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Le fichu de la mère de Jean Clair

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
27 juin 2011, 19:02   Le fichu de la mère de Jean Clair
« Il y a cinquante ans à peine, ma mère ne serait pas sortie sans son fichu. L'idée de paraître tête nue lui était insupportable. Les femmes en cheveux ne pouvaient être que de haute ou de basse extrace : la bourgeoisie ou la putain. La première s'occupait de soins du cheveu que ma mère ne pouvait s'offrir. La seconde affichait dans sa toison les appas du sexe qu'il fallait cacher. Mon père lui aussi, employé de métro, ne serait jamais sorti sans son chapeau. La rue ne connaissait pas la distinction tribale des « marques » et des « griffes ». Le chapeau dans la rue était aux adultes ce que la blouse était aux enfants dans la classe, un moyen de cacher les inégalités. Et chacun, du patron à l'ouvrier, de se couronner la tête, d'afficher son chef et d'exhausser son front.

[…] Pendant ce temps, furtives et balancées, couvertes de voiles aux profonds coloris, glissent ces femmes qui témoignent contre nous de cette discrétion du corps, de cette élégance et de ce maintien qui furent les signes extérieurs de notre culture et les garants de sa pérennité.

[…] Que peut opposer une France amnésique ou ricanant de son héritage à ce modèle bimillénaire ? La laïcité ? Mais les hussards noirs de la République étaient vêtus comme des mollahs, et leurs élèves, sans exception, de sarrau gris ou noir, bordé d'un filet rouge. Plus encore : lorsqu'on était de modeste origine, aux marges de la société, a-t-on oublié qu'il n'y avait que deux façons de sortir de sa condition et d'accéder aux « lettres », le rouge ou le noir, l'uniforme de l'Armée ou la robe de la prêtaille ? J'imagine assez bien que les jeunes musulmanes n'ont jamais fait aujourd'hui que négocier avec leurs familles le droit d'aller à leur tour aux écoles contre l'obligation de porter l'habit. »

Jean Clair, Journal atrabilaire, extrait du fragment Costumes et coutumes

Dire que la mère de Jean Clair, si elle vivait encore et avait gardé ses habitudes coutumières, eût été considérée par nos contemporains comme non intégrée ou non assimilée... La schizophrénie contemporaine me fait froid dans le dos.
« Au plan symbolique ce fichu voile est quand même singulièrement attrayant, que voulez-vous... Présence celée, soustraite au regard, ombre portée, fétichisation de la moindre parcelle de chair par l'affirmation constante de l'omniprésent et incontrôlable désir jamais assouvi.
Là-contre l'Occident fait figure d'adolescent positiviste jouant à l'adulte rassasié et maître des choses, nourrissant l'illusion immature de la lumière faite, de la transparence du réel, de la régulation raisonnable, responsable et égalitariste des rapports et des comportements.
Il est du reste savoureux de constater que plus certains se défient des droits de l'homme, plus ils s'empressent pour interdire les voilages de toute sorte de promouvoir ceux de la femme... »
Utilisateur anonyme
27 juin 2011, 19:44   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
Henri Lesquis

Dire que la mère de Jean Clair, si elle vivait encore et avait gardé ses habitudes coutumières, eût été considérée par nos contemporains comme non intégrée ou non assimilée... La schizophrénie contemporaine me fait froid dans le dos.

Rien à voir. Le fichu n'est pas un signe religieux ostentatoire porté afin de manifester et même de revendiquer une appartenance ethnique ou religiueuse. On ne peut pas du tout confondre les deux.
Jean Clair nous dit :

Que peut opposer une France amnésique ou ricanant de son héritage à ce modèle bimillénaire ? La laïcité ? Mais les hussards noirs de la République étaient vêtus comme des mollahs, et leurs élèves, sans exception, de sarrau gris ou noir, bordé d'un filet rouge. Plus encore : lorsqu'on était de modeste origine, aux marges de la société, a-t-on oublié qu'il n'y avait que deux façons de sortir de sa condition et d'accéder aux « lettres », le rouge ou le noir, l'uniforme de l'Armée ou la robe de la prêtaille ?

Ce n'est pas inexact.
"Pendant ce temps, furtives et balancées, couvertes de voiles aux profonds coloris, glissent ces femmes qui témoignent contre nous de cette discrétion du corps, de cette élégance et de ce maintien qui furent les signes extérieurs de notre culture et les garants de sa pérennité."
Je ne sais pas où JC a vu ce gracieux spectacle. Ce qui frappe, en général, dans la rue arabe , c'est, au contraire, le manque total d'élégance, une sorte d'avachissement généralisé des hommes comme des femmes. Celles-ci, en particulier, peu portées sur les exercices physiques et sportifs très mal vus par leur religion, mais énormément sur la nourriture, un des rares plaisirs personnels qui leur est autorisé, et le plus souvent mères de famille nombreuses, grossissent vite, et adoptent très tôt une démarche de matrone lourde et traînante, ventre en avant, qui n'a rien de "glissant" ! Des "outres à plaisir" comme les désignait L.Durrel qui savait de quoi il parlait.Quant aux "profonds coloris" c'est une façon étrange de désigner les lugubres voiles noirs ou gris qui les emprisonnent..De même pour la discrètion. .Le terme ne convient ni pour les pays musulmans où les femmes se sachant dans la rue en territoire ennemi doivent non pas se faire discrètes mais oublier, ni en pays conquis, comme la France où, en milieu "roumi" , elles portent le voile avec l'ostentation et parfois l'arrogance, de celles qui le savent emblème de la conquête. .
Ce qui me frappe aussi c'est le sans-gêne et le mauvais goût de ces malheureuses. Le contraire d'une société courtoise qui nous échappe un peu, il faut le dire.
"[…] Pendant ce temps, furtives et balancées, couvertes de voiles aux profonds coloris, glissent ces femmes qui témoignent contre nous de cette discrétion du corps, de cette élégance et de ce maintien qui furent les signes extérieurs de notre culture et les garants de sa pérennité."



"Je ne sais pas où JC a vu ce gracieux spectacle." s'ébahit Cassandre et je n'en écarquille pas moins qu'elle les yeux.
"On dirait un serpent qui danse / Autour d'un baton", tant qu'on y est ! Quelle berlue d'esthète !
Je ne pense pas que le spectacle soit voulu gracieux par Jean Clair. Ce qui lui plait, se sont les tenues que les Amish appellent "modestes" et je pense que dans l'esprit de ce vieux réactionnaire une femme vêtue de façon un peu "allégée" est vue comme un démon.



