Pourquoi ça brille ?

"On a déterminé l'origine du mot briller, c'est béryllare, scintiller comme le béryl. Que ne diraient pas les professeurs de belles-lettres, si quelque "décadent" forgeait, briller n'ayant vraiment plus qu'un sens abstrait, émerauder ou topazer ?... "

Rémy de Gourmont, "Esthétique de la langue française", ed. Mercure de France, p. 228.

Voilà des bonnes lectures.

J'ai failli employer "mémorer" dans le fil "Y'a photo".

Le verbe "mémorer", n'existe pas, m'apprend-on (Trésor de la langue française). Comment cette langue a-t-elle pu me cacher pendant un bon demi-siècle que le verbe "mémorer" n'existe pas et comment a-t-elle pu exister cinq ou six bons siècles en faisant en sorte que personne ne s'aperçoive de l'inexistence de "mémorer" (dont remémorer, commémorer ou mémoriser ne font que rendre l'absence plus douloureuse) ?

Pourquoi ne peut-on dire : "je veux qu'on me mémore pour mon sens de l'amitié, ou mon sale caractère ou mon swing au golf et ma manière de souffler négligemment sur le verre de ma montre bracelet pour en écarter les poils de mon poignet afin de lire l'heure" ?

La langue: produit d'un consensus cachotier, dissimulateur, d'une pacte transgénérationnel de locuteurs qui s'entendent pour passer les manques, les gouffres du langage, sous silence.

"L'évolution sémantique de briller est analogue à celle de son étymon italien, avec passage de l'idée d'agitation à celle de lumière entre le XVI° et le XVII° siècle. Au XVI° siècle, briller signifie "s'agiter" (Ronsard) et, par transposition sur le plan psychologique, "être agité d'impatience" (1559). Il s'est employé spécialement en vénerie en parlant d'un chien qui quête bien le gibier (1583)"

Dictionnaire historique de la langue française (Robert)

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Nickel !