Il me semble que le seul moyen de faire comprendre ce que nous vivons, c'est de le décrire ailleurs. Imaginons un pays d'Afrique noire, exemple le Gabon ou la Côte d'Ivoire, où, dans certains quartiers, notamment dans la capitale, les Noirs deviendraient minoritaires, où ce serait aux Noirs de changer leur manière d'être pour ne pas blesser ou incommoder les Blancs qui ont décidé de venir s'installer là, Blancs qui diraient qu'ils sont aussi Gabonais ou Ivoiriens que les aborigènes (ceux dont les ancêtres sont enterrés là), ce qui signifie en fait, plus Gabonais et plus Ivoiriens, au point que les Noirs y craindraient de vexer, de blesser les Blancs ou d'avoir l'air de ne pas être tout à fait d'accord avec tout ce que disent les Blancs. Notre "civilisationniste" (la grosse dame noire de l'émission) trouverait cela odieux, dirait que l'Afrique est le continent noir, doit le rester, etc. que les Blancs sont venus s'y installer, puis se sont imposés, ce qui est odieux aux populations locales...
L'Europe est un continent blanc - il est accueillant, mais il est fondamentalement blanc. Les Français de souche, de culture chrétienne (souvent de foi chrétienne aussi), de culture gréco-latine, soucieux d'une certaine manière de vivre (douceur de vivre, disait-on) sont les Français auxquels les autres devraient se soucier de ressembler, que les autres devraient se soucier de ne pas heurter, de ne pas blesser - sans accepter d'insulte ou d'hostilité, évidemment. Il y a, disait chez A.F. Denis Tillinac, une plus grande légitimité historique (et non juridique) de ces Français, qui sont porteurs de l'héritage français.