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Sur l'énorme confusion apportée par la Révolution française

Envoyé par Utilisateur anonyme 
13 juin 2011, 18:50   Re : Bisous bisous
...Le tableau que fait Machiavel de la Florence du XIIe siècle est un modèle de ce que le jargon moderne appellerait une démocratie syndicale. A Toulouse les chevaliers et les ouvriers se battaient côte à côte contre Simon de Monfort pour défendre le même trésor spirituel qui leur était commun...

SW
13 juin 2011, 19:14   Re : Bisous bisous
Florence, Le Saint Matthieu de Lorenzo Ghiberti, pour la corporation des changeurs :


13 juin 2011, 19:24   Re : Bisous bisous
Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du
bourgeois. Le rêve est en partie accompli.


Gustave Flaubert
Utilisateur anonyme
13 juin 2011, 19:32   Re : Bisous bisous
Très belle citation, Gilgamesh.
13 juin 2011, 19:34   Re : Bisous bisous
L'histoire nous enseigne que l'abus d'obéissance aura fait plus de mal que l'abus de l'esprit critique.
13 juin 2011, 19:55   Re : Bisous bisous
Flaubert aimait les filles, il y prit la vérole et c'est l'histoire de la moitié des auteurs du siècle. Si nous nous reportons à nos Classiques, allons-nous tellement gagner au change ?

Il me prit contre la vie, contre les hommes, contre tout, une rage sans nom. J'avais dans le coeur des trésors de tendresse, et je devins plus féroce que les tigres ; j'aurais voulu anéantir la création et m'endormir avec elle dans l'infini du néant ; que ne me réveillais-je à la lueur des villes incendiées ! J'aurais voulu entendre le frémissement des ossements que la flamme fait pétiller, traverser des fleuves chargés de cadavres, galoper sur des peuples courbés et les écraser des quatre fers de mon cheval, être Genghis Khan, Tamerlan, Néron, effrayer le monde au froncement de mes sourcils.

GF
Utilisateur anonyme
13 juin 2011, 21:59   Re : Bisous bisous
Citation
Pyrrhon
Flaubert aimait les filles, il y prit la vérole et c'est l'histoire de la moitié des auteurs du siècle. Si nous nous reportons à nos Classiques, allons-nous tellement gagner au change ?

Il me prit contre la vie, contre les hommes, contre tout, une rage sans nom. J'avais dans le coeur des trésors de tendresse, et je devins plus féroce que les tigres ; j'aurais voulu anéantir la création et m'endormir avec elle dans l'infini du néant ; que ne me réveillais-je à la lueur des villes incendiées ! J'aurais voulu entendre le frémissement des ossements que la flamme fait pétiller, traverser des fleuves chargés de cadavres, galoper sur des peuples courbés et les écraser des quatre fers de mon cheval, être Genghis Khan, Tamerlan, Néron, effrayer le monde au froncement de mes sourcils.

GF

Cher Pyrrhon,

De quelle oeuvre avez-vous extrait cet admirable passage?
13 juin 2011, 22:07   Re : Bisous bisous
Citation
Brunet Latin
Cher Pyrrhon,

De quelle oeuvre avez-vous extrait cet admirable passage?


De sa correspondance, isn't it ?
13 juin 2011, 22:13   Re : Bisous bisous
Citation
Pyrrhon
L'histoire nous enseigne que l'abus d'obéissance aura fait plus de mal que l'abus de l'esprit critique.


Et selon vous, présentement, sommes-nous davantage dans des temps d'obéissance ou d'esprit critique ?
Utilisateur anonyme
13 juin 2011, 22:23   Re : 擂り身
Citation
Pyrrhon
L'enracinement

Le problème d'une méthode pour insuffler une inspiration à un peuple est tout neuf. Platon y fait des allusions dans le Politique et ailleurs ; sans doute il y avait des enseignements à ce sujet dans le savoir secret de l'Antiquité pré-romaine, qui a entièrement disparu. Peut-être s'entretenait-on encore de ce problème et d'autres semblables dans les milieux des Templiers et des premiers francs-maçons. Montesquieu, sauf erreur, l'a ignoré. Rousseau, qui était un esprit puissant, en a très clairement reconnu l'existence, mais n'est pas allé plus loin. Les hommes de 1789 ne semblent pas l'avoir soupçonné. En 1793, sans s'être donné la peine de le poser, moins encore de l'étudier, on a improvisé des solutions hâtives : fêtes de l'Être suprême, fêtes de la Déesse Raison. Elles ont été ridicules et odieuses. Au XIXe siècle, le niveau des intelligences était descendu bien au-dessous du domaine où se posent de telles questions...

