Très anciens et très modernes, c'est kif kif bourricot !

Relevé dans l'"Histoire de France" de Jules Michelet :

« Les Galls, au contraire, s’associaient volontiers en grandes hordes, campant en grands villages dans de grandes plaines tout ouvertes, se liant volontiers avec les étrangers, familiers avec les inconnus, parleurs, rieurs, orateurs ; se mêlant avec tous et tout, dissolus par légèreté, se roulant à l’aveugle, au hasard dans des plaisirs infâmes (la brutalité de l’ivrognerie appartient plutôt aux Germains) ; toutes les qualités, tous les vices d’une sympathie rapide. Il ne fallait pas trop se fier à ces joyeux compagnons. Ils ont aimé de bonne heure à gaber, comme on disait au moyen âge. La parole n’avait pour eux rien de sérieux. Ils promettaient, puis riaient, et tout était dit. »

N.B. On ne manquera pas de noter que nos barbares à nous sont encore plus forts, voire 'plus mieux' (parc'que l'progrès, c'est quand c'est mieux), que ceux du temps jadis : ils cumulent les qualités celtiques et germaines (le dialogue des cultures peut-être ?).

PS : je ne sais pas si j'aurais dû écrire "très anciens et très modernes" avec des majuscules à anciens et modernes. Dans le doute et compte tenu de leur majesté...

"ils cumulent les qualités celtiques et germaines"


Non, là vous faites erreur ! Nos barbares à nous ne boivent pas (ou seulement en cachette), ça leur est interdit (comme de manger du cochon).

Sous nos toits vivent plusieurs sortes de barbares :

Comment cela : sous nos toits ? Je vous demande bien pardon, mais on ne trouve pas ce genre d'articles chez moi !

Ce fil est consternant : je me demande si certains ne confondent pas le forum de l'In-nocence et celui de François Desouche.

Je ne parlais que de manières d'être et du temps, de rien d'autre. A ce sujet l'extrait du livre de Jules Michelet est intéressant, selon moi. Les liens qu'on a pu faire entre les barbares et le cochon ne sont pas de de moi. Mon père s'appelant Mohamed, je ne puis y adhérer.

"Ce fil est consternant : je me demande si certains ne confondent pas le forum de l'In-nocence et celui de François Desouche."

Oui, c'est bien vrai, c'est consternant... pas un message qui se puisse lier aux nécessités les plus profondes, plus rien qui ait un sens, le monde est un tas de décombres...




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Je sais bien que ce forum n'est pas un forum sur le Forum de l'In-nocence, mais j'aimerais poser une simple question : il a été souvent dit ici que le forum fonctionnerait désormais comme une revue et que les contributions n'entrant pas dans la "ligne éditoriale" seraient tout simplement rejetées ; faut-il donc en déduire que le message présentant Nicolas Sarkozy et Angela Merkel comme des "barbares" entre tout naturellement dans la nouvelle "ligne éditoriale" ? Le fait est qu'il ne semble avoir dérangé personne et que j'ai sans doute tort de m'en étonner.

"La parole n’avait pour eux rien de sérieux. Ils promettaient, puis riaient, et tout était dit. »

Ils ne sont bien évidemment pas des barbares au sens littéral.

Oui, cela me dérange évidement, cher Alexis. Mais si je devais réagir à chaque intervention qui me consterne, j'y passerai ma journée... Qu'il soit donc précisé ici que mes silences ne valent pas adhésion à cette ligne éditoriale dont on se fatiguerait à chercher le fil conducteur et la cohérence.

Ne nous dissimulons pas que face à l'adversité la mise en scène (tragi-comique) de certains forumeurs ne laissera pas d'animer continûment ce forum de façon créatrice : nous sommes ici en travail constant.

Bien cher IPHARK,

Autant la première image évoque la barbarie, autant la seconde (qui n'est certes pas très belle) me paraît représenter une réalité ancienne (regrettable, certes, mais cratylienne).

En effet, les beuveries de jeunes hommes de milieu populaire sont traditionnelles (étant aspirant puis sous-lieutenant dans les années 1975, je puis vous confirmer que l'adjudant Kronenbourg n'était pas un mythe, et que le spectacle du Foyer du Soldat était affligeant les soirs de week end où les appelés devaient rester à la caserne).

"Oui, cela me dérange évidement, cher Alexis. Mais si je devais réagir à chaque intervention qui me consterne, j'y passerai ma journée... Qu'il soit donc précisé ici que mes silences ne valent pas adhésion à cette ligne éditoriale dont on se fatiguerait à chercher le fil conducteur et la cohérence.

