C'est curieux comme l'Affaire Renaud Camus paraît lointaine.

Dix ans, et c'est un autre monde, un autre siècle.

Non que la même affaire ne puisse se renouveler, avec la même ou d'autres victimes.

Mais c'est l'antisémitisme comme objet de scandale qui ne paraît plus du tout d'actualité :
une affaire du XXème siècle, c'est-à-dire du XIXème siècle, tout entière liée à une autre
société, à des penseurs comme Maurras, Drumont, Bloy (?), qui ne sont plus très agissants,
force est de le constater.

Est-ce que cela aurait encore du "sens" aujourd'hui de s'examiner, comme le fait Renaud
Camus dans certaines pages de son Journal, peut-être aussi dans l'inédit L'Ombre gagne,
afin de déterminer s'il est ou non antisémite, pour répondre finalement par la négative ?

A part quelques férus de théologie (j'y pense en ce Vendredi saint), qui peut bien être antisémite ?

Quand les seuls (ou presque les seuls) publicistes qui osent braver le politiquement correct se
nomment Zemmour et Finkielkraut, les seuls aussi à s'arc-bouter sur une conception solide
de l'identité nationale, comment ne pas voir que l'antisémitisme est périmé ? Que les forces
innombrables qui menacent notre peuple viennent d'ailleurs ?