On parle de la perte de la tenue dans les enterrements. Je me souviens de femmes portant la voilette (non, le voile noir, en fait) quand j'étais enfant de choeur. Cela est inimaginable aujourd'hui. Souvenez-vous, pour les plus anciens, des obsèques de Kennedy, de son cheval et de son petit garçon saluant.

Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 00:59   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Cher Jean-Marc,

Vous ne devez guère fréquenter les bonnes chapelles. Les femmes et le petites filles y portent encore une mantille ou parfois, aux Antilles, un foulard de madras ou un chapeau.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 01:03   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Florentin, « le sans-gêne et le mauvais goût » caractérisent les mœurs occidentales de notre époque — le sans-gêne est une forme d'ὕβριϚ, et le mauvais goût, une conséquence de la haine des formes*, deux traits typiquement américains — et, par suite, les mœurs françaises, puisque la France n'est aujourd'hui qu'une province des États-Unis (l'expression n'est pas de moi, mais de Millet, ne faites pas la moue). Me promener en ville m'est devenu un enfer. En regard de cet étiage civilisationnel, tout ensemble de coutumes, quel qu'il soit, paraît bien supérieur.

Vous devriez sortir en ville, Cassandre, Florentin et Orimont ; il suffit d'ouvrir les yeux.

* « Les hommes qui vivent dans les siècles démocratiques ne comprennent pas aisément l’utilité des formes ; ils ressentent un dédain instinctif pour elles. J’en ai dit ailleurs les raisons. Les formes excitent leur mépris et souvent leur haine. Comme ils n’aspirent d’ordinaire qu’à des jouissances faciles et présentes, ils s’élancent impétueusement vers l’objet de chacun de leurs désirs ; les moindres délais les désespèrent. Ce tempérament, qu’ils transportent dans la vie politique, les indispose contre les formes qui les retardent ou les arrêtent chaque jour dans quelques-uns de leurs desseins. Il n’y a rien de plus misérable que le dédain superbe de la plupart de nos contemporains pour les questions de formes ; car les plus petites questions de formes ont acquis de nos jours une importance qu’elles n’avaient point eue jusque-là. Plusieurs des plus grands intérêts de l’humanité s’y rattachent. » (C'est moi qui souligne.)

Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Tome 2, Quatrième partie, chapitre 7

Une chose encore.


Florentin, voici l'amphithéâtre Marsan en 1964.



Voici ce qu'était la France d'autrefois.

Je n'aurai pas la cruauté de montrer l'ancien RU du couvent des cordeliers, un tel maintien des étudiants ferait honte aux commensaux des trois étoiles actuels.

[www.decitre.fr]
Quel esthète en effet: ce type de phrase à incise centrale et antéposition du verbe ("glissent ces femmes") qui se termine par un plongeon final sur "pérennité" semble directement démoulée d'un discours de sous-préfet présentant une nouvelle sculpture de rond-point, dans quelque Z.A.C de communauté de communes.
Mais, cher Henri, vous développez à votre façon ce que j'ai dit en deux mots. Je vois en ville tous les jours des hommes et des femmes qui font naturellement un effort de tenue, d'autres qui se négligent tristement et, enfin, des malheureux aussi agressifs que mal fagotés. Tous ces gens n'ont pas les mêmes modèles, c'est évident.
Cher Jean-Marc, je ne suis pas sur la photo mais j'aurais pu, c'est mon époque.
Florentin,


Je possède une photographie de ma mère, sans doute au printemps de 1951, prise devant Castella alors qu'elle allait de son domicile, rue de Rémusat, à la faculté.

Elle porte un tailleur strict. Imaginez-vous une étudiante du Mirail en semblable tenue ?


Dans ces conditions, je comprends ce que Jean Clair veut dire.
L'avachissement et le laisser aller caractérisent le déclin de notre civilisation alors qu'il constitue l'ordinaire de la civilsation armusulmane. L'impératif du soi-mêmisme qui nous vient des USA correspond exactement à ce que la culture musulmane conçoit pour les garçons qu'il s'agit de laisser être eux-mêmes puisque étant des mâles, leurs pulsions et leurs comportement spontanés sont supposés sans défauts. Ce n'est pas un hasard si l'on sent une réelle fascination réciproque entre la civilisation américaine et l'islam au point que certains ont ou parler à juste titre d'"islamoaméricanisme ". Et l'américanisation de la France à travers sa sous-culture comme le rap sera accélérée par le grand nombre de musulmans sur son sol. Il faut savoir que la fameuse dégaine "chaloupée " et traînante des " Arabes" leur vient de l'imitation des héros de westerns par leurs pères et grands-ères dès que ceux-ci ont été au contact du cinéma yankee, dégaine qui devenue une seconde nature s'est transmise de génération en génération. Ces affreux racistes de Pieds-noirs se moquaient beaucoup de ce mimétisme inconscient, mais ils n'ont pas été les seuls, un cinéaste algérien a fait un film assez drôle sur cette fascination pour l'Amérique.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 12:33   Re : Soyons méchants ! (Esthète de noeud)
Je ne suis pas bien certain que l'Amérique ait à elle seule le monopole du mauvais goût. Je trouve d'ailleurs que le style vestimentaire « bourgeoisie wasp américaine», le chic sportif et décontracté pour le dire vite, est un des plus désirable qui soit - ou qui ait été.
"Je ne suis pas bien certain que l'Amérique ait à elle seule le monopole du mauvais goût. "
Certes. Et ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
Mesdames, Messieurs,

Je suis bien obligé de venir dans cette discussion comme un chien dans un jeu de quilles.

Il n'y a pas un seul pays occidental où les gens sont aussi bien habillés qu'aux USA.

Le costume 3 piéces est de régle dans de nombreuses entreprises bien plus qu'en France ou en Allemagne ou en Europe en général. Sans la clientèle féminine américaine la haute-couture francaise serait morte depuis longtemps.

