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1960, rions un peu ...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 08:13   1960, rions un peu ...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
12 juin 2008, 08:44   Re : 1960, rions un peu ...
Après ça on critiquera le féminisme !
Et bien, il ne reste plus qu'à remplacer "catholique" par "musulman", et on peut réimprimer cet ouvrage tel quel.

Cela dit, et plaisanterie douteuse à part, on trouve ce genre de préceptes dans nombre d'ouvrages et de "guides pratiques" de l'époque, et pas seulement sous l'estampille "catholique". Je suis tombé plus d'une fois, au hasard des bouquinistes, sur ces ouvrages mi-hilarants mi-effrayants, et en possède même un, à titre de documentation sur un certain esprit de l'époque, rédigé par Gisèle d'Assailly, journaliste au Figaro et aux Nouvelles littéraires, croix de guerre, présidente des éditions Julliard au début des années soixante...
12 juin 2008, 09:55   Re : 1960, rions un peu ...
Le plus navrant, c'est d'être obligé de rappeler tous ces petits détails.
Le "Manuel de civilité à l'usage des petites filles" était bien plus avancé. Mais qui lit Pierre Louys aujourd'hui ?
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 10:13   Re : 1960, rions un peu ...
"Cela vous permettra de tenir sa tasse de thé du matin à sa disposition lorsqu'il se réveillera."

Pour moi du café, SVP.
"lorsqu'il atteint l'orgasme, un petit gémissement de votre part l'encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer toute forme de plaisir que vous ayez pu avoir.

Il est probable que votre mari s'endormira alors rapidement ; ajustez vos vêtements, rafraîchissez-vous et appliquez votre crème de nuit et vos produits de soin pour les cheveux"


Caustique, très caustique. Ces conseils n'ont du être rédigés que par une femme car ils font montre d'une vision plus qu'affligeante des hommes.

Par contre les femmes que j'ai fréquenté dans ma jeunesse cad ma mère et mes 5 tantes par exemple dominaient toutes leurs maris qui n'avaient pas d'autre choix, les pauvres, que d'obéir et cette liste de conseils les aurait bien fait rire...
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 10:25   Re : 1960, rions un peu ...
"SI VOTRE MARI SUGGÈRE DES PRATIQUES MOINS COURANTES
Montrez-vous obéissante et résignée"

Un manuel d'éducation catholique invite donc les jeunes filles à accepter la fellation et la sodomie ? Voilà qui est étonnant.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 11:16   Re : 1960, rions un peu ...
Un manuel d'éducation catholique invite donc les jeunes filles à accepter la fellation et la sodomie ? Voilà qui est étonnant.

Oui, cela semble trop beau pour être vrai.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 11:42   Re : 1960, rions un peu ...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 11:44   BIEN QUE L'HYGIÈNE FÉMININE
Un tel monde a donc existé ? Quelle nostalgie, tout à coup, m'envahit…
12 juin 2008, 12:35   Re : 1960, rions un peu ...
Bandes de machos !
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 12:39   Machos
Ostinato, vous êtes injuste avec les honorables. Il n'y a que moi, il me semble, qui regrette ce monde-là.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 12:41   Re : Il n'est bon bec que de Québec
Bandes de machos !

Bon, alors, si on peut même plus rire un peu...
Je n'ai pas connu ce monde-là mais il n'y a avait pas que du faux dans cette "soumission" oh combien roublarde de la femme à son demeuré de mari.

Est-ce que l'expression "que du faux" est licite?
12 juin 2008, 12:52   Re : Machos
Ce n'est pas l'impression que j'en ai. Je n'entends pas les in-nocents pousser le hurlement d'indignation que devraient susciter ces aimables conseils. Plaisanterie mise à part, la soumission était bien de mise, et la liberté des femmes fortement entravée. Il est très amer je pense de naître pour s'apercevoir que l'avenir est avant tout un destin à assumer pour les unes, alors qu'il est un champ de possibles pour les uns...
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 12:59   Chiens de ma chienne
Mais vous savez bien que les In-nocents ne hurlent pas, Chère Ostinato. Ils font seulement "hum", et c'est déjà un fracas énorme.
Citation
alors qu'il est un champ de possibles pour les uns.

