Le site du parti de l'In-nocence

La France d'avant...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 20:40   La France d'avant...
... C'était avant la Halde, avant les "assoces", avant la peur de dire, de voir, de penser... C'était la France d'avant l"'idéologie du sympa", d'avant le "cévréquisme", d'avant la perte de la langue... :





27 décembre 2008, 22:17   Re : La France d'avant...
Radio Courtoisie :: Les sociétés "ouvertes"

émission diffusée le 18 décembre 2008

Dans le cadre du "Libre Journal des Idées Politiques", Max Lebrun a invité Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polemia, et Alain Laurent, philosophe, écrivain, auteur de La Société ouverte et ses nouveaux ennemis. Pour ce dernier, toutes les démocraties égalitaires, détribalisées et sécularisées d’Occident sont confrontées aux mêmes défis du communautarisme et de la réislamisation d’une partie de l’immigration ; le problème de l’intégration se pose donc moins en termes franco-français de "République" que plus globalement de "société ouverte". Cette situation critique résulte d’abord de la forfaiture morale et parfois juridique de politiques qui n’ont pas voulu faire respecter le droit commun démocratique, mais, surtout et en amont, de l’emprise d’une idéologie prétendument "antiraciste", acquise au relativisme multiculturel qui a perverti les valeurs de tolérance et d’ouverture. (1:25:54)

Pour écouter l'émission on clique i c i
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 22:36   Re : La France d'après...
« La mélancolie "historique" est bien la dernière dont j'eusse cru, enfant, que je puisse être un jour affecté. Eussé-je vécu dans un pays heureux, dans un pays vivant une phase heureuse de son histoire, je ne m'en fusse probablement même pas aperçu, je n'eusse pas songé à m'en réjouir. Je me serais dit que les destins individuels sont tout ce qui compte, que l'important est de faire sa vie en y mettant autant de talent et d'énergie qu'on le peut, que la tâche essentielle est de construire son bonheur individuel ou à tout le moins son destin. De même, je n'eusse probablement même pas songé à être français. Ce n'est pas ma pente naturelle. Je suis aussi peu chauvin qu'il est possible, j'aime autant ou plus les arts, les cultures et les paysages d'autres nations que ceux de la mienne et, si un choix objectif m'avait été offert, j'eusse sans douté préféré être anglais, ou écossais, les tempérament nationaux d'outre-Manche, si différents qu'ils soient l'un de l'autre, me semblant mieux accordés au mien que celui de cette rive-ci. N'empêche : qu'on prétende m'empêcher d'être français, ou qu'on veuille me forcer à l'être d'une façon aussi totalement déculturée, affadie, désolante que celle qui a cours aujourd'hui parmi nous, cela m'a donné le goût et la conscience de l'être vraiment, ne serait-ce que par dignité, ou par esprit de contradiction, ce qui est souvent la même chose. Et ce goût ne pouvait être qu'un goût mélancolique, cette conscience une conscience malheureuse. Comme l'amour des paysages et l'amour de la langue, l'amour de la France, aujourd'hui, ne saurait être qu'une longue tristesse. Être citoyen d'un pays qui meurt, et qui meurt aussi salement, aussi bêtement, aussi bassement, je ne sais pas comment on pourrait ne pas en souffrir.

« On nous a informé ce soir que M. Sarkozy — sans doute dans la perspective de l'élection présidentielle de 2007 — avait trouvé un nouveau slogan, pour son parti : la France d'après. C'est là bien de l'honnêteté intellectuelle, et une franchise politique qu'il faut saluer avec respect. Je suppose que M. Sarkozy veut dire en fait la France d'après mon élection. Cependant on ne peut pas ne pas entendre, dans cette belle formule, et tout nous invite à comprendre, la France d'après la France, la post-France — c'est tout de même plus joli qu'"ex-Yougoslavie".

« Ma mélancolie politique, ou "historique", ne procède pas entièrement de mon pays, même si c'est à lui, bien sûr, qu'en est dû la plus grande part. Une espèce d'horreur me vient de ce qui semble bien être, de toute part, le réensauvagement du monde — ou plutôt le réensauvagement des hommes, car le monde physique, la terre, l'espace terrestre, sont au contraire de moins en moins sauvages, eux, et ils auraient tout à gagner à le demeurer un peu. Tandis que le territoire est tout entier livré à la machine, qui le dépèce, le déforreste, le lotit, le banlocalise, l'industrialise, le commercialise, l'aménage, l'homme, lui, reprend goût à la vie sauvage, la vie sauvage à présent urbaine, métropolitaine, mégalopolitaine, et il retourne paisiblement à la barbarie.