Il me semble qu'il ne faut pas tout mélanger. Le rappeur peut très bien arriver tiré à quatre épingles et hollywood et son industrie du show-business de bas-étage ne véhicule qu'une certaine image de l'amérique.
J'avais trouvé qu'à Londres, il y a un ou deux ans, le tailleur ainsi que le costume étaient souvent de mise ; dans l'ensemble, la population, par endroit, et pourvu qu'on se trouvât dans un quartier "chic", était mieux vêtue qu'à Paris dans le même genre de quartiers. J'ai souvenir d'une famille entière d'une rare élégance, non loin de Hyde Park. Mais il se peut que mon expérience ait été trop partielle pour que ce jugement puisse avoir quelque objectivité.
Fascination pour l'ascétisme musulman

Dans le fond du débat on retrouve un clivage classique dans le courant politique des anti-colons (le nôtre) quant à l'Islam.
On se souvient que dans le débat sur le voile Bernard Anthony (courant catholique tradi et FN) avait dit préférer le voile au string. Sans faire l'amalgame entre lui et les nazis (les positions de B A sur la question sont claires) on perçoît là cependant une tentation récurrente chez les anti-modernes. Fasciné par l'ascétisme des bédouins (et bien sûr souhaitant un courant indépendantiste anti-anglais et anti-français) une part de ce courant, Hitler notamment, avait favorisé des mouvements (PPF anti-juif en Algérie française, légions SS hindoues, croates etc). L'Islam simple, austère, pur comme le désert, régénérateur de l'Occident corrompu...
On retrouve chez un individu par ailleurs brillant et courageux comme Soral ces mêmes tentations menant à l'alliance de tous les anti-modernes (ou anti-libéraux ou consuméristes etc) , avec l'Islam contre la décadence de l'Occident menée par le grand capital américano-sioniste.
Il est certain que la vision de l'homme-masse hédoniste, ravagé par les "marques", obèse, infra-cultivé pourrait amener à la perspective d'un tel front commun.
Ce serait là néanmoins une profonde erreur politique.
Nous ne devons chercher une "issue à la crise" que dans nos propres ressources, dans la ligne de nos traditions et de notre identité. Malgré leurs défauts hédonisme, mercantilisme, déracinement et atomisation de l'homme, démocratisme, sont le produit de notre magnifique histoire occidentale. Sans verser dans un constructivisme extrême, admettons que chaque idée "inventée" par l'Occident naît, se développe puis se corrompt. La modernité n'échappe pas à cette règle.Ce grand maelström libéral sous nos yeux est néanmoins le produit de notre belle histoire.Alors que le pseudo-ascétisme islamique ne l'est pas. Au contraire cette fascination éventuelle renvoie à notre déculturation, au refus de hiérarchiser: le génie qui a produit le Nouveau testament, Raoul de Cambrai et Tocqueville est supérieur à celui du Coran grâce et malgré ses contradictions.
Alors sur le plan concret ( complexe et indirect) de l'action cela nous amène à être plus près d'un raveur décomposé de souche que d'un boxeur ascétique, affûté, spécialiste des Sourates en banlieue.
La tentation est grande dans certains coins de notre pays de laisser les imams et les dealers remettre de l'ordre dans le bordel pseudo-libéral. La tentation est grande d'une alliance de toutes les traditions. Ce serait une faute. Il nous faut, me semble-t-il, dépasser la modernité et ne pas chercher à revenir à un en-deçà d'elle. Le souci identitaire c'est d'accepter dans un même mouvement Saint Thomas et Tocqueville comme éléments d'une même dynamique et non pas penser la "décadence" comme inscrite implacablement dans les dogmes modernes.
Nous sommes d'accord. Il y a là un clivage impossible à éviter parmi les cercles, mouvances, partis "réacs". Il y a très clairement ceux pour qui l'antiaméricanisme prime et ceux qui placent la lutte contre le Grand Remplacement au premier rang de leurs préoccupations.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 17:20   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
(Message supprimé à la demande de son auteur)
L'ascètisme islamique est une vaste blague. Si le bédouin semble faire de pauvreté vertu, c'est que dans le désert on ne peut vivre autrement que dans le dénuement, que l'on soit musulman ou pas. Mais la possession des biens matériels obsède le bédouin et Mahomet l'a bien compris qui les promet en rétribution du djihad, ici bas ou au paradis conçu comme un bordel au luxe hollywwodien. L'"ascètisme" d'une religion qui autorise plusieurs femmess répudiables à volonté, sans compter les esclaves et les concubines est du même tabac que la "miséricorde" d'un dieu qui exhorte à flageller vigoureusement de cent coups de fouets les coupables d'adultère ou de lapider ceux-ci de telle sorte qu'ils ne meurrent pas trop vite et à couper la main ainsi que le pied du voleur de pommes récidiviste ; du même tabac que la "protection" des minorités non musulmanes à coups de pogroms et autres persécutions récurrentes.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 17:43   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
Cassandre
L'"ascètisme" d'une religion qui autorise plusieurs femmess répudiables à volonté, sans compter les esclaves et les concubines est du même tabac que la "miséricorde" d'un dieu qui exhorte à flageller vigoureusement de cent coups de fouets l'adultère ou de lapider la coupable de telle sorte qu'elle ne meurre pas trop vite et à couper la main ainsi que le pied du voleur de pommes récidiviste ou que la "protection" des minorités non musulmanes à coups de pogroms et autres persécutions récurrentes.

Il est vrai que l'Inquisition fut douce...

Citation
Santamaria
[...] on perçoît là cependant une tentation récurrente chez les anti-modernes. [...] L'Islam simple, austère, pur comme le désert, régénérateur de l'Occident corrompu...

Que les choses soient claires, cher Santamaria : je ne suis pas attiré par l'Islam, non plus que je ne vois en lui une quelconque possibilité de salut. Néanmoins, le fait qu'il puisse exister ici ou là des survivances de sacré ne me dérange nullement. Je pense même que ces survivances seront bientôt anéanties par la puissance et la radicalité du nihilisme occidental.

Soit dit en passant : vous m'avez inscrit dans la "mouvance soralienne". Sachez que je n'épouse aucunement les thèses de cet homme dont je n'apprécie ni le ton, ni la langue, ni les concepts, ni l'analyse géopolitique.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 17:59   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"L’ascétisme islamique est une vaste blague."

Et comment ! Vous en voulez du leurre ? Et de la plus belle eau.
Et les croisades? vous oubliez les croisades ? Et les bonne soeurs qui, elles aussi portent le voile, qu'est-ce que vous en faites ? Et les homme qui ont des tas de maîtresses, ils sont pas kif kif les polygames ?
Cher Henri, vous me décevez.
Je ne sais pas s'il y a des consignes de la part de certaines congrégations mais je croise de nouveau des religieuses voilées.
Utilisateur anonyme
28 juin 2011, 19:12   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Votre ironie, chère Cassandre, vous évite de penser les invariants des systèmes religieux.
Il faut comparer les textes et comparer les comportements. On trouve toujours des déviances, infidélités, reniements-de-Pierre.
Citation
Il est vrai que l'Inquisition fut douce.

J'arrive ces temps-ci après la bataille mais arrêtez par pitié de nous reservir les poncifs les plus éculés ...
Utilisateur anonyme
29 juin 2011, 00:17   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
Rogemi
Citation
Il est vrai que l'Inquisition fut douce.

J'arrive ces temps-ci après la bataille mais arrêtez par pitié de nous reservir les poncifs les plus éculés ...

Oh oui ce genre de remarque est vraiment triste à lire sur ce forum.
Des religieuses voilées ? que voulez-vous dire ?
Je veux dire qu'elles ne vont plus nue tête comme c'était devenu quasiment la règle ces dernières années.
"Néanmoins, le fait qu'il puisse exister ici ou là des survivances de sacré ne me dérange nullement."

Le satanique aussi peut-être sacré.
Voir l'article de Proust, Sentiments filiaux d'un parricide, dont je n'ai qu'un extrait
Réponse à Monsieur Lesquis
1-Accepter la modernité comme un moment de la dynamique européenne (occidentale) n'est pas rejeter le sacré (noyau de la tradition) pour autant.
Accepter le désenchantement et la désacralisation certaine qu'engendre un certain rationalisme n'est pas pour autant ramener à zéro ce sacré. Je soulignais que la "dialectique" entre la raison et l'irréductible à celle ci est une constante (la principale) de notre civilisation. Que vous preniez Saint Thomas d'Aquin articulant Foi et raison ou Cornelius Castoriadis parlant de "dualité topologique" entre la logique ensidique (ensembliste identitaire, théorie des Ensembles) et le chaos, en expliquant qu'à tous les niveaux d'observation existe un domaine justifiable d'une approche rationnelle mais aussi toujours un résidu irréductible à celle-ci. Ou encore Paul Valéry parlant de deux dangers qui nous menacent (nous Européens):l'ordre et le désordre. Heidegger aussi avait appelé à modérer les résultats non seulement de l'approche moderne mais de toute la "métaphysique" (la philosophie depuis Platon) en expliquant l'oubli de l'Etre par une approche trop catégoriale, rationaliste, visant l'étant. Mais cela ne l'empêchait pas de centrer, comme dans la bonne vieille tradition humaniste (donc anthropo-centriste, donc principalement rationaliste), son approche du déjà-là à partir de l'homme (da sein) comme berger de l'être. L'Occident tourne donc toujours autour de cette dualité raison/chaos. Sa force étant le libre examen, le retour critique, la réflexivité ce que J-F Mattéi appelle le Regard vide, celui d'Europe emporté par Zeus taureau et se tournant vers les Hespérides , l'Occident et emporté vers l'Est berceau du sacré. Il nous faut donc tenir les deux bouts en ayant une rationalité raisonnable capable de fixer des domaines de définition au delà desquels la rationalité est inopérante. Et le sacré s'enracine non seulement dans ces zones chaotiques mais la rationalité, elle même, peut être justement sacralisée, dans une certaine limite bien sûr. Limites que dépassent aujourd'hui principalement les modernes "maintenus" c'est à dire les universalistes abstraits, le camp de la political correctness. Qui veut faire l'Ange fait la bête... Le brillantissime Auguste Comte lui même avait sombré dans le culte.
2-Personne n'a ici été traité de soralien. Ce qui n'aurait pas constitué insulte car la pensée de Soral est respectable de même que sa personne.
Il faut distinguer le philo-islamisme de Soral dont la genèse est typiquement occidentale (goût pour l'exotisme, morale du ressentiment pour le pire et pour le meilleur: intérêt pour l'Autre, récurrent depuis Hérodote à Lévi-Strauss en passant par Fernando Cortès ou Montaigne) et l'Islam complétement étranger à notre être-au-monde... et, à mon modeste avis, inférieur, au sens où notre civilisation est la meilleure de toutes celles qui ont émergé dans l'Histoire (écrite évidemment).Bon ! là on élargit vers le débat sur le relativisme très lié à notre présent propos.L'ethno-différencialisme (donc le relativisme) étant le fondement de la Nouvelle Droite, avant tout celle de de Benoît pour qui toutes les cultures se valent et surtout n'exportons pas le modèle occidental.Dominique Venner ,Bernard Lugan ou Le Galou, avec moins de sectarisme défendent des idées proches. Ce qui n'enlève rien aux qualités de tous quatre.
Utilisateur anonyme
29 juin 2011, 17:31   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
Cassandre
Citation
Henri Lesquis
Néanmoins, le fait qu'il puisse exister ici ou là des survivances de sacré ne me dérange nullement.

Le satanique aussi peut-être sacré.

