Qu'a fait Renaud Camus dans Commande publique, cher Marcel Meyer ? S'il observe que le commentaire envahit tout et se substitue à l'oeuvre, il ne dit pas que le commentaire soit inutile. Si l'art contemporain rebute, c'est que nous ne savons pas le voir, que notre regard n'a pas été éduqué par une longue tradition, à voir les oeuvres. La durée des siècles nous manque, entre autres choses.par Henri Bès - Forum principal
Vos questions sont très stimulantes, en tous cas. L'orthographe anglaise moderne a pu se constituer en mêlant des traditions issues de la graphie anglo-saxonne (cette langue a une riche littérature qui commence à s'écrire dès le VII°s) et du français. Ce qui paraît une curiosité orthographique anglaise peut s'expliquer peut-être par l'anglo-saxon, comme nos graphies par le latin (le dopar Henri Bès - Forum principal
Les langues non sémitiques de peuples qui ont adopté l'islam, se sont notées au moyen de l'alphabet arabe, qui est souvent incompatible avec leur génie. C'est ce qui a poussé Mustapha Kemal à faire écrire la langue turque au moyen de lettres latines légèrement modifiées, au prix d'une catastrophe culturelle sans précédent, la plongée dans l'oubli de sept siècles de culture et de litpar Henri Bès - Forum principal
Les langues sémitiques anciennes ont adapté le nom de l'Ionie, partie du monde hellénique mieux connue des Orientaux que la Grèce continentale, et par ce nom d'Ionie on désigne, en hébreu, en assyrien ou en perse, le monde grec. L'hébreu biblique a Yavan (avec un V qui peut se prononcer W), l'assyrien, je ne sais plus, car j'ai égaré ma carte de l'ancien Orient, mais si ma mémoire est bpar Henri Bès - Forum principal
On aura de bonnes raisons de critiquer ce projet de loi, d'invoquer "l'envie du pénal", de dire que l'état intervient dans des domaines qui ne sont pas les siens (vie privée, etc). On peut ajouter que légiférer en matière d'internet et de publicité dans notre société est plutôt vain. Malgré toutes ces raisons et d'autres encore, cette initiative a ma sympathie, car je pensepar Henri Bès - Forum principal
Je vous remercie, cher JGL, de ce point philosophique qui éclaire toute discussion sur Philippe Muray. En effet, il place la négation au principe de l'action, et toutes ses attaques ont pour but de défendre une certaine idée de l'humanité que vous formulez très clairement, en montrant la cohérence interne d'une pensée construite. Que cette conception néo-hegelienne (vous rappelez à justpar Henri Bès - Forum principal
Le rapprochement des deux citations montre une contradiction, en effet. Je devais penser dans la première à un texte de Muray (mais lequel?) où il distingue la fête du festif; j'ai dû vouloir trop montrer ensuite, dans la seconde, qu'on ne doit pas ranger Muray parmi les passéistes qui voudraient retrouver les fêtes à l'ancienne : rien n'est plus éloigné du passéisme et de l'esprit depar Henri Bès - Forum principal
La fête, cher M. Brunet, est évidemment liée au politique depuis qu'il se donne en spectacle (peut-être dès son origine, qui sait?) : il suffit de visiter le Colisée ou le cirque d'El-Djem pour comprendre que la cité antique impériale est une mise en scène festive. Philippe Muray ne dénonce pas la politisation de la fête, ni même la perte du "véritable" sens festif à l'ancpar Henri Bès - Forum principal
"Je répondrai plus tard à Henri à propos de la techno-parade engagée et petite-bourgeoise héritière des fêtes révolutionnaires par-dessus la tête des bons vieux carnavals d'antan." Ne vous donnez pas cette peine. Votre art du résumé saisissant et de la reformulation honnête de la pensée d'autrui me persuade que vous n'êtes pas un interlocuteur de bonne foi. Lisez plutôpar Henri Bès - Forum principal
J'aurais bien voulu citer vos propos dans mon message, afin de les reprendre un par un, de les commenter et d'y répondre commodément, mais la touche "Citer" n'a pas l'air de marcher. L'analyse que Muray fait de la fête ne consiste pas à comparer la quantité de fêtes qu'il y avait avant 1789 et aujourd'hui. Il étudie la fête comme obligation sociale absolue, comme horizon indépapar Henri Bès - Forum principal
Je suis confus d'avoir donné l'impression de ne voir dans ces bénédictines que perfection spirituelle. Pascal dit que cette perfection, quand elle existe, n'est perçue que par des yeux spirituels, et les nôtres ont plus tôt fait de repérer défauts, vices et insuffisances. Pour revenir à l'émission d'hier, et dans le même esprit de satire, j'y remarquais avec amusement les signes classipar Henri Bès - Forum principal
C'est très intéressant, et je vais chercher comment Chateaubriand intègre dans son Génie du chistianisme ses premières descriptions publiées des paysages de l'Amérique.par Henri Bès - Forum principal
La chaîne du câble Planète no limit (sic) diffuse une série d'émissions intitulée "Reportages vis ma vie", où l'on s'amuse à plonger une personne dans un mode de vie, un métier qui sont à l'opposé des siens. J'ai vu quelques extraits d'un de ces reportages, où deux femmes laïques, l'une athée, l'autre croyante mais non pratiquante, font un stage de quelques jours de clôtupar Henri Bès - Forum principal
Votre remarque sur l'influence de la peinture américaine sur Chateaubriand m'a donné l'idée de regarder l'édition critique du Voyage en Amérique, établie en 1964 par Richard Switzer sur le texte de 1826 des Oeuvres complètes de M. le vicomte de Chateaubriand. (Didier, Société des textes français modernes). Une polémique est née dès 1816, de nombreux lecteurs américains trouvant trèpar Henri Bès - Forum principal
J'étais souvent surpris de lire sous la plume de Thomas Platter en 1600, ou de Mme de Boigne et d'autres émigrés en 1793, que Londres était déjà brumeux, plein de brouillard et de suie à l'époque d'Elisabeth, de Jacques I ou de Georges III. Déjà , à savoir avant les peintres qui tirèrent tant d'heureux effets de ces brumes-là . Je crois en effet qu'on ne les "voyait" pas, oupar Henri Bès - Forum principal
Je vous envoie, cher Marcel Meyer, mes salutations découragées. On ne me frappe pas, du moins pas encore, mais mes collègues syndiqués enseignent aux élèves comment manifester, faire grève et bloquer un lycée. Le tout baigne dans la meilleure des consciences de bien faire, et la SNCF distribue même des billets gratuits à ceux qui vont brandir des banderoles en procession à la ville voipar Henri Bès - Forum principal
Je vous remercie d'avoir proposé cette intuition précieuse et féconde.par Henri Bès - Forum principal
Tout monument persan est entouré d'un jardin, et l'été dernier, dans celui du monument d'Avicenne, à Hamadan, notre conférencière (fort capable, puisque Clio l'employait à nous expliquer l'Iran) racontait la fuite dramatique des derniers philosophes néo-platoniciens chassés d'Athènes par le fanatique Justinien, leur accueil chaleureux au royaume du Châh sassanide, l'école qu'ils fondÃpar Henri Bès - Forum principal
Merci pour ce lien, cher Francis Marche. Les lectures de Cassandre m'ont rappelé le beau livre de Michaël Barry sur le peintre iranien Behzâd (1465-1535), L'art figuratif en Islam médiéval, où l'on trouve des réflexions sur l'influence de Bellini sur les portraitistes ottomans, et des lavis chinois sur les paysages persans. Voici un passage dont vous jugerez s'il est pertinent: "par Henri Bès - Forum principal
En effet, ce que j'ai vu de Rubens m'a convaincu de la justesse des remarques de Claudel, et aussi de vous, chère Aline: il fait de lui le peintre catholique par excellence, puisque la chair y est imprégnée de divin, tirée vers le ciel. Rien de plus étranger à la gnose de M. Lombart, et qui semble partir de présupposés exactement inverses, puisque la chair y semble par elle-même capablepar Henri Bès - Forum principal
Oui, pardon, c'est bien "règne une ambigüité", je me suis trop vite relu. Votre message jette une lumière particulièrement bienvenue sur un passage de La Condition humaine que je viens de faire étudier, où le peintre Kama, qui a pour modèle réel un artiste connu de Malraux, Koïchiro Kondo, est confronté au sentiment tragique de la vie, individualiste et occidental, incarné ppar Henri Bès - Forum principal
A vrai dire, la guerre de Meyrieu et des pédagogogues contre la mémoire ne les prédisposera pas au repentir, qui ne peut exister lui-même sans mémoire. Leur oeuvre est cette génération festive qui ne se souvient jamais de rien, ces vieux jeunistes qui s'extasient de découvrir la lune et le fil à couper le beurre chaque matin. Philippe Muray et Alain Finkielkraut ont tout dit là -dessus.par Henri Bès - Forum principal
Je ne sais de qui, cher Rogemi, est la phrase que vous citez entre guillemets, mais il m'a semblé y voir de nombreuses erreurs. Est-elle de Sollers ou d'Hadjadj ? En tous cas, le christianisme eut toujours à rappeler le caractère charnel du salut, et non pas seulement à ses premiers siècles. Il eut toujours en face de lui son ennemi gnostique, dont la première manifestation était toujourspar Henri Bès - Forum principal
Il ne faut pas rattacher la Belgique à la France, mais la France à la Belgique. D'ailleurs, le Roi des Belges descend d'une des filles de Louis-Philippe, notre dernier roi (malgré les doutes légitimes que l'on peut entretenir sur les droits de ce prince d'Orléans à ce titre). A peu de chose près, l'argument me semble décisif.par Henri Bès - Forum principal
J'ai ouï dire, mais c'est à vérifier, que le titre du livre d'Hélène Carrère d'Encausse, L'empire éclaté, est de son éditeur. De même, ce fut l'éditeur, m'a-t-on dit, qui ajouta occitan au titre de l'étude sur le village de Montaillou.par Henri Bès - Forum principal
Je croyais le Musée de l'athéisme installé dans Saint Isaac, cher JMarc. Les lieux de St Petersbourg que vous évoquez me sont familiers, y compris le cimetière à St Alexandre (en fait, il y en a plusieurs, et l'un d'eux, ceint de murs, contient plus d'artistes célèbres du XIX°s que tout le Père-Lachaise). L'église qui m'a le plus séduit, St Nicolas des marins, est une folie baroque blpar Henri Bès - Forum principal
Les choix stylistiques de Paul Veyne ne sont pas toujours très heureux, je le crains, mais sa définition restrictive du mot religion pourrait peut-être s'appliquer aussi au protestantisme américain ou à l'orthodoxie russe, avec des nuances. C'est la Réforme qui commença en Europe ce processus de désenchantement du monde, fonda, aux dires de certains, la possibilité d'une laïcité, et lepar Henri Bès - Forum principal
Dans une guerre, ai-je entendu dire, "chaque adversaire fait la loi de l'autre, d'où résulte une action réciproque qui, en tant que concept, doit aller aux extrêmes" (Clausewitz cité dans L'après-démocratie d'Eric Werner). Si l'on admettait qu'il y ait une sorte de guerre entre le monde occidental et le monde islamique (ce dont je ne suis pas assuré), on pourrait craindre que chpar Henri Bès - Forum principal
Oui, la question est bien celle de la beauté et de la culture. Voici ceux remarques de Czeslaw Milosz à ce propos, qui vous intéresseront peut-être: " En Pologne tout est réuni pour inverser la situation: autrefois il y avait des intellectuels sceptiques et très positivistes et un peuple pieux qui remplissait les églises. Dans un avenir, peut-être pas très éloigné, cela peut êtrepar Henri Bès - Forum principal
De toute façon, les pièces de Corneille et de Molière, c'est moi qui les ai écrites. Louis XIV.par Henri Bès - Forum principal