Là vous exagérez, chère Ostinato, car vous savez bien que les contraintes de toutes sortes que les hommes, depuis que le monde est monde, ont subi ne furent pas toujours très ragoutantes; service militaire, guerres meurtriéres, travaux pénibles, etc...
12 juin 2008, 13:29   Re : 1960, rions un peu ...
Certes, mais je ne pense pas que cela fût appréhendé comme un destin, malgré la dureté de la vie qui se proposait à certaines époques et les limites bien réelles des "possibles". Je dirais que les limitations pour les femmes avaient un caractère ontologique marquée par l'infériorité qui colorait tout autrement les limitations objectives existantes.
Ce qui est en cause, plus profondément, c'est la répartition des tâches. Et si l'on y va par là…
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 13:42   Re : 1960, rions un peu ...
Je suis persuadé que le destin bourgeois de femme entretenue, libérée des contraintes du salariat, qu'évoque cet extrait ne déplairait pas à nombre de femmes de ménage, d'ouvrières à la chaîne ou de caissières de supermarché.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 13:45   Re : 1960, rions un peu ...
Nous avions le paradis d'Allah et nous ne le savions pas !

Je me demande ce que peut bien en penser Cassandre ? Hum, hum ...
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 13:54   Re : 1960, rions un peu ...
Rions-en : il me souvient d'avoir vu ce document dans un sujet de bac...
Si quelqu'un de bien intentionné sans doute (une dame ?) a cru nécessaire de rédiger ces conseils, de les faire imprimer, de les diffuser - en bref d'en faire un discours -, c'est sans doute que la réalité (du moins ce qu'elle en savait) était autre, que les femmes, à qui ce discours est destiné, n'étaient pas ces fées du foyer qu'elles auraient dû être, que les moeurs échappaient à la morale, que les épouses regimbaient, qu'elles refusaient de se prêter à ces mascarades, en bref que l'idéal de la femme au foyer, docile, soumise, fidèle, était en train de s'évanouir : c'est exactement ce qui s'est passé dans la réalité vraie au Québec. Dans un film québécois nostalgique (sorti il y a trois ou quatre ans : de Denys Arcand, les Invasions barbares ?), un personnage date de 1965 la fin historique du Québec catholique ancienne manière, du Québec qui est resté pendant deux siècles environ, de 1763, date du traité de Paris, à 1965, une terre "catholique" (d'ailleurs, on peut se demander en quoi ces exigences de soumission de l'épouse sont catholiques) : 5 ans après la publication de ce bréviaire de morale conjugale. On peut légitimement en inférer, au vu du résultat historique, que tout cela était en train de s'effondrer et que les injonctions réitérées en 1960 n'ont pas pu empêcher cet effondrement.
"Les in-nocents ne hurlent pas (...). Ils font seulement "hum", et c'est déjà un fracas énorme."
Magnifique, cher Boris! Ca, c'est de l'understatement! (Obi wan, un accessit).
Citation
la répartition des tâches
Oui, Boris, la passion irrépressible de l'égalité...
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 14:23   Re : 1960, rions un peu ...
BIEN QUE L'HYGIÈNE FÉMININE
Soit d'une grande importance, votre mari fatigué ne saurait faire la queue devant la salle de bain, comme il aurait à la faire pour prendre son train.

Curieuse vision de la sexualité masculine quand même...
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 14:25   La queue devant la salle de bain
Mais où voyez-vous une "vision de la sexualité masculine", Cher Obi ?
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 14:31   Re : 1960, rions un peu ...
Cela suggère que Monsieur est plus en forme le matin qu'en rentrant le soir cher Boris.
12 juin 2008, 14:36   Re : 1960, rions un peu ...
Moi, je suis d'une famille corse où les femmes ont toujours fait la loi.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 14:46   Re : 1960, rions un peu ...
Mais oui, bien sûr, Cassandre, on connaît bien ça. Mais la discussion est sans fin, si l'on prend les choses par ce bout-là, non ? En quel domaine se juge l'autorité, où se manifeste le pouvoir, à quelle heure, dans quelle pièce de la maison, en présence de qui ?

Ne serait-il pas plus fécond et plus intéressant de penser qu'a toujours existé une répartition des tâches des pouvoirs et des fonctions dans la famille qui est structurée et ordonnée par la discrimination sexuelle naturelle ? En quoi serait-ce une ignominie ? Ce sentiment d'avoir ou non le pouvoir n'est-il pas né, n'a-t-il pas été exacerbé, autrement dit, à partir du jour où la séparation des genres a été rendue problématique, par les avancées médicales et par l'avidité sans fin de l'hyper-démocratie ? Cette haine des frontières, des séparations, des rôles, qui nous prend aujourd'hui, partout et toujours, n'est-ce pas la même graine qui est plantée entre l'homme et la femme, depuis quelques décennies ?
Citation
Moi, je suis d'une famille corse où les femmes ont toujours fait la loi.


J'aime la rusticité cinglante de cette affirmation...
Je propose un jeu: reprenez ce texte et inversez-en tous les conseils, toutes les suggestions de son auteur et conjuguez votre texte ainsi inversé à la première personne du singulier, comme si vous étiez cette femme délibérément arsouille, bruyante, soupe-au-lait, méprisante, désagréable envers l'époux de l'instant ou il franchit le seuil du logis à celui où il en sort; et vous verrez surgir le portrait de votre tante ou de votre voisine qui vit seule et qui, aujourd'hui âgée de soixante ans, fait tapisserie dans les thés dansants, chasse sur internet des bonhommes ventripotents, tristes et las qui la plaquent au bout de trois semaines pour une petite de Madagascar ou des Antilles, et qui récemment s'est mise à la colle avec un Marocain qui la convainc d'investir l'argent de sa retraite dans une cambuse à Rabat ou à Essaouira et qui, avant de céder définitivement à ses injonctions - les dernières que, dans ce qui lui reste de vie, lui adressera un homme - a dû s'apprendre a encaisser ses ramponeaux en même temps que quelques versets salutaires du Coran.
12 juin 2008, 15:11   Re : 1960, rions un peu ...
Moi qui suis issu d'une famille ardennaise, c'est-à-dire très opposée, géographiquement, à la Corse, je peux vous assurer qu'il en allait (et en va toujours, pour les survivants) de même.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 15:13   Re : La femme libérée, quarante ans après
Attendez, attendez, Cher Francis, le soleil est revenu aujourd'hui enfin, et vous voudriez nous replonger dans les ténèbres ???
12 juin 2008, 15:16   Re : 1960, rions un peu ...
Cher Boris, je suis d'accord avec vous. Ce que je disais des femmes de ma famille relevait de la simple constatation. D'ailleurs, même si elles avaient le pouvoir, elles faisaient en sorte qu'il restât occulte et que la séparation des tâches soient apparemment respectée afin que les mâles sauvent la face.
La libèration des moeurs a pour contre-partie d'obliger les femmes, même celles qui rêveraient encore de n'être que des femmes fidèles au foyer (j'en connais ), à être capables de s'assumer comme des hommes, car elles savent qu'elles courent, aujourd'hui, le risque élevé d'être, un jour ou l'autre, larguées par leur compagnon ou mari.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 15:24   La Plante compagne
Nous en sommes tous là. Largués par nous-mêmes, pour commencer, par la Technique, par l'absence qui s'absente un peu plus chaque jour. Ça donne envie de planter des arbres et d'avoir un potager. Mais même cette occupation-là a du plomb dans l'aile, puisque la terre fait défaut.

Quand vous écrivez "apparemment respectée", en parlant de la répartition des tâches, cela me semble inexact. Elle n'était pas apparente, elle avait une réalité, justement, et cette réalité avait une base naturelle, j'insiste. Elle n'était pas encore une question politique.
Un homme était plus fort qu'une femme, par exemple, et tout simplement. Donc il s'occupait des choses qui réclamaient de la force physique…
Boris, vous me connaissez tout de même un peu: l'unanimité, pour moi, est la définition même de la ténèbre. Je souhaite de tout coeur qu'il en soit de même pour vous.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 15:25   Re : 1960, rions un peu ...
Et moi qui voulais sortir un peu de ma caverne…
Brocarder la "répartition des tâches" était un des thémes préférés du regretté Philippe Muray qui a écrit sur ce sujet des textes d'anthologie.
12 juin 2008, 15:31   Re : 1960, rions un peu ...
Je me suis mal exprimée : la répartition des tâches étaient visiblement respectée.
Il est vrai que maintenant, après y avoir investi une somme monstrueuse d'énergie intellectuelle, et par des procédés extrêmement coûteux et alambiqués, les hommes sont en passe de réussir à faire des enfants.
Utilisateur anonyme
12 juin 2008, 20:56   Pour le faire, vous repasserez.
Générer, peut-être, mais engendrer…
13 juin 2008, 13:05   Répartition
Notre voisine ici, à Nagasaki, vient d'avoir un bébé. Quand l'enfant pleure, elle sort avec lui sur le balcon et lui chante des berceuses sous la lune, à vous arracher des larmes.
15 juin 2008, 08:32   Re : 1960, rions un peu ...
Je ne savais pas que la fellation et la sodomie étaient des pratiques moins courantes, moi. Mais le coup de la tasse de thé matinale, alors ça...
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