Simone Weil

Ce texte est superbe. Mais l'incapacité d'insuffler à notre peuple la moindre inspiration vient-elle d'un défaut d'intelligence? Ne vient-elle pas d'un manque de foi? Et puis l'inspiration suppose une réceptivité du peuple et donc la présence en lui du souffle qui ne demande qu'à se lever. Nous en sommes loin et nul prophète ne serait capable de nous soulever.

Robespierre a bien vu qu'aucun ordre ne pouvait tenir par la seule force. Au milieu des sauriens qui clapotaient dans le marigot révolutionnaire c'est le seul à avoir vu que le pouvoir avait besoin de ce que Pascal appelait l'imagination. Rien à voir avec l'imagination au pouvoir des cloportes de 68. L'imagination pour Pascal est ce qui permet au peuple de prendre le signe pour la chose.

Il y a dans le côté minable, dérisoire, carton-pâte de la fête de l'Etre suprême quelque chose de presque touchant : la tentative évidemment vouée à l'échec des réparer avec les moyens du bord (le déïsme) quelque chose de définitivement cassé.

Robespierre ne voyait-il dans l'imagination que le moyen de contenir le peuple dans des limites raisonnables (les campagnes de déchristianisation le choquant en tant que troubles à l'ordre public)? Ou bien lui restait-il encore un peu sens religieux qui lui aurait permis de comprendre et de déplorer en son coeur le caractère irrémédiable des forces destructrices engendrées par Révolution?
13 juin 2011, 22:39   Re : Bisous bisous
Citation
Brunet Latin
Cher Pyrrhon,

De quelle oeuvre avez-vous extrait cet admirable passage?

Novembre.
13 juin 2011, 22:46   Re : Bisous bisous
Citation
Gilgamesh
Et selon vous, présentement, sommes-nous davantage dans des temps d'obéissance ou d'esprit critique ?

Au PI nous sommes assurément du second type.
13 juin 2011, 22:51   Re : Bisous bisous
Citation
Brunet Latin
Il y a dans le côté minable, dérisoire, carton-pâte de la fête de l'Etre suprême quelque chose de presque touchant

On parle de vous !, Maître ?
13 juin 2011, 23:00   Re : Bisous bisous
Citation
Pyrrhon
Citation
Gilgamesh
Et selon vous, présentement, sommes-nous davantage dans des temps d'obéissance ou d'esprit critique ?

Au PI nous sommes assurément du second type.


Au PI, vous êtes assurément en rupture avec le relativisme, le nivellement et l'égalité-de-principe. Bref, vous êtes des Flaubert-qui-s'ignorent...
13 juin 2011, 23:08   Re : Bisous bisous
Et vous des Ignorant qui-s'ignorent ?
13 juin 2011, 23:29   Re : Bisous bisous
Citation
Pyrrhon
Et vous des Ignorant qui-s'ignorent ?





3/20
14 juin 2011, 03:43   Re : 擂り身
Robespierre ne voyait-il dans l'imagination que le moyen de contenir le peuple dans des limites raisonnables (les campagnes de déchristianisation le choquant en tant que troubles à l'ordre public)? Ou bien lui restait-il encore un peu sens religieux qui lui aurait permis de comprendre et de déplorer en son coeur le caractère irrémédiable des forces destructrices engendrées par Révolution?

Sa fin semble vouloir clore un parcours christique: les formes de son arrestation du 9 Thermidor à la Convention (alors qu'il aurait pu la fuir et échapper à sa condamnation), puis son refus de donner l'ordre de soulèvement quand sonnait pour lui le tocsin de la Commune, témoignent d'une sourde volonté d'immolation.
14 juin 2011, 13:13   Re : 擂り身
Cher Gilgamesh,

Je suis heureux de vous entendre rire (peut-être même riez-vous comme un Ignorant qui ne sait pas pourquoi il rit ?).

