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Le diable est dans les détails

Envoyé par Virgil Waldburg 
Au détour d'une phrase, la mutation anthropologique (l'islamisation) apparaît sensible :

"L'explication est-elle seulement économique? La liste des meilleures ventes de livres serait-elle le coran des producteurs en proie à l'ivresse religieuse de la marchandise? Pour expliquer la multiplication des écrivains-cinéastes, le producteur Eric Altmayer («la Possibilité d'une île», «OSS 117») avance une raison très «bankable»"
(http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120112.OBS8599/quand-les-ecrivains-font-leur-cinema.html)

Il me semble qu'on eût dit "la bible des producteurs" dans l'ancien monde, dans l'ancienne France, dans l'ancienne Europe, car le Coran ne m'est rien : je n'y crois pas et il ne contient aucune référence culturelle éclairant la réalité de la culture à laquelle j'appartiens. Fabrice Pliskin semble avoir une autre relation au Coran, soit qu'il soit converti, soit qu'il veuille s'adonner à une préciosité de style (mais celle-ci n'est pas neutre), soit qu'il considère (par idéologie ou par réalisme) que l'islam est désormais partie prenante de notre culture.
Ce n'est pas neutre, ce serait ridicule si ce n'était satanique comme de nombreux versets de ce livre qui sent le soufre.
S'il n'a pas mis de majuscule à ce mot, c'est quasiment blasphématoire. Il risque une fatwa, le pauvre.

Un ami libraire (à Marseille, il est vrai) me dit recenser de plus en plus de réactions hostiles de visiteurs (mahométans) constatant que leur livre sacré est rangé parmi les autres, sans privilège particulier voire, pour les éditions de poche, au milieu de la littérature profane, entre Joseph Conrad et Julio Cortazar.
Samuel Beckett se disait «bon qu'à ça.» Ca, c'est-à-dire la littérature. Ce qui ne l'empêcha pas de réaliser un court-métrage muet avec Buster Keaton
Comparer Bernard-Henri Lévy ou Frédéric Beigbeder avec Samuel Beckett ! Là je m'étouffe, je vais prendre l'air, plus rien n'est possible.
Il me semble quand même, chère Marie, que cet article est assez ironique.
Pour ma part je n'ai jamais considéré ni BHL ni FB comme des écrivains.
Heureusement qu'il est ironique. Pourvu que personne ne s'y méprenne!
Cher Virgil, vous mettez en effet le doigt sur un de ces détails qui font sens, et vous déclinez avec justesse les hypothèses qui permettraient d'expliquer l'emploi de ce mot par ce M. Pliskin. Néanmoins, vous en omettez une d'importance — c'est que ledit Pliskin soit peut-être beaucoup plus simplement un imbécile, dont les petites roues sont toujours prêtes à s'embarrasser dans les ornières qui bordent le beau chemin journalistique.
21 janvier 2012, 03:07   Le diable est dans les spams
Trouvé ceci ce matin dans ma boîte à pourriel :

Salut c moi Isa, tout roule ? Allala, il commence à faire bien chaud tu trouves pas ? Du coup, je me sens pousser des envies un peu délire, j'ai du mal à me retenir. Mais j'aime tout montrer, tu sais bien, alors regarde un peu ca par ici.


Tout ca c'est pour toi, legal et gratuit. Que demande le peuple ? Tu me découvriras sous toutes les formes, mais tu pourras aussi découvrir mes copines, elles sont encore plus barrées que moi tu verras, ca va assurer, crois moi. Pour autant, je peux comprendre que je sois un peu trop cinglée pour toi que tu ne veuilles pas me parler. Dans ce cas, dis le moi ici et je trace ma route
21 janvier 2012, 10:43   Re : Le diable est dans les détails
Citation
Virgil
Il me semble qu'on eût dit "la bible des producteurs" dans l'ancien monde, dans l'ancienne France, dans l'ancienne Europe, car le Coran ne m'est rien : je n'y crois pas et il ne contient aucune référence culturelle éclairant la réalité de la culture à laquelle j'appartiens.

C'est vrai que l'on dit "la Bible des producteurs" et non "le Coran des producteurs". Mais n'oubliez pas qu'on dit également, pour désigner Hollywood, "la Mecque du cinéma" (et non "la Rome du cinéma" ou "la Jérusalem du cinéma") sans que cela ait un quelconque rapport avec l'islamisation ou avec une différence entre l'ancienne et la nouvelle France...
Pour autant, je peux comprendre que je sois un peu trop cinglée pour toi que tu ne veuilles pas me parler.

C'est très surprenant, ce brusque changement de registre au sein d'un texte (appelons ça comme ça) qui pataugeait dans les bas-fonds syntaxiques. Ça prouve en tout cas que ce genre de message est produit par des gens qui ne sont pas seulement ce qu'ils veulent faire croire qu'ils sont.
Francmoineau vous mettez le doigt sur une belle incohérence de nature dans la vie de toujours que mène cette langue, le français. Je suis tenté de vous dire ce que j'en pense: il existe dans le monde, en Afrique, au Canada, à Haïti, mais pas seulement, une manière désunie, in-cohérente de s'exprimer dans cette langue qui mêle, de manière imprévisible, sans loi, la parlure de ruisseau et la syntaxe dix-huitiémiste. C'est le costume français, qui mêle les siècles et "les milieux", depuis toujours, dans une langue et un courant de pensée et d'affection qui forment ensemble un pana cotta insaisissable, une magie noire, au sens où l'entendait Paul Morand nous racontant, par exemple, les aventures parisiennes de Joséphine Baker en 1925. Paris de France, à la différence de Paris du Texas, aime les Nègres depuis toujours (et encore aujourd'hui ,et toujours comme il aimait Joséphine Baker, comme le montre à l'envi le film à succès Intouchables) ainsi que le notait Morand, Nègres qui lui rendent un amour ambigü, contaminant, très en hommage, au point de dénaturer tout hommage à la chose révérée qu'ils embrassent trop fort et parfois, au détour d'une phrase, trop bien.
"La Mecque du cinéma" est une expression très ancienne qui ne me choque pas, Hollywood étant au cinéma ce que La Mecque est à l'islam. Jérusalem est la ville sainte de trois religions, Rome d'une religion, d'un empire, etc. Hollywood n'est la "ville sainte" que d'une seule chose : le cinéma. "La Mecque" désigne donc toute ville qui est la capitale incontestée et exclusive d'une activité - cela depuis très longtemps. Il ne s'agit de contester l'usage de référents mahométans dans le langage lorsqu'ils sont justifiés.
Nous n'avons pas besoin de parler du coran ou du Coran d'une caste ou d'une activité, lorsque "la Bible" sert déjà de motif pour le faire. Le remplacement de l'un par rapport à l'autre me semble significatif, un peu comme si on disait tout à coup : "Tous les chemins mènes à La Mecque" ou "C'est sa chahada" (au lieu de "c'est son credo"). C'est une affaire de temps : l'immigration musulmane couplée à l'inculture militante de l'école nous conduiront bientôt à ce type d'expressions monstrueuses parce que REMPLACISTES !
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