Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 658 : Sur la disparition du rapport "Immigration et Présence étrangère en France 2006"

Le parti de l'In-nocence constate la disparition de fait du rapport naguère publié par La Documentation française sous le titre "Immigration et Présence étrangère en France 2006" — ce même rapport au sujet duquel on pouvait lire dans la presse, au moment de sa brève publication : « Le journaliste avisé devrait consulter l'édition (…) de ce précieux rapport avant qu’elle ne soit retirée comme politiquement incorrecte ». Ce rapport est désormais introuvable en effet sur le site de La Documentation Française, et il est déclaré indisponible si l'on essaie de se le procurer en ligne, comme d'ailleurs dans les librairies.

Le parti de l'In-nocence voit dans cet épisode un nouvel exemple de l'implacable forme de censure qui sévit dans notre pays à l'égard de tout ce qui contredit tant soit peu, à propos de l'immigration en particulier et de l'antiracisme dogmatique en général, la ligne conjointement défendue par le pouvoir médiatique, le pouvoir patronal et le pouvoir officiel, avec la complicité idéologique d'une grande partie du corps enseignant et des associations subventionnées. Cette censure de fait est un des éléments fondamentaux de l'aveuglement désastreux que témoigne notre pays dans son avancée vers le triste destin que lui promet la réalité observable, elle, à l'oeil nu.
Source : [hebdo.nouvelobs.com]

Régulariser les sans-papiers qui travaillent ?
Les travailleurs étrangers, c'est bon pour le PIB
L'économiste Michel Godet préconise de trier les travailleurs d'après une sorte d'indice de productivité par pays. Une enquête britannique démontre l'inanité de cette approche



Dans une tribune titrée «Immigration choisie ou cachée» publiée dans «le JDD» du 20 avril, l'économiste Michel Godet s'écrie : «Dommage que tous les Français ne soient pas d'origine portugaise !» Car, affirme-t-il, «les Portugais représentent 24% de la population active étrangère mais seulement 7% des chômeurs étrangers, et ils ont un taux de chômage presque deux fois plus faible que les Français». Il a récidivé dans «la Tribune» du 9 mai (où il a ramené la proportion de Portugais à 20%). Les leçons qu'en tire le médiatique Godet (il est notamment intervenant sur RTL) sont redoutables : il préconise d'analyser le rendement au travail en fonction des nationalités, et de choisir l'immigration sur cette base. Les Portugais d'abord, puis les Latino-Américains, puis les Asiatiques... Il n'est pas sûr que le Front national en demande autant. En tout cas, sa tribune a eu aussitôt les honneurs d'un site du mouvement de Bruno Mégret. On est surpris de voir ce spécialiste en prospective, qui conseille le Premier ministre (il est membre du Conseil d'Analyse économique) et qui a été précurseur sur de nombreux dossiers (comme celui de la dévalorisation des diplômes), se montrer aussi passionnel dans son approche de la question des immigrés et des étrangers. Il tempête contre le fait que les étrangers soient chez nous, selon lui, moins actifs que chez nos voisins : «En Espagne, le taux d'emploi des étrangers est supérieur de 7 points à celui des nationaux, alors qu'en France il est inférieur de 20 points. Sur cinq étrangers présents chez nous, seuls deux ont un emploi.»
Les seules explications qu'il avance sont l'apartheid urbain qui, en France, nuirait aux résultats scolaires des jeunes d'origine immigrée, et le niveau d études des entrants, moins élevé, par exemple, que chez les Britanniques. C'est sûrement vrai. Mais quand même bien court : à aucun moment l'économiste ne se demande si nous faisons ce qu'il faut pour encourager le travail des étrangers, dont beaucoup sont en quête de postes peu qualifiés que refusent les Français aux tarifs proposés. Les innombrables preuves de discrimination à l'embauche, relevées par la Halde, à l'égard d'étrangers (comme, du reste, de Français appartenant à des «minorités visibles»), attestent le contraire. Les récentes grèves de travailleurs sans papiers le montrent également : à l'inverse des Espagnols ou des Anglo-Saxons, nous décourageons les plus motivés des immigrés, ce qui n'empêche pas (quand ils sont déclarés !) de leur faire payer impôts et charges sociales, à défaut de leur procurer un permis de travail.
Au final, Godet conseille, si l'on institue des quotas d'immigration choisie, qu'on le fasse en fonction d'une sorte d'indice de productivité au travail par origine : «Voici une idée pour l'immigration choisie : il n'y a plus de Portugais, aujourd'hui, mais tous les Brésiliens que l'on veut. Accueillons donc les Latino-Américains à bras ouverts comme le fait l'Espagne !» Avec, au passage, ce clin d'oeil, significatif : «Il n'y aura même pas d'églises à construire puisque les nôtres sont à moitié vides.»