Pour être sérieux - puisque cela vous importe - ce que je voulais dire sur Flaubert par exemple, c'est qu'on peut très bien apprécier l'auteur - son style, sa poésie, certaines de ces idées - sans partager ces conclusions. Flaubert n'était pas un politique, il avait la position d'une personne désespérée face à la dégénérescence - l'aplanissement - du monde qu'il sentait. Et pour un parti politique comme le PI - parce que le désespoir est une stratégie perdante et un suicide en politique - notre mission est justement d'apporter des réponses pour sortir le peuple du désespoir - l'auto-défense en est un exemple, c'est bien aux politiques d'assurer la sécurité publique pour ne pas laisser les gens avec cette seule alternative.

Donc dire que le PI ne partage pas les conclusions politiques de Flaubert ne veut pas dire qu'on ne partage pas certains constats - qu'il exprime très bien d'ailleurs. Ainsi certains - car il ne faut pas généraliser - peuvent effectivement apprécier Flaubert, tout en étant critique sur le plan politique (je suis de ceux qui reste sans voix devant son génie artistique !).

Je reviens sur le sujet, car il est important d'accepter que tel ou tel auteur soit merveilleux, sans pour autant assumer toutes les "bêtises" qu'il a écrites quelque-part dans sa vie (lissez aussi les sujets sur E. Cioran). D'ailleurs on ne peut pas censurer un auteur pour ces raisons, ou alors nous suivons le triste exemple de l'Affaire Céline (dont j'apprécie principalement le premier roman - le meilleur !).

A ne pas faire la part et la critique des choses, un jour il ne nous restera alors que le choix d'avoir à lire des auteurs plats et des idées plates. Difficile alors de se forger un esprit critique en ne lissant que des navets !
Utilisateur anonyme
14 juin 2011, 16:16   Re : 擂り身
Citation
Francis Marche
Robespierre ne voyait-il dans l'imagination que le moyen de contenir le peuple dans des limites raisonnables (les campagnes de déchristianisation le choquant en tant que troubles à l'ordre public)? Ou bien lui restait-il encore un peu sens religieux qui lui aurait permis de comprendre et de déplorer en son coeur le caractère irrémédiable des forces destructrices engendrées par Révolution?

Sa fin semble vouloir clore un parcours christique: les formes de son arrestation du 9 Thermidor à la Convention (alors qu'il aurait pu la fuir et échapper à sa condamnation), puis son refus de donner l'ordre de soulèvement quand sonnait pour lui le tocsin de la Commune, témoignent d'une sourde volonté d'immolation.

Vous avez raison mais immolation à qui ou à quoi? Immolation ou sentiment de l'inutilité de tout ça?

J'ai lu quelque part qu'il avait réutilisé le mot "Monsieur" au lieu de "citoyen" dans les derniers instants de sa vie comme un retour à l'ancien ordre des choses. J'avoue qu'il y a dans ces derniers moments quelque chose qui me fascine.
14 juin 2011, 16:18   Re : 擂り身
Le peuple de France, au sens de "populo" avec sa culture propre a quasiment disparu. Pour exister il lui aurait fallu conserver les lieux imprégnés de sa mémoire où il était chez lui depuis des lustres, mais il a en a été chassé une première fois par les bourges vers la banlieue dans laquelle regroupé, il avait réussi à reconstituer un territoire à son image où sa "culture" pouvait respirer librement et s'entretenir . Chassé une seconde fois de chez lui par les populations venues d'Afrique il s'est dispersé et perdu. Les fêtes où il s'adonnait à ses rites religieux ou laics et républicains ont quasiment disparu. Ont disparu aussi les cafés du commerce et autres bistrots où, sans langue de bois, il s'entretenait, autour de quelques verres de gros rouge avec lui-même et où il se forgeait une opinion qui valait bien le baratin que nous servent à longueur d'antenne les journalistes d'aujourd'hui,. Ces lieux de paroles si précieux pour lui ont été remplacés par des cafés branchés bobos ou des cafés maures. En même temps, ou presque, qu'ils s'appropriaient les quartiers du populo, les bobos se sont appropriés ses goûts : le cinéma et l'adulation des acteurs.ainsi que la chansonnette poussée par des fils à papa qui se sont bousculé sur les scènes "populaires"en en chassant les chanteurs du même nom et qui se sont parés effrontément du nom d' "artistes" comme les autres quand le populo ne voyait, lui, dans sa lucide modestie que des "artiste de variétés". souvent bien moins talentueux, faute d'âme populaire, justement, que ceux dont ils avaient pris la place . En somme plus les bobos faisaient leurs ce qui appartenait au peuple, sans la fraîcheur et la naïveté de ses enthousiasmes, plus ils le méprisaient ! On ne peut que pleurer sur lui. Il aura été le grand dindon de l' Histoire : Hier la bourgeoisie se servait du peuple pour liquider l'aristocratie et aujourd'hui une caste bourgeoise se sert des immigrés pour liquider le peuple ainsi que la nation et rester seule en lice. Et comme elle est sans rivale elle peut désormais se dispenser des ornements de cette grande culture qui justifiait en partie ses privilèges. Flaubert avait tout compris.
14 juin 2011, 19:42   Re : 擂り身
La fracture de la mâchoire (dans l'imagerie jadis populaire, on figurait Robespierre blessé, la mâchoire ceinte de sa cravate laquelle devait encore l'aider à haranguer la Convention, à convaincre ses bourreaux de tout faire pour sauver la Révolution avant que de l'achever), la vaine et lente application du Révolutionnaire, qui ne somme point ses disciples d'agir quand il aurait pu le faire et se faisant faire basculer l'histoire, consentant alors à son immolation dans ces deux journées de Thermidor, et le refus, comme de l'injonction du Christ à Pierre, que le glaive s'abatte une dernière fois sur ses bourreaux -- Maximilien qui dans ces heures enjoint à son frère de l'abandonner et qui ordonna à ses disciples de ne rien opposer à son supplice -- tout concours à faire de cette arrestation et de cette immédiate exécution des 9 et 10 Thermidor, un récit imagier comme en contient pareille image

