Le site du parti de l'In-nocence

Renaud Camus sur Radio-Courtoisie

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
08 mars 2012, 10:28   Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
(Message supprimé à la demande de son auteur)
On peut aller télécharger l'émission en cliquant i c i.

Renaud Camus prend la parole grosso modo à la 50 ième minute.
Utilisateur anonyme
08 mars 2012, 18:42   Re : Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
Je profite du fait que Renaud Camus soit mentionné ici pour lui signaler que, à la question « Que pensez-vous de Renaud Camus, Monsieur le directeur ? », Richard Descoings m'a répondu : « un écrivain très intéressant ».
Un grand merci, Rogemi.
Utilisateur anonyme
08 mars 2012, 19:59   Re : Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
Quelle est la musique jouée au début de cet enregistrement ?
Jean-Philippe Rameau, Les Boréades, entrée de Polymnie, acte IV, scène 4.
Utilisateur anonyme
08 mars 2012, 20:31   Re : Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
Merci, Monsieur Bily ; c'est aussi bien que le Tic Toc choc de François Couperin !
Contrat d'In-nocence.

La rencontre, dans les studios de radio Courtoisie, de Renaud Camus et d'un représentant du Parti Royal permet, peut-être, un rapprochement. Sauf erreur, Yves-Marie Adeline dirigea le parti royal. Il se trouve qu'Adeline reproche à Maurras son déterminisme historique et, en libéral, fonde l'institution royale sur un contrat, celui par lequel les citoyens abdiqueraient leur citoyenneté, pas celle qui fait d'eux les citoyens de leur cité, mais celle qui les empêche de servir le Roi.

Le contrat d'In-nocence n'est-il pas une forme d'abdication en faveur du pays réel ?
Utilisateur anonyme
05 avril 2012, 14:25   Re : Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
M. Leroy : en honnête homme, Descoings appréciait peut - être secrètement Camus, mais eût - il prononcé son nom rue Saint - Guillaume, les harpies post - hystériques descendantes de descendants d'abonnés au Monde, l'eurent pilorisé.
D'ailleurs, la perspective de me fader le repas de Pâques avec ma belle - famille modemiste me fait appréhender les louanges sur Descoings, Marc Lévy, Hessel ... Seigneur, donnez - moi la patience ! ils ne savent pas ce qu'ils lisent.
Le contrat social en vigueur, le nôtre, repose sur la confiance placée dans l'individu. La conduite de l'individu rousseauiste est réglée par le divin amour de soi : il s'évertue sans autre considération que l'objet de son désir. Seulement, le di-able a voulu à l'autre prive l'individu de sa divine solitude. La conduite de l'individu en société est réglée par l'amour propre : le désir n'a plus d'objet sinon écarter l'obstacle, autrui. Aussi, pour sortir de la guerre de tous contre tous, l'intérêt général, où la mise entre parenthèse de l'inter-esse et donc d'autrui, rendrait son objet au désir.

Pourtant, il se trouve que l'intérêt général a accouché du totalitarisme d'Etat et du totalitarisme de l'individu : la généralisation planétaire d'individus béats et identiques sur la ruine des âmes, des peuples, des pays, de la Terre. Il s'avère donc que le contrat rousseauiste, tourné contre autrui, ne peut pas fonder une politique, l'intérêt général n'existant pas plus que l'amour de soi dans le coeur de l'individu effectif. Rousseau, semble-t-il, n'a pas éprouvé qu'ego fait obstacle à ego sans qu'il soit nécessaire qu'autrui s'interpose. (C'est ainsi que la difficulté à réaliser une tâche peut conduire ego solitaire à oublier l'objet de sa tâche et finir, dans la colère que lui inspire son impuissance, à désirer se tuer et détruire l'objet de ses efforts. C'est ainsi que rien ne comble son désir.)

Le contrat camusien renverse le sens de l'Histoire moderne à son acmée : l'individu autonome du droit positif, l'homme seul du monde profané. Il se fonde sur l'individu, il ne sous-estime pas la toute-puissance de l'individu, mais cet individu n'est pas innocent, il est nocent : sa toute-puissance est destructrice. Ego cogitans sait qu'il est, mais ne sait plus qui il est, ce qu'il veut, ce que signifie qu'il est, qui il est, ce que vaut ce qu'il a, ce qu'il sait. Le moins camusien, le renoncement à soi rend ego à Soi (la vie), à l'autre (le sens) et au monde (l'essence ou l'identité), et, inversement, Soi (l'Appel), l'autre (la responsabilité) et le monde (le règne ou l'empire) à ego. Le retrait d'ego découvre ce qui l'excède : la réalité sensible, idéelle, spirituelle, morale, immensités vierges d'ego.

