Communiqué n° 633 : Sur le projet "Gran Scala"

Le parti de l'In-nocence dénonce avec horreur le projet de divers financiers et promoteurs du jeu et de l'immobilier de divertissement qui, avec la désolante complicité de politiciens élus, se préparent à recouvrir plusieurs milliers d'hectares des solitudes aragonaises avec ce qu'ils annoncent comme "un Las Vegas à l'espagnole", doté de plusieurs dizaines d'hôtels et de casinos, de sa gare, de son réseau d'autoroutes, de tous les services d'une grande ville et de son aéroport.

Le parti de l'In-nocence considère que ce qui est présenté par ces promoteurs et financiers comme étant actuellement un "désert" constitue, en le devenir-banlieue général du monde, une des plus grandes et des plus précieuses richesses de l'Espagne et de l'Europe, à condition qu'il n'y soit pas touché. La construction sur pareil site d'une mégapole du jeu et du divertissement de masse soulignerait une fois de plus, mais dans des proportions sans précédent, les apocalyptiques conséquences écologiques et humaines de la grande déculturation en cours, qui invite et contraint à toujours plus de ruineuses dépenses dans le dessein d'occuper l'ignorance programmée et d'exploiter la bêtise instituée.

Il est vrai que le massacre des paysages d'Aragon, un des rares lieux encore déserts d'Europe, serait un vrai désastre. Il semble cependant que le projet en cause ait quelque peu du plomb dans l'aile.

En cliquant ICI et en descendant jusqu'à Un rêve mégalo pour le futur casino vous aurez un aperçu de ce qu'ils sont capables d'inventer pour faire de l'argent, dans une ville moyenne comme Liège. Le nouveau truc est de s'appuyer sur un ancien bâtiment dont on ne sait plus que faire, parce que devenu trop grand, mal adapté, trop coûteux à entretenir. On appâte la commune par la perspective de création d'emplois, qui devient un chantage à l'emploi. Les commentaires montrent bien la manipulation de l'opinion à l'œuvre, avec l'intervention de "citoyens" pas vraiment innocents ! Vers la fin un certain Oscar remet brutalement les "montres à l'heure". Je pense qu'en effet ces gens doivent être traité sans mettre de gants, avec la même grossièreté que celle dont ils font preuve avec distinction (admirez la vulgarité qui transparaît dans l'utilisation de termes anglais). Depuis peu ce projet semble abandonné.
Bravo pour ce communiqué !

Cela démontre en tout cas que le mauvais goût est une valeur universelle.

Les températures, Monsieur Obi Wan, étant encore fraîches par chez moi, je vais continuer à mettre des gants. Quant à en prendre, évidemment, c'est une autre affaire.

Je vous trouve bien optimistes, tous, quant à l'abandon du projet. Abandonné comme les régularisations de masse au cas par cas ?

Il n'est hélas pas encore abandonné. Je le pense en revanche assez compromis, car il a des adversaires puissants, le Parti Populaire, qui a une réelle force en Aragon, et le grand journal "El Periodico", très lu en Catalogne et en Aragon.

El Periodico plante régulièrement des banderilles dans le dos de "Gran Scala", la plus récente étant les liens de ses promoteurs avec des affairistes corrompus :

JOSÉ LUIS TRASOBARES
ZARAGOZA
El pasado de dos de los más destacados dirigentes de International Leisure Development (ILD), el consorcio de empresas que promueve el monumental proyecto Gran Scala en el desierto de los Monegros, ha arrojado una sombra sobre el apoyo del Gobierno de Aragón a la creación del macroparque de ocio y juego. Paul Stephan Allegrini y Christian Colus, dos personajes claves del pool ILD, participaron entre el 2003 y el 2005 en un complicado montaje destinado a poner en marcha desde Barcelona un fabuloso casino virtual a través de internet. El proyecto acabó en ruina antes de funcionar y sus responsables desaparecieron dejando tras de sí un rosario de acreedores burlados y deudas sin pagar.

Las revelaciones sobre el turbio pasado de Allegrini y Colus han causado una notable incomodidad en el Gobierno aragonés, que ayer optó por echar balones fuera. El portavoz socialista Jesús Miguel Franco aseguró que el Ejecutivo autónomo "no ha arriesgado nada" por el momento. Tanto el PP como IU y la Chunta Aragonesista exigieron la comparecencia del presidente de la comunidad, Marcelino Iglesias, para que aclare si estas circunstancias se conocían con anterioridad. En caso afirmativo, el partido regionalista anunció que pedirá que se "depuren responsabilidades" en el Gobierno.

OBJETIVO AMBICIOSO

El fallido invento del casino virtual tuvo su epicentro en la empresa Goldenpot Management Services SL, constituida en la capital catalana en noviembre del 2003. El propósito era ambicioso: se trataba de organizar y explotar una red de juego en internet que extendiera sus actividades por el mundo mediante delegaciones en países (Serbia, Senegal, República Dominicana o Bolivia) en los que el control de los estados era poco estricto. En otoño del 2004, Allegrini fue nombrado secretario general de la sociedad y se constituyó un nuevo consejo en el que aparece BM Parts, la misma empresa con la que el citado Allegrini ha logrado ahora convertirse en el principal accionista de la promotora de Gran Scala.

Las grandes promesas pronto se convirtieron en un gran fiasco. Las lujosas instalaciones en la planta cuarta del World Trade Center barcelonés fueron embargadas ya en el verano del 2005. El local era alquilado y los acreedores obtuvieron poco más que algún mueble y el material de oficina. Goldenpot era insolvente. Según la última información registral sobre la compañía, la Agencia Tributaria, la Seguridad Social y los juzgados de lo social le reclaman importantes cantidades. En Bolivia, donde la empresa sí llegó a operar, abundan las quejas de jugadores que creyeron haber ganado un sustancioso premio y nunca supieron dónde y cómo cobrarlo.