Robespierre-la-terreur, qui s'opposa à la déchristianisation des campagnes, dans les jours et les nuits de sa mort, fut fasciné par l'oeuvre christique. Cela apparaît aujourd'hui comme un fait d'histoire incontestable. Dans cette acmé de la francité, Robespierre l'iconoclaste, à l'heure de la fin suprême, du départ de la Révolution et de la naissance du monde moderne, n'eut de cesse que d'approuver le Christ et de convoquer sa figure dans son renoncement, comme s'il avait su que par ce consentement à laisser l'histoire agir, il inaugurait mille ans de temps modernes.
Citation
Pyrrhon
Cher Gilgamesh,

Je suis heureux de vous entendre rire (peut-être même riez-vous comme un Ignorant qui ne sait pas pourquoi il rit ?).

Pour être sérieux...
(...)
...Je reviens sur le sujet, car il est important d'accepter que tel ou tel auteur soit merveilleux, sans pour autant assumer toutes les "bêtises" qu'il a écrites quelque-part dans sa vie (...)

A ne pas faire la part et la critique des choses, un jour il ne nous restera alors que le choix d'avoir à lire des auteurs plats et des idées plates. Difficile alors de se forger un esprit critique en ne lissant que des navets !


Ce dont je me suis étonné plus haut, pour ma part, c'est que vous semblez considérer que le propos de Flaubert (celui dont je vous ai fait part) fait directement partie de ces "bêtises qu'il a écrites quelque part dans sa vie" à ne surtout pas "assumer"...
Si c'est bien ça, en quoi l'avis de Flaubert sur la démocratie est-il une "bêtise" ? Par le seul fait que vous n'êtes pas d'accord ? C'est un peu fort, non ?

Personnellement, je partage humblement avec cet auteur la tristesse devant le spectacle d'un peuple auto-satisfait qui, jamais, vraiment jamais ne se remet en question et qui, jamais, vraiment jamais n'est même poussé à la faire tellement l'empire du nombre refroidit aujourd'hui tout le monde. Il est finalement facile de se mettre les élites à dos, c'est une attitude qui, si elle est tout à fait légitime au regard de leur bêtise en partage, n'en demeure pas moins une posture en vogue. Mais tentez donc de prendre le risque de dire au bon peuple son fait, fût-ce en pesant vos mots, et il vous en coûtera bien davantage ! Telle serait pourtant l'attitude du vrai démocrate : la noblesse d'âme qui le pousse chaque jour à tout remettre sur le tapis, ainsi que l'amour authentique du peuple que l'on sait bousculer lorsqu'il n'est pas ou plus dans son rôle.

Voilà en quoi la démocratie va mourir d'elle-même, de l'intérieur, à refuser obstinément l'introspection et la remise en question de son dogme comme de sa liturgie. Une piste parmi tant d'autres pour le PI : le suffrage universel est un outrage à la raison. Est-il encore permis de le constater sans déroger au culte voué au nombre aveugle ?
L'avis de Flaubert sur la démocratie est-il une "bêtise" ?