Ce contrat moeursal d'un genre nouveau ne demande-t-il pas une confirmation spirituelle, le dogme du péché originel ou l'expérience bouddhique de la vacuité, et politique, l'abdication du pouvoir?
Le moins camusien, le renoncement à soi rend ego à Soi (la vie), à l'autre (le sens) et au monde (l'essence ou l'identité), et, inversement, Soi (l'Appel), l'autre (la responsabilité) et le monde (le règne ou l'empire) à ego. Le retrait d'ego découvre ce qui l'excède : la réalité sensible, idéelle, spirituelle, morale, immensités vierges d'ego.
Enfin un possible, une vraie réflexion sur le temps!

Ce contrat moeursal d'un genre nouveau ne demande-t-il pas une confirmation spirituelle, le dogme du péché originel ou l'expérience bouddhique de la vacuité, et politique, l'abdication du pouvoir?

Afin d'assouplir le temps? De permettre plus de créativités?
Une intervention inédite de Renaud Camus découverte ce matin :
[www.fdesouche.com] (à 1h17)
"Afin d'assouplir le temps? De permettre plus de créativités?" Marie Cournou.

Il est curieux que notre époque qui se juge toujours moderne, qui affirme encore l'antériorité d'ego sur le monde, qui ignore superbement l'antériorité du monde sur ego n'ait plus à la bouche qu'un mot : irréversible. L'euro, l'immigration, le marché mondial, autant de processus irréversibles.

Mais si l'époque n'est plus moderne, elle n'est pas redevenue religieuse : l'autonomisation de l'action par rapport aux intentions des acteurs n'a plus de sens sacré, n'est plus motif à tragédie.

Dupont Aignan compare l'Etat d'aujourd'hui à la roue du vélo d'appartement qui tourne en vain faute de toucher terre. L'individu, pareillement, d'être irrelié, n'a plus de prise sur rien : l'être source est asséché, l'être d'action est sans projet. Il a tué le Père pour refaire le monde à sa mauvaise image. Absolument prisonnier du cours des choses, il n'a plus ni passé fondateur ni avenir à fonder. Il n'a plus d'identité et n'agit plus en sujet.

Un même discrédit frappe l'utopie et l'uchronie, ces ouvertures du temps, et l'idéologie, ce fourvoiement des idées dans l'histoire. Cette confusion indique l'issue : rétablir la distinction et la complémentarité des ordres en partant de ce qui reste, l'individu, autrement dit, instituer le contrat monarchique pour restaurer l'Etat, le contrat d'in-nocence pour restaurer le monde, la propriété pour restaurer l'action...
l'antériorité du monde sur ego
Très bien! Il est temps de s'en rendre compte dans tous les sens du terme.
Utilisateur anonyme
14 avril 2012, 19:08   Re : Renaud Camus sur Radio-Courtoisie
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 avril 2012, 21:39   Chaque homme dans sa nuit
(L'individu n'a jamais eu prise sur rien, mon cher Pierre Henri, faut pas nous leurrer, la seule certitude qu'il ait en guise d'absolu, pratiquement à portée de main, est l'ignorance, sa belle Nuit obscure. Quant à cette politique dont vous appelez à la restauration, je vous en prie, c'est, tout bien considéré, le petty pace from day to day : ce qu'il faut bien faire, bien vivre, bon gré mal gré, la sustentation, l'hygiène, la digestion, l'embarras des corps. Bref, l'intendance, l'économat, les latrines et la domesticité.
Le souci de la belle âme est ailleurs ; oui, ailleurs.)
Cher Didier Bourjon, comme m'y invitait la question de Marie Cournou, j'ai essayé d'inscrire ce que je comprends du contrat d'in-nocence, dans "l'équivoque constitutive de l'expérience du temps (Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde)" qui rend compte du partage entre collectivité religieuse (antériorité du monde) et collectivité athée (antériorité d'ego). L'antériorité dans un sens ou dans l'autre est une fonction politique et une expérience psychologique que transcende l'émergence simultanée et dialectique d'ego et du monde (Abellio Bourjon) et qui pourrait susciter, dans une même collectivité, des institutions de significations contraires et complémentaires.


Cher Alain Eytan, j'avoue avoir plutôt deviné que compris le sens de votre observation. Au nom des réalités de la vie quotidienne, vous me grondez pour ma posture altière et pour vouloir faire l'ange ; n'est-ce pas ?

