Cellule de soutien aux cellules de soutien

« Dès le 2 juin, une cellule a été mise en place au collège, pour soutenir les enfants, les parents et les enseignants. Une vingtaine de psychologues se sont partagé le travail. Et eux-mêmes ont dû être soutenus par d’autres psychologues, car l’épreuve était difficile. »

Version post-moderne de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours...

et de la "vache qui rit".

On peut se moquer, et il y a de quoi dans cette mode imbécile de déléguer à des « spécialistes » l'inéluctable de la condition humaine, mais ces soutiens en boucle sont une pratique courante dans le milieu de la « santé mentale ». (Je suppose que l'on ne va pas récuser ce concept comme tel, n'est-ce pas ?) Un thérapeute qui n'est pas lui-même « soutenu » d'une manière ou d'une autre n'est, tout simplement, pas sérieux. On appelle cela (et on peut, certes, se moquer du mot) de la « supervision ». L'essentiel est que le « superviseur » ne soit pas pris lui-même directement dans la situation pathogène. Je connais des groupes, dans ce milieu, où A peut être supervisé par B, B par C et C par A. Il faut seulement éviter, bien entendu, que B le soit par A.

S'il y a plus de médecins que de malades, c'est qu'il y a un malaise.

Plus dramatiquement comique, il me semble, est ce que j'ai entendu à la RTBF il y a un jour ou deux : des professeurs ont constitué des groupes « pédagogiques » à l'adresse... des parents ! À mon avis, l'on serais plus camusien en ne récusant pas le mot, mais en prenant à la lettre ce qu'il veut dire et dit très bien...

Vous voulez dire cette horrible vache blanche, rouge et bleue qui rit en médaillon dans la main du gosse qui la tend en abyme ?

Oui, en effet, la psychologie et le soutien du soutien, sont une même vacherie mise en abyme.

"Il faut seulement éviter, bien entendu, que B le soit par A"

Le soutien, jamais ne doit être bidirectionnel, c'est la Loi du chemin univoque de toute mise en abyme.