Politiquement, oui.

Vous pouvez me relire en haut sur le pourquoi (me pardonnerez-vous de me citer ?) :
-"Non, je ne partage pas votre avis, les élections sont le seul moyen que nous avons pour reconquérir sereinement le pouvoir et ainsi rétablir les bonnes moeurs qui y sont associées."
-"Flaubert n'était pas un politique, il avait la position d'une personne désespérée face à la dégénérescence..."
-"Et pour un parti politique comme le PI - parce que le désespoir est une stratégie perdante et un suicide en politique - notre mission est justement d'apporter des réponses pour sortir le peuple du désespoir..."
Citation
Pyrrhon
L'avis de Flaubert sur la démocratie est-il une "bêtise" ?

Politiquement, oui.

Vous pouvez me relire en haut sur le pourquoi (me pardonnerez-vous de me citer ?) :
-"Non, je ne partage pas votre avis, les élections sont le seul moyen que nous avons pour reconquérir sereinement le pouvoir et ainsi rétablir les bonnes moeurs qui y sont associées."
-"Flaubert n'était pas un politique, il avait la position d'une personne désespérée face à la dégénérescence..."
-"Et pour un parti politique comme le PI - parce que le désespoir est une stratégie perdante et un suicide en politique - notre mission est justement d'apporter des réponses pour sortir le peuple du désespoir..."

Ça, ce sont des mots creux, désolé, nullement une démonstration. C'est aussi vain que ces gens qui nous sortent : "Oui, mais comme disait Churchill..." Laissons Churchill là où il est.

Le suffrage universel est l'avorton né de l'union de ce qui a de plus vil dans l'aristocratie (l'élitisme dynastique, les "énarques") et de ce qui a de plus vil dans la démocratie (l'égalitarisme mercantile).
De deux choses l'une :
- soit un homme = un vote, et dans ce cas, plus besoin du vote, assumons et tirons au sort.
- soit le vote, comme l'impôt, doit être soumis à l'égalité géométrique, et dans ce cas, le mot "universel" doit tomber.

En outre, pourriez-vous parler en votre nom et non en celui du "PI" ? Le "PI", les "Maîtres" et autres, ça ne me "parle" pas du tout.
Je vote pour la Florence du XIIe siècle.

(Le "Pays" et le "Tout Puissant" s'il vous plaît mieux ? - d'ailleurs je ne les utilisais qu'avec l'intonation du doute et de l'espoir mélangés, je suis confus !)
Utilisateur anonyme
15 juin 2011, 00:26   Re : 擂り身
Cher Monsieur Marche,

Robespierre a inauguré la conception de la politique comme le combat entre les méchants et les bons. Il a dû vivre son échec comme le tromphe des méchants, comme le triomphe du mal sur le bien. Son attitude passive ressemble à un "à quoi bon" désespéré. Alors oui peut-être que vous avez raison : la certitude qu'il représentait le bien victime du monde l'a peut-être amené à se comparer au Christ. Mais ça ne plaiderait pas en faveur du personnage. Autant la naissance du doute au dernier moment le rehausserait, autant cette ridicule présomption le rendrait encore plus exécrable.

Cette conception de l'adversaire politique comme étant le méchant, cette qualification morale de l'adversaire est toujours d'actualité dans les discours de gauche.
15 juin 2011, 09:02   Re : 擂り身
Ouille !
29 juin 2011, 19:21   Petite correction
Citation
Pyrrhon
Programme du jour :
Tu te lèves, sans entrain ni joie. Une fois habillé, tes ambitions se réveillent : ta verticalité t'incite à regarder devant toi. Tu lis, tu écris, tu baîlles.
Ensuite tu manges. Après avoir déjeuné, les idéaux s'amenuisent et avec eux les passions. Si tu es à Paris, tu vas au café [...] Car il te faut aller quelque part. Rester avec toi-même, impossible ! Tu te mêles aux femmes : une conversation sans contenu remplit une heure, ou un lit. Tu te remets à lire et puis tu manges à nouveau. Et ainsi de suite : le Temps devant toi. Que faire seul, face à la Soirée ? Après avoir, [...], avec orgueil et plaisir, songé à te supprimer, voilà que le crépuscule t'attendrit. En l'absence du soleil le mensonge se poursuit, et tu n'éprouves nulle honte à faire de la nuit une complice dans l'inessentiel, c'est-à-dire dans l'existence.

