Jacques Audiberti a écrit que la
preuve que Victor Hugo était Dieu était que, sur les billets de 5 francs, Victor Hugo avait bien (indiscutablement)
la tête de Dieu. Cette valeur de
preuve faciale de la nature divine de V.H. ne laisse de me fasciner. Elle va infiniment plus loin que la gaminerie, la fantaisie apparente. La confiance en l'argent est fondamentalement une confiance en les hommes. Or cette confiance faite aux créations fiduciaires, à la valeur faciale, est si artificielle qu'elle serait impossible sans le regard de Dieu, si bien que le regard de Dieu se doit, pour que la valeur faciale
tienne, d'être d'une manière ou d'une autre, représenté, présent, incarné, révélé. Ainsi la nature divine de V.H. se trouve dans ce billet, presque comme malgré elle, confirmée.
Rappelons qu'en Indochine française, une secte, celle des Cao Dai avait fait de Victor Hugo une divinité, intégrée dans un culte syncrétique.