Nous risquons de devoir être silencieux souvent, cher Corto (si j’avais le temps en ce moment de venir faire silence sur ce forum, je le ferais volontiers avec vous) car - j’ai constaté que vous aussi vous l’aviez remarqué - le ...très corse Docteur W. est de retour parmi nous.

Aline, sans vouloir vous offenser, vous n'êtes pas en train de nous faire une petite fixette, là ?

Cher jmarc,

je vous avais concocté une réponse bourrée d'humour où je contais mille aventures merveilleuses, mais mon bel engin est tombé en panne. Le sablier s'est fixé... J'essuyai un echec et les crystaux liquides qui formaient mon texte. La vie est dure.

Oui, sans doute avez-vous raison. Mais ce n'est pas tant la beuverie qui me choque (je serais d'ailleurs mal placé pour cela) que les saoulards. A bien y réfléchir, les ivrognes auxquels je pense n'ont nul besoin d'alcool pour être pitoyables. Tout de même, saoul (soûl ? soul ? Quelle est la plus belle forme ?) on se "décivilise", c'est forcé ! En outre, je ne crois pas que l'ancienneté d'une pratique la rende moins barbare. Enfin, il est clair que l'amour de la bière n'est en rien comparable à la haine féroce figée sur la première photo.
Ah, les pochtrons magnifiques... Cela me fait penser à un passage "Du vin et du haschish". Rien que d'y penser je cours m'en jeter un ptit, tiens !

Admettons cher Boris. A propos, "puisque je vous tiens", je suis sincèrement heureuse que vous, vous soyez revenu en bonne santé.
(Je vais retourner écouter le chant des oiseaux au jardin...)

Je n'étais pas certain. chère Aline, mais je fais confiance à votre perspicacité jamais en défaut.Mais si Boris a fini de ramasser l'herbe, je vais aussi aller écouter le chant des oiseaux dans le jardin. Y a même un petit moineau....

Puisque nous en sommes aux jardins à présent baignés d'ombre, aux oiseaux, aux roulades, voici un texte qui, peut-être fera plaisir à plus d'un:

Le tombeau de la Malibran à Laeken

Qu’il puisse exister des tombeaux aimables, c’est-à-dire dignes d’être aimés ? Mais oui, tant par leur inactualité que par le souvenir momifié qu’ils enclosent. Il est des cendres qui refroidissent mal. Les tombeaux, ces urnes d’horreur, peuvent faire sourire […] ; peuvent faire rêver (ainsi devant la chapelle de Maria-Felicia)… Guillaume Geefs a représenté la Diva comme la dressa le Destin - sorte d’ange-femme – et un quatrain de Lamartine rappelle ce qui fut alors une catastrophe sentimentale. Une jeune et belle morte. Le rossignol qui habitait sa gorge (style du temps) a regagné les cieux. Cependant cette voix éteinte aura hanté tout le siècle ; des artistes et des admirateurs obtinrent d’être inhumés à l’ombre de sa chapelle ; et j’ai connu dans mon enfance des vieillards qui ne se consolaient pas d’être nés trop tard, manquant de la sorte le suprême bonheur d’entendre la divine vocalisatrice. Ils disaient, pour le tenir de leurs aînés, que ce timbre vous jetait dans une extase amoureuse, suivie d’une farouche mélancolie ; puis qu’on se mourait de ne plus l’entendre. Le secret de cette immortalité touchante, ou plutôt de l’art magicien de Maria-Felicia, je le surpris un jour, comme des lilas au fond d’un brouillard aromatisaient la nécropole. J’interrogeais le creux de cette tombe quand un rossignol précisément, un des rares rossignols qui se perpétuent dans les arbres du Roi, se posa sur la chapelle, et commença, intentionnellement eût-on dit, son récital d’un matin qui allait être beau. – « Diva, murmurai-je, serait-ce qu’à son instar, vous auriez chanté par amour du chant ?... » La gorge palpitante du philomèle comme en de délicieuses transes, égrenait ses variations euphoriques ; et les vieux lierres et les mièvres rosiers de tout l’environ s’en trouvaient parsemés d’éclats diamantins, de perles de rosée. L’oisel avait disparu mais chantait quelque part, peut-être dans la tombe. J’avais cent ans de moins, une autre âme… Et je compris ces amour posthumes, ces vieillards épris d’un médaillon contiennent, d’une jeune femme, ce qui ne meurt – les cheveux, la buée tiède d’un sein, les syllabes d’un prénom…
« Mes statues », Michel De Ghelderode

Merci de votre sollicitude, Aline. Et pour les statues, bien que le vocable de "vocalisatrice" me laisse un peu perplexe.

(Je tombe sur ce texte alors que je viens de rêver (par quatre fois consécutives) de sa très merveilleuse admiratrice et digne héritière, Cecilia Bartoli.)