« D'ailleurs un groupe de "jeunes des cités", qui a épouvantablement torturé et tué un malheureux garçon attiré dans un guet-apens par les attraits d'une racoleuse, s'intitule significativement The Barbarians. La victime était juive, de sorte qu'on se demande fortement, mais très discrètement — les grands médias se gardent bien jusqu'à présent de poser la question — s'il ne s'agit pas d'un crime antisémite. Quoi qu'il en soit les détails sont épouvantables : vingt-quatre jours de séquestration et de mauvais traitements.

« En face, si l'on peut dire, du côté des "forces du bien", ça ne vaut pas beaucoup mieux : de nouveaux documents ont été publiés qui prouvent que les exactions et les tortures perpétrées par les soldats américains, en Irak, avaient bien plus d'ampleur et étaient beaucoup plus monstrueuses qu'on ne le supposait. On a même vu des troupes britanniques passer à tabac interminablement de jeunes Irakiens, dans une caserne : ils ont été filmés, mais même pas à leur insu, par un des leurs qui les incitait à taper encore plus fort (il les encourageait de la voix tout en tournant).

« Il y a des jours où l'on ne peut même pas écouter ce que dit le journal télévisé, même pas voir ce qu'il montre : il faut s'éloigner du poste. La semaine dernière c'était une histoire d'enfant torturé à mort par ses propres parents, ou plutôt par sa mère et l'amant de sa mère. Quand on s'en est aperçu, il était trop tard : il était mort.

« Et puis, mille fois moins spectaculaire, moins horrible, si l'on veut, mais à peine moins propice à la mélancolie, il y a cet autre ensauvagement qui est la disparition non seulement de notre culture nationale mais de la culture en général, à commencer par la culture générale, justement, et cela jusqu'en les professions officiellement les plus culturelles. Les enseignés de l'école morte, depuis le temps qu'elle est morte, ils sont journalistes à France Culture, ils dirigent des revues littéraires, ils ont des postes importants rue de Valois, à la Bibliothèque nationale ou dans les Drac — ne parlons même pas des directions régionales du Livre ou des offices départementaux de la Culture. Ils se pressent dans les maisons d'édition, ils font la critique des livres qui paraissent et bien souvent ce sont eux qui les ont écrits, ou leurs frères. On les prend à témoin du désastre en cours, ils abondent dans votre sens, mais en des termes tels, avec une écriture si puérile, avec tant de fautes d'orthographe et de syntaxe, avec tant de visibles béances dans ce qu'on ne peut même plus appeler le filet de leurs connaissances, qu'on se rend compte en leur parlant de lui que le désastre c'est eux, qu'ils en sont les victimes et les perpétrateurs.

« Des deux catastrophes qui se sont abattues en même temps sur mon pays, l'effondrement de sa culture par l'effet de l'égalitarisme social, du prétendu "enseignement de masse" et de la dictature de la petite bourgeoisie, et d'autre part la dissolution d'un peuple au profit d'un autre ou de plusieurs autres, sur le territoire national, je ne sais pas laquelle m'affecte davantage. À la vérité elles ne sont guère séparables. L'une était la condition de l'autre. L'autre était seule à même de parachever l'une. »
28 décembre 2008, 09:51   Re : synthèse
Juste après l'intervew il y avait ceci :





Très drôle je trouve.
Très beau texte, qui exprime tellement bien ce que nous ressentons.
28 décembre 2008, 10:34   Re : synthèse
"Être citoyen d'un pays qui meurt, et qui meurt aussi salement, aussi bêtement, aussi bassement, je ne sais pas comment on pourrait ne pas en souffrir."
En effet. Et pourtant je ne cesse de m'étonner de l'indifférence avec laquelle la plupart des "de souche" semble accueillir cette sorte de mort. A moins qu'ils ne procèdent à un refoulement radical de ce constat. L'énorme quantité de tranquillisants consommés en France est peut-être le signe que ce refoulement ne va pas sans douleur.
28 décembre 2008, 10:52   Re : La France d'avant...
Parce-qu'ils sont universalistes et qu'on leur fait croire qu'ils ne le seraient pas plus s'ils n'acceptaient pas ce qui arrive.Peut-être cela rendrait-il compte d'une sorte d'hystérisation de la question, et le bourrage de crâne de la Halde et autres officines. Pourquoi en faire tant sinon.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 11:10   Re : La France d'avant...
Merci pour ce texte magnifique, Cher Renaud Camus. Un très beau cadeau pour cette fin d'année.

