A un journaliste qui lui demandait ce qu'elle pensait des critiques que Mme Lepage adressait à son programme ou à sa campagne (d'où l'écologie, selon Mme Lepage, était absente), elle a répondu sèchement, et très élégamment, par ces trois mots (je cite) : "je l'emmerde".
De toute évidence, elle a appris le français, mais on peut se demander si elle est consciente des divers sens qu'a ce verbe.
Dans le Trésor de la langue française, il est indiqué que ce verbe a au moins deux sens, celui dans lequel Mme Joly l'a employé : "[Avec l'idée de dédain, de mépris; souvent en manière de provocation ou de défi, dans une phrase exclamative; le sujet désigne une personne] Emmerder qqn ou, plus rarement, emmerder qqc. Tenir quelqu'un ou quelque chose pour inexistant, pour insignifiant" (ainsi, Mme Joly, en parlant, se dévoile totalement) et cet autre sens, qui éclaire bien ce qu'est Mme Joly : "1. [Avec l'idée d'embarras, de contrariété] a) [Le suj. désigne une pers.] Importuner, déranger ou contrarier fortement (quelqu'un). Emmerder le monde; emmerder qqn jusqu'à la gauche. J'ai râlé; je me suis dit : « Tant pis pour eux, je les emmerderai jusqu'à la gauche, je ne comprendrai rien, je serai mufle » (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 89)". De toute évidence, c'est ce qu'elle fait : elle emmerde le monde, tout le monde et tous les citoyens, et jusqu'à la gauche. Ainsi, elle dévoile ce que tout le monde pense d'elle.