Chère Cassandre, si je puis me permettre, le prédicat sacré ne peut s'appliquer aux adeptes d'un culte mais à l'objet du culte — et par extension aux cultes eux-mêmes — : il eût été correct d'écrire satanisme au lieu de satanique.
Et moi je ne suis pas sûr qu'un tiret puisse précéder un deux-points.
Utilisateur anonyme
29 juin 2011, 17:44   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Stéphane, il semble logique que le tiret puisse précéder un deux-points s'il peut précéder une virgule ou une parenthèse. Or j'ai observé ces deux cas chez des écrivains. Mais cela est à vérifier, en effet.
Toutefois le second tiret disparaît devant une ponctuation forte (cf. Larousse, Les Difficultés de la langue française, 2007, p. 406).
Utilisateur anonyme
29 juin 2011, 17:52   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Eh bien, merci d'avoir relevé cette faute de forme, Stéphane. Ayant un faible pour les tirets, votre remarque m'est précieuse.
Non, non, mais c'était juste pour vous rappeler, sans faire le rabat-joie si possible, que les remarques, ça vous retombe toujours dessus (j'admets que donner des leçons d'humilité n'est pas en soi très humble, mais bon...). Moi aussi, j'aime beaucoup les tirets ; j'ai lu récemment les textes de Baudelaire sur le salon de 1845, et il en fait un usage abondant, très peu orthodoxe, pour le coup. Mais l'orthodoxie est tardive, en la matière.
Cher Henri, le mot "satanisme" désigne une pratique sectaire bien précise. c'est pourquoi j'ai employé l'expression "le satanique" qui est beaucoup plus générale et qui peut viser des idées et des pratiques ayant cours en dehors du "satanisme" proprement dit, si vous voyez ce que je veux dire ...
Satan conduit le bal en voiture
Au fait, la mère de Jean Clair conduisait-elle en fichu ?
29 juin 2011, 23:07   Et pan !
Citation
Francis Marche
Quel esthète en effet: ce type de phrase à incise centrale et antéposition du verbe ("glissent ces femmes") qui se termine par un plongeon final sur "pérennité" semble directement démoulée d'un discours de sous-préfet présentant une nouvelle sculpture de rond-point, dans quelque Z.A.C de communauté de communes.

C'est bien possible Francis, mais j'affirme qu'aucune de vos blondasses affectionnées ne puisse soutenir la comparaison avec telle époustouflante apparition que j'ai vue aujourd'hui, sortant souveraine de la porte de Damas, voilée de la tête aux pieds, et au passage de laquelle une petite troupe de gardes-frontière postés là, braillards mais bonhommes, ouvrit de grands yeux pour la regarder glisser, visiblement aussi estomaqués que moi.
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 01:00   Oh non, pas elle !
« La nature aime à se voiler. » Héraclite, Fragments

Si même Dame Nature s'y met...
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 07:52   Re : Oh non, pas elle !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
30 juin 2011, 08:41   Re : Et pan !
Tenez Alain, puisque nous en sommes aux contrastes dans les apparitions, et parce que vous épinglez, bien injustement, croyez-moi, mes "blondasses", j'ai croisé hier une jeune Suédoise qui s'est installée en Thaïlande depuis peu, vêtue en robe d'été blanche en coton sans manche, à petit motif floral vert et mauve. Je ne savais pas qu'elle était suédoise, j'ai dû finir par le lui demander, l'ayant d'abord cru australienne. Brillait à son cou une minuscule croix de diamant (voyez comme le style sous-préfecture me va bien, à moi aussi), teint non d'albâtre mais coquille d'oeuf, finement moucheté de taches de douceur, comme disait Supervielle, sourire adorable, franc, timide, puis franc encore, dentition étincelante, yeux naturellement perdus, me disant qu'en effet, elle était chrétienne et bien que protestante s'était rendue huit fois (!) à l'abbaye de Cluny... débit spontané, pensées et mots à fleur de tête, jambes vanille, interminablement nues au sortir de la petite robe, genoux crème, ronds, amis, chevelure blonde et droite, plate et modeste, rebiquant aux épaules, exactement comme il le faut, cou naturellement long, tendre et penché dans le sous-bois doré de la chevelure.

Je ne la reverrai jamais mais pour rien au monde je ne vous l'échangerais contre votre sac à faux mystère, à déception et à hystérie qui plaît si fort aux corps de garde et aux adolescents imaginatifs.
30 juin 2011, 08:52   Re : Et pan !
Citation
débit spontané, pensées et mots à fleur de tête, jambes vanille, interminablement nues au sortir de la petite robe, genoux crèmes, ronds, amis, chevelure blonde et droite, plate et modeste, rebiquant aux épaules, exactement comme il le faut, cou naturellement long, tendre et penché dans le sous-bois doré de la chevelure.

Je ne voudrais pas vous choquer mais j'appelle ce texte "un hymne à la race blanche".
30 juin 2011, 08:58   Re : Et pan !
Vous ne me choquez pas car cela se veut tel.. Il serait peut-être temps qu'on s'y mette, non ? Avant que ce ne soit interdit !
30 juin 2011, 09:10   Re : Oh non, pas elle !
Henri, j'espère que vous plaisantez...

Francis, je vous soutiens totalement. La description de votre apparition suédoise m'enchante.
30 juin 2011, 11:23   Re : Oh non, pas elle !
"débit spontané, pensées et mots à fleur de tête, jambes vanille, interminablement nues au sortir de la petite robe, genoux crèmes, ronds, amis, chevelure blonde et droite, plate et modeste, rebiquant aux épaules, exactement comme il le faut, cou naturellement long, tendre et penché dans le sous-bois doré de la chevelure."

Mais c'est toute ma petite-fille, ça !
30 juin 2011, 11:47   Re : Oh non, pas elle !
La femme est l'être le plus parfait entre les créatures ; elle est une créature transitoire entre l'homme et l'ange.
H. de Balzac.
30 juin 2011, 12:12   Re : Oh non, pas elle !
Je ne suis pas toujours d'accord avec vous cher Francis loin de là mais ce matin en allant chercher à la poste mon courrier je tombe nez à nez sur une jeune fille d'une beauté telle que j'en fus renversé. Oui une apparition entre l'homme et l'ange.
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 12:41   Re : Oh non, pas elle !
Citation
Phénarète se rebiffant
Citation
Henri citant le vieux penseur d'Éphèse
« La nature aime à se voiler. » Héraclite, Fragments

Si même Dame Nature s'y met...

Henri, j'espère que vous plaisantez...

Oh, chère Phénarète, je ne plaisante qu'à moitié... Le vieux penseur d'Éphèse a réellement écrit cela. Quant à savoir ce qu'il a voulu dire, je vous laisse le soin de déchiffrer cette énigme.

Voici une piste : « Le grec a-lètheia — qui arrache à l'oubli — se traduit en latin par re-velatio — qui tire le velum. Non-oubli qui arrache le voile (le velum) sur le passé. La souche du vrai est le nu. C'est encore le mot de Gygès : quand elle se dénude, reine ou non, la femme arrache la velation sur la zoomorphie. Elle jette aux orties statuts et rôles dans lesquels la société la confine ou la retient. Quand la femme se dénude, reine ou non, apparaît la vraie — l'antérieure, l'inoubliable. »

« La nature aime à se voiler » : la nature aime à dissimuler le nu sous le voile, voiler la vérité.