Oui chère Cassandre, et paraphrasant Heidegger ("l'oubli de l'oubli de l'Etre") nous pouvons parler de "l'oubli de l'oubli de la France" chez la plupart des "de souche"...
28 décembre 2008, 11:30   Re : La France d'avant...
Inutile de dire, cher Renaud Camus, à quel point ce texte me touche aussi. Je joins mes remerciements à ceux de Pascal Orsoni, tout en soulignant le paradoxe qui consiste à avoir de la gratitude pour un texte aussi crépusculaire et déprimant. C'est toute la magie de la grande littérature.
28 décembre 2008, 11:39   Re : La France d'avant...
C'est toute la magie de la grande littérature qui n'est telle que parce-qu'elle exprime "la vérité".
28 décembre 2008, 15:54   Re : La France d'avant...
(Eh bien, M. Orsoni, les vidéos que vous soumettez ici sont pour le moins éprouvantes ! Oufffffffffffffff... Ne me dites pas que vous l'avez regardée en entier, celle-là...)

Je me sens en parfait accord avec vous, M. Camus, surtout pour ce qui concerne l'esprit de contradiction ou le sentiment de dignité qui nous conduit un beau jour à défendre ce qui dans d'autres circonstances nous eût paru presque indigne d'accaparer toute notre attention, je veux dire le simple fait d'être français au sens cratylien du terme. La nouveauté de la situation provoque chez ce qui n'est plus qu'un corps exsangue certains raidissements contre le sort qui l'accable. Ce sentiment simple d'être français qui encore naguère pouvait n'être accompagné d'aucune vanité, ni de cabotinage, n'est plus de mise : un tel sentiment est criminalisé à longueur de journée dans la presse, à la radio et à la télévision. Il est devenu difficile de savoir où se trouve la barrière entre ce qu'il est licite de penser et ce qui ne saurait plus l'être : cette frontière évolue constamment, et il faut sans cesse se tenir sur ses gardes, savoir à qui l'on parle, etc. Mais la sagesse nous exhorte le plus souvent à tout garder pour soi. Aussi quel étonnement est le mien devant la liberté de ton de la femme interrogée en 1983 sur les raisons véritables de son déménagement ! Qui pourrait, s'il tenait à sa vie publique ou tout simplement à ses amis, tenir aujourd'hui un semblable discours ?

Monsieur, cette "conscience malheureuse" que je vous sais gré d'avoir décrite si admirablement, c'est la mienne aussi. On peut un moment opter pour l'humour et l'ironie, et choisir de contempler de haut et avec amusement les choses comme si elles ne nous atteignaient pas : cela finit immanquablement par s'avérer au-dessus de nos forces. Un sentiment de déréliction finit toujours, comme l'infinie tristesse historique ci-dessus décrite, par reprendre ses droits.
Merci, cher Renaud Camus ! Magistral, as usual...
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 16:36   Re : La France d'avant...
(Eh bien, M. Orsoni, les vidéos que vous soumettez ici sont pour le moins éprouvantes ! Oufffffffffffffff... Ne me dites pas que vous l'avez regardée en entier, celle-là...)

Presque en entier... cher M. Bily. Par contre, c'est avec grand plaisir que j'ai lu votre message en entier.
28 décembre 2008, 17:00   Nostalgie de la nostalgie
Vous êtes très aimable, M. Orsoni.

Mais au fait, quelqu'un ici peut-il m'expliquer la manière de procéder pour soumettre ici des images ou des vidéos ?
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 17:27   Avec ou sans commentaires
Vidéo dite par Orsoni "la France d'avant" : "L'ajout de commentaires a été désactivé pour cette vidéo."

Vidéo dite par Orsoni "la France d'après" : 138 commentaires.
30 décembre 2008, 22:02   Re : à S. Bily
Monsieur,
Pour placer une image sur le forum, il vous faut aller sur un site « hébergeur » d’images. Cliquez sur ce lien :

[imageshack.us]

Suivez le processus indiqué, soit :

1. Dans le tableau de droite, cliquez dans le rectangle gris « parcourir ». Cela vous permet de faire défiler vos propres images que vous avez au préalable enregistrées dans un dossier « Mes images » (éventuellement, en les enregistrant sur un site Internet).
2. Cliquez dans l’image choisie.
3. Cliquez dans le rectangle « host it », cela vous permet de télécharger votre image.
4. Dans le tableau qui se présente alors, choisissez la proposition N° 1 « Thurmbmail for forums (1) ».
Copiez-collez cette adresse dans votre message.
Cliquez sur « aperçu » et, par magie, votre image apparaîtra sur le forum.
O que foi não é nada, e lembrar é não ver.
Passa, ave, passa, e ensina-me a passar !
(Pessoa)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter