Citation
Brunetto
Il n'y a en effet aucune place sur les media français pour la pensée libertarienne.
Il y a eu un frémissement sur la toile il y a quelques mois lors de la sortie du livre d'Ayn Rand "La grève" et de la biographie d'icelle par d'Alain Laurent qui fut invité sur Radio courtoisie. Silence quasi absolu dans la grosse presse.
Le paradoxe est que Radio Courtoisie donne la parole aussi bien à des libéraux (Philippe Nemo, Alain Laurent) qu'à des souverainistes, des identitaires, des monarchistes ou des gens d'extrême droite, qui sont par nature fondamentalement antilibéraux (le souverainiste Paul-Marie Coûteaux est, par exemple, membre fondateur d'ATTAC, association anticapitaliste, antiaméricaine et antilibérale). Bref, sous prétexte de réunir tous ceux que les médias officiels rejettent, la station fait un peu le mariage de la carpe et du lapin…
Pour en revenir à l'article de Guy Millière, celui-ci cite notamment Philippe Nemo comme exemple de penseur dissident. Or ce dernier, qui avait une émission sur France Culture il y a une trentaine d'années, ce trouve aujourd'hui cantonné à Radio Courtoisie, preuve qu'un discours qui pouvait être perçu comme étant "généraliste" il y a trente ans est aujourd'hui condamné à l'ostracisme. Frédéric Taddéï est l'un des derniers journalistes à donner la parole à ces gens-là, mais je ne pense pas que cela puisse contribuer à changer grand-chose : quand Nemo a été invité à
Ce soir ou jamais, il s'est distingué par des saillies fort peu politiquement correctes qui ne risquent pas de lui valoir de nombreuses invitations ailleurs. Quant à Guy Millière, lui aussi invité une autre fois dans cette émission, il avait, au contraire, tenté d'être un tant soit peu consensuel, ce qui n'a pas non plus payé puisqu'il reste invisible médiatiquement.
Pour en revenir à l'antilibéralisme, je pense que le problème est que cette idéologie se comporte comme l'antiracisme, à savoir que plus elle est hégémonique, et plus elle pense que se sont ses adversaires qui le sont. Alors que la pensée antiraciste domine de façon écrasante l'inconscient collectif, elle n'a de cesse de crier à la lepénisation des esprits, à la discrimination, au racisme, quitte à les inventer (presque) de toutes pièces pour se créer de nouveaux ennemis à pourfendre. L'antilibéralisme procède de la même façon : alors que la France fait partie des pays occidentaux les plus étatistes, là où la pensée d'extrême gauche est sans doute la moins remise en cause (à l'élection présidentielle de 2007, cinq candidats sur douze (Besancenot, Laguiller, Buffet, Bové, Schivardi) étaient apparentés à l'extrême gauche, alors qu'aucun homme politique de premier plan ne défend de thèses libérales !), on entend sans cesse des pleurnicheries sur "les horreurs du capitalisme", "la novlangue néolibérale", etc.
Dernier exemple en date : le linguiste Claude Hagège qui, lors de l'émission
Ce soir ou jamais, a défendu avec ferveur le projet de criminalisation de la négation du génocide arménien, alors que, dans le même temps, il était annoncé sur le plateau comme auteur d'un livre intitulé
"Contre la pensée unique". Se prétendre être contre la pensée unique et, dans le même temps, se montrer fervent partisan du délit d'opinion, voilà une contradiction qui n'a apparemment dérangé personne ! Il faut lire cet
entretien du
Point pour comprendre ce que Hagège entend par pensée unique : "
L'anglais, dont la diffusion mondiale est accompagnée d'une certaine idéologie néolibérale" et "
le néolibéralisme, avec son vocabulaire des affaires, du commerce et son obsession du rendement et de l'argent". Bref, il ne fait que réciter là les poncifs de la gauche anticapitaliste que l'on entend en permanence partout, et qu'adhérer aux poncifs antiracistes en faveur des lois mémorielles, tout en se prétendant rebelle et résistant !