confiance en l'argent est fondamentalement une confiance en les hommes. Or cette confiance faite aux créations fiduciaires, à la valeur faciale, est si artificielle qu'elle serait impossible sans le regard de Dieu, si bien que le regard de Dieu se doit, pour que la valeur faciale tienne, d'être d'une manière ou d'une autre, représenté, présent, incarné, révélé. Ainsi la nature divine de V.H. se trouve dans ce billet, presque comme malgré elle, confirmée.

Rappelons qu'en Indochine française, une secte, celle des Cao Dai avait fait de Victor Hugo une divinité, intégrée dans un culte syncrétique.
24 novembre 2008, 11:00   Re : Polysémie dominicale
Il y a aussi le douloureux problème de la liaison, que le gentil franc camouflait démocratiquement. Las, avec l'euro, on est bien obligé d'abattre les cartes, on avance à visage découvert : impossible d'échapper à l'immédiate catégorisation, qui vous place implacablement, soit dans la troupe innombrable et écrasante de ceux qui disent deux heuros, vingt heuro, cink cents heuro, soit dans le maigre et misérable groupe des parias, des pédants, des vieilles barbes, des "bizarres" qui persistent à dire quatre-vingts zeuros, cent vingt teuros, deux cents zeuros.
(On entend même, parfois, des deux heuros, dix heuros, qui pour moi sonnent presque comme une insulte.)
24 novembre 2008, 12:40   Re : Polysémie dominicale
Puisqu'on parle argent, le célèbre antiquaire Mailfert avait réussi à vendre un magnifique petit ensemble de table composé de deux flacons gravés, sur l'un V, sur l'autre H, le tout sur un support en argent finement ciselé. Il prétendait que l'objet avait appartenu à Victor Hugo. L'américain crédule fit un gros chèque.
Utilisateur anonyme
24 novembre 2008, 19:06   Effigie
"Alors, la prochaine fois que nous serons tentés de "passer un bon savon à quelqu'un", tirons de notre poche un billet de cinq dollars, regardons le portrait de Lincoln et demandons-nous : "Que ferait-il à notre place ?"

Comment se faire des amis pour réussir dans la vie - Dale Carnegie (1938) (trad et adapt. par Denise Geneix)
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