Où l'on apprend que les Indignés espagnols réinventent les
Baojia, vieux dispositif chinois de surveillance, délation et pression politique à l'échelon des quartiers, qui servit d'outil de conquête du pouvoir dans les quartiers des villes chinoises aux Communiste chinois lorsque leur parti était en construction. (Pour en savoir plus sur le système des Baojia: [
en.wikipedia.org])
Concernant les méthodes d'intervention et de prise de contrôle des Baojia par les communistes chinois : [
books.google.co.th]
A l'époque de la Révolution culturelle, les Baojia, opérant à l'échelle des Hutongs (réseau de venelles) étaient régentés par des sortes de concierges communistes (souvent des femmes), personnages tout puissants, qui sur une simple parole et un geste du doigt pouvaient vous expédier au gibet, ou "à la campagne", ce qui n'était guère mieux.
Les contrôles au faciès dénoncés par Amnesty International
L’Espagne a été pointée du doigt dans un rapport publié mercredi 14 décembre par Amnesty International dans lequel l’organisation non-gouvernementale dénonce la pratique “habituelle” par les forces de police de “contrôles d’identité discriminatoires” basés sur des “critères ethniques ou raciaux”.
Ce n’est pas la première fois que les méthodes employées par les forces de l’ordre espagnoles pour arrêter des sans-papiers sont l’objet de critique d’organismes internationaux et de simples citoyens.
En mars dernier, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU avait déjà demandé au gouvernement de mettre fin aux “contrôles d’identité ou rafles policières basés sur des profils ethniques ou raciaux”.
Auparavant, en juillet, des centaines d’ “indignés” avaient empêché l’arrestation de plusieurs immigrés sans papier dans le quartier madrilène de Lavapiès, et dénonçaient l’augmentation des contrôles au faciés dans ce quartier populaire et multiculturel.
Des quotas dans les commissariats en 2009
Et bien avant cela, une forte polémique avait surgi en 2009 en Espagne lorsque la presse avait révélé qu’à Madrid circulait dans les commissariats une note interne fixant des objectifs hebdomadaires chiffrés de détentions de personnes en situation irrégulière. Plusieurs syndicats policiers avaient alors confirmé qu’il existait des quotas de détention d’immigrés sans papiers dans toute l’Espagne. Mais le gouvernement a toujours nié les faits, assurant qu’il ne s’agissait que de “cas isolés”.
Ce qui est sûr c'est qu'en Espagne, entre 2003 et 2011, sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, le nombre de policiers et gardes civils dédiés au contrôle des frontières et à la lutte contre l'immigration illégale a augmenté de 60% (plus de 10 000 agents).
Aujourd'hui, c’est au tour d’Amnesty International de dénoncer une pratique “illégale”, “humiliantes” et qui suppose une “violation des droits de l’homme”, et des méthodes qui “criminalisent” les étrangers” et “incitent à la stigmatisation et au préjugé social, ” selon Miguel Angel Calderon, responsable de communication d’Amnistie international en Espagne.
"Il suffit d’être mate de peau ou de ne pas avoir une tête d’Espagnol pour risquer d’être arrêté..."
Selon les collectifs d’immigrés, la pression policière s’est accentuée ces derniers mois. María Ortiz,...
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espagne.blog.lemonde.fr]