Petite correction :

En lisant mes anciens messages, j'ai vu que je n'avais malencontreusement pas indiqué ici l'auteur : E.M. Cioran
Utilisateur anonyme
29 juin 2011, 23:10   Re : Petite correction
"L'objectif idéal des sociétés ne doit être placé ni dans l'égalité ni dans l'inégalité de qui que ce soit : l'objectif idéal des sociétés c'est leur prospérité générale et non l'usage de tel ou tel moyen en vue de ce but. L'égalisation, l'inégalisation aussi bien que l'asujettissement et l'émancipation sont de simples moyens et nullement des buts ; ils varient donc avec le temps, les lieux, les circonstances. Tantôt il faut que la fortune et les conditions soient un peu nivelées, leur différence extrême nuisant au bien public, tantôt ce même bien exige que des fossés soient creusés, des distances marquées et des différences sociales senties. Nous sommes ici dans le domaine de ce qui doit être, le domaine de l'art politique."

Charles Maurras.

Tout est dit.
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Dans cette phrase, je note encore l'influence néfaste des changements de vocabulaire. C'en est même à se demander si elle signifie quelque chose en français...

Droit vient du latin directus qui signifie aligné, dirigé, distribué.

Je pourrais reformuler la phrase ainsi :

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en directions.

Or les directions des homme ne sont pas libres, puisqu'elles sont contraintes par la nécessité d'agir selon le juste...
De plus, les hommes, en tant que personnes, n'ont pas des directions "égales", puisque chacun a un destin différent et donc des directions différentes.

En ancien français, directus a donné dreit. Nous trouvons dans le serment de Strasbourg en 842 :

Pour l’amour de Dieu et pour le peuple chrétien et notre commun salut, à partir de ce jour, autant que Dieu me donnera savoir et pouvoir, je défendrai mon frère Charles par mon aide et en toute chose, comme on doit de droit secourir son frère, pourvu qu’il fasse de même pour moi, et je ne prendrai jamais avec Lothaire aucun plaid qui, de ma volonté, soit dommageable à mon frère Charles.

En latin : si cum om per dreit son fradra salvar dist

C'est-à-dire que le droit, c'est la nécessité de prendre la direction du juste...

La langue française est profondément boguée. Il s'ensuit que tous les discours sont irrationnels, même pour qui voudrait réfléchir correctement...

Une meilleure phrase serait :

Les hommes naissent et demeurent obligés de suivre le juste. Les distinctions sociales sont fondées sur la vertu d'agir ainsi.

De fait, le boucher, non boulanger de métier, ne sait agir justement dans la conception du pain, même s'il excelle dans la préparation de la viande. Il s'ensuit que la direction du boucher, son droit, c'est de préparer la viande car il n'est qualifié que dans ce domaine. Pour cette raison, on l'appellera "boucher" et non boulanger.

Ainsi, tous les hommes ont des directions différentes, qui s'attachent logiquement à leur savoir-faire, cette capacité d'agir avec justesse selon les règles d'un art (ou d'une science). Tout le monde n'a pas le droit d'être médecin... La société s'appuie précisément sur la variété des directions pour que tous les besoins sociaux soient satisfaits. Cette diversité des droits permet que les gens se perçoivent comme complémentaires et non comme rivaux.

Bref, la déclaration universelle des droits de l'homme est une déclaration de l'uniformité des directions de l'homme.
Citation
Florentis
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Dans cette phrase, je note encore l'influence néfaste des changements de vocabulaire. C'en est même à se demander si elle signifie quelque chose en français...

...etc.

Bref, la déclaration universelle des droits de l'homme est une déclaration de l'uniformité des directions de l'homme.


Votre billet est très intéressant Florentis, il s'accorde avec ce que pense Aristote de la nature humaine et de la place que chacun doit trouver dans la communauté à laquelle il appartient, en tant qu'être en puissance. Il s'agit là de participer à l'harmonie du tout, à s'enter dans le creux que nous réservent et la nature, et notre faculté à fructifier nos talents propres.
Et en effet, dans un tel schéma, l'égalité est hors sujet. Seule la complémentarité entre en jeu.
Bon week-end.
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