Quand l'idéologie antiraciste s'emballe...
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L'antiracisme et son instrumentalisation (Lefigaro.fr)
Par Ivan Rioufol le 24 novembre 2008 10h11 |
Dernière illustration de l'enracinement du politiquement correct au cœur même du discours de certains médias (voir mon bloc-notes de vendredi) : la pénalisation de la critique du "métissage", qui vient s'ajouter à la difficulté qu'il y a à critiquer certaines religions ou doctrines, et singulièrement l'idéologie islamiste dans ce qu'elle peut avoir de totalitaire. L'accusation d'islamophobie est devenue un obstacle à l'expression de l'esprit critique. Or voici qu'un nouvel interdit s'ajoute à la panoplie.
C'est Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, qui s'est fait, dimanche, le porte-voix de cette nouvelle interdiction de penser en soutenant - lors d'une table ronde sur "Les médias face à l'antisémitisme" (1) à laquelle je participais - que s'il faut bien sûr résister à l'antisémitisme, il fallait aussi combattre le "nouveau racisme" que serait la critique du métissage. Ce raisonnement est l'illustration de la remarque d'Alain Finkielkraut, décrivant en 2006 l'idéologie antiraciste comme "le communisme du XXI è siècle".
On peut déjà trouver suspect l'éloge du métissage, compris comme une supériorité. Mais le mot ne désigne pas, en l'occurrence, le mélange des sangs qui n'est pas un problème pour la France, dont la Constitution ne fait pas de différence entre les races. C'est la critique du métissage culturel, c'est-à-dire du multiculturalisme, que Plenel voit comme un nouveau racisme. Il cautionne l'interdiction de critiquer ceux qui demandent à la France, démocratie ouverte, de renoncer à la centralité de son identité.
Cette instrumentalisation de l'antiracisme, qui aboutit à rendre tout débat impossible, est une insulte à la liberté d'opinion. Concernant la vision qu'ont les médias d'Israël (sujet d'hier), cette culpabilisation est celle qui est développée par ses opposants, qui ne supportent pas de voir l'Etat hébreu défendre son histoire, sa langue, son identité en s'opposant, y compris par la force, à un djihad qui veut le rayer de la carte. C'est au nom de l'antiracisme que la conférence mondiale contre le racisme de Durban, (2001, Afrique du sud) s'était vautrée dans l'antisionisme et l'antisémitisme. Le Duban, II, qui s'ouvrira en 2009, se prépare à renouveler la démonstration. L'idéologie antiraciste alimente l'antisémitisme.
(1) Colloque organisé par L'Union des patrons juifs de France (UPJF) sur le thème plus général : "Les démocraties face à l'antisémitisme".
Je participerai à deux débats, à 12h45 et 13h10, ce lundi à midi, sur BFM-Tv
Je participerai, ce lundi soir, à l'émission "On refait le monde", sur RTL (19h15-20h)