« La femme, [en arrachant] la velation sur la zoomorphie, [...] jette aux orties statuts et rôles » : le dénudement est une forme de décivilisation, un retour au zôon. Un monde entièrement nu est un monde qu'on ne peut plus ré-véler — la vérité s'efface alors et le c'est-vrai-que pousse comme une mauvaise herbe sur ce sol nu, vierge de toute pudor, de toute aidôs.
30 juin 2011, 12:41   Re : Oh non, pas elle !
Exactement Rogemi, et quand on pense qu'il y a des types assez tordus pour vouloir mettre les anges dans des sacs !...
30 juin 2011, 13:40   Re : Oh non, pas elle !
Toujours sur l'habillement féminin, et toujours chez Balzac:

En marchant les femmes peuvent tout montrer, mais ne rien laisser voir.

La vérité ne peut paraître qu'habillée; elle doit, à l'instar de l'homme invisible de la littérature, être apprêtée, vêtue, mise en phrases, incarnée dans le logos, faute de quoi, comme l'homme invisible dépouillé de ses vêtements, elle disparaît à la vue; nue elle serait si crue qu'elle en deviendrait un éther imperceptible au regard, impréhensible autant qu'incompréhensible, elle ne précipiterait pas comme solution davantage que n'est identifiable la présence de solutions chimiques qui ne précipitent pas dans le visible. Le langage conçu pour l'habiller a donc aussi pour rôle de la faire paraître. Et l'éloge du paraître en devient alors un éloge de la vérité.

La beauté dans son habillement est soumise à un régime de révélation par le paraître qui est comparable à celui par lequel la vérité vient à se montrer.
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 14:31   Re : Oh non, pas elle !
L'éloge du paraître, du velum, de l'aidôs*, de la pudor, de la honte, de la représentation, de la pose, de la discrétion, du phantasma, du spectrum, de l'eidôlon, du rite, du protocole, de la terribilità, de la majesté, de la syntaxe — sont, selon moi, une seule et même chose.

* « L’αιδώς, c’est l’émotion et la crainte d’offenser les dieux, les hommes et les lois éternelles ; c’est l’instinct de vénération passé à l’état d’habitude chez l’homme noble, une sorte de dégoût à l’idée d’offenser ce qui est vénérable. L’aversion des Grecs contre l’excès (l’hybris), contre l’être qui dépasse ses propres limites, est quelque chose de très aristocratique, tient à la plus antique noblesse. L’offense à l’αιδώς est un spectacle terrible pour celui qui est le familier de l’αιδώς. » Nietzsche, 1884
30 juin 2011, 15:26   Re : Oh non, pas elle !
Citation
Henri Lesquis
Citation
Phénarète se rebiffant
Citation
Henri citant le vieux penseur d'Éphèse
« La nature aime à se voiler. » Héraclite, Fragments

Si même Dame Nature s'y met...

Henri, j'espère que vous plaisantez...

Oh, chère Phénarète, je ne plaisante qu'à moitié... Le vieux penseur d'Éphèse a réellement écrit cela. Quant à savoir ce qu'il a voulu dire, je vous laisse le soin de déchiffrer cette énigme.

Voici une piste : « Le grec a-lètheia — qui arrache à l'oubli — se traduit en latin par re-velatio — qui tire le velum. Non-oubli qui arrache le voile (le velum) sur le passé. La souche du vrai est le nu. C'est encore le mot de Gygès : quand elle se dénude, reine ou non, la femme arrache la velation sur la zoomorphie. Elle jette aux orties statuts et rôles dans lesquels la société la confine ou la retient. Quand la femme se dénude, reine ou non, apparaît la vraie — l'antérieure, l'inoubliable. »

Mon petit doigt me dit que Phénarète, telle l'Athéna pensive, a déjà pensé le voilement dévoilement.

Le Dieu ne disparaît-il pas quand on le nomme ?
La plus grave dissension doctrinale entre M. Santamaria et nous c'est son attitude incroyablement légère à l'égard de la question des espaces, qui gâche les plus hautes expressions de sa pensée et nuit à leur diffusion dans le public formaliste. L'absence d'espace après les points, les espaces avant les virgules valent à ce penseur des réserves obstinées et dommageables.
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 16:14   Re : les fichues hallucinations
Citation
Santamaria
Il faut distinguer le philo-islamisme de Soral dont la genèse est typiquement occidentale (goût pour l'exotisme, morale du ressentiment pour le pire et pour le meilleur: intérêt pour l'Autre, récurrent depuis Hérodote à Lévi-Strauss en passant par Fernando Cortès ou Montaigne) et l'Islam complétement étranger à notre être-au-monde... et, à mon modeste avis, inférieur, au sens où notre civilisation est la meilleure de toutes celles qui ont émergé dans l'Histoire (écrite évidemment).

M. Santamaria, je trouve qu'inscrire Lévi-Strauss dans une tradition occidentale que vous caractérisez par un « goût pour l'exotisme, [une] morale du ressentiment [et un] intérêt pour l'Autre » — décrivant ainsi la "mouvance soralienne" — relève d'un contresens impardonnable : ce penseur n'étudiait les civilisations étrangères que par amour des « beaux objets que sont les mythes » — je le cite. Vous ne trouverez chez ce penseur qu'un amour des systèmes, des lois, des explications générales et englobantes du monde, des codes, protocoles, rites, etc. — mais ne trouverez chez lui nulle trace de ressentiment ni « d'amour pour l'Autre ». Permettez-moi de trouver que votre vision, fondée sur un dualisme infantile et aveugle, est terriblement fausse.