La politique du promontoire est à défendre. Le fait capital qui devrait concentrer toute notre réflexion est celui de la rhétorique : pourquoi ne parvenons-nous pas à convaincre ? Nos polémiques sont vaines car l'air du temps nous est contraire. Or, l'air du temps souffle en altitude ; il est chargé de théories sous forme gazeuse, disons de présupposés. Nous sommes donc condamnés à nous hisser où souffle le vent et forcer l'adversaire à s'arrêter sur notre promontoire, à condenser ses présupposés. A cette hauteur, l'odieuse certitude et ses anathèmes le cèdent à l'amicale incertitude et l'irénisme. Du moins, les procureurs perdent de leur assurance, ils sont obligés de taire ou de penser (de justifier les évidences, d'accepter qu'elles sont relatives à des présupposés discutables). L'une des habiletés de Paul-Marie Coûteaux,, dans les studios de France culture, tint à ses allers-retours entre le promontoire et l'arène : défendre le demos et le kratos offre beaucoup moins de prises aux attaques que de dénoncer l'euro et l'immigration. C'est de cette façon qu'il a réussi, ce matin là, le rare exploit de laisser cois ses procureurs. Autre exemple. Nos jugements en l'espèce, au cas par cas, sont balayés par l'air du temps. Pire, d'être interprétés par la loi en vigueur, ils confirment celle-là. Il n'est pas outré d'élever les présupposés sur le racisme au rang d'une théorie. Servons-nous en donc d'illustration. Depuis le meutre de ce jeune Noir qui fait scandale aux Etats-Unis, j'imagine que bien des Blancs ont été tués ou brutalisés par des Noirs dans l'indifférence générale. Faute de bénéficier du présupposé qui reconnaitrait un racisme noir, cette observation politiquement incorrecte confirme le présupposé qui réserve aux Blanc le racisme : qui l'émet trahit son racisme essentiel en commettant un amalgame aussi spécieux que nauséabond entre des violences racistes et des violences sociales. La litanie des faits divers ne peut déciller les remplacistes qu'assortie d'une reconfiguration des présupposés. En l'affaire, établir qu'il existe un racisme des Noirs est l'inéluctable présupposé pour que le meutre d'un Blanc par un Noir puisse être interprété comme l'est celui d'un Noir par un Blanc. Par ailleurs, la reconnaissance de proximités théoriques autorise, dans l'arène, des rapprochements politiques que les enjeux de pouvoir et les filiations intellectuelles et affectives ne laissent pas entrevoir (ceux du PI, du SIEL et du FN, par exemple).

Votre rappel au prosaïque quotidien, me fait ressouvenir un grand livre de Charles Taylor, "Les sources du moi". Peut-on faire son salut hors les monastères ? La Réforme déclare possible une forme laïque de la sainteté. En vérité, c'est parce que la bête est bel et bien prise par "l'intendance, l'économat, les latrines et la domesticité" qu'elle espère le salut des institutions politiques (et religieuses). Or, l'époque n'offre aucun secours au tout venant qui ne peut trouver seul cet "ailleurs". Il me semble que la politique est la seule tribune du moraliste, pour le meilleur et pour le pire : pas de recommandation aussitôt entendue aussitôt oubliée, mais une forme collective qui agit imperceptiblement ; pas de parterre vide, mais toute une nation, tout un peuple pour assistance. Il suffit de voir comme le déclin de l'Etat provoque ou accompagne la déprise de l'individu sur lui-même, le soi-mêmisme d'après l'identité par la dépossession religieuse, d'après la responsabilité par la démocratie. Le souci de la belle âme est ailleurs, certes. Mais il y a des institutions qui entravent et d'autres qui délivrent et, notamment, des certitudes et des processus irréversibles. Rien de totalitaire dans mon discours : la "belle Nuit obscure" est notre sens. L'absurdité, par contre, est sans mystère.
» la "belle Nuit obscure" est notre sens. L'absurdité, par contre, est sans mystère

Ah là, cher Pierre, Camus ne serait probablement pas d'accord avec vous, à moins d'entendre très différemment "absurdité" et "absurde"...

Quant à la question de savoir si une forme de salut, pour reprendre votre expression, serait plus ou moins accessible, ou du moins mieux envisageable, selon que certaines modalités politiques régleraient d'autant mieux les affaires d'intendance, d'économat, de digestion etc., je vous avoue très humblement que dans le fond, je n'en sais rien.
L'on se dit, bien sûr, que dans une maison bien tenue on a autre chose à faire que le ménage...

Va pour la "politique du promontoire" (un de mes mots préférés justement est "belvédère")...
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter