Il y a, sur ces sujets, une mauvaise compréhension des choses. Le problème n'est pas, comme le prétendait le Front National, que les immigrés "prennent le travail des Français", car si une nouvelle personne vient sur le territoire, elle occupe certes un emploi mais en même temps, elle consomme, et donc contribue à créer des emplois.
Le problème de l'immigration pourrait se comparer à celui des imprimantes qui sont très peu chères à l'achat mais qui consomment au fil du temps des cartouches d'encres qui, elles, sont très chères. Si on veut regarder le coût de l'immigration, il ne faut pas considérer uniquement ce qui se passe au niveau des nouveaux arrivants, mais voir les conséquences à long terme, car ce qui compte n'est pas l'immigration en elle-même mais plutôt l'intégration, car c'est cette dernière qui a des conséquences sur l'économie.
Si une population immigrée s'intègre bien elle aura, au bout d'une ou deux génération, des taux de chômage, de délinquance ou de consommation de prestations sociales inférieurs ou égaux à ceux de la population générale, ce qui ne coutera rien au pays (voir lui fera gagner de l'argent) et aura une influence comparable à un accroissement naturel de la population autochtone.
Par contre, si une population s'intègre mal, elle aura des taux de chômage, délinquance et consommation de prestations sociales supérieures à ceux de la population générale, ce qui sera un fardeau financier. C'est ce qui se passe actuellement avec l'immigration originaire d'Afrique Noire et du Maghreb qui a commencé à venir en France dans les années 70. Pour connaître les coûts réels, il faudrait prendre en compte tous les coûts "périphériques", et non pas seulement les données provenant des salaires ou cotisations sociales comme le font les statistiques officielles. Or il est clair que ces populations coûtent, en moyenne, beaucoup plus cher à l'Etat que la population "de souche", même pauvre. Prenez par exemple le logement : la dégradation de l'habitat est beaucoup plus rapide dans les quartiers immigrés car les habitants les entretiennent moins, sans compter tous les sabotages et autres destructions volontaires de bâtiments publics qui sont l'apanage de ces quartiers (écoles vandalisées, incendies criminels de tout ce qui symbolise l'Etat) qu'il faut à chaque fois reconstruire. Les "plans banlieues" et autres projets de rénovation urbaine coûtent des sommes faramineuses qui bénéficient uniquement aux "zones sensibles" (c'est-à-dire celles peuplées de gens issus de l'immigration) et jamais à la France rurale, même si celle-ci est souvent pauvre. J'avais lu dans un livre une comparaison entre une cité de banlieue et une ville de la France profonde : les subventions publiques par habitant étaient mille fois supérieures dans le cas de la ville de banlieue… (Par ailleurs, les habitant de la France profonde, par pudeur ou méconnaissance, ne font parfois pas les démarches pour toucher les minimas sociaux auxquels ils ont pourtant droit, scrupules dont ne me semblent pas autant pourvus les habitants des quartiers sensibles, soutenus par toutes les associations qui n'ont que le mot de "droits" à la bouche…) Sans compter toutes les autres dépenses périphériques qui n'auraient pas de raison d'être pour la population autochtone : frais de justice du fait du taux de criminalité supérieur, construction de mosquées, subventions gigantesques aux associations communautaristes et antiracistes, frais liés aux divers organismes, commissions et études officielles chargés de l'intégration, de la "diversité", de la lutte contre les "discriminations", etc. C'est tout cela qui, à mon avis, fait que l'immigration actuelle nous coûte très chère, sans compter la baisse du niveau scolaire qui fait que les individus en question seront moins performants sur le marché du travail et donc, contribueront moins à la création de richesses.
Regarder les choses par le petit bout de la lorgnette en disant que les immigrés prennent le travail des français me parait absurde car le problème est avant tout celui décrit ci-dessus, tout comme les discours qui prétendent que les délocalisations n'ont que des effets pervers, ou que la mécanisation est néfaste car elle détruit l'emploi. Ces mécanismes de pensée proviennent d'erreurs de raisonnement qui considèrent les effets immédiats en ne voyant pas ceux à long terme et négligent le principe de réorganisation interne et d'auto-régulation de l'économie. Car s'il est vrai que la mécanisation ou les délocalisations font perdre des emplois de façon immédiatement visible, ils permettent aux entreprises de réduire leurs frais, donc de produire à moindre coût, donc de proposer des objets moins chers aux consommateurs, qui vont avoir plus d'argent à investir dans d'autres produits, ce qui créera d'autres emplois, et ainsi de suite…
La volonté d'empêcher les licenciements, de bloquer les loyers (encore une absurdité lancée récemment par la gauche), de consommer national, témoignent d'une vision socialiste de l'Etat que tous les partis politiques français semblent malheureusement partager, de l'extrême gauche à l'extrême droite...