Au delà des remarques très justes de Renaud Camus, ce genre de légèreté que vous vous permettez m'interdit de considérer ce que vous dites avec tout le sérieux qui conviendrait.
Borné sur les espaces...
Réponse à Renaud Camus:
Je me soigne...
Je continue à parsemer mes envois de fautes typographiques voire grammaticales et je m'en veux. Quelques réferences bibliographiques me seraient donc des plus précieuses.
Malgré tout j'ai eu le plaisir de constater, contrairement à ma première tentative, que l'on a embrayé sur le fond. Ma première tentative d'amorce de discussion avait été suivie uniquement de remarques formelles à juste titre outrées parfois avec tact car reçues à titre privé.
Je comprends et approuve fondamentalement votre souci aigu de la forme; le formel (orthographe, conjugaison, syntaxe, ponctuation, espaces) est éminemment sémantique car très politique. Il renvoie en effet aux rituels, à la courtoisie, à un certain état des relations entre membres de la communauté.
Mais une réaction trop formaliste au détriment de la sémantique pourrait éloigner les nouveaux contributeurs ou ceux tentés de prendre part aux (d)ébats. C'est ici un lieu de discussion politique donc non réservé aux agrégés de grammaire.
Ayant eu l'honneur et l'avantage de débattre de vive voix avec vous (outre la fréquentation assidue de vos écrits) c'est en toute connaissance de la complexité de vos positions que j'appréhende vos remarques. Mais je le répète certaines tonalités dans les interventions sur ce site, frisant le cénacle d' habitués, pourraient rebuter.
Bien que semblant viser davantage le formel (disons le autrement: le littéraire plutôt que le philosophique) dans le vaste et foisonnant courant anti-colons le PI apparaît comme le plus prometteur au niveau "doctrinal", comme le Bloc Identitaire peut l'être sur le plan de l'activisme et Riposte Laïque sur le plan des pratiques de débat ou encore le FN sur le plan du basique électoral. Mais encore faut il que chacun ne s'enferme pas dans ses atouts et spécialités.
Ce n'est d'ailleurs pas ce que vous faîtes. Sans flagornerie aucune, vous tenez les deux bouts: le perfectionnisme politique (la re-culturation) et la volonté d'agir. Par exemple, lors du colloque sur l'Islamisation à Paris qui faisait suite à votre présence au "Saucisson-pinard", vous avez choisi la voie étroite et juste. Votre intervention était bien dans un cadre "de masse", politique au sens traditionnel, mais vous avez cependant maintenu une qualité argumentative de bon niveau alors que les autres intervenants se contentent de reprendre les "basics" qui chauffent une salle.
Au plaisir donc de poursuivre la route ensemble.
Citation
Santamaria
Je continue à parsemer mes envois de fautes typographiques voire grammaticales et je m'en veux. Quelques réferences bibliographiques me seraient donc des plus précieuses...

Citation
Henri se mémétant
En le lisant doucement, très doucement, le Répertoire des délicatesses du français contemporain de Renaud Camus.

Retravailler régulièrement sa langue est hygiénique et formateur. Je crois aux codes, aux formes, aux rites ; tout le reste est secondaire. D'ailleurs, je vais de suite replonger dans le Répertoire des délicatesses...
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 17:58   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
(Message supprimé à la demande de son auteur)
C'est curieux Francis, et peut-être me trompé-je complètement, mais j'ai l'impression que votre défense de la lissotriche décolorée tient plus d'une déclaration de principe un peu désincarnée que d'une franche adhésion sensuelle, tant vos façons m'évoquent davantage le brunolâtre que l'amateur trop installé de la Suédoise-type, vanille et rose-guenilles.
D'ailleurs, la "brunasse" est impossible.
Quoi qu'il en soit "mon" apparition, fagotée d'un tee shirt et de ces jeans malformant les plus belles croupes, aurait incontestablement perdu beaucoup de son attrait, c'est ainsi, toute idéologie mise à part.
Citation
Quoi qu'il en soit "mon" apparition, fagotée d'un tee shirt et de ces jeans malformant les plus belles croupes, aurait incontestablement perdu beaucoup de son attrait, c'est ainsi, toute idéologie mise à part.

Vous avez été foudroyé par les contes des Mille et Une Nuits, cher Alain. C'est la terre orientale qui accomplit son oeuvre d'attrition sur votre âme d'occidental.
Citation
Rogemi
Vous avez été foudroyé par les contes des Mille et Une Nuits, cher Alain. C'est la terre orientale qui accomplit son oeuvre d'attrition sur votre âme d'occidental.

Tiens, c'est étonnant, je pensais justement la même chose que vous, cher Rogemi.
Lieber Rogemi, je ne crois pas, les blondes au teint clair ne manquant pas en Eretz Israël, terre de miel et de lait vanillé, aussi...
Simplement, un voile léger épousant un corps gracile met en valeur avec distinction ce qu'un vêtement épais et moulant déforme absurdement, cela me semble esthétiquement presque évident, n'y voyez rien de spécialement vernaculaire, et encore moins de politique, il va sans dire...
Les croupes ne sont plus ce qu'elles étaient.
30 juin 2011, 21:48   Re : Oh non, pas elle !
Citation
Henri Lesquis
Oh, chère Phénarète, je ne plaisante qu'à moitié... Le vieux penseur d'Éphèse a réellement écrit cela. Quant à savoir ce qu'il a voulu dire, je vous laisse le soin de déchiffrer cette énigme.

Alors il fallait plaisanter complètement ou pas du tout, cher Henri.

On ne peut se servir d'une parole si ancienne et si importante à la légère, sauf si vous vouliez donner dans la pure boutade (ce qui n'est pas interdit non plus, de temps en temps). Vous êtes bien aimable de vouloir m'aider et de me donner des pistes, je vous remercie. D'autres que vous me connaissent mieux ici, qui savent assurément ce que peut être ma relation à l'ἀλήθεια (alètheia), à laquelle j'ai eu la chance d'être initiée assez jeune. Pour autant, je suis très loin d'en avoir fini avec l'énigme. Qui pourrait le prétendre ?

Il me semble toutefois que le "jeu" du voilement - dévoilement de la vérité n'a qu'un rapport très lointain et fort appauvri avec les concepts de zoomorphie et autre velation qui semblent faire votre délectation. Il faudrait plutôt tenter de comprendre puis reprendre la parole originelle (celle qui nous sauvera peut-être, celle qui fait que nous seuls avons la clef de notre destin...) et sans doute faudrait-il alors évoquer la présence et l'absence, la vérité qui se cache, ou mieux : qui se dérobe sans cesse.

Mais il y a autre chose, et j'aurais sans doute dû commencer par là : à mon tour de vous donner une piste, si vous le permettez.