Puis il crie au complot : «Le sujet est d'autant plus tabou que 40% des naissances en Ile-de-France sont d'origine immigrée», lance-t-il, à partir de montages statistiques, avant de dénoncer le fait que l'édition 2006 du rapport annuel de la Direction des Populations et des Migrations intitulé «Immigration et présence étrangère en France» ne soit pas diffusée par «la Documentation française» : «Elle a été mise au pilon par peur de savoir, et parce qu'elle contient des statistiques ethniques, prohibées en France.» En réalité, tous les journalistes ont ce rapport, qui ne contient pas de statistiques ethno-raciales (Blancs, Noirs...) mais des chiffres par pays d'origine, ce qui est tout à fait légal. S'il n'est pas diffusé, c'est qu'il fait doublon avec un rapport diffusé en novembre 2007 sur «Les orientations de la politique d'immigration». Le doublon provenant de la fusion, un peu laborieuse, entre un service du ministère de l'Emploi, ancien réalisateur de l'étude, et ceux du ministère de l'Immigration, désormais producteur de l'enquête.

L'apport des immigrants
Mais puisque Michel Godet place le débat sur ce terrain, signalons que l'on peut démontrer, en s'appuyant sur une enquête réalisée par les Britanniques, «Britain's Immigrants. An Economic Profile», que l'inégalité qu'il prétend décrire entre les communautés immigrées d'origines nationales différentes n'est nullement une fatalité. Ce document de cinquante pages, publié par un think tank britannique, l'Institute for Public Policy Research, démontre le spectaculaire apport des étrangers à la richesse britannique, et cela quelles que soient les «ethnies» considérées (1). Ce rapport analyse les répercussions économiques de la montée du travail étranger en Grande-Bretagne. Il prend comme base les pays de naissance des étrangers. Ceux-ci représentaient 9,7% de la population britannique au moment où les chiffres ont été collectés, en 2005 (contre 12,9% aux Etats-Unis, 19,1% au Canada, et d'après Godet 8% en France). L'étude ne prend donc pas en compte l'impact des citoyens nés en Grande-Bretagne de parents immigrés. Elle analyse la situation des personnes venues d'une trentaine de pays, avec pour la plupart une parité hommes-femmes.
Le rapport débouche sur quelques leçons éclairantes. Tout d'abord, la preuve est faite de la forte contribution économique de ces immigrants. «Sur beaucoup de critères, ils font économiquement mieux que les Britanniques», commentent les auteurs. Les 318 000 Polonais, les 100 000 Philippins, les 97 000 Ghanéens, les 60 000 Ougandais ne chôment pas plus que les Britanniques. Et outre-Manche, ce sont... les Portugais qui ont un fort taux de chômage (8%), à égalité avec les Ghanéens (pourtant moitié plus nombreux) et les Bangladais (trois fois plus nombreux que les Portugais) : une sérieuse entorse à la démonstration de Godet. On constate ensuite que ces étrangers prennent peu le travail des autochtones et qu'ils sont très entreprenants, en particulier quand ils sont peu formés. Alors que 13% des Britanniques travaillent à leur compte (self employed ), ce taux monte à 21% pour les Bengladais (qui sont 208 000), 31% pour les Iraniens, 33% pour les Pakistanais et 35% pour les 70 000 Turcs. D'après l'étude, ce taux d'entrepreneuriat est dû plus à des facteurs structurels (souplesse de la réglementation, facilité de se mettre à son compte) qu'à des données culturelles intrinsèques. La proportion des faibles revenus réclamant l'aide sociale, notamment à cause d'un fort taux d'inactivité, est peu élevée : hormis pour les Somaliens (39%) et les Turcs (21%), la proportion tombe au-dessous de 10% pour 22 pays sur 26, et 14 pays sont moins demandeurs que les Britanniques. Pour les arrêts maladie, les natifs de tous les pays étrangers sauf six sont moins demandeurs que les Britanniques ou à égalité. Côté logement, on constate qu'à l'exception de sept pays d'origine les deux tiers de ces immigrants parviennent à se rendre propriétaires d'un logement, qu'ils paient pour la plupart à crédit. Il faut dire que le taux global d'accès à la propriété est de 75% au Royaume-Uni contre 56% en France et qu'il en résulte un rapport à l'habitat différent.

