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Une demie heure de déprime

Envoyé par Phénarète 
03 janvier 2012, 14:06   Une demie heure de déprime
Sur France Culture, naturellement. Si vous avez le courage...

La punition d'Allan


Tu vois quoi, moi chuis un peu pas contente, la méthode elle est pas bonne, chais pas, les spécialistes y z'ont dit : c'est neurologique, l'école elle doit se débrouiller, c'est obligatoire d'abord. Nan et pis attends, en plus à l'école ils font de la flûte quoi ! Les enfants y z'écoutent du rap j'veux dire. Heureusement qu'y a Yacine, lui c'est un super pote.
03 janvier 2012, 14:30   Re : Une demie heure de déprime
Les commentaires des auditeurs permettent - je crois - de reconstituer parfaitement l'émission. Ce qui permet d'éviter la punition de l'écouter !
Allan, 10 ans, est un garçon vif et intelligent, qui a de l'énergie à revendre. En classe, il ne tient pas en place et prend du retard. Après une agitation de trop, les maîtres ont inventé une punition insolite : le "carré d'isolement" dans la cour de récréation. Coup de gueule de sa maman, Véronique, excédée par le manque d'écoute et de psychologie de l'école publique.

Utilisateur anonyme
03 janvier 2012, 22:18   Re : Une demie heure de déprime
Citation
Stéphane Bily
Allan, 10 ans, est un garçon vif et intelligent, qui a de l'énergie à revendre. En classe, il ne tient pas en place et prend du retard. Après une agitation de trop, les maîtres ont inventé une punition insolite : le "carré d'isolement" dans la cour de récréation. Coup de gueule de sa maman, Véronique, excédée par le manque d'écoute et de psychologie de l'école publique.


Avant la cellule de dégrisement.
03 janvier 2012, 22:39   Re : Une demie heure de déprime
On a parlé de ce carré magique le mois dernier. J'ai perdu le fil.
Mais elle n’est pas déprimante du tout, cette émission. On y apprend que le quart-monde reste le quart-monde. Voilà au moins une chose qui ne change pas.

Pour commencer, on est pauvre : la maman d’Allan est ouvrière, elle élève seule ses deux enfants, car elle est séparée du papa, qui ne travaille pas (il est malade).

Ensuite, on est revendicatif : la maman d’Allan explique que l’école doit gérer les enfants qui présentent des troubles du comportement, c’est obligatoire depuis 2006 (?), c’est pour cela que l’école publique s’appelle l’école publique. Et puis les maîtres ont choisi de faire ce métier, on ne les a pas forcés (notez c’est le même argument que donnent les tueurs de flics : on ne les a pas obligés à devenir flics, qu’ils assument). (Petite incohérence sans gravité, les autres mômes, eux, n’ont pas choisi de se retrouver toute la semaine dans la même pièce qu’un fou furieux qui essaie de les éborgner avec un stylo.)

Et pour finir (et c’est le plus réjouissant), on perd la partie (et d’autant plus vite qu’on s’est montré plus revendicatif). En fin d’émission la maman d’Allan explique que l’an prochain, c’est l’école alternative. Elle sort Allan de l’école publique (qui pourtant doit prendre tout le monde, c’est obligatoire), parce qu’elle ne supporte plus les regards des autres parents. Autrement dit la revendication victimaire et le glapissement dénonciateur, ça marche dans les médias (on a les honneurs de l’émission de Sonia Kruche Kronlund), ça ne marche pas dans la vraie vie.
on a les honneurs de l’émission de Sonia Kruche Kronlund

Ah, Les pieds sur terre... Généralement, c'est à ce moment de la journée que la déprime me prend.
Je la trouve aussi amusante cette émission ! Les propos liminaires de Krönlund qui dénonce avec vigueur les méthodes fascistes de l'école sont à eux seuls un régal, tout comme la soi-disant intelligence d'Allan qui, à dix ans, fait des fautes de français épouvantables et a un vocabulaire restreint.
La mère est merveilleuse, si fière de son produit d'import-export culturel (Allan est à moitié kabyle quand même ! ) mais infichue de lui faire enfiler un pull et s'adressant à son rejeton comme à un adulte donc à un égal. A part ça, il est vrai qu'Allan n'a pas grand-chose à faire à l'école. Entre son amour du full-contact, son goût de la violence et son rap, je crois que Madame Allan mère peut se féliciter d'avoir engendré un futur paumé dont l'ego est monstrueux, "moi, moi, moi" dit et répète Allan entre narcissisme et inquiétude sans doute.

Amusant de noter qu'elle se plaint de l'agressivité du directeur lorsque son fils semble, lui, violent au sens le plus littéral du terme.
Ah, vous aussi ? Passez aux lettres de musiciens, c'est parfois distrayant, malgré l'accent sur Lionel Esparzat...
04 janvier 2012, 23:45   Re : Une demie heure de déprime
Y en a, c'est pas au carré qu'il faut les mettre, c'est au cachot (insonorisé).
Utilisateur anonyme
05 janvier 2012, 03:03   Re : Une demie heure de déprime
Ce qui est incroyable, c'est le "chapeau" de l'émission, ouvertement propagandiste et fier de l'être. Un procès (à charge) de l'école parfaitement assumé. Ici on pense bien. Mais aussi, le fait qu'être turbulent et surtout complètement décivilisé vaille à cet enfant ce préjugé positif : il est probablement surdoué. On cherche et attribue des milliers de qualités putatives à cet enfant insupportable, comme on le fait aux clandestins voire aux délinquants. La nocence est créatrice de droits et les nocents se voient attribués un certain prestige, voire un prestige certain. Les enfants qui « rentrent dans le moule », eux, sont des ringards.

Mais depuis le temps qu'on marche sur la tête...
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