ϕ́υσις (physis) ne peut décemment être traduit par "nature". Vous qui donnez volontiers les mots grecs, je suis surprise que celui-ci, pourtant essentiel, soit ainsi comme "passé à l'as"... Remplacer ϕ́υσις par "nature", c'est, à mon humble avis, se fourvoyer en omettant délibérément tout ce que la traduction romaine transforme autant que transmet.
Je ne comprends pas : les voiles sont amples car ils sont faits, justement, pour ne pas épouser le corps ni le mettre en valeur car ce serait considéré comme totalement impudique, contraire à leur raison d'être.
Utilisateur anonyme
30 juin 2011, 22:15   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
Alain Eytan
Un voile léger épousant un corps gracile met en valeur avec distinction ce qu'un vêtement épais et moulant déforme absurdement [...] n'y voyez rien de spécialement vernaculaire...

Cher Alain, on ne saurait y voir quelque idiosyncrasie vernaculaire, rassurez-vous, car, jetant un regard furtif sur ce qu'est devenu Tel Aviv, je doute fort que l'unité de style propre à toute grande culture n'ait pas cédé, même en votre chère Eretz Israël, à l'inéluctable créolisation des mœurs et du monde... Adonaï lui-même ferme les yeux sur Tel Aviv — il sait sans doute, du fond de son tombeau, que l'incoercible désacralisation n'épargne encore que le cœur des plus nostalgiques habitants de Jérusalem...
Henri, nous autres Hiéroslymitains d’airain aimons parfois à nous défaire et nous rompre dans la touffeur de cette Nouvelle Sodome...

Et je t'ai vue te rompre et jouir d'être morte ô plus belle
Citation
Cassandre
Je ne comprends pas : les voiles sont amples car ils sont faits, justement, pour ne pas épouser le corps ni le mettre en valeur car ce serait considéré comme totalement impudique, contraire à leur raison d'être.

Chère Cassandre, la coquetterie naturelle des jeunes femmes, leur désir de séduire, la situation politique particulière de Jérusalem-Est, très frottée d'influences occidentales, tout de même, le rang social de l'Orientale, qui pouvait s'offrir un tissu souple et de qualité, et le vent soufflant régulièrement sur cette partie des remparts, tout cela faisait que le voile de ma musulmane épousait son corps, tout en le laissant deviner, je le jure devant Allah...
Oh, alors, s'il faut que le vent s'en mêle ! ... Il est vrai qu'il peut faire des miracles . En Corse par exemple il n'est , dit-on, de bonne récolte de châtaignes que les années de grand vent !
Vous dites brunolâtre comme vous diriez mulâtre, Alain ?
Je crois que ce n'est pas du tout le même suffixe, Francis.
Ah oui, bien sûr, le mulâtre est l'amateur mules, n'est-ce pas Alain ?
A ne pas confondre avec les babouches.
Oh vous savez Florentin, quand on en est à user du verbe "fagoter" à propos d'un ticheurte... D'abord la Suédoise en question était vêtue d'une petite robe en coton estivale, comme je crois l'avoir assez dit, pas d'un ticheurte, ensuite elle n'était pas plus blondasse que moi brûnatre, ensuite, je suis heureux que la providence ait mis sur ma route cette personne en me fournissant ainsi une belle occasion de rattraper mes vacheries déposées ici il y a quelques jours sur les femmes scandinaves (des valkyries, etc.), enfin oui, sus à l'exotisme qui n'est plus rien, qui est une outre crevée. La contre-colonisation aura eu cela de bon: la fin d'un certain goût exotique en forme de turquerie, où la Fille du bédouin se superpose, allègrement, et par danse du ventre interposée, à la Reine de Saba, à Aïda et à Salambô dans certains esprits faibles.

Tout le goût exotique, et un partie de l'imaginaire libidinal, des Français, d'une bonne part des autres Européens et même des Américains du Nord, après avoir erré dans la Si-Fi quelques décennies, s'est désormais investi dans l'univers de l'imaginaire nippon (manga, cosplay et autres anime) qui sert à la louche la turquerie du 21e siècle. Entre vous et moi, ça n'est pas plus mal.
L'utilisation du concept de nihilisme, pour qualifier le monde occidental, par le grand nietzschéen Lesquis m'étonne. Car ce n'est pas à lui que l'on devrait apprendre que s'il est bien un nihilisme à notre époque, et un hyper nihilisme même, c'est l'islam. Il est à craindre donc que Lesquis, comme beaucoup des demi-savants qu'il déteste "Ach, Madame, le nihilisme de notre époque !", utilise le concept de Frédéric à contresens.
A propos de la mode des turqueries, je ne sais plus qui disait que ces intérieurs "tournant du siècle" chargés justement de "turqueries" étaient le croisement d'une chapelle et d'un bordel.
Cher Petit-Détour, je suis bien d'accord avec vous. Reste que Nietzsche admirait beaucoup l'islam ...
La fin de l'exotisme me navre, la route des épices ne manquait pas de sel.
... ni de piquant.
Utilisateur anonyme
01 juillet 2011, 14:29   Re : Le fichu de la mère de Jean Clair
Citation
M. Petit-Détour
L'utilisation du concept de nihilisme, pour qualifier le monde occidental, par le grand nietzschéen Lesquis m'étonne. Car ce n'est pas à lui que l'on devrait apprendre que s'il est bien un nihilisme à notre époque, et un hyper nihilisme même, c'est l'islam. Il est à craindre donc que Lesquis, comme beaucoup des demi-savants qu'il déteste "Ach, Madame, le nihilisme de notre époque !", utilise le concept de Frédéric à contresens.

Eh bien, Monsieur, expliquez-nous ce que Nietzsche entendait par nihilisme, puisque vous semblez si bien l'avoir compris. Et je vous saurais gré d'être sans détour, à la Nietzsche, précis et laconique, comme il se doit.

Citation
Cassandre
Cher Petit-Détour, je suis bien d'accord avec vous. Reste que Nietzsche admirait beaucoup l'islam...

Chère Cassandre, le vocable « admirer » me paraît un peu fort... Nietzsche regrettait que quelques travers de l'islam fussent empruntés au christianisme — il y décelait des invariants, notamment dans l'exercice de la cruauté, propres à toute religion monothéiste. Si vous désirez des exemples, je pourrai vous en donner.
Encore une fois, ne confondons pas les textes, les interprétations et les justifications que les hommes donnent de leurs actes.
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