De meilleurs résultats scolaires
Ne tient pas non plus la thèse, véhiculée par Godet comme par beaucoup d'autres en France, selon laquelle les jeunes étrangers sont condamnés à chômer parce qu'ils ne réussissent pas assez à l'école. L'étude montre que des jeunes immigrés issus de huit pays ont de meilleurs résultats scolaires que les «Blancs britanniques» (comme disent les statistiques ethniques outre-Manche). Parmi ces bons élèves venus d'ailleurs, on compte les Sri Lankais, les Indiens, les Philippins et les Nigérians, aux côtés des Français, des Irlandais ou des Iraniens. Et si l'on prend les élèves appartenant à des familles pauvres (comptés par le fait qu'ils ont droit à des bons de cantine gratuits), ils ont tous, à l'exception de trois pays, de meilleures notes que les «Blancs britanniques» de même condition.
Cette étude n'épuise pas le débat. On peut la discuter. Mais elle prouve qu'il n'est pas correct de faire de grands moulinets à partir d'un seul document. Elle incline à penser que les résultats britanniques proviennent d'une politique active de valorisation des talents immigrés, qui relève d'une mentalité ouverte par rapport à l'étranger. En France, nous campons sur une posture inverse, l'étranger étant vu comme celui qui va nous voler notre pain, surtout s'il vient d'Afrique. En Grande-Bretagne, les natifs du Ghana, d'Ouganda, du Kenya ou du Nigeria ne chôment pas plus que les Britanniques, et moins que... les Portugais. Le fait que les Latino-Américains réussissent en Espagne signifie-t-il qu'il en serait de même en France ? Cette enquête mène à penser que si on savait aider les immigrants à réussir, plutôt que s'ingénier à tenter de les barrer partout, le solde net de richesse apportée à notre pays, pour ne parler que de l'aspect économique, serait très positif : le fameux point de PIB que cherche Sarkozy est peut-être là ! Ce serait plus rentable, en tout cas, que le coût des désordres causés par les trafics et répressions de toutes sortes. Sans parler de l'aspect éthique qui est un plus large débat.

(1)Rapport téléchargeable sur www.ippr.org/ Publications and reports.




Patrick Fauconnier
Le Nouvel Observateur
"En France, nous campons sur une posture inverse, l'étranger étant vu comme celui qui va nous voler notre pain, surtout s'il vient d'Afrique. "

Mais quelle faribole ! Cette tarte à la crème de bobos ne connaissant rien au populo ni à la cohabitation avec les immigrés et qui croit avoir trouvé la clé du problème, alors qu'il ne fait qu'exprimer ses propres préjugés, a décidément la vie dure. Non, en France l'étranger n'est pas perçu comme celui qui va nous voler notre pain, mais comme celui qui par telle jeunesse interposée transforme notre quotidien en enfer. Il n'est pas perçu par principe comme un bloc hostile. Les Français font parfaitement la différence entre ceux qui ne posent aucun problème et les autres. Contrairement à la vulgate méprisante qui a cours contre lui, le petit peuple de France, hormis exceptions inévitables, était si peu raciste qu'il était prêt à partager sa misère avec les étrangers pour peu que ceux-ci se montrent simplement, banalement, respectueux du pays d'accueil. Il ne leur demandait rien d'autre. C'est bien ce que montre le livre, par ailleurs scandaleux de parti pris, de Michel Wievorka paru en 94 : "la France raciste". Son seul mérite est de donner pour une fois la parole à ce petit peuple "roumi" des banlieues de l'islam. Il apparaît alors, à l'évidence, que ce que celui-ci, admirable d'une lucidité que l'auteur en bon disciple du "politiquement correct" refuse de lui reconnaître, reproche à une certaine immigration, c'est essentiellement son manque de respect pour le pays d'accueil ainsi que son agressivité qui rend la vie des "de souche" modestes impossible. Il suffit de l'écouter vraiment, ce petit peuple, et non de se reposer sur les clichés bobos le concernant pour en avoir la conviction. Les Italiens et les Portugais, entre autres, ont eu un sacré bol que le MRAP, la LDH et SOS-racisme n'aient pas existé de leur temps car ils seraient aujourd'hui dans le même marasme haineux que les enfants d' immigrés originaires d'Afrique . Ce sont ces associations soutenues par les médias qui ont tout fait pour que la situation s'envenime.
Et puis cessons de comparer ce qui n'est pas comparable : l'Angleterre a le quart d'immigrés musulmans de ce que nous avons, et ils ne viennent pas des mêmes pays donc n'ont pas exactement les mêmes comportements culturels.
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